En procès depuis 2015, 69 membres du parti néonazi d’Aube dorée sont accusés d’avoir dirigé une organisation criminelle. Lundi et mercredi derniers, une série d’appels téléphoniques et d’échanges par SMS, présentée lors du procès, a révélé une nouvelles fois des liens étroits et une coordination entre les partisans d’Aube dorée et certains membres de la police hellénique, y compris les unités antiterroristes et anti-émeutes. Ces appels, qui ont été enregistrés pendant les opérations d’écoute téléphonique par les services de renseignements, ont détaillé les communications entre les membres du parti au sujet, notamment, de l’assassinat du rappeur antifasciste Pávlos Fýssas, le 18 septembre 2013. Giorgos Roupakias, membre d’Aube Dorée, avait alors reconnu l’avoir poignardé.
Une grande partie des nouvelles preuves introduites lors du procès, qui se tient à Athènes, se concentrent sur les enregistrements de conversations impliquant Sotiris Develekos. Membre d’Aube Dorée, il est accusé d’être impliqué dans une récente attaque contre un centre social de gauche au Pirée et soupçonné d’avoir été en contact direct avec un policier de l’unité antiémeute, qui l’a informé du mouvement de manifestants lors d’une contestation antifasciste. Dans un autre appel téléphonique, Sotiris Develekos admet avoir fait disparaître les preuves de l’assassinat de Pávlos Fýssas. Les échanges téléphoniques révèlent par ailleurs que Tasos Pantazis, leader d’Aube dorée dans la banlieue athénienne, se vante d’avoir été averti de l’identité d’un indic par un policier antiterroriste. Le verdict du procès devrait être rendu cette année.
Athènes: fresque à la mémoire de Pávlos Fýssas AKA