Ce samedi à Montréal s’est déroulée une vaste manifestation contre les hausses tarifaires au Québec et les risques de privatisations du service public. Avant le départ du cortège, les forces de l’ordre ont arrêté un groupe de dix personnes, vêtues de noir et portant des cagoules. A l’aide de chevaux, le groupe a été isolé de la foule et emmené en file indienne. Face aux protestations de certains observateurs de la scène, un policier a déclaré qu’ils avaient des armes, dont une arme à feu. Des bénévoles assurant la sécurité du rassemblement ont quant à eux signalé qu’ils n’avaient vu que des drapeaux et des tracts. Samedi soir, ils ont tous été placé en détention. Lundi, après comparution, ils ont été remis en liberté, mais sont accusés de possession d’arme dans un dessein dangereux. Faute de preuve, l’accusation de complot n’a pas été retenue. La police aurait trouvé dans deux sacs à proximité du groupe des bouteilles de bière, deux marteaux, un couteau dans une gaine, une tige télescopique, des bombes de peinture et des tracts pour la manifestations du lendemain. La prochaine audience des dix inculpés aura lieu le 29 avril prochain. D’ici là, ils ont l’interdiction de communiqué entre eux et de transporter des outils dans un endroit public (exception faite pour l’un d’entre eux, étudiant en mécanique…).

L’Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) et son instance décisionnelle le GNSO dénoncent le comportement des autorités américaines dans la gestion de la gouvernance de l’internet. Selon le président du GNSO, le FBI, Interpol et les polices d’Etats américaines procèdent à des désactivations unilatérales de site et de noms de domaine. Ces agences font pression sur le GNSO, instance qui assure un rôle clé dans la régulation d’internet en attribuant les noms de domaine, et font fi des fins de non recevoir émanant de l’instance. Le GNSO dénonce la fermeture unilatérale de plus d’une centaine de noms de domaines se terminant par .com, desquels dépendent des milliers de blogs, de sites internet et de pages personnelles. La désactivation d’un nom peut entraîner que 100.000 sites qui en dépendent soient aussi débranchés alors qu’ils sont tout à fait indépendants. Le gouvernement américain passe en fait outre les structures de contrôle établies. Il décide qu’il y a offense et débranche le site. Le président du GNSO le résume, ‘C’est de la prise d’otage de noms de domaine par les autorités américaines … C’est une nouvelle tendance, mais une tendance de fond, il n’y a plus de discussion, seulement des décisions unilatérales de désactivation’.

En 1977, Léonard Peltier a écopé de deux peines consécutives de prison à perpétuité pour le meurtre de deux policiers. Ceux-ci ont été tués au cours d’une fusillade alors qu’ils s’étaient introduits illégalement dans la réserve de Pine Ridge (Sud Dakota) où se trouvait le campement du Mouvement Indien Américain, dont Peltier était membre. Aucune preuve formelle de la culpabilité du militant amérindien n’a jamais pu être établie. En outre, il a été prouvé qu’il avait été reconnu coupable sur base de fausses preuves et de témoignages recueillis sous la contrainte. Il est victime de la guerre secrète menée par le FBI dans le cadre du COINTELPRO contre le Mouvement Indien Américain.

Aujourd’hui incarcéré à la prison de Lewisburg (Pennsylvanie), Léonard Peltier est gravement malade. Il y a plus d’un an, des symptômes de cancer de la prostate sont apparus. Après des mois de pressions exercées par ses avocats, il a subi des examens sanguins en juin 2010, dont il n’a reçu les résultats qu’en novembre dernier. Ceux-ci ont révélé qu’une biopsie était indispensable. Trois mois plus tard, elle n’a toujours pas été réalisée. Léonard Peltier exige d’être transféré à l’hôpital afin d’y subir une évaluation médicale et d’y recevoir un traitement adapté.

Léonard Peltier

Léonard Peltier

Trois personnes vêtues de noir ont été aperçus un peu avant deux heures du matin en train de balancer des projectiles de peinture et des pierres contre le consulat de Russie à Montréal. Trois vitres ont été brisées. On peut supposer qu’il s’agit d’une action de solidarité avec les anarchistes et les antifascistes russes emprisonnés suite à l’émeute de Khimki.

Consulat russe à Montreal

Consulat russe à Montreal

Les contrôles de sécurité dans les aéroports américains mettent en oeuvre actuellement 68 scanners corporels en service, et ce chiffre passera à 1000 d’ici à 2011. C’est après avoir été sélectionnés au hasard que les passagers doivent se soumettre au contrôle de l’appareil. Tout refus entraîne une fouille corporelle systématique. Et cette fouille est extrêmement poussée. Récemment, une hôtesse de l’air a dû montrer sa prothèse mammaire. Un septuagénaire s’est quant à lui uriné dessus lorsque sa poche artificielle s’est percée en raison du tâtonnement zélé d’un agent de sécurité. Plusieurs milliers de plaintes ont d’ores et déjà été enregistrées contre les scanners alors que le débat sur leur efficacité se poursuit.

Du 13 novembre au 17 décembre 2010, il est demandé aux sympathisants des manifestants contre le G20 de donner chacun 5 dollars canadiens, dans le but de ramasser 25.000$ pour le Fonds de défense légale des accusés du G20 du Québec. Suite à la plus grande arrestation de masse de l’histoire du Canada, lors du G20 à Toronto, plusieurs douzaines de manifestants font toujours face à des accusations. Les accusations ont été retirées pour la plupart des arrêtés du Québec, démontrant qu’à la base les arrestations ont été faites de manière arbitraire et répressive. Cependant, plusieurs organisateurs communautaires, militants et résidents du Québec font encore face à des accusations graves. Ils sont assignés à résidence et vont subir plusieurs années de procédures légales. Ils pourraient même avoir une sentence de prison s’ils sont déclarés coupables. Leurs accusations ne seront pas retirées à court terme et elles ne le seront certainement pas sans une intense bataille politique et juridique.

La priorité du Fonds de défense légale du G20 du Québec est de couvrir les dépenses légales de toutes les personnes qui ont des accusations criminelles et risquent potentiellement la prison (et/ou la déportation), suite aux manifestations contre le G20 à Toronto. Le Fonds se base sur le principe que personne ne devrait être obligé de plaider coupable ou se sente obligé de négocier son plaidoyer avec la couronne à cause d’un manque de fonds ou de ressources. Le Fonds considère que toutes les arrestations ont eu lieu dans le contexte d’une lutte légitime contre les politiques capitalistes du G20 et que toutes les accusations doivent être immédiatement retirées. Le Fonds de défense légale du G20 est géré par une groupe de six organisateurs et organisatrices communautaires, n’ayant pas d’accusations, qui vont s’assurer que les fonds légaux soient dépensés adéquatement.

Pour récolter cet argent, des « boîtes noires », ont été placées à différents endroits de Montréal (cliquer ici pour lire la liste). Un chèque peut aussi être envoyé à «La Convergence des luttes anticapitalistes» (écrire «Fonds légal») à l’adresse suivante: QPIRG Concordia/Fonds légal du G20, 1500 de Maisonneuve Ouest, Montréal, Quebec H3G 1N1, Canada.

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En juin dernier, la ville de Toronto a accueilli le sommet du G20. Dans le plan sécuritaire mis en place autour de l’événement, la police de Toronto avait acheté 77 caméras de surveillance supplémentaires installées pour couvrir tout le centre ville. De plus, elle avait fait l’acquisition de quatre Long Range Acoustic Device (arme non-léthale sonore destinée à contrôler les foules). Tous ces équipements devaient être enlevés après le sommet. Devaient… Le chef de la police de Toronto vient d’annoncer qu’il souhaitait conserver tout ce matériel et qu’il allait introduire sa demande officielle au mois de janvier, lors de la réunion du Bureau des Services de Police.

C’est également au cours de cette réunion que sera rendu public le bilan total de la facture pour la sécurité autour du sommet. Néanmoins, certains chiffres sont déjà connus: la location des radios a coûté 4,6 millions de dollars, les caméras et fibres optiques 1,1 million de dollars et la location du centre de détention 1,7 millions de dollars. A cela s’ajoute tous les frais entourant la venue d’un large effectif policier (hôtels, repas, équipements anti-émeutes,…). La première estimation totale s’élève à 676 millions de dollars.

Une conférence-discussion aura lieu à Montréal sur les prisonniers politiques et de guerre aux USA. La discussion portera sur les prisonniers issus des mouvements révolutionnaires des années 1960 jusqu’à aujourd’hui, c’est-à-dire les mouvements de libération nationale, de lutte armée, les anti-impérialistes blancs et, plus récemment, les accusés du «Green Scare». On discutera du rapport entre la lutte des prisonniers et nos propres luttes, un bref historique du travail d’appui aux prisonnières et prisonniers politiques, ainsi que les différentes définitions de qui est un prisonnier politique? On parlera aussi de certains cas particuliers, par exemple Mumia Abu-Jamal, Marilyn Buck et Kevin «Rashid» Johnson. Les conférenciers sont du projet Certain Days Freedom for Political Prisoners Calendar et de Kersplebedeb Publishing

Le vendredi 19 novembre à 19h00, Maison Norman Bethune, 1918 rue Frontenac, Montréal (métro Frontenac). Entrée libre.

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La régularité de la condamnation à mort en 1982 de Mumia Abu Jamal a donc été à nouveau examinée mardi par une cour d’appel qui peut décider de rétablir la peine capitale ou bien de convoquer un nouveau jury. Lors d’une audience très technique mardi, la cour d’appel fédérale de Philadelphie (Pennsylvanie, est) a écouté les parties contester ou approuver la suspension de sa condamnation à mort qu’elle avait elle-même prononcée en 2008.

La Pennsylvanie ayant déposé un recours contre cette suspension devant la Cour suprême et obtenu gain de cause devant elle, la cour d’appel de Philadelphie doit décider maintenant si elle maintient ou si elle modifie sa décision. Le fond du dossier porte sur une erreur dans les consignes données au jury dans l’attribution de la peine de mort ou d’une peine de prison à vie qui a pu influencer leur décision à l’époque du procès.

A la sortie de l’audience, selon plusieurs témoins, les soutiens de Mumia Abu Jamal, dont son avocate, ont exprimé leur optimisme. Les différents tribunaux et jusqu’à la Cour suprême ayant refusé de remettre en cause la culpabilité du condamné, la question ne porte que sur la peine capitale ou la perpétuité réelle. Dans un cas comme dans l’autre, c’est la mort en prison pour Mumia. Environ 500 personnes s’étaient rassemblées devant le palais de justice pour demander la libération du condamné.

Mumia Abu Jamal

Mumia Abu Jamal

Mumia Abu Jamal, journaliste, ancien membre des Black Panthers, est détenu depuis 29 ans dans les couloirs de la mort. Le 9 novembre prochain la Cour d’Appel Fédérale de Philadelphie examinera à nouveau sa situation et décidera de la sentence définitive : peine de mort ou prison à perpétuité. La question est de savoir si elle résistera à l’injonction de la Cour Suprême des États-Unis en refusant de donner le feu-vert à l’exécution. Cette situation appelle une mobilisation urgente.

En France des rassemblements doivent avoir lieu devant les représentations consulaires de Paris (à 18 heures Place de la Concorde), Lille (à 18 heures rue Royale), Bordeaux, Lyon, Marseille, Nice, Rennes, Strasbourg et Toulouse.

A Bruxelles, ce lundi 8 novembre à 18h, le Secours Rouge s’associe à l’initiative du Clea et d’autres associations pour appeler à un rassemblement devant l’ambassade des États-Unis, métro Arts-Loi.

Samedi 6 novembre, un rassemblement a été organisé en fin de manifestation syndicale, place de la République à Lille en soutien à Mumia Abu Jamal, avec banderole, distribution de tracts et pétitions à l’initiative du Comité « Libérez-les ! » de soutien aux prisonniers politiques, de la Coordination Communiste Nord-Pas-de-Calais et du MRAP Nord; (photo).

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