A Chambéry, le 30 avril, l’explosion d’une bombe artisanale dans une soierie désaffectée a coûté la vie à Zoé Aveilla, une jeune squatteuse de 24 ans et gravement blessé son ami, Michaël Dupanloup, 25 ans. Deux autres personnes, qui logeaient (avec un vingtaine d’autres occupants) dans le même squat ‘les Pilots’ (photo ci-dessous) ont été mis en examen les 8 et 15 mai pour ‘association de malfaiteurs à visée terroriste‘ et ‘destruction de preuves‘, et écroués. Les magistrats saisis de l’affaire sont les mêmes que pour l’affaire de Tarnac. Les enquêteurs sont les mêmes. Le vendredi 8 mai a eu lieu une manifestation sauvage d’environ 200 personnes dans les rues de Chambéry, en soutien aux Pilots menacés, et en soutien aux emprisonnés.

Squat à Chambéry

Squat à Chambéry

Quatre personnes ont été interpellées lundi dans les Alpes-de-Haute-Provence. Ces interpellations font suite à la diffusion d’un tract qui comporte l’adresse d’une résidence secondaire du directeur central du renseignement intérieur Bernard Squarcini. Diffusé à plusieurs centaines d’exemplaires lors de manifestations et par mail, le tract aurait également été déposé dans la boîte aux lettres de la résidence de M. Squarcini. Les personnes arrêtées sont membres du Comité de Sabotage de l’Anti-terrorisme (CSA) de cette ville, comité créé en décembre 2008 en soutien au groupe de Tarnac et à Julien Coupat incarcéré

Lundi encore, trois personnes – deux hommes et une femme – considérées comme ‘proches’ de M. Coupat ont été interpellées dans la région de Rouen.

Les services de police ont constaté un nombre de ‘manifestants plus nombreux et plus violents’ au cours des quatre premiers mois de 2009 à Paris, avec un quadruplement du nombre de blessés parmi les forces de l’ordre. Le nombre des manifestants dans les rues de Paris a crû de 80% au cours des quatre premiers mois de 2009 par rapport à la même période en 2008, selon la direction de l’ordre-public (DOPC). Les manifestations ayant rassemblé plus de 5.000 personnes sont également en ‘nette augmentation’ selon la DOPC, dont le travail s’est accru en conséquence.

La police note que les manifestants sont ‘plus violents’ et qu’ils s’attaquent essentiellement aux forces de l’ordre et aux commerces. A ces occasions, 92 policiers ont été blessés, toujours sur les quatre premiers mois de 2009 contre 18 en 2008. Le nombre de personnes interpellées au cours de ces incidents a par ailleurs explosé: 1.231 en 2009 contre 494 en 2008. Les policiers en charge du maintien de l’ordre sont par ailleurs de plus en plus convoqués à la ‘police des polices’ en raison de ces incidents et violences au cours desquelles ils sont mis en cause par les manifestants. La police parisienne explique qu’il lui est de plus en plus difficile de s’organiser. Le nombre de manifestations ‘inopinées’, comme les occupations ou les rassemblements improvisés et non déclarés, a en effet augmenté de 81%.

74 syndicalistes de GrDF, filiale de distribution de GDF-Suez, ont été interpellés jeudi soir à Paris après avoir fait irruption au siège de l’Unémig (Union nationale des employeurs de l’industrie gazière), l’organisation professionnelle de leur secteur en marge d’une manifestation à l’appel de Sud et la CGT. Ils ont été placés en garde à vue dans différents commissariats de Paris. La police leur reproche des coupures de gaz dans un local technique, et des dégradations dans le bâtiment de l’Association française du gaz, où ils avaient fait irruption dans l’après-midi. Mais les directions d’ERDF et GrDF précisent ce soir qu’il n’y avait ‘pas eu de dégradations sur le site’ et qu’elles n’avaient pas demandé les interventions policières. Parmi les agents interpellés figurent les principaux responsables des syndicats CGT de l’Energie en Ile-de-France, a indiqué la CGT dans un communiqué.

Quelque 200 personnes se sont rassemblées vendredi 15 mai devant le siège du patronat du gaz, à Paris pour protester contre le traitement infligé aux 74 personnes mises en garde à vue jeudi, soupçonnées de dégradations en marge d’une manifestation. Les manifestants étaient rassemblés devant le siège de l’Unémig , rue de Courcelles.

Action des syndicaliste GDF-Suez

Action des syndicaliste GDF-Suez

Ce mardi 11 mai, le tribunal de Strasbourg a condamné le jeune strasbourgeois à 3 ans de prison dont deux avec sursis. Il était accusé d’avoir prêté son briquet à une personne qui aurait lancé un pétard sur des gendarmes pendant les manifestations anti-Otan qui se déroulaient dans le quartier. Le parquet a fait appel de la nullité qui avait été prononcée lors du procès des trois manifestants accusés d’avoir acheté du white spirit et une serpière dans un hypermarché. Le nouveau procès se tiendra d’ici quelques mois. Aujourd’hui, jeudi 14 mai, un étudiant strasbourgois sera jugé pour outrage et rebellion à 14h au tribunal d’instance de Strasbourg.

Trois militants anti-Otan français originaires de Tours sont ressortis libres du tribunal de grande instance de Strasbourg hier soir. Le tribunal a prononcé la nullité de la procédure estimant qu’il n’avait pas été régulièrement saisi par le parquet. Les débats avaient en partie porté sur la nullité de la procédure soulevée par les trois avocats des prévenus, trois jeunes âgés de 20, 23 et 26 ans, étudiants en sociologie ou diplômé de droit pour l’aîné, arrêtés le vendredi 3 avril sur le parking d’un hypermarché à Illkirch, en possession de gants, de masques, d’alcool à brûler, de white spirit et d’une serpillière.

Au moment de rendre sa décision, le président du tribunal a bien précisé aux trois prévenus que cela ne signifiait pas qu’ils étaient innocents. Une erreur de procédure a entraîné la nullité, mais il n’y a aucun jugement sur le fond de l’affaire. Le procureur de la République de Strasbourg peut donc réengager de nouvelles poursuites contre les trois jeunes dans un délai de trois ans. Le représentant du parquet avait requis des peines de 10 à 12 mois de prison ferme contre les trois jeunes, réclamant également leur maintien en détention. Ils sont libres.

Un jeune allemand originaire de Berlin, poursuivi pour des faits de violences aggravées sur des agents de la force publique, pour rébellion au moment de son interpellation et pour attroupement armé (avec jets de pierres sur les forces de l’ordre) a, lui, été condamné à six mois de prison ferme; il a été maintenu en détention. Le tribunal l’a cependant relaxé des faits de violences aggravées (l’un des policiers s’est fracturé le poignet pendant l’interpellation), mais l’a reconnu coupable des autres faits. Il est également interdit de séjour en France pendant deux ans.

L’animatrice du comité de soutien parisien aux membres du ‘groupe de Tarnac’ qui avait été interpellée mardi dans le XXe arrondissement de Paris sur commission rogatoire du juge Thierry Fragnolia été remise en liberté vendredi à l’issue de 72 heures de garde à vue. Interrogée par les policiers à la Sous-direction anti-terroriste (Sdat) à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), elle était soupçonnée d’avoir été en contact avec plusieurs membres du groupe soupçonné d’avoir commis des sabotages de lignes TGV. Sa garde à vue a été levée vendredi en début d’après-midi sans charge retenue contre elle, selon cette source. Les policiers souhaitaient notamment connaître les raisons pour lesquelles Benjamin Rosoux, Gabrielle Hallez et Manon Glibert, trois des mis en examen, dormaient à bord d’une voiture lui appartenant lorsqu’ils avaient été contrôlés par les gendarmes le 7 novembre en Moselle, non loin du lieu d’un des cinq sabotages commis en France cette nuit-là.

Ce mardi 28 avril, dans le cadre de l’enquête ‘anti-terroriste’ sur le sabotage des lignes SNCF en novembre 2008, Tessa Polak a été violemment interpellée dans son véhicule, arme sur la tempe, et son domicile perquisitionné. Depuis, elle est maintenue en garde à vue. Membre d’un comité de soutien ‘aux inculpés du 11 novembre’, il semble lui être reproché d’avoir prêté sa voiture à des personnes mises en garde à vue dans cette affaire.

Récit de l’arrestation: Nous sommes en plein Belleville, il est trois heures de l’après midi, le temps est incertain mais le soleil pointe. Nous sommes à bord d’une auto, nous rentrons à la maison après une course sans importance. A l’angle de la rue Jourdain et de l’avenue des Pyrénées, une voiture pile devant nous, une bande de types patibulaires surgit de tous les côtés, armes au poing. La fenêtre est ouverte et je vois un gros calibre s’approcher tout contre mon visage, je crois à une sorte de car-jacking sur-armé. ‘les mains sur le tableau de bord’, ‘on ne bouge plus…’, ‘sors de là’, ‘les mains sur la voiture’… palpations, menottes, la conductrice est emmenée aussi sec dans le véhicule de devant, un des sales types armés prend le volant de la voiture et part avec. On enlève les menottes du passager: ‘toi tu peux y aller c’est après elle qu’on en a, et ne viens pas nous faire chier chez elle’. Je reste seul sur le trottoir, ayant juste eu le temps de reconnaître un des enquêteurs de la section anti-terroriste, que j’avais déjà eu le plaisir de rencontrer. (…)

Hier mardi, une femme de 36 ans a été interpellée au matin à Paris, par les policiers de la sous-direction anti-terroriste (Sdat) dans le cadre de l’enquête sur des sabotages de lignes TGV réalisés en novembre 2008. La jeune femme a été interpellée mardi matin dans le XXe arrondissement de Paris, sur commission rogatoire du juge Thierry Fragnoli qui instruit le dossier des sabotages de lignes SNCF commis à l’automne 2008. Elle a été placée en garde à vue dans les locaux de la Sdat à Levallois (Hauts-de-Seine). Sa garde à vue peut durer jusqu’à 96 heures s’agissant d’un dossier de ‘terrorisme’.

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté hier samedi, à Nantes, contre la répression. Plusieurs collectifs avaient appelé à cette manifestation unitaire. Lors du parcours, certains manifestants s’en sont pris aux vitrines de banques, agence immobilière, aux pubs, etc… Peu après, la police française a contrôlé dans un commerce du centre ville des militants indépendantistes qui n’avaient commis aucun acte illégal au cours du rassemblement. Après avoir été désigné par un policier des renseignements généraux connu pour être chargé de la surveillance de la mouvance indépendantiste, deux militants de la gauche indépendantiste bretonne, Jonathan Guillaume et Alan Hayenos ont refusé de présenter leurs papiers aux forces de police française qui ont très brutalement matraqué d’autres militants témoins de la scène sous le regard atterré des personnes présentes. L’un d’entre eux a subi un traumatisme crânien et a été hospitalisé pour avoir tenté de protéger un enfant de 9 ans traumatisé par la scène. D’autres personnes ont été brutalisées et insultées par les policiers. A l’issue de leur garde à vue qui a duré près de 48 heures pendant laquelle on les a interrogés sur leur engagement légal, Jonathan et Alan se sont vu notifier une convocation le 14 octobre prochain pour rébellion. Suite aux arrestations muclées de 6 personnes, dont 1 blessé, après la manifestation du samedi 25, une plainte sera déposée contre les violences des arrestations.