Le 23 septembre, sept militant·es des CDR étaient arrêtés dans le cadre de « l’opération Judas », accusés de terrorisme et placé de détention préventive. Vendredi 20 et vendredi 27 décembre, cinq de ces prisonnières et prisonniers ont été libéré sous caution. Quatre d’entre eux, Ferran Jolis, Xavier Buïgas, Xavier Duch et Eduard Garzón ont ainsi du payer une caution de 5 000 euros tandis que le dernier Alexis Codina a du payer le double et devra pointer chaque semaine auprès du tribunal ou du commissariat des Mossos (la police catalane) le plus proche de son domicile. Celui-ci est, en effet, considéré comme l’un des membres fondateurs du groupe avec Germinal Tomàs et Jordi Ros, qui restent eux en prison. Les sept personnes sont accusées de faire partie de l’Équipe de résistance tactique (ERT), une faction radicale des CDR qui aurait envisagé des sabotages à l’explosif. Alexis Codina est ainsi accusé d’avoir mis en place, chez lui, un laboratoire de fabrication d’explosifs. Ferran Jolis, est quant-à-lui, considéré comme l’expert informatique du groupe puisqu’il se serait occupé de crypter ses communications notamment par l’usurpation de réseaux wifi privés et publics.

Alexis Codina

Alexis Codina

Le 16 octobre, Daniel Gallardo a été arrêté lors d’une manifestation de soutien aux prisonniers indépendantistes catalans à la Puerta del Sol (Madrid). Il est accusé d’avoir attaqué un policier avec un bâton en bois (ce qu’il conteste). Les motifs d’accusation sont « troubles publics », « attaque », « résistance à l’autorité » et « coups et blessures ». Il s’agit d’accusations habituelles utilisées par les policiers dans le cadre de manifestations. Concrètement, Daniel était intervenu pour venir en aide à une de ses camarades de son groupe de 4 militant·es qui était en train de se faire frapper par un policier. Les quatre personnes ont été arrêtées mais Daniel est le seul qui fait l’objet d’une détention préventive ordonnée par le tribunal d’instruction numéro 22 de Madrid. Il y a quelques jours, le tribunal a rejeté l’appel déposé par son avocat pour demander sa libération.

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Manifestation de soutien aux prisonniers indépendantistes catalans à la Puerta del Sol (Madrid)

Manifestation de soutien aux prisonniers indépendantistes catalans à la Puerta del Sol (Madrid)

Mardi 26 novembre, Rodrigo Lanza, un anarchiste chilien a été condamné à cinq ans de prison en Espagne. Il était accusé d’homicide suite à la mort d’un fasciste dans un affrontement en 2017. Ce dernier était soldat de la Légion espagnole. Il avait menacé Rodrigo Lanza avec un couteau dans un bar de Saragosse à l’aube du 8 décembre 2017. Rodrigo Lanza lui avait alors asséné un coup de poing qui avait provoqué sa chute mortelle en brisant son cou.

Le parti fasciste Vox avait mené une campagne, relayée dans la presse sous le nom de « procès des bretelles », accusant Rodrigo Lanza d’avoir frappé sans provocation le légionnaire fasciste parce que celui-ci « portait un symbole espagnol ».

Arrêté peu après l’affrontement, Rodrigo Lanza est allé en détention provisoire jusqu’à son procès au cours duquel il encourait une peine de 25 ans de prison pour meurtre avec haine aggravante (haine supposément « dirigée contre les Espagnols »). Il sera finalement reconnu coupable d’homicide involontaire. La peine maximale prévue par la loi était de quatre ans de prison, à moins que le juge ne décide d’augmenter la peine d’un degré, auquel cas il pouvait aller jusqu’à six ans. Celui-ci choisira finalement de condamner Rodrigo à 5 ans de prison et à payer 200 000 euros à la la famille du légionnaire fasciste.

Toutes les parties feront très probablement appel du jugement, d’abord devant la Cour supérieure de justice d’Aragon puis devant la Cour suprême. La défense le fera en demandant que la sanction soit réduite d’un degré et que le maximum qui puisse être infligé soit d’un an ; l’accusation demandera que les faits prouvés soient révisés et une condamnation pour meurtre et crime de haine.

Plus d’infos ici.

Rodrigo Lanza

Rodrigo Lanza

 

 

Le procès des 12 militants de Causa Galiza et de Ceivar arrêtés lors des opération Jaro I en 2015 (voir nos article ici et ici) et Jaro II en 2017 a débuté à Madrid. Le ministère public les accuse « d’appartenance à une organisation criminelle et exaltation du terrorisme ». Les peines encourues pour ce type de délit est de 4 à 12 ans d’emprisonnement. La décision suscite l’étonnement dans les milieux indépendantistes, puisqu’en juillet 2019, l’Audience Nationale avait retiré les accusations « d’appartenance à une bande armée » contre les 9 inculpés de Causa Galiza arrêtés en 2015.

Les inculpés de Causa Galiza

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Ce sont au total cinq jours et cinq nuits d’affrontements qui ont eu lieu à Barcelone, faisant au total près de 600 blessés. La police a utilisé balles de caoutchouc, gaz lacrymogènes et un canon à eau pour disperser les manifestants indépendantistes. Dans la seule nuit de vendredi à samedi, 182 personnes ont été blessées dans toute la Catalogne, dont 152 à Barcelone, le plus lourd bilan depuis le début des manifestations lundi, déclenchées par la condamnation à de lourdes peines de prison de neuf dirigeants indépendantistes pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017. L’Audience nationale, haut tribunal madrilène, a ouvert une enquête pour «terrorisme» sSuite aux mobilisations survenues à l’appel du « Tsunami démocratique », cette nouvelle plateforme qui communique via les réseaux sociaux et des applications de messagerie cryptée, et qui est notamment à l’origine du blocage de l’aéroport de Barcelone du lundi 14 octobre. Les sites web du « Tsunami Démocratique » ont été fermé par les autorités. Environ 300 personnes ont été interpellées en Catalogne depuis lundi.

Barricade à Barcelone vendredi

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Avec pour mot d’ordre « Liberté », des colonnes parties mercredi de cinq villes de la région, ont convergé dans Barcelone pour une manifestation monstre totalisant plus d’un demi-million de séparatistes. Au cinquième jour des protestations contre les lourdes peines de 9 à 13 ans de prison infligées lundi à leurs dirigeants pour la tentative de sécession de 2017, les indépendantistes ont aussi organisé une grève générale dont les effets étaient manifestes dans la ville et dans cette riche région pesant un cinquième du PIB espagnol.

A Barcelone, la célèbre basilique de la Sagrada Familia a dû fermer ses portes tandis que l’opéra du Liceu a annulé sa représentation vendredi. La majeure partie des stands du marché de la Boqueria, très prisé par les touristes, et de nombreux commerces étaient fermés. 57 vols ont été annulés à l’aéroport, tandis que plusieurs routes ont été coupées, dont l’autoroute AP7 conduisant vers la France. Le constructeur automobile Seat a mis à l’arrêt son usine de Martorell près de Barcelone qui emploie plus de 6.500 personnes. Les événements ont aussi entraîné le report du « Clasico » du 26 octobre entre Barça et Real Madrid, une des rencontres les plus visionnées sur la planète.

Cette journée de mobilisation a été précédée par une nouvelle nuit de violences à Barcelone. Des centaines de jeunes ont érigé jeudi soir des barricades enflammées et jeté des cocktails molotov sur les forces de l’ordre. Mardi et mercredi, cette ville avait déjà vécu ces scènes de guérilla urbaine après de premiers heurts lundi au moment du blocus de l’aéroport par quelque 10.000 manifestants. Pllus de 110 personnes ont été interpellées depuis le début de la semaine dont 16 jeudi soir.

La manifestation de Barcelone

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51 personnes ont été arrêtées en Catalogne après les affrontements dans la nuit de mardi à mercredi lors des manifestations contre la condamnation de dirigeants indépendantistes (voir notre article). 29 personnes ont été arrêtées dans la province de Barcelone, 14 dans celle de Tarragone et 8 dans celle de Lérida. A Barcelone, les associations indépendantistes avaient appelé à manifester devant les bâtiments gouvernementaux. 40.000 personnes ont participé à la manifestation avant que les heurts n’opposent les manifestants aux forces de l’ordre qui ont chargé. La mobilisation contre la condamnation lundi de dirigeants indépendantistes à des peines allant de neuf à 13 ans de prison pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017 se poursuit mercredi. La ligne à grande vitesse entre Barcelone et la France a été coupée suite à un sabotage. Des marches vont partir mercredi de cinq villes catalanes pour converger à Barcelone vendredi, jour de grève générale et de manifestation de masse.

Affrontements à Barcelone

 

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Entre 9 ans et 13 ans de prison pour sédition, malversation de fonds publics et désobéissance. Le verdict du procès des dirigeants indépendantistes catalans est tombé aujourd’hui à Madrid. Deux ans après la tenue du référendum d’autodétermination du 1er octobre 2017 et de la déclaration d’indépendance unilatérale qui a suivi, la Cour suprême a rendu ses conclusions. A l’unanimité, les sept magistrats ont rejeté le très contesté chef d’accusation de « rébellion », défendu par le parquet général de l’Etat, passible de vingt-cinq ans de prison. Ils lui ont préféré celui de sédition. Alors que la rébellion est définie pénalement comme « un soulèvement violent contre l’ordre constitutionnel », la sédition est « un soulèvement public et tumultueux pour empêcher par la force ou en dehors des voies légales l’application des lois ». Les peines n’en restent pas moins lourdes: le vice-président du gouvernement catalan, Oriol Junbqueras, de la Gauche républicaine catalane (ERC), écope de treize ans de prison et d’inéligibilité. « Il n’y a pas d’autre option que de construire un nouvel Etat pour fuir celui-ci qui pourchasse des démocrates », a réagi M. Junqueras dans une lettre écrite aux militants depuis sa cellule.

Cinq ministres conseillers catalans ont été condamnés à des peines allant entre dix et douze ans de prison et d’inéligibilité. L’ancienne présidente du Parlement catalan, Carme Forcadell, écope d’une peine de onze ans et demi. Quant aux présidents des deux puissantes associations indépendantistes ANC et Omnium Cultural, Jordi Cuixart et Jordi Sanchez, leur peine s’élève à neuf ans de prison. Trois autres ministres-conseillers catalans, ayant joué un rôle secondaire dans les faits reprochés, sont condamnés à de simples amendes. Puisque neuf des condamnés ont déjà passé près de deux ans en prison préventive, certains devraient pouvoir bénéficier de permis de sortie dès les prochains mois, grâce au système espagnol d’aménagement de peines, qui permet des remises en liberté surveillée une fois purgé un quart de la durée de la peine.

Dès l’annonce de la sentence, des milliers de personnes sont descendues dans la rue avant de rejoindre, à l’appel d’une plateforme baptisée « Tsunami démocratique », l’aéroport pour le bloquer. La police anti-émeutes a chargé à plusieurs reprises des centaines de militants tentant de pénétrer dans le terminal et jetant pierres et poubelles. Selon les services d’urgence, au moins 53 personnes blessées ont reçu une assistance médicale à l’aéroport. 108 vols ont été annulés. Un peu partout en Catalogne, dont le gouvernement régional est toujours contrôlé par les indépendantistes, des militants ont coupé des routes et des voies de chemin de fer.

Affrontements à l'aéroport de Barcelone

Lundi 23 septembre, la garde civile catalane a mené une vaste opération, comprenant 500 agents de police appuyés par deux détachements expressément venus de Madrid,  pour arrêter 9 militant·e·s indépendantistes catalan·e·s. Ces militant·e·s sont  soupçonnés de « se préparer à perpétrer des actions violentes ». Des perquisitions ont également été menées au cours desquelles la police prétend avoir trouvé « du matériel et des substances considérées comme pouvant servir à la confection d’explosifs » (parmi les objets confisqués, on compterait des masques, des lacets, du matériel pyrotechnique de festival et des sifflets).

Ces arrestations ont été ordonnées par l’Audience nationale (haut tribunal madrilène spécialisé dans les affaires de terrorisme) dans le cadre d’une enquête lancée il y a un an et demis et dirigée contre les Comités de défense de la république (CDR). Ces derniers ont lancé plusieurs rassemblements de soutien aux prisonnières et prisonniers dans différentes localités. Le rassemblement le plus massif s’est déroulé à Sabadell et a rassemblé plus de 3000 personnes. Un autre rassemblement de 1000 personnes s’est également tenu à Barcelone devant la caserne de la garde civile où au moins deux des détenus ont été transférés au cours de la journée.

Rassemblement de soutien aux 9 prisonniers indépendantistes catalans à Sabadell

Rassemblement de soutien aux 9 prisonniers indépendantistes catalans à Sabadell

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Un millier de personnes ont manifesté hier mercredi, en soirée, devant le Parlement de Catalogne pour demander aux partis indépendantistes de proclamer la république catalane et de la mettre en place “quoi qu’il arrive”. Des affrontements ont eu lieu avec la police. “On va vous virer”, “nous voulons occuper le Parlement” “Espagne la Pute” et “les colons dehors de la Catalogne” sont quelques-uns des slogans entendus ce soir dans le parc de la Ciutadella, aux portes du parlement. Les manifestants accusent les partis indépendantistes, qualifiés de “botiflers” (traîtres) pour ne pas avoir consommé la rupture avec l’Espagne il y a deux ans et d’avoir “arnaqué” leurs électeurs. Cette concentration en marge du défilé de la fête nationale de la Catalogne a été convoquée spontanément par le biais des réseaux sociaux et ne bénéficie pas du soutien des associations indépendantistes officielles organisatrices de la Diada.

Devant le parlement catalan

 

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