Des centaines de manifestants au Brésil se sont affrontés avec la police anti-émeute devant le stade Maracanã lors d’une manifestation contre la hausse des coûts de la vie (notamment la hausse des prix des billets d’autobus) et de l’utilisation des fonds publics consacrés à la Coupe des Confédérations et la Coupe du Monde 2014. La police antiémeutes a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser la foule. 30 arrestations ont été effectuées. A Sao Paolo, où les autorités ont été accusés d’avoir utilisé une force excessive à la manifestation de la semaine dernière, une autre manifestation était prévue ce lundi.

Manifestation stade Maracana Rio de Janeiro

Manifestation stade Maracana Rio de Janeiro

Hier, 80.000 personnes (45.000 selon la police) ont pris part à la cinquième marche organisée cette année pour exiger une réforme du système éducatif chilien. Cela fait maintenant deux ans, et plus d’une centaine de manifestations, que dure le mouvement de contestation estudiantin. Ces dernières semaines, les étudiants ont également repris les occupations d’établissements scolaires et universitaires. Hier, à Santiago, la police est violemment intervenue, comme c’est devenu son habitude. Elle a dispersé les manifestants à coups de tirs de gaz lacrymogène et de lances à eau, certains répliquant par des jets de pierres et de cocktails Molotov. Selon la presse locale, les forces de l’ordre auraient procédé à des dizaines d’arrestations.

Manifestation estudiantine à Santiago

Manifestation estudiantine à Santiago

Comme nous vous l’annoncions hier, rendez-vous avait été fixé via les réseaux sociaux à Sao Paulo pour une grande manifestation contre la hausse du prix du ticket de bus. Plus de 10.000 personnes ont défilé durant plus de six heures à travers les rues de la ville selon les autorités qui ont utilisé des balles en caoutchouc pour les disperser. Les manifestants ont incendié un bus avant de brièvement bloquer l’avenue principale de la ville, l’Avenida Paulista, en début de soirée. C’est alors que les heurts ont commencé. Une vingtaine de personnes ont été arrêtées. C’est la troisième manifestation en moins d’une semaine à Sao Paulo (alors que d’autres se déroulent dans d’autres villes également) alors que le gouvernement campe sur ses positions.

Manifestation à Sao Paulo

Quelques 300 personnes s’étaient rassemblées hier soir devant le bâtiment de l’hôtel de ville de Rio à l’appel d’un groupe constitué sur un réseau social pour dénoncer les prix des transports publics, et notamment la récente hausse du ticket de bus. La foule a rapidement bloqué la circulation sur plusieurs artères entourant le bâtiment. Des affrontements se sont déclenchés à l’arrivée d’une unité des opérations spéciales de la police. Les policiers ont immédiatement tiré des balles en caoutchouc et du spray au poivre, tandis que les manifestants leur lançaient des noix de coco. C’était la deuxième manifestation contre l’augmentation du prix du ticket de bus en mois d’une semaine. Vendredi, un rassemblement semblable s’est aussi terminé en heurts avec les forces de l’ordre, au cours desquels deux personnes ont été blessées et quatre autres arrêtées. Des rassemblements de solidarité ont également eu lieu à Sao Paulo, à Goiana et à Natal vendredi. Et rendez-vous avait été une nouvelle fois fixé aujourd’hui à Sao Paulo. Le 1er juin, le prix du ticket de bus à Rio est passé de 2,75 réals à 2,95 réals (de 90 centimes d’euro à euro).

Manifestation à Sao Paulo

Manifestation à Sao Paulo

Capturé blessé l’an dernier après un affrontement avec les forces de sécurité, Eleuterio Flores Hala, alias Artemio, vient d’être condamné à la prison à perpétuité. Dirigeant du comité régional Huallaga du PCP-SL, il était accusé d’être responsable de plus de 500 actions armées attribuées à la guérilla. Ce dimanche, il a été reconnu coupable de terrorisme, trafic de drogue et blanchiment d’argent. Le juge a déclaré ‘il a été prouvé qu’Artemio a ordonné l’exécution de civils, de policiers et de soldats. Il a été prouvé qu’il appartenait au comité central du PCP-SL. Il a été prouvé qu’il en était le dirigeant dans la Alto Huallaga Valley’. Outre une peine de prison à vie, il a été condamné à 183 millions de dollars de dommages et intérêts.

Artemio

Artemio

Tôt ce matin, une colonne de la guérilla du PCP-SL a investi un chantier du Consorcio vial Quinua, près du village Tutumbaru dans la vallée de l’Apurimac Ene et du Mantaro (Vraem), blessant deux policiers affectés à sa protection. Les guérilleros ont organisés un meeting politique pour les travailleurs (voir le lien ici) et se sont retirés en emportant le matériel de communication, des médicaments et semble-t-il, une très grosse quantité de dynamite. Les policiers blessés ont été évacués vers la ville de Machente.

guérilleros maoïstes au Pérou

guérilleros maoïstes au Pérou

Les travailleurs des services publics péruviens luttent contre un projet de loi qui exclut la surveillance de l’administration publique du ministère du Travail, supprime certaines indemnisations et réduit de moitié les jours de vacances. Des manifestations ont eu lieu dans tout le pays. A Lima, il y a eu des affrontements quand les manifestants ont été dispersés par la police, alors qu’ils tentaient de rejoindre le Congrès. Chclayo, ville de la côte nord du Pérou, a également été le théâtre d’émeutes lorsque la police a tiré des gaz lacrymogènes pour empêcher qu’une manifestation massive arrive au centre-ville.

manifestation fonction publique pérou

manifestation fonction publique pérou

Quatre guérilleros des FARC ont été tués lors d’un accrochage avec l’armée dans le sud de la Colombie, une semaine avant la reprise de négociations de paix avec le gouvernement. Cinq autres membres des FARC auraient été capturés, dont trois mineurs, durant les combats qui se sont déroulés dans la province du Putumayo, une région frontalière avec l’Equateur et le Pérou. L’armée colombienne a également saisi un arsenal composé de plusieurs fusils et de munitions, ainsi qu’une demi-tonne de vivres et des équipements de radio.

Six « cocaleros » (paysans producteurs de coca) ont été arrêtés et 11 personnes ont été blessées dans des affrontements à Apolo, au nord-ouest de La Paz. Les tensions résultent de l’intervention de 250 militaires de la Force opérationnelle interarmées (FTC) pour éradiquer les cultures illicites de coca, et de 100 autres policiers spécialement formés chargés d’assurer le contrôle et la surveillance. Les petits paysans cultivateurs de coca aurait mis en place un barrage, exigeant le retrait de la FTC de la région. Ils ont également enlevé trois agents FTC ce week-end, qui ont depuis été libérés.

Affrontements similaires ont été enregistrés à la fin du mois de mai, quand une équipe éradication de la coca a rencontré une résistance armée à l’entrée d’Apolo. Le gouvernement avait conclu un accord avec une partie des producteurs de coca de Apolo, les autorisant à cultiver légalement une certaine quantité de coca. Les paysans dénoncent le fait que les cultures de substitution ne sont pas rentables.

Les militaires éradique la coca dans la région d'Apolo

Les militaires éradique la coca dans la région d’Apolo