Le Patriot Act, loi anti-terroriste mise en place sous Georges Bush après les attentats du 11 septembre et initiatrice des lois anti-terroristes adoptées par de nombreux pays à travers le monde arrivait à expiration ce jeudi soir à minuit, et a été reconduite jusqu’en 2015. Le texte a été adopté in extremis par le Sénat et la Chambre. Selon l’administration, la non-reconduction de cette loi aurait eu des conséquences néfastes dans la conduite des enquêtes antiterroristes aux Etats-Unis. Le texte contient trois mesures considérées comme cruciales: la surveillance mobile des communications de suspects utilisant plusieurs lignes téléphoniques, la disposition qui permet d’enquêter sur une personne paraissant mener des activités terroristes pour son propre compte et la possibilité pour les autorités d’accéder à toute donnée tangible concernant un suspect, comme ses courriers électroniques. Les amendements proposés qui imposaient des restrictions à l’application de la loi ont tous été rejetés à une majorité écrasante.

Le 14 octobre 2007 vers 21h, deux policiers interceptent Quilem Registre parce qu’il n’aurait pas marqué un stop en voiture à Montréal. Un agent lui administre 6 décharges électriques de Taser en 53 secondes. Plongé dans le comas, Quilem décède à l’hôpital quatre jours plus tard. Depuis 4 ans et demi, la famille Registre lutte pour dénoncer cette bavure policière impunie. Ils ont aussi demandé entre autres demande la fin de l’utilisation des Tasers, la fin de la brutalité policière et de l’impunité. Les deux agents de la police de Montréal impliqués dans la mort de Quilem, vont passer en déontologie (24 journées d’audience sont prévues, du 10 mai au 30 juin 2011).

659 personnes ont été tuées par le Taser en Amérique du Nord. Plus de 60 personnes ont tuées par la police de Montréal depuis 1987. Plus de 300 personnes ont été tuées ou gravement blessées par la police au Québec depuis 1999. Le Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP) appelle à une présence aux audiences.

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Sur les 779 détenus qui ont séjourné à Guantanamo, plusieurs dizaines étaient encore adolescents à leur arrivée. Les rapports d’interrogatoire révélés par WikiLeaks révèlent que beaucoup de ces jeunes ne comprenaient pas ce qu’ils faisaient là, et que dans certains cas, leurs interrogateurs étaient du même avis.

Naqib Ullah, originaire d’un petit village afghan, n’a que 14 ans quand il arrive à Guantanamo en janvier 2003. Le jeune garçon a d’abord été kidnappé par une bande, violé, et obligé à travailler pour ses ravisseurs. Quand des soldats américains s’approchent du camp où Naqib est prisonnier, ses ravisseurs lui donnent un fusil et lui ordonnent de se battre, puis ils s’enfuient. L’adolescent est capturé alors qu’il tient à la main une arme n’ayant jamais servi. Il est quand même envoyé à Guantanamo, interrogé pendant huit mois, et finalement renvoyé en Afghanistan après un an de détention.

Fin 2001, Mohammed Ismail, âgé de 14 ans, errait de village en village, avec un oncle et un cousin, dans l’espoir de trouver du travail. Il rencontre un soldat, qui lui propose de travailler pour les talibans, mais il s’agissait d’une ruse : dès qu’il accepte, il est livré à un commandant antitaliban, qui l’emprisonne. Croyant naïvement obtenir sa libération s’il passe aux aveux, il se dénonce comme taliban. Il est envoyé à Guantanamo. Dès juin 2003, les interrogateurs recommandent sa libération, car son transfert à Guantanamo ne repose sur aucune raison sérieuse. Mais un mois plus tard, le CITF (Criminal Investigative Task Force) décide de son maintien en détention, car « son cas n’a pas été entièrement évalué ». Il sera finalement relâché début 2004.

La cour d’appel fédérale de Pennsylvanie a annulé jeudi la condamnation à mort de Mumia Abu Jamal,, sans pour autant que sa culpabilité soit remise en question. Par 2 voix contre 1, la cour d’appel de Philadelphie a refusé la demande de Mumia Abu-Jamal d’un nouveau procès.
La décision de la cour signifie que l’accusation doit se présenter une nouvelle fois devant un jury pour obtenir une condamnation à mort, sinon la peine sera automatiquement commuée en réclusion criminelle à perpétuité.
Les juges ont en effet estimé que lors du procès de 1982, les instructions données aux jurés ont pu leur faire croire qu’ils devaient s’accorder à l’unanimité sur des circonstances atténuantes pouvant épargner au condamné la peine capitale, alors que la procédure est en fait moins restrictive. Cette même cour d’appel avait déjà suspendu sa condamnation à la peine capitale en 2008, entraînant trois ans de procédures de contestation et une intervention de la Cour suprême. La Cour d’appel a ordonné mardi que la condamnation soit réexaminée par un jury. L’Etat de Pennsylvanie doit organiser de nouvelles audiences dans les 180 prochains jours », ordonne la cour d’appel.

Une offensive policière a visé la 15e journée internationale contre la brutalité policière organisée par le Collectif opposé à la brutalité policière (COBP). La manifestation de cette année visait à dénoncer les profilages social, racial et politique, entre autres le harcèlement et les arrestations arbitraires dont sont victimes les gens les plus démunis.

Avant même que la manifestation ne débute, la majorité des organisateurs ont été arrêtés, de manière ciblée, sous prétexte d’être en possession de bâtons, qui se trouvaient à être les simples supports des pancartes. Ils ont déjà été libérés et ce, sans accusation ni contravention, ce qui témoigne de la gratuité et du caractère non-fondé de ces arrestations. Malgré cette intimidation, des discours ont eu lieu et les 500 manifestants ont ensuite débuté la marche de façon pacifique.

Aucun incident majeur ne s’est produit avant l’encerclement des manifestants au coin des rues Marianne et Saint-Denis: la police a alors enfermé dans un « kessel » 300 personnes et ce, sans avis de dispersement, retenant environ 150 personnes pour « entrave à la circulation ».

Ce samedi à Montréal s’est déroulée une vaste manifestation contre les hausses tarifaires au Québec et les risques de privatisations du service public. Avant le départ du cortège, les forces de l’ordre ont arrêté un groupe de dix personnes, vêtues de noir et portant des cagoules. A l’aide de chevaux, le groupe a été isolé de la foule et emmené en file indienne. Face aux protestations de certains observateurs de la scène, un policier a déclaré qu’ils avaient des armes, dont une arme à feu. Des bénévoles assurant la sécurité du rassemblement ont quant à eux signalé qu’ils n’avaient vu que des drapeaux et des tracts. Samedi soir, ils ont tous été placé en détention. Lundi, après comparution, ils ont été remis en liberté, mais sont accusés de possession d’arme dans un dessein dangereux. Faute de preuve, l’accusation de complot n’a pas été retenue. La police aurait trouvé dans deux sacs à proximité du groupe des bouteilles de bière, deux marteaux, un couteau dans une gaine, une tige télescopique, des bombes de peinture et des tracts pour la manifestations du lendemain. La prochaine audience des dix inculpés aura lieu le 29 avril prochain. D’ici là, ils ont l’interdiction de communiqué entre eux et de transporter des outils dans un endroit public (exception faite pour l’un d’entre eux, étudiant en mécanique…).

L’Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) et son instance décisionnelle le GNSO dénoncent le comportement des autorités américaines dans la gestion de la gouvernance de l’internet. Selon le président du GNSO, le FBI, Interpol et les polices d’Etats américaines procèdent à des désactivations unilatérales de site et de noms de domaine. Ces agences font pression sur le GNSO, instance qui assure un rôle clé dans la régulation d’internet en attribuant les noms de domaine, et font fi des fins de non recevoir émanant de l’instance. Le GNSO dénonce la fermeture unilatérale de plus d’une centaine de noms de domaines se terminant par .com, desquels dépendent des milliers de blogs, de sites internet et de pages personnelles. La désactivation d’un nom peut entraîner que 100.000 sites qui en dépendent soient aussi débranchés alors qu’ils sont tout à fait indépendants. Le gouvernement américain passe en fait outre les structures de contrôle établies. Il décide qu’il y a offense et débranche le site. Le président du GNSO le résume, ‘C’est de la prise d’otage de noms de domaine par les autorités américaines … C’est une nouvelle tendance, mais une tendance de fond, il n’y a plus de discussion, seulement des décisions unilatérales de désactivation’.

En 1977, Léonard Peltier a écopé de deux peines consécutives de prison à perpétuité pour le meurtre de deux policiers. Ceux-ci ont été tués au cours d’une fusillade alors qu’ils s’étaient introduits illégalement dans la réserve de Pine Ridge (Sud Dakota) où se trouvait le campement du Mouvement Indien Américain, dont Peltier était membre. Aucune preuve formelle de la culpabilité du militant amérindien n’a jamais pu être établie. En outre, il a été prouvé qu’il avait été reconnu coupable sur base de fausses preuves et de témoignages recueillis sous la contrainte. Il est victime de la guerre secrète menée par le FBI dans le cadre du COINTELPRO contre le Mouvement Indien Américain.

Aujourd’hui incarcéré à la prison de Lewisburg (Pennsylvanie), Léonard Peltier est gravement malade. Il y a plus d’un an, des symptômes de cancer de la prostate sont apparus. Après des mois de pressions exercées par ses avocats, il a subi des examens sanguins en juin 2010, dont il n’a reçu les résultats qu’en novembre dernier. Ceux-ci ont révélé qu’une biopsie était indispensable. Trois mois plus tard, elle n’a toujours pas été réalisée. Léonard Peltier exige d’être transféré à l’hôpital afin d’y subir une évaluation médicale et d’y recevoir un traitement adapté.

Léonard Peltier

Léonard Peltier

Trois personnes vêtues de noir ont été aperçus un peu avant deux heures du matin en train de balancer des projectiles de peinture et des pierres contre le consulat de Russie à Montréal. Trois vitres ont été brisées. On peut supposer qu’il s’agit d’une action de solidarité avec les anarchistes et les antifascistes russes emprisonnés suite à l’émeute de Khimki.

Consulat russe à Montreal

Consulat russe à Montreal

Les contrôles de sécurité dans les aéroports américains mettent en oeuvre actuellement 68 scanners corporels en service, et ce chiffre passera à 1000 d’ici à 2011. C’est après avoir été sélectionnés au hasard que les passagers doivent se soumettre au contrôle de l’appareil. Tout refus entraîne une fouille corporelle systématique. Et cette fouille est extrêmement poussée. Récemment, une hôtesse de l’air a dû montrer sa prothèse mammaire. Un septuagénaire s’est quant à lui uriné dessus lorsque sa poche artificielle s’est percée en raison du tâtonnement zélé d’un agent de sécurité. Plusieurs milliers de plaintes ont d’ores et déjà été enregistrées contre les scanners alors que le débat sur leur efficacité se poursuit.