Depuis plus d’une semaine, une centaine de personnes occupaient le coeur de Wall Street à New York. Leur objectif: créer un mouvement de masse pour restaurer la ‘démocratie’ aux Etats-Unis et dénoncer la crise financière actuelle. Jusqu’à hier, leurs manifestations pacifiques avaient été relativement tolérées par les forces de l’ordre. Mais le mouvement prenant de l’ampleur, celles-ci sont violemment intervenue ce samedi pour déloger les manifestants.

Suite à cette opération musclée, entre 80 et 100 personnes ont été interpellées. Elles sont accusées d’entrave à la circulation et de résistance. Une personne a également été inculpée pour agression contre un officier de police.

Condamné il y a quinze ans par le tribunal de Miami pour espionnage sur le sol américain et pour conspiration en vue de commettre des crimes contre les Etats-Unis, René Gonzalez devrait être libéré le 7 octobre prochain après avoir purgé la totalité de sa peine. Mais cette remise en liberté ne sera probablement que très relative. Le gouvernement a en effet décidé de lui interdire de rentrer chez lui et de retrouver sa famille. Pour être de nationalité nord-américaine, il a été condamné à trois ans supplémentaires de liberté surveillée, assortie d’une clause spéciale qui lui interdit de s’approcher ou de se rendre dans des endroits spécifiques dont on sait qu’ils sont fréquentés par des individus ou des groupes terroristes. Son avocat a déposé une motion demandant une modification de ses conditions de libération, mais le 16 septembre dernier, le juge a estimé, en autre, que la cour aurait besoin de temps pour évaluer la conduite du condamné afin de s’assurer qu’il n’est pas dangereux pour les Etats-Unis.

Mardi 20, à l’occasion de la comparution des quatre militants poursuivis suite à la manifestation du 1er Mai 2011, la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC-Montréal), a rendu public un texte signé par de nombreuses organisations (parmi lesquelles le Comité pour un Secours rouge canadien) contre cette dernière offensive répressive du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) qui vise à criminaliser, intimider et à isoler plusieurs groupes militants, ainsi que la formation d’une police politique (escouade GAMMA) par le SPVM. La date de l’enquête préliminaire contre les 4 manifestants a été fixée aux 10 et 11 décembre… 2012! La solidarité doit se poursuivre au cours des prochains mois pour que toutes les accusations soient retirées.

Lire le texte et la liste des signataires

Au Canada, le nouveau projet de loi du gouvernement conservateur en matière de lutte à la criminalité coûtera quelque 5 milliards de dollars canadiens. Les coûts pourraient même augmenter jusqu’à 15 milliards de dollars d’ici 2015! On prévoit que la population carcérale augmentera de 30% à la suite de sa mise en vigueur.

Plus de 2.500 cellules supplémentaires seront construites au sein des institutions existantes; cela aura pour effet que des établissements à sécurité moyenne seront convertis en établissements hybrides. En général, les prisons dans lesquelles on retrouve plusieurs niveaux de sécurité sont gérées comme si elles étaient à sécurité maximale. Les personnes qui devraient être détenues dans des conditions de sécurité minimale sont alors soumises à un environnement faits de fils barbelés et de miradors. Ce sont les pauvres, les personnes marginalisées et les «fauteurs de trouble» qui osent prendre la parole qui se retrouveront dans ces nouvelles cellules.

L’opérateur américain Verizon retirera certains bénéfices aux employés qui ne cesseront pas la grève commencée le 8 août. Une mesure de représailles contre les 45.000 salariés toujours en grève. Ce sont justement ces retraites – ainsi que l’assurance-maladie et autres aides d’intérêt général – qui sont au centre du conflit. La direction veut diminuer ces avantages alors que la société enregistre d’excellents résultats. Les grévistes vont perdre l’assurance-santé de base, ainsi le remboursement de frais dentaires et optiques. Le groupe n’a en fait simplement pas renouvelé les contrats de mutuelle, qui ont expiré le 6 août dernier.

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En juin dernier, les autorités pénitentiaires ont découvert que Léonard Peltier, militant amérindien détenu à la prison de Lewisburg (Pennsylvanie) possédait un billet de banque et qu’une lumière était trafiquée dans sa cellule. Le 27 juin, il a été condamné à deux mois d’isolement carcéral, avec perte de points pour bonne conduite. Il a également été menacé de transfert vers une autre prison. Il apparait aujourd’hui que c’est son codétenu qui avait chipoté à la lumière et que le billet était un don envoyé par courrier depuis l’Ecosse par un soutien, courrier ouvert et contrôlé par l’administration pénitentiaire. Actuellement gravement malade et longtemps privé de soins (il reçoit enfin des médicaments après plus d’un an d’attente, mais toujours pas de repas adapté à son état), Peltier est incarcéré depuis un mois dans une cellule minuscule munie d’une fenêtre qu’il ne peut pas ouvrir alors qu’il fait plus de 35 degrés, avec pour tout mobilier un lit et un matelas en plastique et sans aucun effet personnel. Léonard Peltier a été condamnés à deux peines consécutives de prison à perpétuité en 1977 pour le meurtre de deux policiers, victime de la guerre secrète menée par le FBI dans le cadre du COINTELPRO conte le Mouvement Indien Américain.

L’Agence des services frontaliers du Canada a publié sur Internet, la semaine dernière, une liste de 30 présumés criminels qu’elle souhaite déporter. Suite à cette publication, quatre personnes ont été arrêtées, dont deux responsables des escadrons de la mort anti-maoïstes, actifs au Pérou sous la présidence de Fujimori. Comme la justice péruvienne évite d’intenter des poursuites contre d’anciens criminels de guerre (un décret gouvernemental ordonne entre autres un « acquittement partiel » pour les anciens soldats si les enquêteurs mettent plus de trois ans avant de porter des accusations, et ils doivent être jugés par des tribunaux militaires plutôt que civils), des voix s’élèvent au Canada pour que les deux Péruviens soient jugés au Canada même.

Deux jours après l’arrestation de 16 personnes aux États-Unis et de cinq en Europe, les Anonymous ont promis de prolonger le combat : «Nous n’avons plus peur. Vos menaces d’arrestation ne veulent rien dire pour nous, car vous ne pouvez pas arrêter une idée», ont annoncé dans un communiqué commun Anonymous-LulzSec qui annoncent de nouvelles attaques contre «les gouvernements qui mentent à leurs citoyens et suscitent peur et terreur pour les garder sous contrôle en démantelant leurs libertés pièce par pièce; les entreprises qui aident et conspirent avec ces gouvernements et en profitent en collectant des milliards de fonds pour des contrats fédéraux que nous les savons tous incapables de remplir». Annonce immédiatement suivie d’effet Anonymous a intercepté un gigaoctet (Go) de documents de l’Otan. Le communiqué a fourni un lien vers un document non secret daté de 2002, sur des procédures de sécurité informatique, et un autre vers un document présumé confidentiel concernant apparemment des opérations au Kosovo.

Le FBI et le département US de la Justice ont annoncé l’interpellation aux États-Unis de seize individus, âgés de 21 à 42 ans, qui auraient joué un rôle dans des cyberattaques. Cinq autres personnes ont été arrêtées au Royaume-Uni et aux Pays-Bas pour des attaques similaires. Aux USA, quatorze personnes ont été arrêtées pour leur implication présumée dans une attaque informatique qui a ciblé le site de PayPal. Une cyberattaque par déni de service distribué pour rendre indisponible le site avait eu lieu en décembre 2010, et par les Anonymous comme de représailles suite à la décision de PayPal de geler le compte de WikiLeaks.

Parmi les quatorze interpellés, un homme de 21 ans est accusé d’accès non autorisé au site de InfraGard (et de la mise en ligne de trois fichiers), un prestataire qui travaille avec le FBI. Également âgé de 21 ans, le dernier des seize interpellés aux USA est accusé du vol et de la divulgation d’informations confidentielles appartenant à l’opérateur AT&T. Une attaque qui serait liée non pas à Anonymous mais LulzSec.

Ce n’est pas la première fois qu’une telle vague d’arrestations a lieu et des enquêtes sont toujours en cours. Des arrestations liées à Anonymous ont déjà été médiatisées en Espagne, Turquie ou encore en Italie avec aucun impact sur les actions d’Anonymous qui ne se définit d’ailleurs pas tant comme un groupe.

Les quatre militants accusés de violence contre les policiers lors du cortège anticapitaliste du 1er Mai ont de nouveau comparu ce matin au Palais de justice de Montréal. Comme prévu, l’accusation a requis et obtenu un durcissement des conditions de remise en liberté. Les accusés devront notamment s’abstenir de participer à quelque manifestation à caractère «non pacifique» ou quitter toute manifestation qui deviendrait illégale. Ils et elles devront également s’abstenir de porter des pancartes, drapeaux ou bâtons. Deux des accusés devront également s’abstenir de porter un foulard, un masque ou un sac à dos si elles participent à une manifestation. La prochaine date d’audience a été fixée au mardi 20 septembre prochain.

EDIT: Cet article a été édité, nous avions indiqué par erreur que les camarades étaient inculpés suite aux incidents du G20, alors qu’il s’agit des incidents du 1er Mai.