Ce mercredi 15 août, l’armée turque a attaqué la région de Shengal (dans le nord de l’Irak). Les véhicules de trois unités d’auto-défense de Shingal (YBS) ont été touchés par des bombes larguées par l’aviation turque. Les attaques ont été confirmées par l’armée turque. Koma Civakên Kurdistan (Groupe des communautés du Kurdistan) a confirmé la mort de Zeki Shingali, membre du conseil executif du KCK ainsi que celle de 4 combattants YBŞ. Haval Mazlum, le commandant général des YBS aurait été blessé lors de cette attaque.

L’attaque s’est déroulé le lendemain de la visite du Premier ministre irakien Haider al-Abadi à Ankara, où il a rencontré le président turc Recep Tayyip Erdogan. Abadi avait déclaré lors de sa rencontre avec Erodgan que l’Irak ne permettrait à aucun groupe de menacer la Turquie voisine en utilisant le territoire irakien.

Le 15 août, la communauté Yezédi commémorait le massacre de Kocho, un village de la région de Shengal. Le 15 Août 2014, l’EI a attaqué le village, qui se trouve à 25 km au sud de Shengal et où vivaient 1738 habitants. Près de 700 femmes et enfants ont été kidnappés par les combattants de l’EI. Les femmes ont été vendues comme esclaves sexuelles et certains enfants ont été pris pour en faire des enfants soldats. Le reste du village a été massacrés. Très peu ont survécu à cette attaque.

Une des voitures transportant des combattants YBŞ après l'attaque par la Turquie

Une des voitures transportant des combattants YBŞ après l’attaque par la Turquie

Zeki Shingali

Zeki Shingali

Ce mardi 14 août, Ramin Hossein Panahi, militant politique kurde condamné à la peine capitale (voir nos articles ici et ici), a été transféré de la prison de Sanandal à celle de Rajaei Shahr à Karaj. Ce transfert a été effectué sur ordre du procureur afin de le pendre à la prison de Rajai Shahr.

Le lundi 13 août, Kamal Hassan Ramazan, un Kurde syrien également condamné à la peine capital pour sa soi-disant appartenance au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a été transféré du centre de détention du Corps des gardiens de la révolution (CGR) d’Orumiyeh.

Les proches des deux prisonniers craignent une exécution imminente.

 Ramin Hossein Panahi

Ramin Hossein Panahi

Kamal Hassan Ramazan

Kamal Hassan Ramazan

Vendredi 10 août, lors du match de football entre les clubs Téhéran et Tabriz au stade Azadi de la capitale, des milliers de spectateurs ont exprimé leur rejet du régime islamiste aux cris de « Mort au dictateur ». La manifestation a éclaté malgré une forte présence policière et des forces répressives du Basiji et des pasdaran. Le déploiement de la garde anti-émeute dans le stade est une mesure sans précédent. Néanmoins. Les jeunes spectateurs ont brisé les barrières et ont scandé « Force de sécurité, honte sur vous, sauvage, sauvage » partout dans le stade. Ils ont résisté à l’attaque brutale des forces répressives et ont puni un certain nombre d’entre eux. En dehors du stade, des jeunes qui n’avaient pas le droit d’entrer, en ont décousu avec les forces répressives.

Les protestations se sont poursuivies après le match et se sont propagées jusqu’à la place Azadi. Des gardes anti-émeutes et des agents en civil se sont précipités dans la foule avec leurs motocyclettes et les ont blessés. Des jeunes les ont là encore affrontés.

Le stade Azadi de téhéran lors des incidents

Le stade Azadi de téhéran lors des incidents

Des milliers Palestiniens ont manifesté et brûlé des pneus à l’est de la ville de Gaza. Avec d’autres rassemblements ailleurs le long de la barrière israélienne, des milliers de personnes en tout se sont déplacées, moins que les mobilisations antérieures qui ont pu réunir des dizaines de milliers de Gazaouis.

Un secouriste d’une vingtaine d’années, Abdallah al-Qatati, a succombé après avoir été atteint à la poitrine à l’est de Rafah (sud de la bande de Gaza). Il s’agit du 2e secouriste au moins a avoir été tué par les tirs israéliens depuis le 30 mars (voir notre article). Un autre Palestinien Ali Al Aloul (55 ans) a également été tué vendredi par l’armée israélienne. Le ministère local de la Santé a en outre fait état de 40 blessés par les balles israéliennes le long de la frontière.

Les affrontements de ce vendredi à Gaza

Les affrontements de ce vendredi à Gaza

Anas Shadid, 22 ans, a entamé sa grève de la faim le 19 juillet après le renouvellement de sa détention administrative. Il a été emprisonné depuis le 14 juillet 2017 après avoir été arrêté à nouveau un mois seulement après avoir été libéré suite à une incarcération sans inculpation ni jugement. Il a déjà mené une grève de la faim de 88 jours en 2016 pour gagner sa libération. Après presque 20 jours de grève de la faim, la santé de Shadid, qui a perdu 15 kilos, se détériore. Il a été maintenu en isolement depuis qu’il a entamé sa grève de la faim. Alors que Shadid entamait son 21ème jour de grève de la faim, il a été emmené à l’hôpital de la prison de Ramle après la détérioration de sa santé.

Dirar Abu Manshar, 40 ans, a entamé sa propre grève de la faim le 26 juillet pour protester contre sa détention administrative; il est emprisonné sans inculpation ni jugement depuis le 9 juin 2017 et a déclenché sa grève après le troisième renouvellement de son ordre de détention. Il a passé plus de 8 ans dans les prisons israéliennes, dont beaucoup en détention administrative. En 2012, il a été nommé le détenu administratif le plus longtemps détenu à l’époque, car il avait été emprisonné pendant trois ans sans inculpation ni jugement.

Dirar Abu Manshar et Anas Shadid

Dirar Abu Manshar et Anas Shadid

Plusieurs véhicules blindés israéliens ont envahi lundi soir la ville de Ya’bad, au sud-ouest de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie. Les militaires se sont conduit de manière provocante dans la ville, provoquant des affrontements avec des jeunes locaux qui ont lancé des pierres sur les jeeps blindées, alors que les soldats tiraient de nombreuses bombes à gaz et des balles en acier. Les soldats ont envahi et fouillé violemment de nombreuses maisons dans la ville, ont arrêté et interrogé un enfant, identifié comme Mahmoud Abu Bakr, avant de le relâcher. Par ailleurs, les soldats ont envahi le village de Beita, au sud de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie et une zone proche du stade de la ville d’Al Khader, au sud de Bethléem, et ont tiré de nombreuses fusées éclairantes.

Fusées éclairantes israéliennes au-dessus d'Al Khader

Fusées éclairantes israéliennes au-dessus d’Al Khader

Zeynab Jalalian, une militante irano-kurde et militante des droits des femmes (voir notre article), et neuf prisonnières de droit commun de la prison de Khoy ont entamé une grève de la faim pour protester contre la privation de visites hebdomadaires et l’accès aux installations pénitentiaires de base. Courant du mois de juillet, lors d’une inspection de la section des prisonnières, un téléphone portable a été découvert. Les gardiens ont interrogé à plusieurs reprises Zeynab Jalalian et neuf autres détenus pour savoir à qui appartenait le téléphone. Le 29 juillet, les 10 détenues ont été informées qu’elles seraient dès lors privées d’accès à des droits basiques de la prison, comme acheter des fruits et de la nourriture dans le magasin de la prison ainsi qu’aux visites hebdomadaires jusqu’à ce que la propriétaire du téléphone soit identifiée. Pour protester contre ces privations, Zeynab Jalalian et les neuf autres prisonnières ont entamé une grève de la faim et ont écrit aux autorités pénitentiaires pour les informer de leur grève jusqu’à ce qu’elles récupèrent leurs droits de base.

En septembre dernier, Zeynab Jalalian avait déjà été interdite de visite familiale pendant plusieurs mois pour avoir protester contre les négligences de la prison envers sa santé. Le quartier pénitentiaire de Khoy compte 3 cellules dans lesquelles sont détenues 38 femmes. Actuellement, 15 prisonnières de cette section dorment à même le sol du corridor en raison du manque de lits.

Zeynab Jalalian

Zeynab Jalalian

Vendredi soir, vers minuit, la marine israélienne a arraisonné un deuxième bateau au large de Gaza dont l’objectif était de dénoncer le blocus maritime et terrestre imposé à l’enclave palestinienne depuis plus d’une décennie. Ce bateau, le Freedom, a été arraisonné et amené de force à Ashdod. Les militant.e.s à bord sont en centre d’immigration comme l’avaient été ceux du Al-Awda (voir notre article). Ils seront ensuite amenés à la prison de Givon avant d’être expulsés.

Le Freedom à son départ pour Gaza

Le Freedom à son départ pour Gaza

Mohammad Habibi, membre du comité exécutif du syndicat des enseignants de Téhéran, avait été arrêté le 10 mai 2018 suite à une manifestation d’enseignants (voir notre article). Il avait été transféré de la section 1 à la section 2 de la prison de Téhéran le 21 mai où il a reçu un traitement médical pour les blessures subies lors de son arrestation. Il s’est vu refuser une libération sous caution et l’accès à communiquer avec son avocat. Il a été condamné cette semaine à sept ans et demi de prison pour « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale », 18 mois pour « propagande contre la classe dirigeante » et 18 mois pour « perturbation de l’ordre public ». Outre les peines d’emprisonnement, il a été condamné à deux ans d’interdiction de toute activité politique et de sortie du territoire. Selon le code pénal en Iran, les condamnés ne purgent que la peine maximale pour les accusations les plus lourdes chaque fois qu’ils sont reconnus coupables de plusieurs charges. Mohammad Habibi est donc condamné à sept ans et demi d’emprisonnement.

Mohammad Habibi le jour de sa liberation, le 15 avril 2018

Mohammad Habibi le jour de sa liberation, le 15 avril 2018

Ce samedi 4 juillet, un rassemblement a eu lieu à Bruxelles pour dénoncer les meutres de Kolbers et commerçants kurdes par les gardiens de la révolution iranienne. Ce rassemblement dénonçait également l’augmentation de la répression par le gouvernement envers les kurdes iraniens.

Fin juillet, au moins 5 personnes ont été tuées et 5 autres blessées par les gardiens de la révolution iranienne dans plusieurs villes du Kurdistan Est (Rojhelat). Ces 10 personnes, des Kolbers (voir notre articles) et des commerçants kurdes, ont été pris pour cible par les troupes iraniennes. Le 24 juillet, les forces militaires du checkpoint de Zeyni ont tué un Kolber du village de Shekl Abad à Orumiyeh. Le soir du 25 juillet, un Kolber du village de Grenovik dans le Qotoor de Khoy, a perdu la vie. Son corps a été transféré à la médecine légale de Khoi après 24 heures. Des témoins ont déclaré que les gardes-frontières l’avaient d’abord arrêté et libéré, pour ensuite l’abattre alors qu’il s’éloignait du poste de contrôle. Dans la matinée du vendredi 27 juillet, le régiment frontalier du Sichuman a ciblé un certain nombre de commerçants frontaliers. À la suite de la fusillade, un commerçant a perdu la vie et deux Kolbers ont été blessés. Début août, 2 Kolbers ont été tués et 5 autres blessés.

Rassemblement de soutien aux kurdes d'Iran (4 août 2018)

Rassemblement de soutien aux kurdes d’Iran (4 août 2018)