Vendredi soir, vers 22h30, à Redon (Ille-et-Vilaine), les gendarmes ont tenté d’empêcher l’installation d’une rave-party interdite et organisée en hommage à Steve Maia Caniço, jeune Nantais mort noyé dans la Loire, il y a deux ans, lors de la Fête de la musique, suite à une charge policière. Gérald Darmanin avait « donné consigne de fermeté ». Les forces de l’ordre ont lancé samedi peu après 17 heures une nouvelle opération d’évacuation des 1500 participants de la rave-party qui continuait de se tenir, en utilisant des gaz lacrymogènes, des LBD et des grenades de désencerclement. Au moins 25 cars de gendarmes mobiles et de CRS étaient positionnés aux abords du principal accès au site lors de l’opération.

Les interventions de vendredi et de samedi des forces de l’ordre ont fait de nombreux blessés et un mutilé (un jeune homme a perdu une main). Les forces de l’ordre se sont acharnées à détruire le matériel à coups de masse. Trois hommes, qui avaient été placés en garde à vue dans le cadre de la free party illégale de Redon (Ille-et-Vilaine), comparaîtront devant le tribunal correctionnel pour «violences sur personne dépositaire de l’autorité publique», a annoncé dimanche soir le procureur de la République de Rennes

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Le 15 juin, six personnes ont été arrêtées simultanément dans plusieurs villages du Limousin. À Gentioux (Creuse), dans le hameau du Mont, vers six heures du matin, les voitures de police ont débarqué en nombre pour arrêter une habitante. Il s’agit de la directrice de l’école du village. Selon les soutiens qui sont arrivés sur place dans la matinée, alors que l’opération était encore en cours, des écussons de la SDAT (sous-direction anti-terroriste) ont été repérés sur les uniformes des forces de l’ordre, dont plusieurs membres étaient armés et cagoulés. Les proches de l’institutrice arrêtée qui protestaient ont été gazés. Cette opération serait en liaison avec l’incendie, il y a cinq mois, du relais de radio-télévision des Cars (Haute-Vienne), et avec les incendies qui ont détruit des véhicules appartenant à Enedis (impliqué dans le l’énergie nucléaire), en février 2020, à Limoges.

 

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Jeudi 17 juin, le procureur de Rennes concluait que Steve Maia Caniço était tombé dans la Loire « dans le temps de l’intervention de la police ». L’analyse de « relevés techniques » dans le cadre de l’information judiciaire a « permis de situer le moment de la chute dans la Loire à 4 heures et 33 minutes », c’est-à-dire deux minutes après le début de l’usage de grenades lacrymogènes par les forces de l’ordre. En cela, ces conclusions diffèrent de celles produites par l’enquête de l’IGPN (inspection générale de la Police nationale). Le procureur a annoncé la convocation en juillet de six personnes dont le commissaire en charge du dispositif et la maire de Nantes.

Charge policière à Nantes lors de la manifestation pour Steve (image d'archive)

Ikea est condamnée en France à une amende d’un million d’euros pour recel de collecte de données à caractère personnel. L’ancien PDG d’Ikea France a été condamné à deux ans de prison avec sursis et à une amende de 50.000 euros. Au coeur de ce « système d’espionnage » selon les termes du parquet de Versailles, l’ancien directeur de la gestion des risques qui a notamment reconnu avoir eu recours à une fausse caissière, infiltrée pour « prévenir » en cas d’actions syndicales jugées problématiques (voir notre article).

Dans le cas d’un dossier particulier, l’ancien directeur a reconnu sollicité le patron d’une société privée d’investigation dont Ikea France était cliente. Ce dernier, ancien membre des renseignements généraux, est accusé de s’être renseigné sur de nombreux salariés d’Ikea France en ayant recours au STIC, un vaste fichier policier qui permet de connaître le passé judiciaire des individus, au-delà même des condamnations. Des données pourtant strictement confidentielles. Il conteste  ces accusations mais l’enquête a montré qu’un policier avait bien consulté, en 2010, le STIC au sujet de 20 salariés d’Ikea. Les recherches d’antécédents judiciaires ne visaient pas seulement des salariés, mais aussi des candidats à l’embauche.

La grève de 2010 chez IKEA

La grève de 2010 chez IKEA

 

Jeudi 17 juin 2021, Claude Levy, responsable syndical de la CGT HPE, passera au tribunal correctionnel de Bobigny. Il est accusé de diffamation par la gouvernante générale de l’hôtel Ibis. Ce procès se tient après une victoire du syndicat sur la direction de l’hôtel (voir notre article). Un rassemblement est organisé dès 12h30 devant le tribunal de Bobigny (173 Avenue Paul Vaillant Couturier).

Jeudi 10 juin à La Chapelle, près d’une centaine de personnes se sont réunies pour participer à la discussion autour de l’abolitionnisme pénal et de la répression judiciaire organisée par Le Kiosk, le Secours Rouge Toulouse et l’Envolée. Gwenola Ricordeau présentait le livre « Crimes et peines » dont elle est la co-auteure. Celui-ci fait découvrir trois textes majeurs de l’abolitionnisme pénal de Nils Christie, Louk Hulsman et Ruth Morris qui sont inédits en français. Elle était accompagnée de Pierre E. Guérinet qui présentait le livre « Je ne pensais pas prendre du ferme ». À travers 11 témoignages, cet ouvrage aborde la répression judiciaire du mouvement des gilets jaunes. Une discussion riche s’est engagée après les présentations notamment sur la nécessité de construire un mouvement abolitionniste pénal aujourd’hui en France, d’un point de vue théorique et pratique.

Une manifestation féministe pour «une Europe sans muraille» et visant à dénoncer les violences exercées contre les migrantes dans leurs pays d’origine a eu lieu à Nice. La ville a été choisie en raison de sa proximité de Vintimille. Les milliers de manifestantes portaient des banderoles comme « Feminist against boarders » ou « la solidarité n’a pas de frontières »… Lors du passage des manifestantes sur la Promenade des Anglais, un drapeau français a été arraché et de nombreux tags contre la police et soutenant les migrants ont été tracés. Il y a eu des incidents avec la police. Dix-sept personnes ont été interpellées par les forces de l’ordre, pour des affrontements lors de cette manifestation, dont trois à qui il est en outre reproché des tags. La ville de Nice va porter plainte.

Le jeudi 10 juin 2021, à 19 heures à La Chapelle (36, rue Danielle Casanova), le Kiosk, L’Envolée et le Secours Rouge Toulouse organisent une discussion/débat autour de la répression judiciaire et de l’abolitionnisme pénal. Pour aborder ces questions – et bien d’autres –, Pierre E. Guérinet et Gwenola Ricordeau discuteront sur la base de leurs derniers ouvrages, qui éclairent chacun à leur manière la répression judiciaire et l’abolitionnisme pénal : Je ne pensais pas prendre du ferme (de Pierre E. Guérinet et Pierre Bonneau, éditions du Bout de la ville) et Crimes et Peines (de Gwenola Ricordeau, Grévis). Le Kiosk sera ouvert dès 18 heures. Bar et grignotage sur place. L’événement Facebook ici.

Le 28 avril 2021, le gouvernement a proposé un nouveau projet de loi renseignement, complété le 12 mai par de nouveaux articles. L’objectif premier de celui-ci sera de faire définitivement entrer dans le droit commun les mesures de l’état d’urgence débuté en 2015 ainsi que les mesures expérimentales de la loi renseignement de 2015. L’objectif secondaire sera d’inscrire dans la loi française les violations du droit européen actées par le Conseil d’État le mois dernier afin de défendre à tout prix la surveillance de masse française. Toutefois, la menace la plus grave pourrait se situer entre les lignes.

La loi interdit notamment aux services sociaux d’invoquer le secret professionnel face à des demandes des services de renseignements. Elle permet une conservation des données obtenues dans le cadre d’opération de renseignement jusqu’à 5 ans ainsi que des saisies de matériels informatiques dans le cadre de perquisitions sans mandats. La loi permet également l’espionnage des réseaux satellitaires. L’article 18 donne quant-à-lui le pouvoir à la police de brouiller les drones non-policiers, tout en renforçant l’interdiction imposée à la population de se défendre elle-même contre les drones policiers (qui ont toujours été illégaux) ou non-policiers.

Une mesure phare de la loi est l’extension de la surveillance par algorythme. Alors que les deux ou trois algorythmes déployés depuis 2017 auraient, d’après la CNIL, été restreints à l’analyse du réseau téléphonique, il s’agira pour l’avenir d’analyser aussi le réseau Internet, notamment en observant désormais les URL (les noms des pages Web consultées par potentiellement l’ensemble de la population). La quadrature du net a réalisé une analyse du texte disponible ici.

Nouvelle loi de renseignement renforçant l'espionnage de la population

Nouvelle loi de renseignement renforçant l’espionnage de la population

Après 22 mois de grève, les femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles à Paris ont obtenu satisfaction. L’accord octroie notamment une prime de panier de 7,30 euros par jour, des tenues de travail fournies et nettoyées par l’employeur, des changements de qualification entraînant des hausses de salaire, le passage de sept personnes à temps complet, ainsi qu’une augmentation des heures travaillées pour d’autres.