De sévères affrontements ont eu lieu à l’Université autonome de l’État de Mexico (UAEMex). Dans le cadre des luttes étudiantes (les étudiants en grève exigent notamment le départ du recteur Alfredo Barrera Baca), des dizaines de manifestants venus de la Faculté des sciences humaines  ont pris d’assaut le rectorat jeudi après-midi. Le rectorat a été dévasté et tagué malgré les services de sécurité de l’Université.

L'attaque du rectorat

Dominga Ramos, 53 ans, était une militante du Comité de Desarrollo Campesino-Movimiento por la Liberación de los Pueblos (CODECA-MPL), au Guatemala. Figure de proue des luttes des communautés indigènes et paysannes pour la nationalisation de l’électricité, elle a été abattue le 5 mars dernier dans la localité de Las Delicias (Suchitepéquez). Ce meurtre est le 17e qui frappe militants du CODECA-MPL. Depuis des années, les communautés autochtones guatémaltèques luttent contre Energuate, la société nationale qui fournit de l’électricité dans le pays. La nationalisation de l’électricité est, depuis des années, l’une des principales revendications des zones rurales du Guatemala, souvent privées d’électricité. Energuate est contrôlé par Actis Capital, une multinationale anglaise qui avait racheté en 2011, la compagnie nationale d’électricité à la faveur de sa privatisation.

Dominga Ramos

Dossier(s): Amérique Latine Tags:

Le mercredi 4 mars, un convoi de plusieurs véhicules de la Police nationale péruvienne a été pris en embuscade dans la région des rivières Apurimac et Mantaro (VRAEM), dans la province d’Ayacucho. Les forces de sécurité effectuaient une opération anti-guérilla dans le district de Canayre. Les policiers étaient guidés par deux repentis du PCP-SL, connus sous les pseudonymes de « Raulito » et de « Luciano ». Les guérilleros ont fait exploser une charge de dynamite puis ont ouvert un feu nourri sur les véhicules de police, tuant les deux repentis et blessant quatre policiers. Un des véhicules a été incendié. Ces dernières semaines, plusieurs guérilleros, dont feus « Luciano » et « Raulito », se sont rendus aux forces de sécurité. Celles-ci essaient d’exploiter ces défections pour tenter d’éliminer les guérillas de leur bastion de la région VRAEM.

Le véhicule de police incendié après l'embuscade

 

Les manifestations qui ont eu lieu hier vendredi sur la place Baquedano de Santiago du Chili ont donné lieu à des affrontements très violents. Il y a également eu des affrontements dans le secteur de Vicuña Mackenna, ainsi que des barricades dans certaines rues de la capitale. Un auto-pompe a été incendiée par une attaque au cocktail de Motolov. 73 policiers ont été blessés ainsi que de très nombreux manifestants. Les policiers ont attaqué et détruit un poste de secours. Il y a eu 283 arrestations. Les protestations au Chili ont éclaté le 17 octobre contre la quatrième hausse du prix du métro en quelques mois et ont augmenté rapidement pour dénoncer les inégalités sociales et augmenter la nécessité d’élaborer une nouvelle Constitution.

Les affrontements au Chili

Dossier(s): Amérique Latine Tags: ,

Jeudi 27 février, Astrid Conde Gutiérrez Cortesía, une ancienne combattante des FARC a été abattue à Bogotá. L’ex-membre de la guérilla avait rendu les armes suite aux accord de paix de 2016 et continuait à militer dans un groupe de défense des droits des femmes. Les assassinats des ancienn·es FARC démobilisé·es sont monnaie courante dans le pays. Jusqu’à présent, 191 anciennes et anciens combattant·es de la guérilla ont été assassiné·es dont plus de 60 cette année (voir notre article).

Astrid Conde

Astrid Conde

Dossier(s): Amérique Latine Tags: ,

Des affrontements ont opposé lundi au Chili manifestants et forces de l’ordre et un bâtiment a été incendié à Santiago, à l’orée d’un mois de mars où sont prévues plusieurs manifestations. Une manifestation s’est tenue à Santiago sur la Plaza Italia. A la tombée de la nuit, des manifestants masqués ont affronté les policiers anti-émeutes dans les rues adjacentes de cette « Place de la Dignité », comme les manifestants ont rebaptisé l’épicentre de la contestation qui secoue le pays depuis plus de quatre mois. Les affrontements se sont étendus à d’autres quartiers de la capitale, où des manifestants ont érigé et brûlé des barricades, bloquant d’importantes avenues, avant d’être dispersés par la police qui a utilisé des gaz lacrymogènes et des lances à eau. Des manifestations se sont également produites jusqu’à l’aube dans d’autres villes du pays comme Valparaiso (centre) et Concepcion (sud), avec là aussi des affrontements.

Affrontements à Santiago du Chili

Dossier(s): Amérique Latine Tags: ,

Aujourd’hui, l’armée et la police colombienne ont arrêté Hernán Jaramillo Orozco, alias « Guadalupe » dans la municipalité d’Anserma du département de Caldas. Il s’agit l’un des présumés dirigeants d’un réseau de soutien « Bolcheviques de Líbano » (Libano est une municipalité du département de Tolima) de l’ELN. Il aurait également soutenu plusieurs réseaux des dissidents des FARC.

Combattantes de l'ELN

Hier vendredi, plusieurs manifestations ont eu lieu dans la capitale colombienne. Les travailleurs du service de transport public TransMilenio ont manifesté dès  7h00 du matin. Les enseignants et étudiants sont également descendus dans la rue pour demander au gouvernement national de meilleures conditions de travail et d’éducation. Cette mobilisation, qui a commencé pacifiquement, s’est terminée par des affrontements entre manifestants masqués et policiers anti-émeute de l’ESMAD près de l’université du district. Plus tard, certains étudiants qui se sont mobilisés dans le secteur ont décidé de bloquer l’avenue Caracas, où il y a eu de fortes confrontations avec les forces de l’ordre jusque tard dans la nuit.

Affrontements à Bogota

Vendredi 14 février, l’ELN a décrété une grève armée de 72 heures demandant l’arrêt des activités de transport et la fermeture des commerces dans le pays. Cette grève armée a provoqué un effondrement des autorités gouvernementales dans les territoires contrôlés par la guérilla. L’armée a été impuissante a stopper le mouvement, malgré les déclarations optimistes d’une douzaine d’officiers de haut-rang lors d’une conférence de presse. Dans certains cas, les soldats et les policiers ont été forcés de chercher refuge dans leurs postes de police ou leurs casernes. L’ELN a également mener une série d’attaques contre des infrastructures cruciales. La guérilla réussi à fermer les deux autoroutes reliant la capitale Bogota ainsi que la deuxième ville du pays, Medellin, à la côte caraïbe, blessant cinq policiers. Dans la ville frontalière de Cucuta, les combattant·es ont mené une attaque à la bombe blessant au moins un soldat.

Le trafic entre Cali et la frontière équatorienne a été considérablement réduit car les chauffeurs de bus et les camionneurs ont refusé de prendre la route panaméricaine qui traverse le territoire contrôlé par l’ELN dans la province du sud-ouest du Cauca. La compagnie pétrolière publique Ecopetrol a été forcée de fermer le pipeline Caño-Limon Coveñas après plusieurs attaques à la bombe. Un soldat a été tué dans la région du nord-est de Catatumbo. Dans le département d’Arauca, la grève armée a transformé à la fois la capitale provinciale (Arauca) et d’autres villes du département en villes fantômes où même la police ou de l’armée ont obéit aux ordres de guérilla et n’ont pas quitté leurs cantonements. Dans le département de Cesar, six policier ont été blessé par une attaque à la bombe de l’ELN sur la route entre les villes de Pelaya et El Burro. Enfin, l’ELN a fait sauter la route reliant la municipalité de Catatumbo au Vénézuela et Cucuta, la capitale de la province de Norte de Santander.

Zones contrôlées par l'ELN

Zones d’activité l’ELN

Dossier(s): Amérique Latine Tags: ,

En décembre 2019, Iván Márquez, un commandant des FARC qui a repris les armes, a envoyé un émissaire au Cauca pour convaincre deux groupes de dissidents, commandé par Johani Noscue (alias Mayimbú), de le rejoindre. Il s’agit de sa première action importante après avoir annoncé sa reprise de la lutte armée dans une vidéo postée en août 2019 (voir notre article). L’émissaire de Márquez, est Walter Mendoza, un ancien guérillero de haut rang. Il a notamment été commandant du bloc mobile Arturo Ruiz dans le département de Cauca. Il est également reconnu pour avoir conçu les colonnes mobiles qui ont donné aux FARC plusieurs victoires militaires. Johani Noscue est quant à lui commandant des fronts Jaime Martínez et Dagoberto Ramos, les deux plus grands groupes de dissidents du nord du Cauca. Johani Noscue aurait cependant refusé de rejoindre Iván Márquez à qui il reprocherait d’avoir signé l’accord avec le gouvernement de Santos. Il aurait plutôt préféré se joindre à Gentil Duarte ancien commandant du Premier Front des FARC et ancien négociateur à La Havane, qui a fait défection en 2016 avec l’intention de réunifier la dissidence. Gentil Duarte dirige actuellement l’un des plus grands groupes de dissidents du pays dans les départements de Caquetá et de Meta avec 500 hommes.

Iván Márquez, ancien négociateur des FARC reprend les armes

Dossier(s): Amérique Latine Tags: ,