Au début du mois de juillet dernier, Zahra Boudkour était condamnée à deux ans de prison ferme au Maroc, en compagnie de 10 autres étudiants, pour avoir manifesté le 14 mai.

Cette manifestation faisait suite à la demande d’un établissement de soins de paiements exorbitants à des jeunes de familles modestes qui avaient subi une intoxication alimentaire et avaient du être hospitalisé. Arrêtée avec 18 autres personnes, Zahra sera emprisonnée durant plus de 11 mois (durant lesquels elle sera brutalement maltraitée: coups, violences répétées, insultes, menaces,…) avant d’être jugée, et donc condamnée à deux ans d’emprisonnement. Ses idées révolutionnaires et son appartenance à l’Union des Etudiants du Maroc ont clairement orienté le verdict rendu et elle est aujourd’hui la plus jeune détenue d’opinion au Maroc. Zhara Boudkour s’est récemment confiée lors d’une interview, dans lequel elle explique ses conditions de détention et réaffirme sa détermination dans la lutte pour le peuple marocain.

Lire l’interview

Le leader palestinien emprisonné Ahmad Sa’adat (Secrétaire Général du Front Populaire de Libération de la Palestine) a été transféré le 11 août dernier de la prison de Asqelan, où il était détenu depuis de nombreux mois, vers la prison de Ramon, dans le désert de Naquab. Il y est maintenu en isolation, alors qu’avant sont transfert, il subissait déjà depuis le 1er août un régime strict d’isolation dans une cellule de 1,2 mètre sur 2,4 mètres, pour avoir communiqué avec un autre prisonnier de l’unité d’isolement.

L’unité d’isolement de Ramon est considérée comme l’une des pires du système pénitentiaire israélien en terme de conditions et de violations répétées des droits des prisonniers.

Sa’adat souffre de douleurs dorsales qui nécessitent une assistance médicale ainsi qu’un traitement. Or, au lieu de fournir les soins médicaux dont il a besoin, les administrations pénitentiaires israéliennes lui refusent l’accès aux spécialistes et prennent ainsi part à la négligence médicale et à la maltraitance.

Ce transfert représente une nouvelle avancée dans la politique de répression et d’isolation dirigée contre le dirigeant palestinien. Depuis qu’il se trouve dans les geôles israéliennes, il a été continuellement transféré de prisons en prisons, et soumis à des punitions, à de rudes conditions, à l’isolation et au confinement solitaire, ainsi qu’à des négligences médicales.

Voir le site de la campagne de libération d’Ahmad Sa’adat

De nombreux accrochages, manifestations et plusieurs arrestations ont eu lieu ce 21 juillet dans la capitale iranienne, jour symbolique commémorant la nationalisation du pétrole. A Téhéran et dans d’autres grandes villes, le peuple a à nouveau bravé l’interdit et les menaces du ministre de l’intérieur en redescendant dans les rues. Cette journée d’action et de manifestation était trés symbolique. Elle coïncidait avec la commémoration d’une journée anniversaire de soutien populaire, en 1952, à la nationalisation du pétrole, un an avant le coup d’État anglo-américain contre Mohammad Mossadegh, le premier ministre de l’époque qui avait amené le Shah au pouvoir.

Cette nuit du 21 au 22 juillet, les affrontements ont continué dans de nombreux quartiers populaires de la ville de Téheran. La vidéo suivante, filmée hier, montre un basij’s en civil et un policier anti-émeute tirent sur des manifestants:

Voir la vidéo

En mai 2008, une vingtaine d’étudiants de Marrakech consomment un jus de fruit périmé et, sérieusement intoxiqués, doivent être hospitalisés. L’établissement de soins réclame 1.000 dirhams – une petite centaine d’euros – à chaque étudiant, une somme trop élevée pour ces jeunes issus de familles modestes. Une marche de 3.000 étudiants démarre alors le 14 mai. Les CMI (Compagnies Mobiles d’Intervention) s’en donnent à coeur joie et tapent sur tout ce qui bouge. Abdelkader Bahi, étudiant en droit, tombe du quatrième étage d’un bâtiment de la cité universitaire et se trouve aujourd’hui dans un fauteuil roulant, la colonne vertébrale brisée.

Arrêtée avec 18 autres étudiants de l’Université Cadi Ayad, Zahra Boudkour (photo) est rouée de coups, torturée et violentée pendant cinq jours, dans un poste de police proche de la Jamaa el Fna (une place touristique de Marrakech). Durant les six premiers mois, rien ne lui a été épargné: insultes des gardiennes, menaces de codétenues manipulées par la direction, examens ratés, humiliations diverses. Militante communiste, comme ses camarades, Zahra se bat pour une université gratuite. Ses idées irritent profondément les autorités, à commencer par un certain Ahmed Taoual, adjoint du préfet de police de Marrakech, qui a couvert toutes ces brutalités et proféré des menaces de mort à l’égard des étudiants.

Après plus de onze mois de détention des camarades communistes du mouvement estudiantin à Marrakech, couramment connu sous le nom de ‘groupe de Zahra’ (du nom de la militante Zahra Boudkour), la première chambre de la cour d’appel à Marrakech a prononcé de lourdes peines:

-Mourad Chouini: 4 ans de prison ferme et 60.000 DH d’amende (ce qui équivaut à 5.354 euros);
-Zahra Boudkour, Mohamed Jamili, Mohamed Larbi Jeddi, Otman Chouini, Youssef Machdoufi, Youssef El Alaoui, Jalal El Qotbi, Aalae Edderbali, Abdalla Errachdi, Khalid Meftah: 2 ans de prison ferme.

Zahra Boudkour

Zahra Boudkour

Dans son rapport annuel, le Comité public contre la torture en Israël affirme que les détenus palestiniens sont systématiquement ‘menottés pendant de longues heures de façon à leur infliger de la douleur et les humilier‘ lors des arrestations ou des interrogatoires. Ces mauvais traitements ‘peuvent être assimilés à la torture et sont contraires aussi bien à la loi israélienne qu’à la loi internationale et aux décisions de la Cour suprême interdisant l’usage de la torture‘, écrit l’ONG, faisant état de 547 témoignages de détenus recueillis ces douze derniers mois. Le rapport s’appuie également sur le témoignage d’un soldat ayant servi en Cisjordanie occupée. Il affirme que dans les centres d’interrogatoire ‘les détenus sont menottés durant de longues heures et parfois des jours entiers, alors qu’il n’existe aucun risque d’évasion‘. Il cite des cas où des détenus sont menottés également au niveau des coudes et tiraillés douloureusement.

Déclaration du Front Populaire pour la Libération de la Palestine:

Ahmed Saadat, secrétaire général du FPLP est en grève de la faim depuis deux semaines (11 juin) afin de protester contre les abus de la politique d’emprisonnement de l’administration sioniste et la mise en isolement des prisonniers palestiniens. Le régime sioniste a intensifié sa campagne d’abus et de traitement inhumains des prisonniers palestiniens juste après son attaque criminelle et terroriste contre Gaza de décembre 2008 à janvier 2009.

La mise à l’isolement total depuis mars 2009 du camarade Saadat, qui souffre déjà d’un état de santé difficile et précaire, a été récemment prolongé. Le camarade Saadat a donc pris cette décision afin de faire pression sur l’administration des prisons pour faire annuler cette décision et protester contre la politique d’isolement qui vise tous les prisonniers palestiniens. Les abus contre les prisonniers palestiniens, qui ont gagné l’estime des peuples au cours des années de luttes vaillantes et héroïques sur les lignes de front contre l’occupant, consistent à la privation des périodes de sommeil, à la suppression des visites des familles, à la confiscation des effets personnels des prisonniers… et à l’utilisation régulière des cellules d’emprisonnement en isolement total. Les abus sont systématiques quand il s’agit des responsables politiques, et ce afin d’essayer de casser la résistance dans le rapport de force des prisonniers qui se sont organisés et qui font désormais partie de l’épine dorsale du mouvement de résistance nationale du peuple palestinien.

Le FPLP a déclaré que les autorités sionistes ont la pleine responsabilité de la vie et de la santé du camarade Saadat. Le FPLP a réclamé l’intervention rapide des associations des droits de l’homme et des mouvements internationalistes pour protéger la vie du camarade Saadat et pour défendre les droits de tous les prisonniers palestiniens. La campagne Ahmed Saadat libre a publié un rapport de la solidarité avec le camarade Saadat, réclamant la justice et sa libération ainsi qu’une liste sur toutes les actions urgentes à mener concernant les prisonniers et leurs demandes. Ce rapport a été publié par Khaled Issa et Qaraqa Tayseer, ainsi que par la communauté palestinienne européenne, tous exigent la solidarité, la défense et la libération de Ahmad Saadat, mais aussi des 11.000 prisonniers qui ont combattu l’occupant criminel sioniste.

Gloire à nos martyrs, Gloire à la Palestine

19 juin 2009.

Le leader du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) Ahmad Sa’adat est en grève de la faim depuis deux semaines pour protester contre sa mise en isolement. Le Ministre aux Affaires des Prisonniers de l’Autorité Palestinienne Issa Qaraqe, a dit avoir appris que Sa’adat était en mauvaise santé, et que les gardiens de prison tentent de le provoquer.

Ahmad Sa'adat

Ahmad Sa’adat

Les services techniques de l’armée sioniste ont mis au point un prototype de robot serpent sur base de l’expérience de la ‘guerre des bunkers’ au Sud-Liban. Les combattants de la Résistance libanaise, bien embusqués dans des positions soigneusement préparées, avaient infligés de lourdes pertes aux forces d’invasions sionistes à l’été 2006. Le robot filoguidé est apte à remplir des missions de reconnaissance et d’observation mais également des ‘missions suicides’, au moyen d’une charge explosive.

Au Maroc, les révolutionnaires emprisonnés ont besoin de notre solidarité, d’une solidarité intelligente, capable de leur apporter des forces afin de faire face à la répression de l’Etat semi-colonial semi-féodal marocain. Le combat est politique, c’est en raison de leur appartenance à l’Union National des Etudiants du Maroc (UNEM) et à la Voie Démocratique Basiste que sont frappés ces camarades. Les familles elles-mêmes sont la cible de la répression.

Zahra Boudkour

Zahra Boudkour

Lire le communiqué des familles (.pdf)

L’expérience de la réoccupation des villes palestiniennes en 2002, et plus particulièrement sur les opérations qui ont eu lieu dans le camp de réfugiés de Balata et dans la casbah de Naplouse a fait émerger une nouvelle doctrine tactique du combat de rue assymétrique. Dans ces lieux constitués de rues étroites et d’une forte densité de logements, propices à une défense basée sur la guérilla urbaine (effet de surprise d’un défenseur connaissant parfaitement le terrain, pièges explosifs installés aux portes ou dans la rue, tireurs embusqués), les soldats israéliens n’ont donc pas attaqué en suivant l’ordre géométrique des rues mais ont préféré pénétrer dans les habitations pour s’y déplacer ensuite en perçant un trou dans les murs et pousser les combattants palestiniens à sortir, où ils pouvaient ensuite être arrêtés ou abattus. Faisant de l’extérieur un espace interdit, les soldats israéliens ont ainsi érigé l’intérieur comme l’environnement de la guerre urbaine. C’est cette tactique qui a été appliquée systématiquement l’année passée à Gaza.

Cette tactique visant à passer à travers les murs dans le cadre de la guerre urbaine s’inscrit dans le cadre des réflexions engagées par l’Operational Theory Research Institute (OTRI), un centre de recherche opérationnel rattaché aux forces armées sionistes. L’OTRI et les pratiques contre-insurrectionnelles qui en découlent proposent elles une ‘géométrie urbaine inversée’ parfaitement résumée par Aviv Kochavi, officier israélien qui a commandé l’offensive de 2002: ‘Nous, nous avons interprété la ruelle comme un endroit par lequel il est interdit de passer, la porte comme un élément qu’il est interdit de franchir, la fenêtre comme un élément par lequel il est interdit de regarder, pour la simple et bonne raison qu’une arme nous attend dans la ruelle, un piège nous attend derrière les portes. C’est que l’ennemi interprète l’espace de façon traditionnelle et classique, et que moi, je ne veux pas obéir à son interprétation pour tomber dans ses pièges‘.

Technique de contre-guérilla à Gaza

Technique de contre-guérilla à Gaza