La police catalane a interpellé 14 personnes qui s’étaient enchaînées vendredi aux portes d’un tribunal à Barcelone pour protester contre la répression menée par la justice espagnole dans la région depuis la proclamation de la République catalane. Les arrestations se sont produites pendant la manifestation convoquée par les « Comités de défense de la République » (CDR), initialement créés par des militants indépendantistes pour défendre la tenue d’un référendum d’autodétermination interdit du 1er octobre. Dans un manifeste, les CDR ont écrit: « Jour après jour, on voit comment ce système judiciaire du Royaume d’Espagne, pourri et corrodé, héritier direct du Franquisme, réprime avec toujours plus de force l’ensemble de l’Etat et les citoyens catalans ». A la mi-journée, ces 14 manifestants étaient encore en garde à vue, en attendant que le juge d’instruction évalue les délits pouvant leur être reprochés.

La justice espagnole enquête sur de nombreux militants pour leur implication dans le processus indépendantiste, notamment pour avoir mené des actions de résistance passive ou pour avoir facilité le vote du 1er octobre dans des mairies. De son côté, à Madrid, le Tribunal suprême poursuit le noyau dur de l’indépendantisme, soit une trentaine de dirigeants, fonctionnaires, représentants de partis ou d’associations. Quatre d’entre eux sont en détention provisoire et six ont quitté l’Espagne pour échapper aux poursuites judiciaires, tel l’ancien président catalan destitué Carles Puigdemont, installé à Bruxelles.

Une des arrestations de Barcelone

Une des arrestations de Barcelone

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L’Audiencia National, la haute cour de justice espagnole a condamné le rappeur Miguel Arenas Beltran, connu sous le pseudonyme de Valtonyc, à trois ans et six mois de prison pour crime de lèse-majesté et soutien au terrorisme. Le rappeur de 24 ans avait écrit une chanson qui s’en prenait à l’ex-roi Juan Carlos et qui soutenait ETA et les GRAPO. Les avocats du rappeur ont essayé d’obtenir l’acquittement de leur client, se référant à la liberté d’expression. Toutefois, les juges leur ont rappelé que la liberté d’expression finissait là où elle entrait en contradiction avec les autres droits garantis par la Constitution.

Cette liberté d’expression voit son champ de plus en plus réduit en Espagne. Un jeune homme qui a remplacé le visage du Christ par le sien, piercing dans le nez inclus sur un photomontage a été condamné le 7 février un tribunal de Jaen (Andalousie) pour « offense aux sentiments religieux ». Le chanteur de rock, Liberio Ruiz, a été condamné pour avoir crié « Beaucoup de police, peu d’amusement » durant un concert, parce que des agents saisissaient des feux de Bengale. Les présentateurs de télévision du programme satirique El Intermedio, qui sont convoqués par le juge pour une blague sur la croix qui domine le Valle de los Caidos, le mausolée de Franco et un garagiste a été convoqué par un juge pour un possible « délit de haine » pour avoir refusé de réparer une voiture de police. Et le rapppeur Pablo Hasel est une nouvelle fois exposé à des poursuites (voir notre article).

Arenas Beltran AKA Valtonyc

Arenas Beltran AKA Valtonyc

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Deux prisonnières politiques basques sont en isolement total depuis le 18 mai 2017 au Centre Pénitentiaire d’Albolote (Grenade). Parce qu’elles ont refusé les mesures vexatoires, machistes et discriminatoires (réductions des activités pour les femmes, organisation de cours uniquement pour les hommes, obligation pour les femmes de nettoyer les espaces communs…) prises par la Direction de l’établissement, elles sont recluses dans un quartier disciplinaire, sans contact avec aucune autre détenue, et pour seule activité, une sortie quotidienne de 4h dans une cour de 15×15.

Les forces de solidarité vous invitent à leur écrire un message de soutien. Elle comprennent le français pour avoir séjourné un long moment dans différentes prisons de l’Hexagone dans les années 2000

Ainhoa Mujika Goni
Agurtzane Delgado Iriondo
GRANADA (Albolote)
Centro Penitenciario
Carretera Comarcal 220, km.6
Apdo. 2.062
18.220 Albolote ESPAGNE

Agurtzane Delgado Iriondo

Agurtzane Delgado Iriondo


Ainhoa Mujika Goni

Ainhoa Mujika Goni

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Il y a trois ans, le rappeur révolutionnaire Pablo Hasél était condamné à deux ans de prison pour avoir écrit des tweets militants et des chansons en solidarité avec des prisonniers communistes et antifascistes notamment ceux membres du PCE(r) et des GRAPO (voir notre article).
Le 1er février prochain, le Tribunal se réunira une nouvelle fois pour juger le rappeur suite à des textes et des tweets tombant sous la juridiction « anti-terroriste » espagnole. Il risque jusqu’à 5 ans de prison supplémentaire.

Le rappeur Pablo Hasel

Le rappeur Pablo Hasel

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Joan Manel Gómez Sanz, l’un des 14 haut-responsables catalans arrêtés par l’État espagnol, il était plutôt visé secondairement par la police dans la répression qui a visé le référendum, mais son téléphone portable est devenu un élément clé de l’enquête. Le téléphone n’était pas suffisamment protégé et les enquêteurs ont pu découvrir que les indépendantistes utilisaient la messagerie Signal pour s’organiser. Deux erreurs ont été commises: premièrement le téléphone n’était pas suffisamment protégé (il aurait dû être chiffré -même avec le chiffrement par défaut d’Android- et éteint), et les messages de certaines conversations n’avaient pas de temps de disparition. Ce dernier point a permis aux enquêteurs d’accéder à plusieurs messages échangés, le premier a permis aux enquêteurs de savoir qui communiquait avec qui, à quelle fréquence, etc. Cette « cartographie » de la communication effectuée par la police est un phénomène extrêmement courant mais trop souvent ignorés. Plusieurs discussions sont menées sur les forums de Signal afin d’identifier sur quels points l’application aurait pu être plus efficaces. Par exemple, même lorsque le temps de disparition des messages est réglé, les heures auxquelles ont lieu les appels Signal ne sont pas effacés de la conversation.

Une vidéo (en espagnol) qui explique cette affaire.

Le téléphone saisi

Le téléphone saisi

Le procureur général de l’Etat espagnol a annoncé ce lundi la poursuite des responsables de la déclaration unilatérale d’indépendance proclamée ce vendredi pour rébellion, sédition et malversation. L’accusation vise entre autres, le président destitué catalan Carles Puigdemont et la présidente destituée du Parlement de Catalogne Carme Forcadell. La mise sous tutelle de la Catalogne se précise: Madrid a indiqué que les ministres destitués qui se rendraient à leur bureau dans un autre but que celui de récupérer leurs effets personnels commettraient un crime après l’application de l’article 155. Carles Puigdemont et cinq de ses conseillers sont arrivés aujourd’hui à Bruxelles, sans doute pour y demander l’asile politique.

La direction indépendantiste

La direction indépendantiste

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200.000 Catalans sont descendus dans la rue hier mardi contre la mise en détention de deux importants responsables indépendantistes inculpés de sédition. A midi, des milliers d’employés avaient déjà quitté sous un ciel bleu leur poste de travail pour se masser en silence dans la rue, quelques minutes, le temps de réclamer « la libération des prisonniers politiques ». En début de soirée, 200.000 personnes s’étaient massées sur l’une des plus grandes intersections de la ville armées de bougies, et criant « Libertad, Libertad, Libertad ».

Les deux responsables indépendantistes incarcérés lundi soir sont Jordi Cuixart et Jordi Sanchez, qui dirigent les deux principales associations indépendantistes de Catalogne, Omnium Cultural et l’Assemblée nationale catalane (ANC), à l’énorme capacité de mobilisation. La juge a estimé qu’ils risquaient de « détruire des preuves » et « récidiver », expliquant qu’ils appartenaient à un « groupe organisé » dont le but est de rechercher « en dehors de la légalité » l’indépendance de la Catalogne. Toujours sur le front judiciaire, la Cour constitutionnelle espagnole a définitivement annulé, a posteriori, la loi catalane organisant le référendum. Dans son arrêt, elle souligne qu’il n’existe pas un « droit à l’autodétermination » pour les « peuples d’Espagne ».

Le rassemblement d'hier à Barcelone

Le rassemblement d’hier à Barcelone

Voilà trois semaines que les opposants à la ligne de train à grande vitesse AVE manifestent à Murcie. La tension a augmenté depuis mardi matin, lorsque les habitants de Santiago el Mayor ont découvert que des cloisons de protection étaient en cours de construction pour protéger le chantier. Il y a eu des manifestations en matinée, des heurts, trois premières arrestations ainsi que au moins trois blessés. Les manifestations ont repris en soirée, les manifestants qui se massaient des deux cotés des voies ont incendié plusieurs containers. Puis ils ont commencé franchit les clôtures métalliques qui protègent le chemin de fer, saboté le matériel de signalisation, détruits des segments de cloisons et et barricadé les voies.

Incendie d'un container du chantier de l'AVE

Incendie d’un container du chantier de l’AVE

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Au moins 700.000 Catalans ont manifesté ce mardi à Barcelone dans le cadre d’une grève générale visant à dénoncer les violences policières ayant émaillé le référendum interdit de dimanche. Alors que différents défilés paralysaient des rues du centre, plusieurs manifestations indépendantistes ont eu lieu depuis mardi matin notamment devant le siège du Parti Populaire (conservateur), au pouvoir en Espagne, et devant la préfecture. Les manifestants scandaient «Forces d’occupation dehors! Les rues seront toujours à nous».

Plusieurs syndicats de police se plaignent de « harcèlement » de la part de la population. Depuis lundi soir, des rassemblements se forment autour d’hôtels et de commissariats. Des centaines de policiers et les gardes civils, envoyés en renfort en Catalogne avant le référendum, ont été délogés de leurs hôtels par des indépendantistes. À Pineda de Mar, à 70km au nord de Barcelone, la police catalane, les Mossos d’Esquadra, a dû se déployer pour protéger leur hôtel. «Je n’ai jamais vécu une situation pareille, l’intégrité physique de policiers est menacée. Ils fuient d’hôtel en hôtel, ils sont poursuivis, ils sont comme des rats qui doivent se cacher», a déclaré à un porte-parole du syndicat SUP, majoritaire dans la police.

Des équipes du FC Barcelone aux salariés de la cathédrale de la Sagrada Familia, la grève est visible dans tous les secteurs. Les universités publiques et les transports sont également touchés. Le port de Barcelone, troisième d’Espagne, et le marché alimentaire de gros de Catalogne, l’un des plus importants d’Europe, sont presque à l’arrêt. Il n’y a ni activité maritime ni terrestre: seul un service minimum est assuré, permettant la circulation des passagers et des produits périssables ou dangereux.

La manifestation à Barcelone

La manifestation à Barcelone

La Garde civile a saisi 2,5 millions de bulletins de vote, quatre millions d’enveloppes et 100 urnes dans un entrepôt à Igualada à proximité de Barcelone, trois jours avant le référendum d’autodétermination interdit de dimanche. La police a ainsi trouvé des urnes pour la première fois depuis qu’elle multiplie les opérations en Catalogne pour saisir du matériel de vote afin d’empêcher le référendum, organisé par le gouvernement indépendantiste catalan et interdit par la Cour Constitutionnelle. Les urnes étaient destinées au FC Barcelone. La police avait déjà saisi plusieurs millions de bulletins de vote la semaine dernière. La majorité des habitants de la Catalogne souhaite un référendum légal, mais le gouvernement de Madrid et la justice sont décidés à l’interdire, quitte à faire bloquer l’accès aux bureaux de vote par les forces de l’ordre massivement déployées dans la région, avec plus de 10.000 policiers et gardes civils en renfort.

L'opération policière à Igualada

L’opération policière à Igualada

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