Ce vendredi, quatre hommes ont été exécutés dans des stades remplis de monde dans les provinces de Badghis, Nimroz et Farah, doublant en une journée le nombre d’exécutions publiques depuis le retour au pouvoir des talibans en 2021. Deux hommes ont été exécutés devant environ 20 000 personnes rassemblées dans un stade de Qala-I-Naw, la capitale de la province de Badghis, en vertu du principe islamique de « qisas » ou loi du talion ( sanction proportionnelle au préjudice ). Tous les ordres d’exécution ont été signés par le chef suprême des talibans, l’émir Hibatullah Akhundzada, qui vit reclus dans son fief méridional de Kandahar et gouverne le pays par décrets ou instructions.

Les forces de sécurité ont mené une opération dans la région forestière de Saranda le long de la frontière Odisha-Jharkhand dans le district de West Singhbhum. Dirigée par la Force spéciale (STF) et la Force de police de réserve centrale (CRPF), elle a démantelé une cache de la guérilla maoïste. Au cours de l’opération, les autorités ont saisi quatre engins explosifs improvisés (IED), chacun pesant 5 kilogrammes, ainsi que des détonateurs, des bannières, des affiches, une radio et d’autres documents associés aux activités des guérilleros. 16 bunkers ont été détruits.

Malgré les 3354 morts et les 4508 blessés, 220 disparus sous les décombres, la guerre civile continue. La junte a mené plusieurs attaques contre la guérilla après le séisme qui a ravagé le pays. Depuis le vendredi 28 mars, malgré le « cessez le feu », la junte a mené au moins 61 opérations militaires. Certaines quelques heures seulement après le tremblement de terre. Des frappes avec des avions, mais aussi, avec des parapentes motorisés, une nouvelle spécialité de la junte. Des soldats, équipés de parapente survolent leurs cibles et lancent des bombes directement à la main. Silencieux, ils sont difficilement détectables, les guérilleros et les civils sont surpris lorsqu’ils arrivent.

Le militant kurde, Nasır Yağız, ancien employé du bureau de représentation du parti HDP (Parti démocratique des peuples) à Erbil, avait fait une demande d’asile politique en Russie pour échapper aux prisons turques, il a été livré par les autorités russes à la Turquie. Le militant kurde, était sous un mandat d’arrêt émis en Turquie.  Il s’est récemment rendu en Russie pour  y demander l’asile, sa demande a été refusée et il a été arrêté. Yağız était détenu à Moscou depuis 4 jours, il a été amené à l’aéroport d’Istanbul le lundi 24 mars au matin, la police turque a procédé à son interpellation et l’a conduit immédiatement au palais de justice de Gaziosmanpaşa.

Depuis le 20 mars, des manifestations d’une ampleur inédite ont lieu dans les grandes villes d’Indonésie. Des milliers de manifestants étaient rassemblés pour exprimer leur colère contre le retour des militaires aux postes civils. Étudiant·es, militant·es autochtones, ouvriers, journalistes, artistes, toutes et tous sont descendus dans la rue, ou sur les réseaux sociaux pour contester un amendement de loi qui permet aux officiers militaires en activité d’occuper des postes dans 14 institutions civiles, tel que la Cour suprême, les ministères… La répression des manifestations a été brutale, lacrymogènes, canons à eau et matraques. Des dizaines de blessé·es, des interpellations arbitraires, des arrestations ont eu lieu directement dans les hôpitaux.

Les forces de sécurité pakistanaises ont violemment dispersé, ce samedi 22 mars, un sit-in pacifique organisé à Quetta, la capitale du Baloutchistan. Le rassemblement dénonçait les disparitions forcées, les violences et la marginalisation de la communauté baloutche. Trois manifestants ont été tués et au moins 18 personnes ont été arrêtées, dont Mahrang Baloch, militante au sein du Comité de l’unité baloutche, dont elle a pris désormais la tête, organisatrice de ce sit-in et figure de la cause baloutche au Pakistan. Gaz lacrymogènes, coup de matraques et tirs à balles réelles au motif de troubles à l’ordre public ou des liens avec des groupes séparatistes, le déferlement d’une « violence d’État » et d’une volonté d’étouffer des voix dissidentes dans cette région où ont lieu attaques et affrontements entre la rébellion armée, principalement emmenée par l’Armée de libération du Baloutchistan (BLA), et les forces de sécurité.

Les guérilleros s’étaient rassemblés dans les forêts du district de Bijapur pour une réunion de campagne tactique de contre-offensive (TCOC), les forces de sécurité les ont encerclés, une fusillade a éclaté, 26 combattants ont été tués, un membre des forces de sécurité de l’unité de la Garde de réserve de district (DRG) a également été tué dans la fusillade. L’opération a été menée par une équipe conjointe du BSF (Force de Sécurité Des Frontières) et du personnel de la DRG de la police d’État. Quatre autres guérilleros ont été tués lors de combats à Kanker. Au total de trente maoïstes ont été tués lors de ces deux rencontres distinctes. Une grande quantité d’armes et de munitions ont été saisie lors de cette opération.

guérilleros maoïstes (archive)
guérilleros maoïstes (archive)

Deux combattants de la Nouvelle Armée du Peuple (NPA) ont été tués par les militaires de la de la 403e Brigade d’infanterie à Cabanglasan, dans le Bukidnon. Les militaires mènent une opération antiguérilla depuis plusieurs jours contre ce groupe de maoïste: c’est dans le cadre de ces opérations que l’aviation philippines avait perdu un avions de combat qui fournissait un appui aérien aux troupes au sol (voir notre article). Les deux maoïstes, connus sous les noms de guerre de « Gali » et de « Joel », étaient actif dans le Bukidnon et le Caraga. Les militaires ont récupéré armes et équipements (photo).

Le matin du dimanche 9 mars, de violents affrontements sont survenus entre les forces de l’ordre et une trentaine de personnes à Païta. La situation était très tendue au col de la Pirogue. Des habitants provenant de la tribu de Saint-Laurent avaient pris possession de la RT1, route qui relie Nouméa à l’aéroport de Tontouta, empêchant toutes circulations. Un véhicule de la gendarmerie a voulu forcer le passage et a été la cible de jets de pierres. Ils ont appelés des renforts sur la zone mais la situation a mené à de violents face-à-faces entre les militaires et les manifestants. Les forces de l’ordre ont fait usage de LBD (lanceurs de balles de défense) et de grenades lacrymogènes pour repousser les habitants vers la tribu et réouvrir la route, qui a été fermée à la circulation pendant une demi-heure. Quatre gendarmes ont été légèrement blessés par les jets de pierres.

La maison et les propriétés du célèbre commerçant U Kyauk Taung ont étés confisquées par l’armée de l’Arakan à Taung Kot et Maung Daw, Myanmar, le 6 mars. Taung est un milliardaire qui possède plusieurs entreprises dans l’État de Rakhine, site du génocide du peuple Rohingya. Il contrôle également les projets de logements urbains dans l’État de Rakhine. Certains groupes ethniques en Rakhine affirment qu’il a le monopole des travaux de construction départementaux et de la construction de routes et de ponts dans la région depuis des générations. Les résidents locaux ont exprimé leur soutien à la saisie de ses biens. Il a maintenu le commerce maritime avec Yangon, Rakhine et le Bangladesh tout au long de la guerre et vit actuellement à Yangon.

L’armée d’Arakan (AA) contrôle le reste de l’État de Rakhine, à l’exception de Kyaukphyu, Sittwe et Manaung. Tous les biens ont été confisqués et confiés à l’administration du gouvernement populaire de l’Arakan, dirigé par le gouvernement populaire national (ULA). Dans les communes conquises, l’AA a déclaré qu’elle avait inspecté et restitué les biens des habitants qui avaient été volés pendant les combats.