Notre camarade Georges Louis, délégué syndical à la CGT et militant du Secours Rouge Arabe a à nouveau été arrêté ce matin. Une unité spéciale de la police a perquisitionné son domicile. Après avoir fouillé et saccagé son appartement, ils ont emmené Georges pour l’interroger. Georges avait déjà été arrêté le 10 octobre dernier dans le cadre de la répression contre le mouvement d’opposition à la Loi Travail XXL. Voir le communiqué du SRI publié à l’époque. Nous attendons plus d’informations sur cette nouvelle arrestation.

Au rassemblement à Paris en novembre 2017.

Au rassemblement à Paris en novembre 2017.

Le Défenseur des Droits vient de remettre, à l’Assemblée Nationale, un rapport assez conséquent sur le maintien de l’ordre en France. Le flashball de type LBD 40, qui a mutilé à de multiple reprises des manifestants, y est mis sur la sellette: « le recours à certaines armes dites de « force intermédiaire » à l’occasion des manifestations doit être encadré et limité compte tenu des tensions que ces armes suscitent et des blessures graves, voire des décès, qu’elles occasionnent. Ainsi, en particulier, le lanceur de balles de défense « LBD 40×46 », dont les caractéristiques techniques et les conditions d’utilisation sont inadaptées à une utilisation dans le cadre d’opérations de maintien de l’ordre, devrait être retiré de la dotation des forces de sécurité dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre. » On appréciera le fait que le LBD 40 avait été introduit, notamment suite aux critiques formulées en 2015 par Le Défenseur des Droits contre l’imprécision des flash-ball, moins puissants, de l’ancienne génération.

Mais dans le rapport on apprend que le préfet de police (de Paris) a désormais pris la décision de proscrire le LBD40 dans les opérations de maintien de l’ordre: « Le Préfet de police a, quant à lui, indiqué à la mission avoir pris la décision d’interdire l’usage du LBD 40×46 dans les opérations de maintien de l’ordre au regard de sa dangerosité et de son caractère inadapté dans ce contexte. Cette évolution est positive et s’inscrit dans le sens d’une meilleure adéquation entre les moyens mis à la disposition des forces de sécurité et les objectifs du maintien de l’ordre. »

.

.

Le rapport

La responsable d’Amnesty international à Nice, Martine Landry, comparaissait ce lundi devant un tribunal qui lui reproche d’avoir facilité l’entrée de deux mineurs étrangers en situation irrégulière. Martine Landry a rencontré les deux Guinéens à la gare de Menton. Ils avaient été renvoyés à deux reprises en Italie par les agents français. La militante décide alors, le 28 juillet, de les faire passer du poste frontière italien au poste frontière français. « Ils avaient des papiers et ont le droit à un accueil en France. Je ne fais qu’appliquer les lois françaises », assure-t-elle. Un passage de la frontière qui lui vaudra ces poursuites où elle encourt cinq ans de prison et 30.000 euros d’amende.

A l’extérieur du palais de justice, plus de 100 personnes se sont rassemblées en solidarité. Estimant un manque de documentation à propos de ces deux jeunes migrants, et notamment de leur âge, la procureure a demandé un renvoi, accordé par le tribunal. La nouvelle audience est donc reportée au 14 février à 13h30.

Le rassemblement solidaire

Le rassemblement solidaire

Hier lundi 8 janvier, les deux magistrates toulousaines qui enquêtaient sur la mort du militant écologiste, tué dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014 par l’explosion d’une grenade offensive sur le site du barrage de Sivens (Tarn), ont conclu que personne ne devait être poursuivi pour la mort du militant écologiste de 21 ans. Empressées de blanchir les gendarmes, les juges ont refusé d’organiser une reconstitution ou de procéder à l’audition du préfet comme le demandait l’avocat de la famille.

Remi Fraisse

Remi Fraisse

Mercredi 9 janvier 2013, les militantes kurdes Sakine Cansız, Fidan Doğan (Rojbîn) et Leyla Saylemez étaient froidement exécutées d’une balle dans la tête, dans les locaux du Centre d’Information du Kurdistan, situés au 147 rue La Fayette, à Paris. L’enquête menée en France a révélé que le meurtrier présumé, Ömer Güney, arrêté quelques jours après le crime, avait agi pour le compte des services secrets turcs. Le réquisitoire du Procureur de la République va dans ce sens.

Cependant, La mort d’Ömer Güney, le 17 décembre 2016, à un mois de son procès qui devait commencer à Paris, le 23 janvier 2017, a empêché la tenue d’un procès public qui aurait permis de juger non seulement l’exécutant, mais aussi, et surtout, le commanditaire, l’Etat turc. Sachant l’état de santé de Güney, le fait d’avoir fixé une date très éloignée pour le procès, comme le refus du gouvernement français de lever le secret-défense sur des renseignements qui auraient pu permettre la progression de l’enquête judiciaire, indique la volonté des autorités françaises d’éviter de voir l’Etat turc mis en accusation. Une manifestation aura lieu samedi 6 à Paris contre cette impunité organisée des commanditaires des assassinats.

.

.

Une information judiciaire pour « complicité d’actes de torture et de disparition forcée » a été ouverte contre l’entreprise Nexa Technologies plus connue sous son ancien nom, Amesys. Cette entreprise française est soupçonnée d’avoir vendu du matériel de cybersurveillance au régime du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi pour l’aider à traquer ses opposants, sous couvert de lutte contre le terrorisme. L’entreprise Nexa est déjà au cœur d’une enquête en cours pour avoir fourni du matériel de cybersurveillance similaire à la Libye de Mouammar Kadhafi.

Cette enquête, ouverte pour « complicité d’actes de torture et de disparition forcée » et instruite au pôle « crimes contre l’humanité » à Paris, fait suite à une nouvelle plainte de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de la Ligue des droits de l’Homme (LDH). Appelé Cerebro, le programme suspecté par la justice française d’avoir été vendu à l’Egypte par Nexa permet de traquer en temps réel les communications électroniques d’une cible, à partir d’une adresse mail ou d’un numéro de téléphone par exemple. Il s’agit d’une version actualisée de celui vendu en 2007 par Amesys, à l’époque filiale de Bull, au régime de Kadhafi en Libye.

.

.

La manifestation internationale antifasciste et anticapitaliste qui devait avoir lieu le 17 décembre a été interdite par la préfecture. Les organisateurs ont été notifiés ce 12 décembre par une longue liste de motifs retraçant les manifestations de ces derniers mois, accusant les organisateurs de faire partie de la « mouvance des ultragauches » et d’être « connus pour la violence de leurs actions ». Le festival antifa est interdit du même coup. Malgré les interdictions, les deux événements sont maintenus.

Manif antifa internationale à Lyon

Manif antifa internationale à Lyon

Plusieurs manifestations ont eu lieu ces derniers jours dans plusieurs villes de France en soutien au peuple palestinien après la récente décision américaine d’avaliser l’annexion de Jérusalem.

C’est ainsi qu’à Toulouse, à l’appel de nombreuses organisations, 400 personnes ont manifesté dans les rues de Toulouse mardi 12 décembre. Plusieurs pancartes appelées à la libération de Georges Abdallah et plusieurs interventions ont souligné l’exigence de sa libération comme celle de l’avocat franco-palestinien en détention administrative Salah Hamouri, en particulier par le collectif anti-impérialiste Coup Pour Coup 31.

Coup Pour Coup 31 manifestait son soutien au FPLP et à la solution d'une Palestine libre de la mer au Jourdain.

Coup Pour Coup 31 manifestait son soutien au FPLP et à la solution d’une Palestine libre de la mer au Jourdain.

Hier samedi, après un tour de France des prisons du 16 novembre au 6 décembre, près de 10.000 personnes, dont 8000 venues du pays Basque, se sont rassemblées à Paris pour demander la fin du régime d’exception appliqué aux prisonniers politiques basques. Ils sont encore 62, 49 hommes et 13 femmes, à être détenus en France, parfois en préventive dans l’attente de la fin d’une instruction qui s’éternise, pour des faits liés à leur engagement pour la cause basque.

Les familles des prisonniers et leurs soutiens demandent à ce que cesse la politique d’éloignement : une famille doit parcourir en moyenne 645 km pour visiter un proche en prison. Elles demandent aussi la fin du régime DPS, détenu particulièrement surveillé, qui restreint les droits des prisonniers et les les soumet à des fouilles, contrôles, droits de visites plus sévères que les autres. Elles réclament aussi la libération des prisonniers malades, et de ceux dont la demande de mise en liberté conditionnelle aurait été acceptée si ils avaient été condamnés pour des faits de droit commun. Jusque là, ces demandes ont été systématiquement contestées et rejetées en appel par l’Etat français.

La manifestation d'hier samedi à Paris

La manifestation d’hier samedi à Paris

Ce matin la police judiciaire a interpellé Antonin Bernanos au domicile de sa mère. Les policiers ont défoncé la porte sans sommation et ont fait preuve d’une grande violence lors de l’interpellation. Antonin Bernanos avait été condamné à 5 ans de prison dont 2 avec sursis dans le cadre de l’affaire du Quai Valmy où une voiture de police avait été incendiée après une manifestation contre les violences policières. Il avait déjà passé 10 mois en détention préventive.

L’interpellation musclée a été justifié par le soi-disant non-respect du contrôle judiciaire d’Antonin. Chose que son avocat a démenti, en assurant qu’il n’était sous aucun type de contrôle. Il attendait d’être convoqué par le juge d’exécution de peine et avait repris ses études.

La voiture de police incendiée Quai Valmy

La voiture de police incendiée Quai Valmy