Le tribunal des référés de Grenoble à condamné ce vendredi 17 à 200 euros d’astreinte par infraction les 20 salariés de Caterpillar France poursuivis par leur direction pour ‘entrave à la liberté du travail‘ et ‘occupation illicite des locaux‘, a-t-on appris à l’audience. Ces employés campent depuis deux jours sur les pelouses de l’entreprise à Echirolles (Isère). La direction avait demandé jeudi et vendredi lors des audiences une astreinte de 1.000 euros par infraction constatée ‘afin que la libération des locaux ne soit pas un voeu pieux’. Un nouveau comité d’entreprise consacré aux mesures sociales du plan de licenciement était en cours vendredi à Caterpillar. ‘Si aucun accord n’est trouvé, ce ne sont pas 600 emplois qui seront supprimés mais bien 733 comme initialement annoncé’, avait averti mercredi la direction. Dans le cadre des négociations, la direction avait en effet accepté ‘sous conditions’ de réduire le nombre de suppressions d’emploi de 733 postes à 600 et d’augmenter l’enveloppe globale du plan social de 48,5 millions d’euros à 50 millions d’euros.

Procès Caterpillar à Grenoble

Procès Caterpillar à Grenoble

Jurdan ‘Arlas’ Martitegi, présenté par la police comme le nouveau chef militaire d’ETA depuis l’arrestation d’Aitzol ‘Gurbitz’ Iriondo le 8 décembre 2008, a été interpellé hier, près de Perpignan. L’opération a été menée conjointement par les services anti-terroristes français (SDAT) et la police nationale espagnole. Deux autres membres présumés d’ETA ont été arrêtés au même moment, dont l’un, aux dires de la police espagnole, servait de garde du corps au dirigeant présumé. Les forces de l’ordre sont intervenues à l’occasion d’un rendez-vous entre deux membres clandestins et une troisième personne vivant légalement. Six autres personnes ont été appréhendées dans les villes de Bilbao, Vitoria et Renteria, dans le nord du Pays-Basque espagnol.

Jurdan 'Arlas' Martitegi

Eric Hazan, patron des éditions La Fabrique, a été entendu ce jeudi 9 au matin pendant trois heures trente par la sous-direction de l’anti-terrorisme (SDAT) de la Police judiciaire. Il est l’éditeur d’un livre signé du ‘Comité invisible’ et intitulé L’insurrection qui vient. Les enquêteurs, qui soupçonnent Julien Coupat d’en être l’auteur, espèrent en apporter la preuve, ce qui permettrait selon eux d’étayer les accusations pesant lui. Eric Hazan a été convoqué hier par un coup de téléphone, à la suite, semble-t-il, d’une commission rogatoire. Il s’est présenté ce jeudi matin à la sous-direction anti-terroriste, où les enquêteurs l’auraient questionné sur deux points: les liens qu’ils soupçonnent entre L’insurrection qui vient et Julien Coupat, et ceux entre le militant, ce livre et la fameuse affaire des caténaires.

L’insurrection qui vient est cité à trois reprises sur quatorze pages d’un rapport de synthèse de la SDAT destiné au procureur de la République de Paris. Le document faisait le point sur l’état d’avancement de l’enquête, en rappelant les faits et en détaillant le profil des différentes personnes soupçonnées.

La première mention intervient dès le deuxième paragraphe de la première page: ‘Ce groupe constitué autour de son leader charismatique et idéologue, le nommé Julien Coupat, (…) obéit à une doctrine philosophico-insurrectionnaliste qui ayant fait le constat que la société actuelle est ‘un cadavre putride’ (tel qu’il est mentionné au sein du pamphlet intitulé ‘L’Insurrection qui vient’ signé du Comité invisible, nom du groupe constitué autour de Julien Coupat) a décidé d’user des moyens nécessaires pour se ‘débarrasser du cadavre’ et provoquer la chute de l’Etat. Les cibles désignées dans cet ouvrage dont il a été établi dans la présente enquête qu’il avait été rédigé sous l’égide de Julien Coupat étant, de manière récurrente, tout ce qui peut être, par analogie, défini comme un ‘flux’ permettant la survie de l’Etat et la société de consommation qu’il protège. Sont ainsi cités dans cet opuscule, avec insistance, le réseau TGV et les lignes électriques comme autant de points névralgiques par le sabotage desquels, les activistes peuvent, à peu de frais, arrêter plus ou moins durablement les échanges de biens et de personnes et ainsi porter un coup au système économique qu’ils combattent.

La seconde mention, sur la quatrième page, reprend les mêmes arguments que dans ce dernier paragraphe. La troisième et dernière, à la fin du document figure dans la conclusion du rapport: ‘L’ensemble des investigations menées depuis le 16 avril 2007 sur le nommé Julien Coupat ont donc permis de mettre au jour les agissements d’un groupe d’activistes reliés à la mouvance anarcho-autonome et désirant se livrer par différentes formes d’actions violentes à la déstabilisation de l’Etat. Ces conclusions sont largement confirmées par les déclarations formées par un témoin désigné sous le numéro (…) qui, entendu sous X durant le temps de la garde à vue, confirmait l’existence d’un groupe formé à partir de 2002 autour d’un leader charismatique, le nommé Julien Coupat avec pour principale implantation la ferme ‘Le Goutailloux’ et ayant pris la dénomination de ‘Comité invisible, sous-section du parti imaginaire’. Ce groupe se présentant comme ‘le plus apte à détruire le monde et à en reconstruire un neuf’ étant le rédacteur final d’un pamphlet principalement rédigé par Julien Coupat et intitulé ‘L’Insurrection qui vient’.

Le député UMP Didier Julia a déposé ce mercredi 8 une proposition de loi visant à interdire, comme en Allemagne, ‘le port de cagoules et de tout autre moyen de masquer le visage lors de manifestations ou attroupements’ sous peine d’amende et d’emprisonnement. Cette initiative du député de Seine-et-Marne intervient après les violents incidents survenus à Strasbourg, en marge du sommet de l’OTAN. Selon Didier Julia, cette proposition a suscité l’intérêt du Premier ministre François Fillon et du gouvernement et pourrait être débattue dans le cadre des initiatives réservées au groupe UMP ou intégrée sous forme d’amendement au futur texte sur les ‘bandes violentes’. Le secrétaire général de l’UMP, Xavier Bertrand, a également apporté son soutien à cette ‘idée efficace, qui permettra d’éviter les dérives‘ observées à Strasbourg. ‘Cette mesure permettra l’identification des auteurs de violences aussi bien au cours de manifestations qu’à posteriori et rendra ainsi plus efficace leur appréhension par les forces de l’ordre‘, précise le texte.

Le Legal Team a produit un nouveau témoignage vidéo montrant clairement des CRS tirer à ‘tirs tendus’ à hauteur de visage et de poitrine des manifestants, ce qui est interdit par toutes les doctrines d’emploi et peut causer de graves blessures.

Voir cette vidéo

Le 9 juin et le 20 octobre 2008 à 6h du matin, les commandos de la SDAT (Sous-direction anti-terroriste) firent irruption dans plusieurs domiciles ainsi que dans les locaux de l’Association anatolienne de culture et de solidarité de Paris. Cette intervention policière fut d’une rare violence: portes brisées, appartements saccagés, femmes et enfants plaqués au sol, armes pointées sur les tempes… Au total, treize personnes ont été mises en garde à vue et en examen. Cible de cette opération: une association culturelle ordinaire ainsi que ses adhérents, qui défendent depuis des années les droits des travailleurs immigrés originaires de Turquie et qui s’opposent au régime fasciste d’Ankara. Tous sont accusés d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Mais les véritables chefs d’inculpation sont la tenue de manifestations, de conférences de presse parfaitement légales bénéficiant de l’accord de la préfecture et la vente de l’hebdomadaire Yürüyüs (imprimée et distribuée légalement en Turquie!). D’après le juge d’instruction: ‘les actions qu’ils mènent sont légales, mais servent à soutenir des réseaux clandestins hostiles au régime en Turquie. Par conséquent, leurs actions doivent être considérées comme terroristes et poursuivies en vertu des lois anti-terroristes.‘ Malgré l’absence de preuves, malgré le fait que les perquisitions n’aient révélé aucune activité illégale, Ilker Alcan et Sefik Sarikaya sont détenus depuis le 9 juin 2008. Treize autres personnes ont été placées sous contrôle judiciaire avec l’interdiction de quitter le département où ils résident, de rencontrer leurs co-inculpés, de se rendre dans des associations fréquentées par des gens originaires de Turquie, etc.

Une semaine après qu’un collégien ait été blessé au visage lors de la manifestation contre le verdict du procès Colonna, la tension est montée d’un cran ce samedi à Bastia. A l’appel des indépendantistes de Corsica Libera, plusieurs milliers de personnes (1.500 selon la police, 15.000 selon les organisateurs!) ont défilé dans les rues de la ville pour protester contre les violences policières. Seulement cette fois, c’est du côté des forces de l’ordre que l’on compte ses blessés. Dix membres au total. Parmi eux, quatre CRS sont grièvement touchés. Ils souffrent de brûlures ou de traumatismes crâniens provoqués par des cocktails Molotov et divers projectiles lancés sur les forces de l’ordre.

Il n’y a eu aucun blessé, ni aucune interpellation parmi les manifestants. Les affrontements se sont poursuivis dans la soirée entre des petits groupes de manifestants et les forces de l’ordre. Des panneaux de circulation ont été arrachés, des poubelles ont été incendiées et une agence de la banque Crédit Agricole a été saccagée. Un fourgon de police a également été endommagé par un explosif utilisé pour déterrer les souches d’arbres. Le bâtiment de La Poste a été couvert de tags.

Le cortège, composé de nombreux jeunes et précédé d’une voiture portant un drapeau à tête de Maure, l’emblème de la Corse, avait commencé à défiler vers 17 heures depuis le palais de Justice en direction de la préfecture, aux cris de ‘Yvan’, ‘Liberté’ ou ‘Assassins’ et au rythme de chants corses. Selon l’avocat du collégien blessé lundi, Jean-Guy Talamoni, également dirigeant de Corsica Libera, le jeune homme a été blessé par un tir tendu de grenade lacrymogène à faible distance et non par le tir d’une fusée marine de détresse comme l’affirment les autorités. L’avocat a précisé que le collégien était toujours hospitalisé à Bastia mais qu’il était sorti du coma et que son état de santé s’était amélioré.

Manifestation en Corse

Manifestation en Corse

Début des audiences, ce lundi à 14h50

Premier compte rendu:

Trois mis en examen français ont refusé la comparution immédiate. Le procureur n’a pas donné ses conclusions sur ce refus. Un autre français, à qui il est reproché d’avoir été en possession d’un lance pierre dans la poche, a accepté la comparution immédiate. Les conditions légales de la garde à vue n’ont pas été respectées; le tribunal est passé outre prétextant des conditions ‘exceptionnelles’. Le procureur a requis 140 heures de travaux d’interêts généraux ou trois mois de prison. Les prévenus allemands sont dans une salle à part. L’entrée du tribunal a été refusée à la Legal Team, sous prétexte d’un manque de place, ce qui s’est avéré être faux. La Legal Team a finalement pu acceder à l’audience.

Deuxième compte rendu:

Audience en comparution immédiate des prévenus allemands. Un français est accusé d’avoir jeter des cailloux. Des policiers ont déclaré l’avoir reconnu. Le procureur requiert un an de prison ferme. Un deuxième allemand est accusé d’avoir été en possession d’une hache lors de son interpellation. Le procureur requiert six mois de prison ferme. Un troisième allemand est accusé d’avoir été en possession d’une barre de fer et d’un tee-shirt avec une inscription d’un homme cagoulé lors de son interpellation. Le procureur requiert neuf mois de prison ferme et cinq ans d’interdiction de séjour en France. Le procureur a attaqué la Legal Team dans son principe à de nombreuses reprises lors des audiences. Un allemand est condamné à six mois de prison ferme (attente de confirmation). Évacuation du tribunal et deux interpellations dans le tribunal. Les interpellées, après avoir été mises à l’écart parce qu’elles refusaient de sortir de la salle d’audience, ont été relâchées rapidement.

Troisième compte rendu:

La Legal Team n’a pas pu rentrer dans la salle d’audience, seule la presse officielle a pu y entrer. Un français est accusé d’avoir été en possession d’une cagoule et d’une arme de sixième catégorie. Le procureur demande trois mois de prison ou 140 heures de travail d’interet général. Tout le plaidoyer du procureur a tourné autour du ‘pense-bête juridique’ qu’il accusait d’être une incitation à l’émeute. 40 personnes en soutien devant le tribunal.

Quatrième compte rendu:

L’audience de la personne de nationalité francaise accusée d’avoir été possession d’un couteau est renvoyée au 5 mai. Il est requis six mois contre la personne de nationalité française accusée d’avoir été en possession de cailloux dans la poche. Il est condamné à trois mois de prison ferme. Il est ressorti libre du tribunal. Il est requis six mois avec sursis contre la personne de nationalité française accusée d’avoir été en possession d’une cagoule. Elle est condamnée à six mois de prison avec sursis. Elle ressort libre. Les trois personnes de nationalité française qui ont refusé la comparution immédiate sont maintenues en détention. L’audience est renvoyée au 5 mai. Il est requis contre la personne de nationalité française accusée d’avoir été en possession d’un lance-pierre six mois avec sursis. Elle est condamnée à six mois avec sursis. Elle ressort libre.

Arrestation à la manifestation de Strasbourg

Arrestation à la manifestation de Strasbourg

Suite à la manifestation interprofessionnelle parisienne du 19 mars ayant réuni 350.000 personnes et dont la dispersion était prévue place de la Nation, et alors que plusieurs milliers de manifestants étaient encore sur la place, la police a procédé a des charges de dispersion alors que l’énorme manifestation se terminait tranquillement. Un dispositif policier impressionnant était en place et les accès au métro comme à la place étaient condamnés: en fait, tout cela ressemblait à la mise en place préméditée d’une véritable souricière. Les jeunes restés sur la place à écouter de la musique se sont fait gazer et charger. En moins d’une heure, 300 personnes étaient arrêtées et 49 sont passées de la simple interpellation à la mise en examen: tout semblait organisé pour accélérer les procédures ‘judiciaires’. Aux arrestations musclées s’ajoutent les violences contre des dizaines de jeunes manifestants sur la place et aux abords du lieu de dispersion. Les personnes poursuivies seront jugées les 6 avril et 4, 5, 9 et 22 mai pour violence avec arme par destination à l’encontre de personnes dépositaires de l’ordre public, outrage, rébellion…

Plusieurs milliers de personnes ont finalement manifesté contre le sommet de l’Otan à Strasbourg. Plusieurs milliers d’entre elles l’ont fait de façon extrêmement offensive, s’attaquant à plusieurs intérêts capitalistes et étatiques. Le trajet autorisé de la manifestation promenait ceux-ci dans une zone industrielle déserte. Non seulement les organisateurs pacifistes avaient fini par l’accepter, mais ils ont même accepté qu’il soit mis un terme à la manifestation, tant ils préféraient passer pour des ‘interlocuteurs valables’ auprès des autorités plutôt que d’être accusé de complaisance envers les manifestants violents.

Les affrontements ont duré toute la journée de samedi. Un ancien poste frontière a ainsi été incendié, ainsi que l’hotel Ibis où résidait la délégation officielle belge au Sommet de l’OTAN. Les manifestants et les policiers se sont rudement affrontés: pierres et cocktails Molotovs contre stun-grenades (grenades qui produisent énormément de lumière et de son, destinées à tétaniser les manifestants proches et à intimider les manifestants plus éloignés), lacrymogènes (tirés du sol ou d’hélicoptère), autopompes-blindées et flash-ball.

Il y aurait eu 49 blessés légers, dont 15 parmi les policiers et gendarmes et un journaliste. Il y a eu 300 interpellations et le substitut du procureur à Strasbourg a indiqué qu »une poignée‘ sur ‘une bonne dizaine‘ de manifestants interpellés par la police et en garde à vue doivent être jugés en comparution immédiate lundi. La veille, 300 autres manifestants avaient été interpellés et 105 parmi eux placés en garde à vue.

Manifestation à Strasbourg

Manifestation à Strasbourg

Action contre les caméras à Strasbourg

Action contre les caméras à Strasbourg

Manifestation à Strasbourg

Policiers à la manifestation à Strasbourg

Policiers à la manifestation à Strasbourg

Manifestation à Strasbourg

Manifestation à Strasbourg

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