De violents affrontements ont éclaté ce jeudi à Buenos Aires alors que des étudiants s’étaient rassemblés pour s’opposer à l’élection du nouveau directeur de l’université de la ville. Ce rassemblement, organisé à l’appel de divers partis politiques de gauche et de membres du syndicat des étudiants, visait à dénoncer cette élection mais aussi à exiger un changement dans la procédure et dans le règlement de l’université. Les forces anti-émeute avaient établi un cordon de sécurité autour du Congrès où se déroulait le vote, entrainant de violents affrontements avec les manifestants.

Etudiants contre policiers à Buenos Aires

Etudiants contre policiers à Buenos Aires

Io Giuria avait été filmée, le 13 juin dernier, en train de lancer un cocktail Molotov durant une manifestation estudiantine. Depuis plus de deux ans, les étudiants chiliens manifestent pour exiger une réforme de l’éducation et sont systématiquement violemment réprimés. De violents heurts émaillent chacun des immenses rassemblements. Les images de Io Giuria ont été largement diffusées, et la jeune femme est finalement arrêtée le 19 juillet. Incarcérée durant plusieurs jours, elle est finalement placée en résidence surveillée (d’abord totale, puis uniquement la nuit) dans l’attente de son procès. Celui-ci a eu lieu fin novembre et le verdict est lourd. Elle écope de trois ans de prison. Le parquet avait quant à lui exigé cinq ans d’emprisonnement.

Io Giuria

Io Giuria

Durant plus de deux semaines en mai dernier, la population brésilienne a dénoncé la hausse des prix des transports publics, les coûts liés à l’accueil de la Coupe du Monde ainsi que la corruption du gouvernement. De violentes émeutes ont secoué toutes les grandes villes du pays, toutes plus ou moins sévèrement réprimées par la police anti-émeute. Hier, un tribunal de Rio a prononcé le premier verdict dans une affaire liée à ces manifestations. Rafael Vieira, 26 ans, avait été arrêté devant un magasin abandonné de Rio le 20 juin après une manifestation qui avait réuni plus de 300.000 personnes. Il était en possession de bouteilles d’éthanol. Le tribunal l’a condamné hier à cinq ans de prison, déclarant que ce produit était destiné à la production de cocktails Molotov. Ses avocats ont d’ores et déjà annoncé leur intention de faire appel de cette décision. Quatre autres personnes arrêtées à Rio à la même période restent détenus dans l’attente de leur jugement.

Plusieurs milliers de personnes ont participé, le 27 novembre à Santiago du Chili et dans cinq autres villes, à une marche en hommage au syndicaliste et salarié de la société Chilectra, Juan Pablo Jimenez, retrouvé mort d’une balle dans la tête sur son lieu de travail. La police n’a pas pu établir les circonstances du décès si ce n’est que la balle a été tirée de l’intérieur de l’entreprise. Sur la rue Alameda, une des artères principales de Santiago, des combats ont éclaté entre forces spéciales des Carabiniers et les manifestants.

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Le 10 novembre dernier, deux jours avant une audience du tribunal agraire dans l’affaire opposant Ejido La Sierrita (un syndicat de paysans) à la compagnie minière canadienne Excellon Resources Inc., des officiers de la sécurité publique ont détenu arbitrairement Omar Pacheco, Adolfo Gómez Chareo, Julio Orona, Héctor Pacheco, Luis Orona, and Ricardo Calderón, tous membres de la communauté La Sierrita de Galeana dans l’état de Durango et ayant des liens familiaux avec des ejidatarios (propriétaires communaux). Deux jours auparavant, Héctor Pacheco avait déjà subi un enlèvement et passage à tabac.

Aucun mandat d’arrêt ni passage devant un juge n’a justifié ces détentions. Tous les six ont été relâchés mais le climat de violence et d’intimidation subsiste. Les premières personnes nommées ci-dessus sont également membres du Syndicat national des mineurs – local 309 – et ont été licencié par Excellon l’année dernière pour avoir revendiqué leurs droits syndicaux.

lutte syndicale au mexique

lutte syndicale au mexique

Les forces armées colombiennes ont tué dix guérilleros de l’ELN et en ont blessé deux autres au cours d’une vaste offensive menée dans le nord-est du pays. Selon le communiqué des autorités militaires, une opération conjointe des différentes forces armées nationales (force aérienne, armée, marine) dans la municipalité de Tame (Arauca) a donné lieu à un violent affrontement ayant entrainé ces nombreuses victimes. Les guérilleros présumés appartiendraient au front Domingo Lain Saenz de l’ELN. Suite au combat, les soldats ont également saisi des armes, des explosifs et des équipements militaires. Le président Juan Manuel Santos a réagi par un tweet dans lequel il a déclaré que les offensives contre la guérilla se poursuivraient tant qu’un accord de paix ne serait pas signé.

Armée colombienne en opération

Armée colombienne en opération

Diverses manifestations solidaires ont eu lieu au Chili en solidarité avec les anarchistes pour la libération de Mónica et Francisco, arrêtés en Espagne. Il y a eu un rassemblement en face de l’ambassade espagnole au Chili le 16 novembre à l’occasion duquel 14 manifestants ont été arrêtés, trois battus et un renversé par un policier à moto. Tous ont été libérés avec une amende pour infraction à la loi de circulation sauf un, resté en détention pour avoir des antécédents. Le 15, deux manifestations-raids ont eu lieu près de l’université de Santiago, avec des affrontements avec la police (cf. photo).

Lundi 18 une manifestation autour du le consulat espagnol à Valparaiso a également été réprimée: 8 manifestants ont été arrêtés et 3 d’entre eux sont accusé-es d’agression sur les policiers avec un délai d’enquête de 40 jours. Une personne se retrouve en semi-liberté à cause d’un mandat d’arrêt antérieur, les autres sont sorties le jour même et sont en attente de convocation.

manif anarchiste santiago

manif anarchiste santiago

Hier, plusieurs villes du pays ont été la scène de violents affrontements entre forces de l’ordre et manifestants. Ces derniers étaient descendus dans la rue pour exiger la démission du président ainsi qu’une amélioration de leurs conditions de vie. La police ainsi que les troupes de la mission de l’ONU (Minustha) avaient été déployées en nombre. A Cap-Haïtien, les forces de l’ordre ont d’abord fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule avant de tirer à balles réelles. Au moins six personnes ont été blessées par balles. A Port-au-Prince, la police a dès le matin utilisé du gaz lacrymogène contre des étudiants hostile au pouvoir en place, avant de faire de même plus tard dans la journée contre les manifestants de l’opposition.

Police contre manifestants à Cap-Haïtien

Police contre manifestants à Cap-Haïtien

Oscar López Triviño, un syndicaliste de Nestlé a été tué samedi à Bugalagrande, en Colombie, alors que quatre employés locaux du groupe vaudois mènent une grève de la faim. Ils exigent que le numéro un mondial de l’alimentation respecte la convention collective de travail signée avec le syndicat Sinaltrainal. Sinaltrainal avait reçu des menaces de mort avant le décès de l’employé de Nestlé, signées par l’organisation paramilitaire « Los Urabeños ». Nestlé délégitime et diffame les membres Sinaltrainal, ce qui équivaut à les désigner pour cible aux cibles des paramilitaires. Quatorze employés de Nestlé en Colombie avaient déjà été tués par le passé. D’autres ont survécu à des attentats ou ont quitté la région suite à des menaces.

Oscar López Triviño

Oscar López Triviño