Le conseil des ministres a examiné le projet de loi qui sortira le délit de « provocation aux actes de terrorisme et d’apologie de ces actes » comme un délit « de la loi de 1881 sur la liberté de la presse pour le faire entrer dans le code pénal ». Ce projet crée également un nouveau délit puisque toute personne « qui consultera de manière habituelle, et sans motif légitime, des sites internet qui provoquent au terrorisme ou en font l’apologie et qui comportent à cette fin des images d’actes de terrorisme portant atteinte à la vie », sera désormais punie.

Le projet de loi prévoit par ailleurs que « toute personne française ou résidant habituellement sur le territoire français, qui se rend à l’étranger pour y suivre des travaux d’endoctrinement à des idéologies conduisant au terrorisme, en participant notamment à des camps d’entraînement, puisse être poursuivie et condamnée pénalement dès son retour en France ». Enfin, il transpose en droit national une « décision cadre » européenne qui stipule que « le chantage peut constituer un acte de terrorisme lorsqu’il est en relation avec une entreprise terroriste », une nouvelle infraction réprimant « celui qui essaie, par des promesses ou des pressions, de recruter une personne dans un réseau terroriste, même si la personne ne donne pas suite à cette proposition ».

La porte-parole du gouvernement a indiqué que ce projet serait déposé rapidement devant le Parlement, dont les travaux sont actuellement suspendus pour cause de campagne présidentielle.

L’essai de la journaliste Juliette Volcler, Le Son comme arme, les usages policiers du son fait le catalogue des recherches et des utilisations militaires du son, des fantasmes de canons à infrasons aux disques de Metallica diffusés à plein volume pour torturer les prisonniers irakiens. En France, la société Lacroix défense et sécurité fournit des « grenades assourdissantes » à l’armée, à la police et à la gendarmerie pour leurs opérations de maintien de l’ordre. Lors de leur mise en circulation, l’entreprise ventait leur « effet intense et psychologiquement agressif » permettant « la neutralisation rapide et efficace des manifestants dans un contexte dur et résistant ». La grenade en question envoie une impulsion sonore de 160 dB à 15 mètres de distance, là où le seuil de la douleur est situé à 140 dB et où le seuil légal est fixé à 120 dB. Au-delà de 140 dB, un son peut provoquer des nausées, des vertiges, des acouphènes, un perte d’audition, une accélération du rythme cardiaque, et les effets sont aggravés par un brusque changement de la pression acoustique (à fort volume, un son bref et soudain est plus dommageable qu’un son continu).

C’est en 2004 que ces armes invisibles ont fait leur apparition en France sous le nom de DMP (dispositif manuel de protection), en même temps que les Taser, sans débat, et alors qu’aucun test indépendant n’a pu évaluer leur dangerosité, et qu’aucun débat démocratique n’ait eu lieu. Le son lui même n’est pas le seul danger: l’onde de choc produite par la déflagration sonore, et les éclats de la grenade le sont également. En 2006 à Grenoble, lors d’une manif contre les nano-technologies une manifestant a eu la joue ouverte, l’année suivante dans la même ville un autre a perdu un œil, le goût et l’odorat, et plusieurs autres encore en 2009 à Saint-Nazaire et à Strasbourg lors d’un contre-sommet de l’OTAN (plaies, brûlures), etc.
Des troubles auditifs ont également été signalés… au centre d’entraînement de la gendarmerie de Saint-Astier.

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Voir le catalogue de Lacroix DS (Alesetex, filiale de Lacroix, est le leader mondial de fabrication de poudre CS pour les gaz anti-émeute)

Mercredi 4 avril 2012 avait lieu devant le tribunal administratif un rassemblement de soutien aux 6 sans-papiers interpellés et placés en centre de rétention suite à l’occupation de l’UMP du vendredi 30 mars 2012. Une centaine de personnes étaient présentes lors de l’audience. A 11h, sans aucune raison apparente, et alors que la situation était parfaitement calme, une charge particulièrement violente fut menée à l’encontre des soutiens avec la bénédiction de la hiérarchie présente sur place. Une femme enceinte fut matraquée à terre et dut être amenée à l’hôpital. Au total, 5 personnes ont été emmenées à l’hôpital. Une personne filmant l’intervention policière a été plaquée au sol, matraquée et, alors qu’elle était entravée et emmenée, gratuitement gazée (photo). Sa caméra a été volée par les policiers. Copwatch Nord-Paris-I.D.F. vient de présenter son rapport sur l’affaire.

Voir le rapport de copwatch

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Quelques 10000 manifestants kurdes se sont réunis devant le Conseil de l’Europe à Strasbourg et on fait un sit-in appelant les institutions européennes à ouvrir les yeux sur la répression subie par le peuple kurde en Turquie et ailleurs en Europe. Ce rassemblement était également organisé en soutien des centaines de prisonniers politiques actuellement en grève de la faim pour exiger leur libération. Il est aujourd’hui impossible de donner le nombre exact de prisonniers politiques kurdes, mais il est estimé à des dizaines de milliers. Les grévistes appellent également à l’autonomie pour le peuple kurde et à la libération du leader du PKK, Abdullah Ocalan.

Manifestation kurde à Strasbourg

Manifestation kurde à Strasbourg

Un magasin Ikea de la banlieue parisienne “arrosait” de “bons cadeaux” des policiers locaux, auprès desquels un de ses responsables, ancien gendarme, récupérait des informations sur des employés. Ces révélations interviennent alors que la filiale française du géant suédois de l’ameublement est pointé du doigt pour des faits présumés d’espionnage de salariés et de clients.

Depuis l’ouverture du dossier en 2008 Thierry Fragnoli était en charge de l’enquête visant le groupe de Tarnac accusé d’avoir commis des actes de sabotage sur des voies ferrées. Il y a plusieurs mois, les avocats des deux accusés avaient introduit une demande de récusation à son encontre, remettant notamment en cause son impartialité. Aujourd’hui, Fragnoli a demandé et obtenu son dessaisissement de l’enquête. Il était co-saisi dans ce dossier avec deux autres juges d’instruction du pôle antiterroriste et sera rapidement remplacé.

Suite aux arrestations massives de militants et migrants du 29 mars, un
double procès est prévu au tribunal de Boulogne sur mer le 30 mai à 8h30.
Le premier procès est pour une militante arrêtée en pleine rue de manière
très violente, qui a fait environ 24h de garde à vue. Elle est accusée par trois
CRS de la compagnie 39 de rébellion et d’outrages multiple.
Le second procès concerne 5 militants arrêtés pour s’être opposé à
l’arrestation de migrants soudanais dans un parc de Calais. Ils ont fait
environ 45h de garde à vue et certains d’entre eux ont été fortement violentés
pendant l’arrestation et durant la garde. Ils sont accusés par des agents de
la police des frontières de Coquelles de rébellions et pour l’un d’entre eux, un outrage a été ajouté en plus.

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En février dernier, de violents affrontements avaient opposé des manifestants réunionnais qui dénonçaient le coût de la vie aux forces de l’ordre. Les émeutes avaient duré quatre nuits consécutives dans plusieurs villes de l’île. Fin février, une vingtaine de manifestants avaient comparus devant les tribunaux correctionnels de Saint-Denis et de Saint-Pierre écopant de peines extrêmement lourdes allant de huit mois de prison avec sursis à deux ans fermes. Lundi dernier, dix autres personnes étaient convoquées pour une audience spéciale devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis. Les dix prévenus étaient mis en examen pour ‘vol avec effraction’, ‘violence sur une personne dépositaire de l’ordre public’, ‘rébellion’, ‘vol avec effraction dans un local d’habitation ou lieu d’entrepôt’ et ‘fabrication non autorisée d’engin explosif, incendiaire ou de produit explosif’. Selon les inculpés et les faits qui leur étaient reprochés, le procureur avait requis différentes peines: travaux d’intérêts généraux, obligation de suivre une formation d’emploi et peines de prison ferme ou avec sursis. Les peines prononcées vont bien au-delà. Quatre inculpés sont ressortis libres du tribunal: deux ont écopé d’une peine d’un mois de prison ferme, un autre de six mois ferme dont quatre avec sursis et le dernier de six mois ferme dont cinq avec sursis. Les six autres sont retournés en prison, condamnés à des peines de prison ferme allant de trois ans (dont deux avec sursis) à six mois (dont quatre avec sursis).

D’ici une dizaine de jours, la préfecture de police de Paris et sa petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne) sera chargée de l’expérimentation d’un nouveau fichier créé par arrêté le 16 mars dernier et autorisé par la Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés). Le fichier ARES, pour ‘Automatisation du registre des entrées et sorties des recours en matière de contravention’ rassemblera tous les automobilistes ayant contesté une contravention. Tous les contestataires verront leurs noms, adresses et professions consignés pour une durée de cinq ans. Outre toutes les informations personnelles de l’auteur des faits, le fichier conservera également toutes celles du propriétaire du véhicule. Sa mise en application au niveau national n’a pas encore été planifiée.

La manifestation contre l’aéroport a rassemblé plus de 3.000 personnes à Nantes. il y a eu quelques incidents en fin de cortèges: poubelles incendiées, jets de projectiles contre la police etc. Une groupe de deux cents manifestants a continué à se déplacer en centre ville, encaissant plusieurs charges des forces de police. Six personnes ont été interpellées, trois se trouvent actuellement en garde à vue. Il y aurait eu deux blessés légers, un manifestant et un policier.

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