Le fisc chinois vient de cibler huit médias indépendants ainsi qu’une vingtaine de journalistes (et leurs proches) mais aussi l’Association des journalistes de Hong Kong – le principal syndicat du secteur. Les autorités assurent qu’il s’agit de contrôles fiscaux aléatoires, mais personne n’est dupe. L’un des journalistes visés se voit, par exemple, sommé de payer l’impôt sur les bénéfices d’une société qu’il n’a jamais dirigée. L’un des médias ciblés fait, lui, l’objet d’un audit sur les bénéfices réalisés l’année précédant sa propre création. Rien ne tient, mais qu’importe, les autorités tentent par là de faire pression sur les quelques médias encore indépendants.

Les médias sont sommés de s’aligner sur le discours officiel. La loi sur la sécurité nationale, élaborée par Pékin en 2020, s’est traduite par une censure accrue : fermetures de médias, licenciement de près d’un millier de journalistes, arrestations de certains d’entre eux pour soi-disant « sédition », retrait de subventions aux sites d’informations trop critiques… Ne manquait plus que le harcèlement fiscal pour mater les récalcitrants. Le harcèlement fiscal et une muselière discrète et efficace. Entre les frais d’avocat et le coût du redressement fiscal lui-même – certains médias, trop fragilisés financièrement, se voient contraints de fermer. Ce type de harcèlement se développe à Hong Kong, mais aussi en Hongrie, en Inde ou au Sénégal.

Sept responsables indépendantistes arrêtés en juin dernier en Kanaky et déportés dans l’Hexagone vont passer en jugement. Un rassemblement solidaire avec ces prisonniers et avec la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain) est organisé par l’AISDPK, le CSK et le MKF le mardi 27 mai de 9h à 12h au Parvis du tribunal judiciaire de Paris, au niveau de l’accès de la station Porte de Clichy, sortie tribunal.

Des dirigeants du Comité d’Action Awaami du Gilgit Baltistan (AAC-GB) et du Parti Communiste Inqalabi (RCP) ont été arrêtés par la police pakistanaise. Le mouvement visé par la répression a débuté il y a plusieurs années, pour protester contre la fin des subventions du prix de la farine dans le Gilgit Baltistan, une région du nord du Pakistan. Des milliers de personnes y ont participé à travers toute la région. Cette mobilisation fut victorieuse et le gouvernement du Gilgit Baltistan dut satisfaire ses revendications. Ce mouvement s’est poursuivi et étendu dans tout le Gilgit Baltistan. La répression a alors commencé par des mesures de surveillances et par des premières arrestations.

La semaine dernière, la perspective d’un grand meeting de l’AAC-GB, prévu pour les 24 et 25 mai, a précipité la répression. Des mesures d’interdictions ont été prises, ce qui a provoqué une manifestation de protestation qui a été le théâtre de nombreuses arrestations pour « trouble à l’ordre public ». Le 15 mai, des manifestations pour réclamer la libération des prisonniers se sont tenues à Gilgit et Hunza. La police a arrêté d’autres militants. Parmi les personnes arrêtées se trouvent le président du AAC-GB, Ehsan Ali, son responsable des relations avec la presse, Mehboob Wali, le président des jeunes du AAC-GB, Asghar Shah, ainsi que Masood Ur Rehman et d’autres dirigeants du AAC-GB. Ehsan Ali est aussi le dirigeant du Parti Communiste Inqalabi dans le Gilgit Baltistan, tandis que Waheed Hassan et Asghar Shah sont aussi des membres dirigeants du parti.

Pour en savoir plus sur cette répression et sur l’appel à la solidarité

 

Alors que plus de 2 600 policiers et gendarmes continuent à quadriller la Kanaky (voir notre article), un premier bilan de la répression peut être dressé un an après le soulèvement. Selon les chiffres officiels, plus 3 700 interpellations ont été recensées entre mai 2024 et décembre 2024. L’Observatoire international des prisons, OIP, a dressé le bilan judiciaire fin avril 2025 : 502 défèrements, 650 convocations différées devant la justice, 243 incarcérations, 520 mesures alternatives et 600 classes sans suite. Plusieurs figures du mouvement indépendantiste sont arrêtées, dont Christian Tein, porte-parole de la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain). Il est incarcéré sur l’Hexagone, au centre pénitentiaire de Mulhouse-Lutterbach (Haut-Rhin) depuis juin 2024, tout comme plusieurs de ses proches, accusés d’avoir organisé ou soutenu les émeutes.  Le mardi 8 avril 2025, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Christian Tein qui contestait son placement en détention provisoire en métropole (voir notre article). Enfin, depuis mai 2024, dix-sept arrêtés successifs ont été pris pour interdire les rassemblements.

C’est un dispositif sécuritaire exceptionnel qui a été mis en place ce 13 mai en Kanaky pour l’anniversaire du début du soulèvement de mai 2024. Un arrêté a été publié pour interdire les manifestations sur Nouméa à compter du jeudi 8 mai et jusqu’au 15 mai. Au total, 2 094 gendarmes sont engagés dans la sécurité du territoire jour et nuit. 10 escadrons de gendarmerie mobile travaillent donc en complémentarité avec 500 policiers, ainsi que 60 renforts dont 10 policiers du RAID venus appuyer les équipes locales. La ville de Nouméa a été divisée en zones, les horaires des patrouilles ont été adaptés.  Les 16 blindés Centaure de la gendarmerie sont tous engagés sur le Grand Nouméa depuis le 8 mai, à proximité des logements sociaux et des squats, mais aussi sur l’axe stratégique entre Nouméa et l’hôpital et jusqu’à Tontouta. Deux drones équipés de caméra thermique sont également inclus dans le dispositif de sécurité.

Un commandant de la Nouvelle Armée du Peuple a été tué par les troupes gouvernementales à Lingig, dans le Surigao du Sud, ce week-end. Elbert Echaves (alias Aldrin), commandant du Sentro de Grabidad (RSDG) Jaguar, dépendant du Comité régional du Sud de Mindanao (SMRC) a été tué à Sitio Mendezona, dans le Barangay Rajah Cabungsuan, par les militaires de la 10e Division d’infanterie (10ID) de l’armée. Les forces gouvernementales ont également récupéré un fusil M16 sur les lieux. Le 27 avril, la 10ID a également signalé la mort de Jeffry Casal, vice-chef d’équipe du RSDG Jaguar, dans la ville voisine de Boston, dans le Davao Oriental.

Jeudi soir, dans le chef-lieu de la province de Takhar, “14 individus (…) ont profité de l’obscurité de la nuit pour se rassembler dans une maison où ils ont joué des instruments de musique et chanté des chansons, causant un trouble à l’ordre public”, assure un communiqué de la police. Des enquêtes ont été ouvertes contre ces personnes. Après avoir repris le pouvoir, les autorités talibanes ont fait fermer les écoles de musique et des instruments ont été fracassés ou brûlés, tout comme des haut-parleurs pour éviter la “corruption morale” et “la déviance de la jeunesse”. Les salles de mariage n’ont plus le droit de passer de la musique, mais souvent elle est jouée en secret par les femmes, séparées des hommes.

Mobilisé·e·s sous la bannière de la Confédération des enseignant·e·s du Népal (Confederation of Nepalese Teachers, CNT), les enseignant·e·s organisent des manifestations en continu depuis le 9 mars. Alors que ces manifestations se déroulaient pacifiquement depuis 27 jours, le gouvernement népalais a choisi de répondre par la violence. La police népalaise s’en est pris violemment à des enseignant·e·s à l’occasion d’une manifestation organisée à Katmandou, faisant plus de 60 blessé·e·s. Un accord en six points promettant une action législative immédiate, conclu en 2023 entre le gouvernement et la CNT, énonçait des dispositions telles que la sécurité de l’emploi, des salaires équitables, une réforme de l’éducation etc. Cependant, trois sessions parlementaires ont eu lieu depuis sans qu’aucun progrès ne soit enregistré, ce qui a conduit les enseignant·e·s à reprendre les manifestations.

Rong Chhun, une figure populaire de l’opposition cambodgienne a été condamnée, par un tribunal à 4 ans de prison ce lundi 5 mai, pour incitation aux troubles sociaux. Ex-syndicaliste et conseiller du parti Pouvoir du peuple, il a été reconnu coupable d’incitation à perturber la stabilité sociale, une accusation fréquemment utilisée contre les militants de l’opposition. Il n’a pas été précisé s’il serait immédiatement arrêté. Des poursuites avaient été lancées l’année dernière après sa rencontre avec des paysans victimes de litiges fonciers. Il avait déjà été condamné en août 2021 à 2 ans de prison, pour avoir dénoncé des « irrégularités » du gouvernement lors de la redéfinition de la frontière orientale du pays ( voir notre article ).

Sept membres de la Nouvelle Armée du Peuple (NPA) ont été tués 5 h 30 le 27 avril à Purok Maghiropay par les forces conjointes des 47e, 15e, 11e et 94e bataillons de l’armée philippine. Les maoïstes tués ont été identifiés comme étant Jhonrey Mejares, alias Jai/JR, instructeur politique ; Glendel Tinio Mejares, alias Ayin, médecin ; et Charity Amacan, alias Cha/Leah, chef d’escouade. Tous trois étaient membres du Front Sud-Est du Komiteng Rehiyon — Negros, Cebu, Bohol et Siquijor. Reniel Locsin Cellon, alias Kumpol/Adie, chef d’escouade a également été tué, ainsi queMary Jane Maguilat, alias Shonie/Chinchin/Shedi, vice-chef d’équipe ; Jhon Isidor Supelanas, alias Dalia, instructeur politique ; et une personne connue sous le nom de Pitong, médecin militaire – tous faisant partie du front sud-ouest de la NPA sur l’île. Les troupes gouvernementales ont récupéré six fusils M16, dont l’un était équipé d’un lance-grenades M203, ainsi qu’un pistolet-mitrailleur KG9 et des effets personnels.

Combattants de la NPA
Combattants de la NPA