Léonard Peltier est un militant amérindien emprisonné depuis 1976, victime de la guerre secrète menée par le FBI dans le cadre du COINTELPRO contre le Mouvement Indien Américain. Accusé du meurtre de deux agents du FBI, il écope de deux peines consécutives de prison à perpétuité le 2 juin 1977. Ces deux policiers ont été tué lors d’une fusillade alors qu’ils s’étaient introduits illégalement dans la réserve de Pine Ridge (Sud Dakota) où se trouvait le campement du Mouvement.

Or, aucune preuve formelle de sa culpabilité n’a jamais pu être établie. De plus, en 1981, ses avocats ont obtenu la déclassification de plus de 12.000 pages de son dossier (qui en contenait 18.000), pages reprenant de nombreuses preuves de malversations commises par le FBI. Grâce à cet élagage, les avocats ont tenté d’obtenir un appel de l’affaire devant une cour fédéral, ce qui leur a été refusé à cause d’une ‘technicité judiciaire’.

En janvier 2009, Léonard Peltier a été transféré du pénitencier de Leavenworth au Kansas vers une prison de Pennsylvanie. On lui accorde également à ce moment-là le droit de solliciter une libération conditionnelle en février 2009, demande qui a été introduite. C’est ce mardi 18 août que la commission de libération statuera sur son éventuelle libération.

Léonard Peltier

Léonard Peltier

À quelques mois des Jeux Olympiques d’hiver qui auront lieu à Vancouver, les politiciens de cette ville viennent d’adopter une série de règlements qui visent officiellement à assurer la ‘sécurité’ pendant la tenue des Jeux, et qui auront notamment pour effet de censurer tous ceux et celles qui voudront exposer un point de vue critique quant à cet événement largement promu par les capitalistes. Ces règlements seront en vigueur de janvier à mars 2010, si la province accepte de modifier la Charte de la Ville – ce qui ne devrait être qu’une formalité. L’objectif de ces règlements est de ‘garantir la sécurité des Jeux’ et de ‘protéger les droits commerciaux’ des entreprises qui comptent faire leur beurre avec cet événement.

Parmi ces mesures:

-droit de fouille à volonté dans les six sites désignés par la municipalité;
-aucune ‘perturbation ou nuisance’ ne sera tolérée (le règlement ne précise aucunement ce qu’on entend par là, ni ne prévoit si c’est la police ou les agences de sécurité privées qui auront la responsabilité de l’appliquer);
-plus de 900 caméras de surveillance supplémentaires seront installées;
-pour s’assurer que les éventuelles manifestations ne troublent pas la ‘quiétude des Jeux’ (sic), les mégaphones et amplificateurs, de même que ‘toute chose ou appareil susceptible d’émettre du bruit’ seront interdits;
-les seules affiches autorisées seront celles qui auront été approuvées par la Ville;
-aucun dépliant ou feuillet ayant un ‘contenu commercial’ ne pourra être distribué dans et autour des sites olympiques (officiellement, cette disposition vise à faire en sorte qu’une compagnie qui n’est pas un commanditaire officiel ne puisse profiter des Jeux pour se faire connaître, mais le règlement ne précise pas qui aura la responsabilité de distinguer ce qui relève du commerce de l’expression politique, ni sur quels critères on se basera pour en juger).

Cela s’ajoute au harcèlement des pauvres (qui sont souvent autochtones) et au ‘nettoyage’ des quartiers où ils et elles vivent, afin de présenter aux riches touristes étrangers qui se pointeront aux Jeux l’image ‘proprette’ (et surtout déformée) qu’ils souhaitent voir. La facture de la sécurité est évaluée à près d’un milliard de dollars. On parle ici de quelque 7.000 policiers, 5.000 agents privés et 4.500 soldats des Forces canadiennes. L’opposition face aux Jeux Olympiques d’hiver de 2010 est vive. Le Mouvement des jeunes Autochtones en exige le boycott et l’annulation. Ces jeux auront lieu sur des territoires autochtones qui n’ont jamais été cédés.

Contre les JO de Vancouver

Contre les JO de Vancouver

Les automobilistes peuvent de nouveau circuler entre le Canada et les États-Unis au poste frontalier de Cornwall, après six semaines de fermeture. L’Agence des services frontaliers du Canada a ouvert lundi matin un poste temporaire à la sortie du pont qui relie l’Ontario à l’État de New York. Le poste officiel situé en territoire Mohawk à Akwesasne demeure toutefois clos. Le poste temporaire a été aménagé à l’extérieur de la réserve. Le poste est fermé depuis le 31 mai parce que les Mohawks s’opposent à la présence d’agents armés sur leur territoire.

Douane de Cornwall

Douane de Cornwall

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Au Canada, le gouvernement Harper, dans le cadre de son offensive ‘sécuritaire’ et pour répondre aux préoccupations (aux exigences?) des USA, a décidé d’armer la totalité des 4.800 douaniers d’ici 2016. Les Mohawks s’opposent à l’armement des douaniers. Ils considèrent que moins il y aura d’armes sur leur territoire, mieux ce sera. Ils refusent que les représentants d’un État étranger puissent se promener ainsi équipés sur leur territoire. Ils craignent aussi l’insécurité que cela risque d’entraîner: le passé raciste des douaniers de Cornwall parle d’ailleurs pour lui-même. Des centaines de plaintes ont en effet déjà été déposées par les résidantes et résidants pour des incidents qui se sont produits ces dernières années, allant d’une fouille corporelle intime sur un adolescent jusqu’à l’administration d’une série d’examens aux rayons X à une femme enceinte, en passant par l’interrogatoire d’enfants qu’on avait pris soin de séparer de leurs parents. La réserve d’Akwesasne est située sur un territoire beaucoup plus vaste, où les Mohawks ont vécu bien avant l’arrivée des premiers colons. Ce territoire chevauche la frontière artificielle imposée par les États canadien et états-unien. Il n’est pas rare que des membres d’une même famille soient séparés par la frontière.

Le 29 mai dernier, une bonne centaine de personnes ont manifesté leur opposition à l’armement des douaniers et ont fait suivre leur manifestation d’un piquet devant le poste douanier de Cornwall, au Pont international de la Voie maritime qui relie Cornwall à Massena dans l’État de New York. Les douaniers ont quitté le travail, le poste a été fermé et en plus, le gouvernement a décidé de fermer le pont! Cela fait maintenant plus de trois semaines que la situation est inchangée. Les Mohawks d’Akwesasne ont reçu l’appui d’autres communautés. Le 7 juin, des Mohawks de la réserve de Tyendinaga, dans le centre de l’Ontario, ont fermé le pont Skyway, en solidarité avec Akwesasne. Cinq jours plus tard, leur action a été durement réprimée par l’assaut matinal et brutal d’un commando d’une centaine de flics de la Police provinciale ontarienne, suite auquel au moins trois manifestants ont été blessés et une douzaine d’autres arrêtés.

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Leonard Peltier, indien Anishinabe/Lakota-Sioux, est incarcéré depuis 1976 aux USA. Amnesty International le considère comme un prisonnier politique, qui ‘devrait être libéré immédiatement et sans condition.’ Il est une des victimes de la guerre cachée menée par le gouvernement américain et le FBI contre l’American Indian Mouvement (Mouvement Indien Américain – AIM).

Au début des années 1970, le FBI utilisant son programme de contre-espionnage interne (le COINTELPRO) entreprend de déstabiliser et de neutraliser l’AIM, dont Leonard Peltier est l’un des leaders. Le 26 juin 1975, une fusillade éclate, après l’intrusion illégale de deux agents du FBI, sur une propriété de la réserve de Pine Ridge (Sud Dakota), où se trouve un campement de l’AIM. Les deux agents ainsi qu’un jeune amérindien membre de l’AIM trouvent la mort. Leonard Peltier est arrêté, inculpé des meurtres des agents et condamné à deux peines de prison à perpétuité alors qu’il n’existe aucune preuve de sa culpabilité. Depuis 1976, Leonard Peltier clame son innocence. En 1981, grâce à la Loi de Liberté d’Information, sur 18.000 pages détenues par le FBI, ses avocats obtiennent la déclassification de 12.000 d’entre elles. Dans ces pages se trouvent de nombreuses preuves des malversations du FBI dont un rapport ballistique stipulant que l’arme attribuée à Leonard Peltier n’est pas l’arme du crime. Au vu de ces nouveaux éléments, une demande pour l’obtention d’un nouveau procès est déposée. Le gouvernement américian reconnaît alors qu’il ‘ne peut pas prouver qui, en particulier, a tué les agents.’ Malgré cela, à cause d’une ‘technicité judiciaire’, la demande d’un nouveau procès est rejetée.

Léonard Peltier

Léonard Peltier

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Sur une courte vidéo (17 minutes) à la compression du son et de l’image un peu pénible, Ashanti Alston, vétéran du Black Panther Party ayant purgé une peine de douze années de prison pour sa participation aux activités illégales de la Black Liberation Army, témoigne de son expérience militante.

Ashanti Alston

Ashanti Alston

Première partie

Seconde partie

Atenco est une bourgade des environs de Mexico. En 2001, ses habitants, mobilisés pour défendre leurs terres, ont réussi à empêcher la construction de ce qui devait être le nouvel aéroport de Mexico. Les gouvernements locaux et fédéraux leur en ont gardé une rancune farouche. Les 3 et 4 mai 2006, profitant d’un conflit mineur portant sur la vente de fleurs au marché, la police a lancé une opération qui s’est soldée par deux morts, des centaines d’arrestations brutales, le viol d’environ trente femmes. Ces violences policières ont été reconnues, le 12 février 2009, par la Cour Suprême de Justice du Mexique. Mais dans sa délibération, la Cour Suprême de Justice a évité de se prononcer sur les responsabilités des dirigeants policiers et politiques qui ont participé à ces faits.

Parmi les personnes arrêtées les 3 et 4 mai se trouvaient les principaux organisateurs des mobilisations contre le projet d’aéroport. Douze d’entre eux ont été condamnés à des peines aberrantes, jusqu’à 112 ans d’emprisonnement dans le cas d’Ignacio del Valle (détenu dans une prison de haute sécurité avec isolement presque total, cellule éclairée jour et nuit,…). Ces peines reposent sur des délits fabriqués et arguent également que des fonctionnaires municipaux auraient été retenus par la population, puis relâchés. Trois ans après la répression des 3 et 4 mai 2006 et l’emprisonnement arbitraire de douze personnes, une campagne est organisée au Mexique et à travers le monde pour exiger la libération des prisonniers d’Atenco.

Voir une vidéo sur les événements d’Atenco

(version en espagnol, sous-titrée anglais, la VF a été censurée sur DailyMotion)

Le New York Times a révélé que les tortionnaires de la CIA ont soumis 183 fois à la simulation de noyade Khalid Cheikh Mohammed, le citoyen pakistanais présenté comme le planificateur des attentats du 11 Septembre. Un autre membre présumé d’Al-Qaïda, Abou Zoubaydah, l’a été à 83 reprises. Citant une note interne du département de la Justice de 2005, le quotidien américain indique que le personnel de l’agence de renseignement chargé de mener les interrogatoires a utilisé cette méthode sur ces deux détenus bien plus souvent que cela ne l’avait été dit jusqu’à présent. En 2007, l’ancien agent de la CIA John Kiriakou avait indiqué aux médias qu’Abou Zoubaydah avait subi cette technique d’interrogatoire pendant 35 secondes avant de dire qu’il était prêt à dire tout ce qu’il savait. La méthode de la simulation de noyade avait été réclamée pour Abou Zoubaydah malgré le fait que les interrogateurs pensaient qu’il avait déjà dit tout ce qu’il savait.

Il faut noter que les Etats-Unis ont poursuivi des interrogateurs japonais lors de procès pour crimes de guerre après la Deuxième Guerre mondiale pour simulation de noyade. Au Tribunal militaire international pour l’Extrême-Orient ou lors des Procès de Tokyo pour crimes de guerre de 1946 à 48, plusieurs soldats japonais avaient été condamnés pour avoir procédé à des simulations de noyade sur des prisonniers américains.

Cette description de l’expérience de la simulation de noyade par un GI américain aurait aussi bien pu être faite pour décrire la méthode de la CIA, ‘Ils m’ont allongé et attaché sur une civière. Ensuite la civière a été relevée et j’avais la tête qui touchait presque le sol et les pieds en l’air… Ils ont alors commencé à verser de l’eau sur mon visage et il m’était parfois quasiment impossible de respirer sans avaler de l’eau.

Voici les termes exacts de la note de service de la CIA: ‘Dans ce procédé, l’individu est fermement attaché à un banc incliné… De l’eau est versée sur un linge qui est d’abord placé sur le front et les yeux puis abaissé pour lui recouvrir le nez et la bouche… Ceci provoque un excès du niveau de gaz carbonique dans le sang de l’individu, ce qui incite à des efforts accrus pour respirer. Ces efforts combinés à la présence du linge trempé sur le visage produisent une impression de ‘suffocation et de panique’, c’est-à-dire l’impression de se noyer… La procédure peut alors être répétée… Un expert en médecine… sera présent durant toute la durée de l’opération…

L’administration Obama a publié une version expurgée des mémos secrets décrivant les méthodes violentes de la CIA dans sa lutte anti-terroriste. Les techniques vont de la gifle humiliante à la simulation de noyade en passant par le confinement en compagnie d’insectes. Les mémos datant de 2002 et 2005 constituent un mode d’emploi détaillé d’une dizaine de techniques ‘de base’ et ‘coercitives’ pour faire parler des terroristes présumés. Ainsi, le prisonnier est d’abord mis nu, privé de sommeil, enchaîné et parfois doté d’une couche-culotte, précisent les textes rédigés par des avocats mandatés par l’administration Bush. Il subit aussi une ‘altération de son hygiène alimentaire’, souvent une alimentation exclusivement liquide. Viennent ensuite les méthodes dites ‘correctrices’. Selon un ‘interrogatoire prototype’, on peut utiliser ‘la frappe insultante au visage‘, ‘la frappe au ventre‘, la privation de sommeil les mains menottées, parfois appuyé contre un faux mur souple qui s’affaisse lorsque le détenu tente de s’y reposer. Celui qui interroge peut également utiliser ‘les positions de stress‘, le confinement en compagnie d’insectes hostiles et enfin la simulation de noyade. Barack Obama a convenu que les Etats-Unis avaient traversé ‘un chapitre noir et douloureux’ de leur histoire… mais a assuré que les personnels ayant menés ces interrogatoires ne seraient pas poursuivis.

Lundi, la Cour suprême des Etats-Unis a rejetté l’appel de Mumia Abu-Jamal pour un nouveau procès. Cet appel était basé sur une loi de la Cour suprême de 1986 (‘Batson v Kentucky’) qui accorde à un défendant un nouveau procès s’il peut démontrer que le procureur a délibérément écarté des jurés pour des motifs raciaux. Au procès de 1982 contre Mumia Abu-Jamal, le procureur Joseph McGill avait utilisé 10 ou 11 de ses 15 possibilités d’écarter un juré pour écarter des candidats jurés noirs.