Lundi 28 octobre, un Gilet Jaune, condamné à trente mois de prison ferme pour fabrication d’engins explosifs, comparaissait en appel devant la troisième chambre correctionnelle de la cour d’appel du Hainaut (voir notre article). Le jeune ouvrier avait, avec plusieurs de ses camarades, fabriqué 14 engins explosifs artisanaux à l’aide de bouteilles de déodorants, de pétards, de feu de Bengale, d’aluminium et de mèches (voir notre article). Il a finalement été condamné à une peine de travail de 200 heures.

Un camion de Total brûlé suite à l'occupation des Gilets Jaunes à Feluy

D’ici le printemps prochain, un nouveau Règlement Général de Police sera d’application sur l’ensemble des communes de la capitale belge. Pour harmoniser les différents règlement déjà existants deux protocoles d’accord seront conclus. Le premier vise à uniformiser les infractions mixtes (vol, graffiti, coups et blessures…), le second à relancer la possibilité de dresser des sanctions administratives communales pour les mineur·es auteur·es de ce type d’infraction.

À cette occasion, la STIB a annoncé qu’elle mettrait tout en œuvre pour être en mesure de partager les images de vidéo-surveillance de son réseau avec les six zones de police de la capitale. Elle annonce être sur la dernière ligne droite en vue de la conclusion d’une convention en ce sens avec l’organisme régional Bruxelles Prévention et Sécurité et le Centre de l’Informatique de la Région de Bruxelles-capitale (CIRB). Après la signature de la convention avec les zones de police, la Région bruxelloise programmera les logins et mots de passe policiers qui auront accès en temps réel à aux images de vidéo-surveillance de la STIB. Ce droit sera cependant limité aux images des stations de métro qui se trouvent sur le territoire des zones concernées.

Caméra de la STIB

Caméra de la STIB

 

La justice n’aura finalement retenu que le chef de « propos injurieux envers les forces de l’ordre » et a condamné O.E.M. à une lourde amende pour avoir écrit sur Facebook “Un bon flic est un flic mort” puis “Un assassin qui meurt, ça ne me choque pas”. L’homme qui avait tenu ces propos après la fusillade de Liège a été condamné, la semaine passée, par le tribunal correctionnel de Bruxelles à une amende de 4.000 euros. Le Bruxellois s’était excusé mais le procureur du Roi avait requis la peine maximale pour calomnie, soit un an de prison.  La défense avait plaidé l’acquittement et estimé que les propos épinglés relevaient de la liberté d’expression voire d’un délit de presse et ne relataient pas des faits précis.

Le palais de justice de Liège

 

Une gilet jaune originaire de Namur est détenue dans un centre de rétention administrative à Paris, après son interpellation lors de la manifestation de samedi dernier dans la capitale française. Un autre Belge, originaire de Bruxelles, avait été interpellé au même moment mais il a, depuis, été libéré. La police les accuse d’avoir voulu monter une barricade contre les CRS. Les avocats des deux Belges contestent et affirment qu’ils souhaitaient déplacer la barrière pour leur permettre de quitter les lieux. Dans un premier temps, le procureur a requis une peine de quatre mois de prison mais le juge a décidé de les relaxer. Un arrêt de reconduite à la frontière a ensuite été délivré et les deux Belges ont été chacun placés dans un centre de rétention. Le préfet de police de Paris a alors demandé au juge de prolonger la rétention en vue d’une expulsion, estimant qu’ils représentaient une « menace imminente pour l’ordre public ». Les deux avocats ont contesté cette décision auprès du juge. Dans le cas du Bruxellois, le juge a estimé que l’interpellation était injustifiée, la Namuroise, le juge a rendu un avis contraire. Une audience en appel de la décision est prévue demain matin à Paris.

Un an de gilets jaunes

 

Vendredi 22 novembre, un concert est organisé par l’Agitée, le Collectif Crer, l’uZinne, l’Union Communiste Libertaire Bruxelles ainsi que la Maison Solidaire – l’Alternatif, pour soutenir deux collectifs anarchistes l’Adye (une clinique autogérée gratuite) et Libertatatia (un squat historique) situés respectivement à Exarcheia et à Thessalonique. Ces deux collectifs font face pour l’un à des menaces d’expulsion et pour l’autre à la menace néo-nazie. Le concert aura lieu à partir de 20h à l’uZinne (75, quai de l’industrie, 1080 Molenbeek).

Plus d’infos ici.

Concert pour soutenir des collectifs anarchistes d'Exarcheia et de Thessalonique

Concert pour soutenir des collectifs anarchistes d’Exarcheia et de Thessalonique

Mardi 12 novembre, les réfugiés palestiniens en Belgique appellent à une manifestation devant le bâtiment du Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA) à Bruxelles. La manifestation dénonce les rejets, par les autorités belges, des demandes d’asiles des Palestiniens.

La manifestation aura lieu ce mardi 12, de 13h à 15h.
Rendez-vous devant le CGRA 40 place Victor Horta à 1060 Saint-Gilles (à l’arrière de la gare du midi).

 

Le tribunal de première instance de Bruxelles donne raison aux organisateurs de l’exposition « DON’T SHOOT » en reconnaissant le droit de publier des photos non floutées de la police dans l’exercice de ses fonctions dans l’espace public. Le 3 octobre 2019, les organisateurs de l’exposition avaient été assignés en justice par la zone de police Bruxelles-Capitale-Ixelles et quatre de ses membres. Les policiers considéraient que leur droit à la vie privée et à l’image avaient été violés, ainsi que leur droit à l’honneur et à la réputation, parce qu’ils apparaissent reconnaissables sur des photos qui les montrent dans l’exercice de leurs fonctions. Par une décision du 24 octobre dernier, le tribunal de première instance de Bruxelles a jugé qu’il n’y avait pas lieu d’interdire la diffusion des images non floutées des policiers dans l’exercice de leurs fonctions.

Dans son jugement, le tribunal reconnaît la vocation journalistique et pédagogique incontestable de l’exposition et l’importance du sujet d’intérêt général que constitue la dénonciation des violences policières. Il estime que les policiers sont assimilés à des personnes publiques ayant donné une autorisation tacite à la prise et à la reproduction de leur image à des fins d’information. Par conséquent, les images des policiers qui sont exposées dans « DON’T SHOOT » ne portent pas d’atteintes disproportionnées aux droits de ceux-ci. Le tribunal souligne également le rôle de « chien de garde » joué par les médias dès lors qu’ils témoignent de la réalité des interventions policières. Par contre, le tribunal condamne les organisateurs à indemniser deux des quatre policiers pour atteinte à leur honneur en raison des commentaires qui accompagnaient certaines photos. En tout état de cause, le droit de diffuser des images non floutées de la police en action dans l’espace public est confirmé.

L'affiche de l'exposition

Depuis cinq ans, Proximus vend des données sur ses client·e·s à des entreprises, des organismes gouvernementaux, des sociétés de marketing et même à la police. De nombreuses clientes et de nombreux clients l’ont seulement découvert cette semaine alors que la ville de Courtrai avait dévoilé avoir acheté des analyses de « Big Data » pour savoir qui visitait la ville et quand. Proximus crée des profils de données que les organisations trouvent utiles. Courtrai – et de nombreuses autres municipalités – utilisent les données Proximus pour savoir qui entre dans la ville, d’où, à quelle heure, quelles parties de la ville ils visitent et combien de temps ils restent. La police utilise également des cartes développées par Proximus pour déterminer le nombre de personnes rassemblées lors d’une manifestation à un moment donné et mieux contrôler les manifestant·e·es. La semaine dernière, un porte-parole de Proximus avait déclaré que les utilisatrices et utilisateurs pouvaient se retirer de l’analyse de données en vertu du RGPD. Cela n’est cependant pas le cas et Proximus affirme désormais que « La réglementation des télécommunications (…) permet de regrouper des profils anonymes et ne nécessite pas d’option de désinscription ».

Logo de Proximus

Logo de Proximus

Depuis deux semaines, des militants écologistes occupent le site de l’ancienne sablière de Schoppach, propriété de l’intercommunal Idelux, en vue d’y contester un projet de réhabilitation en zoning industriel. Les occupants considèrent qu’il s’agit d’une ZAD (zone à défendre) et le site a été rebaptisé « Zablière ». Idelux n’a pas hésité ce mercredi 6 à faire appel à un déploiement d’une dizaine de policiers et quelques combis afin de saisir les palettes et le matériel destinés à soutenir l’occupation obtenus grâce à une récolte constituée les jours avant par des soutiens locaux à la lutte. Idélux a décidé de considérer ce matériel comme un « dépôt sauvage ». L’occupation de la zablière d’Arlon continue, un appel a été lancé à des chantiers collectifs chaque week-end et à constituer des comités locaux de soutien en Belgique et ailleurs.

Lundi 28 octobre, un Gilet Jaune d’Anderlues est paru devant devant la troisième chambre correctionnelle de la cour d’appel du Hainaut pour demander une peine de travail (afin de ne pas perdre son emploi), après sa condamnation en août à trente mois de prison ferme.

Le jeune ouvrier avait, avec plusieurs de ses camarades, fabriqué 14 engins explosifs artisanaux à l’aide de bouteilles de déodorants, de pétards, de feu de Bengale, d’aluminium et de mèches. Ces engins étaient capables de se transformer en boule de feu de plus de deux mètres (voir notre article). Il avait été arrêté avec d’autres Gilets Jaunes dans la nuit du 22 au 23 février alors qu’ils bloquaient le dépôt pétrochimique de Feluy ainsi que le réseau routier aux alentours.

Un camion de Total brûlé suite à l'occupation des Gilets Jaunes à Feluy

Un camion de Total brûlé suite à l’occupation des Gilets Jaunes à Feluy