L’enquête de la section antiterroriste de la DIGOS sur les Cellules de Résistance Prolétarienne a débouché sur des perquisitions et l’arrestation de trois personnes: Patrizio Pietralunga 30 ans, , Fabrizio Sante Antonini 50 ans, (déjà impliquées dans des enquêtes pour des actions similaires menées entre 1999 et 2001, et revendiqué par les Noyaux Armés pour le Communisme, et Angel Liberati, 27 ans. L’enquête s’est basée notamment sur l’expertise scientifique des enregistrements téléphoniques de revendication et les images des caméras de vidéosurveillances proches des cabines.

Les CRP, qui font explicitement référence au projet des Brigades Rouges, sont connues pour l’envoi d’un colis piégés en juin 2007 à un producteur de cinéma, une tentative d’incendie et un incendie de concessionnaire FIAT (15 et 24 juillet 2008), une tentative d’attaque incendiaire contre l’Inspection du travail le 21 avril 2009, deux attaques à la bombe artisanale contre des sièges de partis politiques le 8 mai 2009, et l’explosion d’une bombe de forte puissante, le 20 janvier 2010, devant le siège de la police nationale à Montesacro.

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Constantino Virgilo et Manolo Morlacchi avaient été arrêtés le 18 janvier à leur domicile à Milan et incarcérés sous l’accusation d’être en connexion et d’avoir participé (avec d’autres camarades qui ont été arrêtés avant à Rome et Genève) à la construction d’une organisation héritière des Brigades Rouges. Les éléments à charge de Constantino et Manolo étaient ridicules. La Cour Suprême a annulé hier la décision de détention préventive. Ils ont été libéré.

Le procès a été fixé pour le 16 septembre devant la Première Cour d’Assise. Les autres inculpés (encore détenus) sont Luigi Fallico ; Bruno Bellomonte ; Beniamino Vincenzi ; Riccardo Porcile ; Gianfranco Zoja ; Francesco Palladino et Maurizio Calia. Un autre des accusés, Vincenzo Bucciarelli a négocié la peine d’un an et 8 mois de réclusion pour violation de la loi sur les armes. Outre l’accusation de construction d’une organisation armée et les délits connexes (violation de la loi sur les armes etc.), la justice italienne met en avant dans ce dossier une attaque avortée le 26 septembre 2006 contre la caserne « Vannucci » de Livourne, et le projet d’un attentat à la Maddalena à l’occasion du Sommet G8, (qui s’est finalement déplacé à l’Aquila).

Ces dernières semaines se tient à Milan le procès en appel de 17 syndicalistes, antifascistes et militants révolutionnaires accusés d’avoir constitué une organisation révolutionnaire clandestine: le parti communiste politico-militaire.

L’audience de ce jeudi avait été retenue par le Secours Rouge International pour l’envoi d’une délégation solidaire. Des délégues de Belgique (six membres de notre SR avaient fait le voyage depuis Bruxelles), d’Espagne, d’Allemagne, de Suisse et, naturellement, d’Italie, ont rejoint entre 100 et 200 sympathisants au palais de justice de Milan.

Une présence solidaire permanente a été assurée dans la salle d’audience de la cour d’assise et, en même temps, un stand d’information a été animé devant le palais de justice (photo 1). Une courte manifestation a barré la grande avenue de la Porta Vittoria (photo 2), provoquant un important déployement policier. L’audience s’est achevée à 14h30, le public a quitté la salle en scandant des slogans solidaires à l’adresse des prisonniers qui les ont salué de la voix et du poing levé.

Procès des membres du PCPM à Milan

Procès des membres du PCPM à Milan

Procès des membres du PCPM à Milan

Procès des membres du PCPM à Milan

La nuit du 21 juillet 2001, à la fin des manifestations contre le G8 à Gênes, la police avait fait une intrusion violente au siège du ‘Gênes Social Forum’ où dormaient des centaines de manifestants. Les policiers avaient agi contre les personnes présentes avec une brutalité incroyable, déchaînant une pluie de coups de matraques, de gifles, d’insultes et autres humiliations.

Lors du procès en 2008, sur les 29 policiers inculpés, seize avaient été acquittés et treize condamnés à des peines allant de quatre ans à un mois de prison ferme, des peines extrêmement légères qui ne devaient même pas être purgées. Ce 18 mai, les juges de la cour d’appel de Gênes ont rendu leur sentence: 25 des 29 policiers qui ont écopé à des peines de prison. Froncesco Gratteri, le chef de la section anticriminalité de l’époque et aujourd’hui responsable de l’antiterrorisme, a écopé de quatre ans de détention.

Le comité du Conseil de l’Europe pour la Prévention de la Torture a publié son rapport sur l’Italie. Le rapport enregistre un certain nombre d’allégations de mauvais traitements physiques et ou l’utilisation excessive de force par la police et les Carabiniers (coups, matraquage, etc.). En ce qui concerne les prisons, le rapport souligne la surpopulation, de l’insuffisance des soins, et le régime d’isolement de sécurité maximal « 41-bis » (celui qui est appliqué aux prisonniers révolutionnaires).

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Le Tribunal de Bari a suspendu la décision de refus de la Commission territoriale qui avait rejeté la demande d’asile politique introduite par Avni Er. Grâce à cette décision, Avni Er a été transféré du centre fermé appelé CIE (Centre d’Identification et d’Expulsion) vers un établissement au régime plus souple. Du Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile (CARA) de Bari où il est désormais maintenu, Avni Er peut sortir le jour mais il est obligé de rentrer pour y passer la nuit. Le 6 mai prochain, le tribunal de Bari devra statuer sur la demande de protection internationale introduite par Avni Er. A peine Avni avait-il été transféré vers son nouveau centre d’accueil que le sous-secrétaire du ministère de l’intérieur Alfredo Mantovano a tiré au boulet rouge sur les magistrats dans une interview accordée au quotidien italien Il Giornale…

Avni Er est actuellement détenu dans le Centre d’identification et d’expulsion (CIE) de Bari. Ses avocats ont fait appel de la décision des tribunaux italiens, qui ont rejeté sa demande d’asile et de protection internationale. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait déjà interdit aux autorités italiennes d’expulser Avni Er tant qu’une juridiction de première instance n’aurait pas statué sur sa demande d’asile et de protection internationale. Ses avocats ont demandé à la CEDH de prolonger cette interdiction jusqu’à ce qu’une décision soit prise en appel. Les autorités italiennes peuvent cependant décider d’expulser Avni Er avant que l’audience d’appel ait lieu.

Avni Er, qui a quitté la Turquie en 1982 à l’âge de 11 ans et n’y est jamais retourné, a été arrêté le 1er avril 2004 dans le cadre d’une opération de police internationale visant des personnes soupçonnées d’avoir commis des infractions liées au terrorisme. Il a été condamné en décembre 2006 par un tribunal de Pérouse pour appartenance au DHKP-C, et condamné à sept ans de prison suivis de son expulsion d’Italie. En avril 2007, les autorités turques ont demandé son extradition vers la Turquie en lien avec son appartenance au DHKP-C. Cette demande a été rejetée en 2008 par les autorités italiennes au motif que cet homme risquait d’être jugé deux fois pour la même infraction (photo: le palais de justice de Sassari lors de l’audience). Cependant, les poursuites contre Avni Er ne semblent pas avoir été abandonnées en Turquie. De ce fait, il serait probablement arrêté dès son arrivée dans ce pays où les révolutionnaires subissent torture et mauvais traitements. L’affaire mobilise jusqu’à Amnesty international qui propose une campagne de pression sur les autorités italiennes.

Manifestation pour Avni Er

Manifestation pour Avni Er

Cinq prisonniers révolutionnaires détenus à la prison de Siano (parmi lesquels quatre militants du Parti Communiste Politico-Militaire) se sont constitués en janvier en un collectif pour mieux affronter leurs responsabilités de militants révolutionnaires détenus. Ils ont exposé les raisons de ce choix et la compréhension qu’ils ont de leurs responsabilités dans un court document qui vient d’être traduit.

Lire ici en français le document constitutif du Collectif – format .pdf