Plus de 500 personnes ont manifesté à Montréal samedi après-midi pour manifester contre les arrestations policières effectuées durant le G20 à Toronto. Menée par la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC2010), les manifestants arborant drapeaux communistes et anarchistes, ont marché en critiquant les forces policières, les gouvernements et les grandes compagnies. La foule a particulièrement applaudit le porte-parole de l’Union communiste libertaire (UCL), notamment lorsqu’il s’est questionné sur «l’importance accordée à quelques vitrines brisées, alors que des millions de vies le sont dans l’anonymat».

Plusieurs de ces présumées victimes innocentes des opérations policières du G20 étaient présentes lors de la manifestation, dont Camille, une jeune femme qui a été arrêtée alors qu’elle se trouvait dans une voiture avec des amis, loin du périmètre de sécurité établi autour des lieux de rencontre des dignitaires du G20. Un des représentants de la CLAC2010 a, lui aussi, vécu une arrestation qu’il croit injustifiée. Il a été arrêté le samedi matin, avant même les incidents, alors qu’il se trouvait dans le dortoir d’une école où il avait passé la nuit.

Manifestation à Montreal contre la répression au G20
Manifestation à Montreal contre la répression au G20

Après avoir arrêté deux personnes qu’elle juge responsables pour les violences survenues durant le Sommet du G20, la police de Toronto a lancé, vendredi, des mandats d’arrestation contre trois autres suspects. Mercredi, les autorités ont dévoilé la photographie des suspects les plus recherchés en lien avec ces incidents dans l’espoir que la population puisse aider à les identifier.

Le lendemain, Cody Caplette, âgé de 21, a été arrêté, puis accusé d’avoir endommagé une voiture de police le 26 juin. Il est accusé pour avoir proféré des menaces contre un policier et pour un « méfait de plus de 5000 $ ». Durant la même journée, Phillip Lee, 28 ans, a été accusé pour agression, pour « méfait et pour vol de plus et de moins de 5000 $ ». Il est aussi accusé d’avoir endommagé une voiture de police et d’avoir volé une radio de police.

Vendredi, la police de Toronto a annoncé avoir lancé un mandat d’arrestation contre trois autres personnes figurant sur la liste des suspects les plus recherchés. Kurt Roarco, un homme âgé de 22 ans qui n’a pas d’adresse fixe, est recherché pour son implication présumée dans l’incendie criminel d’une voiture de police et pour « méfait de plus de 5000 $ ». Michael Corbett, un Torontois de 29 ans, est recherché pour « méfait de plus de 5000 $ » pour avoir, semble-t-il, frappé à coup de pieds une fenêtre et les phares d’une voiture de police. Les forces de l’ordre veulent également mettre la main sur Bryan O’Handley, un Torontois de 19 ans, pour « méfait de plus de 5000 $ » et sur un mineur dont l’identité ne peut pas être identifiée. Au total, la police était toujours à la recherche de 60 personnes.

Avis de recherche après le G20 de Toronto
Avis de recherche après le G20 de Toronto

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L’avocate et activiste Lynne Stewart, 70 ans, vient de voir sa peine de prison prolongée de dix ans par la Cour d’appel, qui a estimé que sa première condamnation (deux ans et quatre mois) était insuffisante. Elle avait été condamnée en octobre 2006 pour conspiration et soutien au terrorisme et se trouvait en liberté conditionnelle jusqu’en novembre dernier, quand elle a été incarcérée. La justice américaine lui reproche d’avoir contrevenu aux mesures administratives spéciales du bureau américain des prisons alors qu’elle défendait le Cheik Omar-Abdel Rahman. Notons que ces mesures sont inconstitutionnelles car elles violent les premier et sixième Amendements de la Constitution américaine selon lesquels tout accusé a droit à un avocat et à être jugé par un jury d’Etat impartial dans l’Etat même où le crime a été commis et seulement pour ce crime. Ce n’est qu’après les événements du 11 septembre 2001 que ce qui jusqu’alors avait été considéré comme une erreur administrative de l’avocate, a entraîné sa condamnation. Cette condamnation alourdie équivaut, vu l’âge et l’état de santé de Lynne Stewart (elle souffre d’un cancer), à une peine de mort.

Lynne Stewart
Lynne Stewart

La police de Toronto demande l’aide du public pour identifier les dix personnes « les plus recherchées » en lien avec les affrontements qui ont eu lieu lors des manifestations au G20. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) dispose déjà, dans sa base de données, des photos montrant des individus qui auraient aussi supposément pris part aux violences. Des agents montréalais se rendront à Toronto pour porter main forte à leurs collègues pour aider aux identifications.

En montrant au public les personnes « les plus recherchées », la police de Toronto a expliqué vouloir poursuivre ses mises à jour hebdomadaires et retrouver environ 60 personnes qui seraient à l’origine du grabuge au G20. La semaine dernière, après que six photos eurent été rendues publiques, trois personnes se sont elles-même identifiées à la police et l’une est désormais en détention et fait face à des accusations. Agé de 25 ans et originaire de Toronto, il s’est rendu à la police mercredi et est accusé d’être à l’origine d’un incendie criminel. Il fait aussi face à deux inculpations de plus de 5.000 $.

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Le 2 juillet dernier, une explosion avait soufflé vers 3h du matin le centre de recrutement de l’armée canadienne à Trois-Rivières avait été la cible d’une attaque à l’explosif. Personne n’avait été blessé puisque le centre et les locaux environnants étaient alors inoccupés.

Le groupe «Résistance internationaliste» avait revendiqué l’action, dénonçant la politique militariste et impérialiste du Canada et souhaitant «s’assurer que les pouvoirs politique, économique et militaire ne poursuivent impunément l’entreprise d’endoctrinement justifiant leur aventure impérialiste». «Le gouvernement canadien ne se contente pas de nous soumettre à l’oligarchie marchande et de lui livrer nos ressources, il réclame qu’on aille lui asservir d’autres peuples. Subir les effets et les dangers de l’exportation gazière ne suffit pas, il faudrait qu’on aille sécuriser un trajet de pipeline (TAPI) en territoire afghan», ajoute le groupe dans ce communiqué.

Le groupe avait déjà revendiqué deux autres attentats au Canada dont un contre un pylône d’Hydro-Québec, près de Coaticook, servant à l’exportation d’électricité vers les États-Unis en 2004, et l’autre contre la voiture d’un porte-parole de l’industrie pétrolière en 2006.

L’enquête sur l’explosion du 2 juillet a transférée de la Gendarmerie du Canada (GRC), qui menait l’enquête jusqu’à maintenant, à l’Équipe intégrée sur la sécurité nationale (EISN), regroupe plusieurs partenaires, dont la GRC et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Attentat contre l'armée canadienne à Trois Rivières
Attentat contre l'armée canadienne à Trois Rivières

La police de Santa Cruz (Californie) a arrêté Miguel William Balderos, 52 ans. Elle affirme qu’on peut le voir sur un enregistrement vidéo en train de mettre le feu aux bureaux du parquet général de la ville. Un officier chargé de la sécurité a découvert le feu en faisant une ronde de routine à l’Hôtel de Ville de Santa Cruz. Un conteneur de recyclage avait été mis à côté de la porte d’entrée et enflammé. Le feu a pénétré par la porte d’entrée et causé plus de 50,000 $ de dégâts. La police dit que l’on pourrait voir Balderos dans la vidéo initiant l’incendie, ajoutant que dans le passé il a revendiqué l’affiliation à des mouvements anarchistes et anti-gouvernementaux. Miguel Balderos a été arrêté après que l’employé d’un commerce l’ait reconnu à partir d’un article de journal et l’ait signalé à la police.

Plus de 20 000 policiers armés jusqu’aux dents ; des pistolets Taser, des camions à ultrason, des gaz lacrymogènes, des balles de plastique, du poivre de Cayenne, des matraques, des boucliers, un vaste entrepôt et des cages pour «parquer» les opposantes et opposants; au total, un milliard de dollars dépensés pour la sécurité du G8 et du G20.

Un décret adopté en cachette permettant aux policiers d’arrêter quiconque refusait de s’identifier ou se trouvait à moins de cinq mètres de l’immense clôture encerclant les dirigeants capitalistes du G20; et enfin plus de 900 personnes un «État de droit» arrêtées, emprisonnées et accusées en moins de 48 heures. Des manifestants, dont une âgée de près de 70 ans – ont vécu des fouilles à nu, menottes aux pieds et aux mains et ont été détenues dans des cages sans accès au monde extérieur pendant plus de 36 heures. Voilà le bilan du week-end du G20.

Plus d’un millier de personnes ont dénoncé le 3 juillet la répression politique sauvage qui s’est abattue sur les manifestations anti-G20 la fin de semaine dernière à Toronto. Appelée par la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC-2010) la manifestation a reçu l’appui de tous les groupes de gauche et d’extrême-gauche et même, chose rare, de plusieurs mouvements sociaux officiels (comme la Fédération des femmes et la CSN). Les manifestant-e-s, encore très remontés par ce qui s’est passé à Toronto, ont chassé de la marche une vingtaine de policiers undercovers. La marche, qui serpentait dans les rues de Montréal, s’est terminée à un coin de rue de l’édifice de la Fraternité des policiers de Montréal. La CLAC-2010 revendique la libération de toutes les personnes encore incarcérées.

Manifestation anti-répression à Toronto
Manifestation anti-répression à Toronto

Ce 21 juin, la Cour Suprême américaine a soutenu une loi de large portée qui autorise à poursuivre les américains qui offrent des conseils à des organisations interdites, y compris une aide légale et des informations pour la résolution de conflits, en tant que terroristes. Elle a maintenu l’argument de l’administration Obama que même un conseil visant à être utilisé à des fins pacifiques constitue un ‘soutien matériel’ au terrorisme. Un universitaire américain affirme ‘la Cour Suprême a décidé que les avocats pour les droits humains, apportant une formation et une aide pour la résolution non-violente des conflits, peuvent être poursuivis pour terrorisme. Au nom du combat contre le terrorisme, le Cour a dit que le premier amendement (liberté d’expression) autorise le Congrès à faire un crime du travail pour la paix et les droits de l’homme’. A une majorité de 6 contre 3, la Cour Suprême a décidé que le gouvernement a ‘le droit d’interdire la fourniture de soutien matériel, que ce soit sous forme d’entraînement, de conseil d’expert, de personnel ou de services à des groupes terroristes étrangers, même si les supporters ne soutiennent que les objectifs non-violents de ces groupes.

Le Département de la Sécurité Intérieur américain a reçu ce mercredi l’autorisation de l’Administration Fédérale de l’Aviation pour faire usage de drones le long de la frontière texane ainsi qu’à travers la région du Golfe du Mexique dans le but d’assurer la protection de la frontière sud des Etats-Unis. Cela fait un moment que les USA font usage de drones opérés par la CIA en Afghanistan et en Irak où selon certaines sources, ces avions auraient assassinés à coups de missiles air-sol plus de 500 personnes. D’ailleurs, certaines voix (bien rares) dans la communauté internationale dénonce leur usage, car il offre aux Etats-Unis un ‘permis de tuer’ sans aucun jugement ni aucune responsabilité, qu’ils refuseraient à tout autre nation.