Un manifestant a été tué et des dizaines d’autres blessés dans les affrontements de la nuit passée entre les manifestants et la police dans la ville de Mansoura. Cette ville du delta est le théâtre de violentes manifestations depuis une semaine.

Par ailleurs, des manifestants ont mis le feu à un commissariat à Port Saïd ce samedi, alors que le secrétaire d’Etat américain arrivait au Caire pour discuter avec responsables et opposants de la transition politique dans le pays en proie à la crise. Quelque 500 manifestants de cette ville du nord-est de l’Egypte ont lancé des cocktails Molotov et des pierres sur le commissariat, provoquant un incendie, et bloqué l’accès aux pompiers.

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Les 28 et 29 décembre derniers, des manifestations s’étaient déroulé dans la banlieue pauvre de Marrakech pour dénoncer les prix de l’eau et de l’électricité. Les affrontements entre les forces de l’ordre et la population avaient été très violentes, faisant plus de soixante blessés. Mercredi, un tribunal a condamné six personnes à des peines de prison allant jusqu’à deux ans d’incarcération des suites de ces manifestations. Dix personnes également arrêtés en marge des ces heurts s’étaient déjà vues condamnées à des peines de 18 à 30 mois de réclusion, tandis que deux adolescents avaient été condamnés séparément à deux mois de prison. Mercredi, les six inculpés ont été reconnus coupables d’avoir formé une foule armée, d’avoir détruit des biens publics, de désobéissance et d’insultes à officier. Deux des accusés écopent d’un an de prison, deux autres de 18 mois et les deux derniers de deux ans.

Manifestation à Marrakech

Lundi matin, à Alger, plusieurs syndicalistes ont été arrêtés à Alger alors qu’ils tentaient d’organiser un sit-in devant le ministère du Travail pour protester contre la non-délivrance du récépissé d’enregistrement aux syndicats autonomes. Plusieurs syndicats autonomes à l’image du syndicat national autonome des personnels de l’administration publique SNAPAP, le Conseil National des Enseignants du Supérieur (CNES) ou le syndicat autonome des travailleurs de la SONELGAZ ont tenté de participer à cette action de protestation. Une dizaine de syndicalistes ont été embarqués de force par la Police au commissariat. Les arrestations ont été très musclées. Des dizaines de camions de police ont été stationnés devant le ministère du Travail. Des policiers ont contrôlé les papiers de tous les passants et dés qu’ils s’apercevaient qu’une personne n’habitait pas à Alger, ils l’embarquaient. D’autre part, on a appris également que le secrétaire national aux mouvements sociaux du FFS, Youcef Aouchiche a été également embarqué par la police.

Un Palestinien de 15 ans, Odai Sarhan, a été grièvement blessé par balle par l’armée israélienne près du camp de réfugiés d’Aida, non loin de Bethléem. Deux autres jeunes Palestiniens ont été touchés par des balles au cours des mêmes affrontements et ont été hospitalisés à Bethléem. Auparavant, des milliers de Palestiniens avaient participé, dans une atmosphère tendue mais sans incident majeur, aux funérailles d’Arafat Jaradat, un militant du Fatah décédé samedi dans une prison israélienne à la suite de tortures.

Ailleurs, quelque 500 jeunes manifestants se sont affrontés à nouveau à des soldats israéliens devant la prison militaire d’Ofer, près de Ramallah, où sont détenus plusieurs centaines de Palestiniens. 26 Palestiniens ont été blessés par des balles caoutchoutées et 7 autres par des projectiles réels. D’autres heurts ont eu lieu à Hébron et à Tulkarem (nord de la Cisjordanie).

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Le ministre palestinien des prisonniers a déclaré qu’une autopsie menée en Israël, en présence de responsables palestiniens, a révélé que Arafat Jaradat, âgé de 30 ans, avait six fractures au cou, à la colonne vertébrale, aux bras et aux jambes. L’autopsie a révélé des preuves de torture également au niveau du muscle supérieur de l’épaule gauche, parallèlement à la colonne vertébrale dans la région inférieure du cou, sous la peau et dans le muscle du côté droit de la poitrine. Ses deuxième et troisième côtes sur le côté droit de la poitrine ont été brisées. Jaradat portait aussi des traces de blessures au milieu du muscle de la main droite. Le coeur de Jaradat était en bon état et il n’y avait aucun signe de choc cardiaque ou d’accident vasculaire. Les autorités israéliennes avaient attribué son décès « probablement » à une crise cardiaque. L’avocat du prisonnier a révélé que la dernière fois qu’il avait vu son client, celui-ci lui avait dit qu’il avait des douleurs graves dans le dos et d’autres parties de son corps parce qu’il avait été battu et pendu pendant de longues heures alors qu’il était questionné.

Arafat Jaradat, militant du Fatah originaire d’un village de la région d’Hébron (sud de la Cisjordanie), avait été arrêté le 18 février pour être interrogé par le Shin Bet à la suite de heurts près de la colonie de Kiryat Arba, à proximité d’Hébron, au cours desquels un Israélien avait été blessé le 18 novembre 2012. Il doit être enterré aujourd’hui près d’Hébron. Dimanche, des milliers de Palestiniens ont protesté contre la mort de Jaradat, défilant à travers la Cisjordanie et Gaza, et au moins deux manifestants ont été blessés par des tirs à balles réelles lors d’affrontements avec les forces israéliennes, dont un de 13 ans. Des dizaines d’autres ont été blessés par des balles en acier et en caoutchouc.

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Samedi, un prisonnier Palestinien est décédé alors qu’il était interrogé par les services secrets israéliens. Selon ces derniers, il aurait été victime d’un ‘malaise’. Agé de 30 ans et père de deux enfants, Arafat Jaradat ne prenait pas activement part à la grève de la faim de longue durée menée par certains prisonniers Palestiniens en Israël. Il avait été arrêté la semaine dernière par les autorités israéliennes qui l’accusaient d’avoir jeté des pierres à des policiers. Tandis que son autopsie devrait avoir lieu aujourd’hui, environ 3000 prisonniers Palestiniens ont annoncé qu’ils allaient refuser leurs trois repas ce dimanche.

Des milliers de Palestiniens ont manifesté hier à travers toute la Cisjordanie en solidarité avec quatre prisonniers détenus par Israël actuellement en grève de la faim. Les heurts que nous évoquions hier devant la prison d’Ofer ont fait 49 blessés parmi les manifestants, dont deux grièvement par balles réelles. 2000 Palestiniens ont manifesté à Naplouse, autant au barrage de Jalameh, près de Jénine. Les affrontements ont été violents entre soldats israéliens et manifestants, les premiers usant de gaz lacrymogènes et arrêtant 17 Palestiniens. A Jérusalem-Est, la police a tiré des grenades assourdissantes pour disperser la foule qui a répliqué par des jets de pierre. Cinq Palestiniens, dont quatre mineurs, ont été arrêtés pour ces jets de pierre. Enfin, les 400 manifestants à Hébron ont été aussi violemment réprimés. Les soldats israéliens ont utilisé des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes à leur encontre. Un photographe de presse palestinien a été interpellé et quatre manifestants ont été blessés par des tirs à balles réelles.

Tirs de l'armée israélienne

Tirs de l’armée israélienne

Gaz lacrymogènes en Cisjordanie

Des affrontements ont éclaté entre l’armée israelienne et les manifestants cisjordaniens devant la prison d’Ofer. Cette prison qui peut normalement détenir 800 personnes, enferme au moins 1100 Palestiniens, tous en grève de la faim.

Des manifestants palestiniens devant la prison israelienne d'Ofer en solidarité avec les 1100 prisonienniers en grève de la faim en 2013 (archive)

Des manifestants palestiniens devant la prison israelienne d’Ofer en solidarité avec les 1100 prisonienniers en grève de la faim en 2013 (archive)

Huit Palestiniens ont été blessés mercredi lors d’affrontements qui ont éclaté dans le village de Qasra village, au sud de Naplouse. Les manifestants s’opposaient à la destruction, par les bulldozers de l’armée des poteaux alimentant le village en électricité. Les soldats israéliens ont tiré des balles en caoutchouc et des grenades lacrymogènes sur les habitants, causant huit blessés, l’un d’eux ayant été touché à la tête.

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Les affrontements ont eu lieu suite à une manifestation à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée, en solidarité avec les prisonniers palestiniens, en particulier avec les grévistes de la faim. L’armée a tiré des dizaines de grenades à gaz, des grenades assourdissantes et des balles en métal recouvert de caoutchouc. 20 manifestants ont été blessés. En outre, près du camp de réfugiés d’Al-Arroub, au nord d’Hébron, les soldats ont ouvert le feu et blessé un enfant palestinien.

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