Des soldats israéliens ont fait un raid, tôt mercredi matin, dans la ville de Jaba ‘, au sud de la ville de Jénine, au nord de la Cisjordanie. Plusieurs jeeps de l’armée ont envahi la ville, avant que les soldats ne fassent irruption dans de nombreuses maisons et les fouillent violemment, tout en interrogeant les familles. De nombreux riverains ont protesté contre l’invasion, lancé des pierres et quelques cocktails Molotov sur les jeeps de l’armée, tandis que les soldats ont tiré des balles en acier recouvertes de caoutchouc et un barrage de bombes à gaz. Six jeunes manifestants ont été blessés par des balles en acier recouvertes de caoutchouc et de nombreux habitants ont dû recevoir des soins pour avoir inhalé trop de gaz lacrymogène. Les soldats ont enlevé dix-neuf Palestiniens à leur domicile à Jaba’ et dans plusieurs autres points de la Cisjordanie.

Six manifestants ont été tués en moins de 48 heures lors de rassemblements contre les autorités du Kurdistan irakien, au moment où la colère gronde à propos de coupes de salaires dans la fonction publique (voir notre article d’hier). Lundi, un premier manifestant âgé de 26 ans a été tué par balle dans la localité de Chamchamal, où les forces de sécurité, qui protégeaient des bureaux de plusieurs partis politiques, avaient tiré à balles réelles pour tenter de disperser les manifestants qui s’en approchaient. Tard lundi soir, deux manifestants sont morts dans les localités de Kifre et Dabardikhan.

En dépit de la répression, de nouvelles manifestations ont eu lieu mardi dans une demi douzaine de localités de la province de Souleimaniyeh. A Takiya, une soixantaine de km au sud-est de la ville de Soleimaniyeh, des manifestants ont tenté d’incendier les sièges de partis politiques kurdes et de la police locale. Une jeune manifestant de 16 ans a été tué par balle à Takiya. Plus à l’Est, deux manifestants ont été tués lors de rassemblements mardi à Sayed-Sadeq. Les autorités gouvernementales du Kurdistan ont annoncé une interdiction de mouvement entre Souleimaniyeh et les localités voisines pendant 24 heures à compter de mardi minuit.

 

Les manifestations entamées la semaine dernière dans la province de Sulaymaniyah, au Kurdistan irakien vont en s’intensifiant. Organisées initialement par des enseignants contre la réduction de 21% de leur salaire, elles ont été rejointes par des milliers de personnes qui sont descendues dans la rue pour dénoncer la corruption et la crise économique. « Quarante-trois enseignants et civils ont été arrêtés mercredi, le deuxième jour des protestations. Vingt et un d’entre eux ont été libérés », a déclaré Najmadin Muhammed, membre du syndicat des enseignants. Masrour Barzani, Premier ministre du Gouvernement régional du Kurdistan, a annoncé mercredi matin que les autorités commenceraient à payer jeudi les salaires… d’octobre. Cela n’a cependant pas empêché les manifestants de Sulaymaniyah de descendre dans la rue. La police est intervenue brutalement, usant massivement de gaz lacrymogènes.

Mercredi, des manifestations ont eu lieu à Kalar, Darbandikhan et dans d’autres districts de Sulaymaniyah. Les manifestants ont appelé à des mobilisations dans toutes les provinces de la région du Kurdistan. Les autorités, de leur côté, se sont préparées activement à affronter les manifestants. À Hewlêr (Erbil), les forces de police ont installé dès mercredi des points de contrôle temporaires sur la place du marché et dans les rues afin d’empêcher les rassemblements. Jeudi, un grand nombre de policiers étaient déployés à tous les coins de rue de Sulaymaniyah, empêchant tout rassemblement de plus de trois personnes.

Des affrontements ont éclaté dans la ville de Beit Ummar, dans le district d’Hébron, après que les forces israéliennes aient mené un raid dans le quartier d’Asida de la ville. Les habitants de la ville ont protesté et les forces d’occupation ont ouvert le feu sur les manifestants et saturé le quartier de cartouches de gaz lacrymogène, provoquant l’étouffement de dizaines de personnes qui avaient inhalé des surdoses de gaz.

Soldats des forces d’occupation à Hébron

 

Les soldats israéliens ont blessé, vendredi, un adolescent palestinien, lors d’une manifestation dans le centre de la ville d’Hébron, dans la partie sud de la Cisjordanie occupée. Les soldats ont brutalement réprimé des dizaines d’habitants qui protestaient contre la fermeture en cours de la rue Shuhada, dans le centre de la ville, par les autorités d’occupation. Un enfant de 15 ans a reçu une balle en acier recouverte de caoutchouc dans la cuisse et de nombreux autres Palestiniens ont souffert des effets de l’inhalation de surdose de gaz lacrymogène.

Soldats des forces d’occupation à Hébron

Le 25 avril 2018, plusieurs manifestants antisionistes milanais s’étaient opposés à la présence des drapeaux de l’état israélien à la manifestation célébrant la libération de l’Italie. Ils avaient fait l’objet d’une enquête et devaient passer devant le tribunal de Milan. L’audience préliminaire s’est conclue le 11 novembre par la décision du juge de mettre en examen 4 militants, pour menaces, jet d’objets dangereux et résistance à un agent public aggravée par l’incitation à la haine raciale. La première audience du procès aura lieu le lundi 11 janvier à 9 heures au tribunal de Milan. Plus d’infos ici.

Quatre antisionistes en procès à Milan

Quatre antisionistes en procès à Milan

Le 9 novembre 2020,  la féministe et dirigeante palestinienne Khitam Saafin a été condamnée par une cour militaire israélienne à six mois en détention administrative, sans inculpation ni procès. Présidente de l’Union des comités de femmes palestiniennes, elle a été arrêtée avec six autres militants le 2 novembre 2020.  Elle a déjà été arrêtée par les forces d’occupation israéliennes en 2017 et condamnée à trois mois de détention administrative.

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À Bassorah, des policiers et des soldats ont tiré en l’air pour disperser environ 500 manifestants qui leur avaient jeté des pierres. Pendant ce temps, quelques centaines de jeunes Irakiens sont retournés sur la place Tahrir de Bagdad pour une manifestation éclair, se heurtant brièvement aux forces de sécurité. Tôt samedi matin, les forces de sécurité étaient entrées sur la place Tahrir, le centre des manifestations anti-gouvernementales dans la capitale, pour liquider le campement de tentes et ouvrir les routes précédemment bloquées.

Le gouvernement a déclaré que le pont Al-Jamhuriya, qui relie la place à la « zone verte » (fortement fortifiée, l’emplacement du parlement irakien et de nombreux bâtiments diplomatiques) avait été ouvert pour la première fois depuis le début des manifestations en octobre 2019. Plus au sud, à Hilla, des centaines d’étudiants ont défilé avec des banderoles dénonçant le meurtre et l’enlèvement de militants ces derniers mois. Une manifestation similaire a eu lieu dans la ville de Kut, où des dizaines de personnes se sont rendues pour réclamer justice pour les 600 manifestants tués dans des violences liées aux manifestations.

Le démantèlement du campement de la place Tahir

 

Plusieurs jeeps de l’armée israélienne sont entrées, vendredi à l’aube, le village de Beit Dajan, à l’est de la ville de Naplouse, au nord de la Cisjordanie. Les soldats ont envahi le centre de la ville et ont tiré un barrage de bombes à gaz et de stun-grenades sur les manifestants locaux. L’armée envahit fréquemment le village en raison des protestations en cours contre l’annexion des terres palestiniennes par Israël, dans la partie orientale du village, pour étendre les colonies illégales. La dernière invasion pourrait être une tentative d’empêcher les Palestiniens de faire le manifestation pendant la journée. Par ailleurs, plusieurs colons israéliens ont détruit des canalisations d’eau et des poteaux électriques dans le village d’as-Sawiya, au sud de Naplouse.

De de jeunes manifestants  et de policiers se sont affrontés de nouveau lundi sur la place Tahrir de Bagdad, après une nuit de heurts notamment à Kerbala, au sud-ouest de la capitale, au lendemain du premier anniversaire de la révolte en Irak. Des dizaines de jeunes jetaient des pierres tandis que les policiers répondaient par des tirs de grenades lacrymogènes et assourdissantes. Dans la ville de Kerbala, de jeunes manifestants ont jeté jusque tôt lundi matin des pierres sur des policiers aux boucliers métalliques et longues matraques, qui les leur renvoyaient. Des milliers d’Irakiens ont défilé dimanche à travers le pays pour marquer le premier anniversaire de la “révolution d’octobre”, mouvement social inédit dans le pays réclamant notamment une réforme du pouvoir et une amélioration des conditions de vie.