Mercredi aura lieu le cinquième rassemblement hebdomadaire à l’appel du Comité International de Solidarité avec TAYAD (l’Association d’entraide avec les familles des détenus) pour empêcher l’extradition du révolutionnaire turc Faruk Ereren d’Allemagne vers la Turquie. Rassemblement devant l’ambassade d’Allemagne à Bruxelles, rue Jacques de Lalaing 8-14 à 1040 Bruxelles, 15h-16h.

C’est dans le bulletin de la Chambre des Réprésentants qu’est évoquée le question-réponse suivant:

Question n° 167 de monsieur le député Bart Laeremans du 15 décembre 2009 (N.) au Ministre de la Justice:

Le 20 octobre 2009, le journal Het Laatste Nieuws faisait état d’actions d’intimidation menées par une bande d’activistes d’extrême gauche auprès de nombreuses entreprises impliquées dans la construction du nouveau centre fermé à Steenokkerzeel. Ainsi, des membres du personnel auraient été pris en otage et les locaux de l’entreprise Besix auraient été saccagés.

1. Quel est l’état d’avancement de l’enquête relative aux auteurs de ces faits?

2. La même bande a-t-elle commis depuis des faits analogues?

Réponse du Ministre de la Justice du 15 février 2010, à la question n° 167 de monsieur le député Bart Laeremans du 15 décembre 2009:
Dans l’intérêt de l’instruction en cours, aucun détail ne peut être donné et je ne peux vous communiquer que les éléments de réponse suivants.
L’entreprise de construction Besix, qui effectue des travaux au nouveau centre pour illégaux à Steenokkerzeel, a été victime de dégradations volontaires à son siège social de Sint-Denijs-Westrem. La police de Gand a dressé procès-verbal et ce dossier est traité par le parquet de Gand et n’est donc pas fédéralisé par le parquet fédéral.
Compte tenu des liens éventuels avec un dossier fédéral à charge d’une organisation criminelle et avec d’autres infractions, principalement dans l’arrondissement de Bruxelles, une concertation est évidemment organisée entre tous les intéressés en vue d’échanger des informations pour identifier le groupe d’auteurs.

En 2008, le nombre de plaintes au Comité P a poursuivi son essor, se chiffrant à 2.339 (+ 5,4% par rapport à 2007), selon le rapport annuel de ce comité permanent de contrôle des services de police. De plus en plus de plaintes traitaient de constatations jugées injustes ou de ‘l’incompétence’ du policier (8,1%), de refus d’acter (5,6%), de comportements désobligeants (5,4%) ou d’attitude agressive (5,3%). Toutefois, sur cent plaintes traitées par le Comité P et pour lesquelles il s’est prononcé, 84,3% ont été déclarées non fondées, sans objet ou non établies.

Les enquêtes judiciaires menées par le service d’enquête P ont pour leur part connu un léger recul (279, soit -0,7%), bien loin des 575 de 2003. Les parquets de Bruxelles (29,39%), de Charleroi (8,24%), d’Arlon (idem), de Mons (7,88%) et de Tongres (5,37%) étaient les principaux demandeurs. Quant aux enquêtes de contrôle menées par ce même service, elles ont baissé de 284 à 185.

Concernant les poursuites judiciaires de fonctionnaires et agents de police, le Comité P a eu communication de 164 jugements, arrêts et ordonnances prononcés en 2008 (civil et pénal). Le nombre de décisions en matière de roulage reste ‘élevé’ selon le Comité: 88, dont au moins 60 condamnations pour excès de vitesse, délit de fuite, ébriété, etc., tous commis dans la sphère privée.

Le contrôle budgétaire arrivera à son terme ce dimanche soir, mais le montant que le fédéral va accorder à la sécurité sur les sommes totales dégagées par le contrôle est arrêté. Les services de police bénéficieront d’un bonus de 14 millions d’euros avec pour objectif ‘de ramener des policiers sur le terrain’. Autre poste important à bénéficier de l’enveloppe: la prison néerlandaise de Tilburg. L’’hébergement’ des détenus belges coûtera 30 millions d’euros.

Une délégation de militants solidaires belges et turcs s’est rendue ce jeudi au siège de ROJ-TV, la télévision kurde qui a été une des cibles de la vaste opération policière du 4 mars. La délégation a pu visiter les locaux et studios de la chaîne. Le plus spectaculaire était les dizaines de postes de travail avec écrans et claviers mais… sans ordinateur (photo 2). Ce sont plus de 200 ordinateurs qui ont été saisi par la police, ainsi qu’un grand nombre de clés USB, de Flash Disk et jusqu’à la machine à faire des sous-titres… La police a également saisi toutes les archives digitales de la télévision. Seule une partie a pu être sauvée à l’aide de back-up – mais c’est l’équivalent de quatre années de travail de digitalisation d’archives qui a disparu.

Lors de la perquisition, les policiers se sont d’abord rendus dans le local technique pour arracher les câbles qui permettaient à la télévision d’émettre. Puis ils ont envahi le bâtiment de la télévision, les studios de Radio Mésopotamie et ceux de Sterk Production. Roj-TV a perdu pour environ un million deux cent mille d’euros de matériel dans cette attaque. Les bénévoles qui l’animent ont pu recommencer rapidement les émissions au moyen d’ordinateurs portables, mais la télévision travaille bien en deçà de son niveau normal.

Roj-TV avait déjà été la cible de le justice allemande, en juin 2008 (on sait les liens politico-économiques étroits entre la RFA et la Turquie). Mais l’interdiction de Roj-TV par le Ministère de l’Intérieur allemand a été levée par la Cour de grande instance de la RFA en février 2010. Les pressions turques s’expliquent par la grande influence de Roj-TV chez les Kurdes. Ses émissions retransmises par satellites sont les plus écoutées au Kurdistan. Elles contribuent à faire vivre la langue kurde qui reste interdite d’enseignement.

Rassemblement devant Roj-TV en mars 2010.

Rassemblement devant Roj-TV en mars 2010.

Visite de Roj-TV

Visite de Roj-TV

A l’occasion de la Journée Internationale du Prisonnier Révolutionnaire, un rassemblement a eu lieu à l’initiative du Comité des Libertés devant l’ambassade de Turquie ce jeudi de 14h à 15h. Une délégation de notre Secours Rouge était présente.

Rassemblement pour les prisonniers turcs

Rassemblement pour les prisonniers turcs

Rassemblement pour les prisonniers turcs

Rassemblement pour les prisonniers turcs

Par une lettre du 24 février 2010, le ministère de la Justice et l’administration pénitentiaire ont à nouveau refusé à l’enseignant Luk Vervaet l’autorisation d’entrée dans les prisons pour y exercer son métier. Cette lettre répondait à la nouvelle demande d’accès introduite par l’employeur de Luk Vervaet. La Cour d’appel de Bruxelles avait jugé, le 27 janvier 2010, que l’État belge aurait dû, avant de retirer l’autorisation, entendre préalablement Luk Vervaet sur cette décision qui risquait de le priver de son travail. La motivation reprise dans la nouvelle lettre de l’administration pénitentiaire et le ministère de la Justice s’assied sur ce jugement et répète mot pour mot la décision initiale: ‘… L’autorisation est refusée pour des raisons de sécurité’.

C’est pourquoi, Luk Vervaet et ses conseils vont devant le Conseil d’État pour obtenir la suspension d’extrême urgence de la décision. L’audience publique aura lieu le jeudi 11 mars à 14 heures dans les bâtiments du Conseil d’Etat – 33, rue de la Science à 1040 Bruxelles.