L’organisation de défense des droits humains Karapatan a publié une infographie présentant un état des lieux des prisonniers politiques aux Philippines en novembre 2025. Elle indique qu’au total 696 personnes sont détenues pour des motifs politiques, dont 163 ont été arrêtées sous la présidence de Marcos Jr. Parmi ces détenus figurent 136 femmes, 93 personnes âgées et 89 prisonniers malades. L’infographie signale également la présence de 12 consultants ou membres du NDFP (National Democratic Front of the Philippines) parmi les prisonniers. Par ailleurs, l’organisation souligne qu’il y a eu 134 exécutions extrajudiciaires et 822 arrestations arbitraires entre juillet 2022 et novembre 2025.

Un webinaire international se tiendra le 3 décembre 2025 pour la Journée mondiale de solidarité avec les prisonniers politiques aux Philippines, afin d’appeler au développement de la mobilisation de soutien. En particulier, l’événement vise à informer sur la situation des prisonniers politiques, à défendre la libération des consultants du Front national démocratique des Philippines (NDFP) et à mettre en avant le rôle crucial de la solidarité internationale.

Pour s’inscrire : https://www.ichrp.net/Dec3Webinar

En Azerbaïdjan, plusieurs militants marxistes ont été arrêtés après avoir tenté d’organiser une marche à Bakou avec des drapeaux de l’ex-URSS. Les principaux détenus, dont Abdulla Ibrahimli et Ibrahim Asadli, sont accusés d’avoir formé un « groupe organisé » promouvant l’idéologie communiste, avec un bureau, des réunions régulières et un petit studio pour diffuser leur message. La police a saisi des drapeaux soviétiques, des livres et du matériel électronique. Le tribunal du district de Nizami a ordonné trois mois de détention préventive pour Ibrahimli et Asadli, qui risquent jusqu’à trois ans de prison pour « organisation d’actions perturbant l’ordre public ». Les autorités et médias proches de l’État insinuent également un lien avec un « pouvoir étranger ». L’affaire met en lumière la répression des activités communistes et soulève des questions sur la liberté d’organisation politique et la protection des militants en Azerbaïdjan.

Le 18 novembre 2025, les huit détenus anarchistes inculpés dans l’affaire dite de « l’Étoile du chaos » ont comparu pour la première fois devant un tribunal le 18 novembre 2025. Ils ont donc été transférés au centre de détention du parquet. Accusés d’avoir jeté des pierres sur des policiers et causé quelque 2 milliards de roupies de dégâts lors de la manifestation du 30 août (voir notre article), ils sont poursuivis pour violences publiques, résistance collective et dégradations au titre des articles 170, 214 et 406 du code pénal. Les huit — Muhamad Subhan, Eli Yana, Muhamad Vansa Alfarisi, Muhamad Rifa Aditya, Veri Kurniawan Kusuma, Joy Erlando Pandiangan, Muhamad Jalaludin Mukhlis et Jatnika Alang Ramdani Septiawan — affirment avoir été torturés afin de les contraindre à avouer.

Pour leur écrire en anglais ou en indonésien : [Nom] · JI. Jakarta n°42-44 · Kebonwaru, Kec. Batununggal · Kota Bandung, Jawa Barat · Indonésie

Trois membres présumés de la Nouvelle Armée populaire (NPA) ont été tués par les forces gouvernementales dans les montagnes du village de Pange, à Jaro (Leyte), ce lundi matin. La fusillade a éclaté peu après 6 heures du matin lorsque des soldats du 93e bataillon d’infanterie de l’armée philippine ont ouvert le feu sur un groupe de six guérilleros qui appartiendraient à l’escouade 2 du Comité insulaire Levox de la NPA, dépendant du Comité régional du Parti communiste des Philippines pour les Visayas orientales.

Combattants de la NPA

Combattants de la NPA

Le tribunal régional de première instance de la 7e chambre de Bayugan City a rejeté une requête urgente de permission de sortie déposée par la prisonnière politique et organisatrice paysanne Virgie Valdez, qui demandait une permission temporaire pour assister à l’enterrement de sa mère le 13 novembre dernier. La décision du tribunal a invoqué des « préoccupations sécuritaires extrêmement élevées et non atténuables ». Cette décision a été soutenue par le Bureau de gestion des prisons (BJMP) qui a indiqué que Mme Valdez est « actuellement classée comme détenue à haut risque » en raison de son prétendu « ancien statut de membre haut placée de la Nouvelle Armée populaire (NPA) ».

Le 6 novembre dernier à Quezon City, la Samahan ng Ex-Detainees Laban sa Detensyon at Aresto (SELDA), une organisation d’anciens prisonniers politiques, et d’autres organisations se sont réunies pour une action de protestation devant le siège national du Bureau de la gestion des prisons et de la pénologie pour exiger une enquête immédiate et indépendante sur l’utilisation de la torture et d’autres violations des droits humains contre les détenus, y compris les prisonniers politiques, à la prison du district de Negros Occidental.

Le Groupe d’enquête et de détection criminelles de la police nationale philippine (PNP-CIDG) a délivré plusieurs citations à comparaître à l’encontre de dirigeants étudiants, de militants et de journalistes de campus qui ont participé aux manifestations anticorruptions du 21 septembre à Mendiola. Au moins quatre leaders étudiants ont reçu une convocation, les plus récents étant Tiffany Faith Brillante, présidente du Sentral na Konseho ng Mag-aaral de l’Université polytechnique des Philippines, et Joaquin Buenaflor, président du Conseil étudiant de l’Université des Philippines Diliman. Outre Brillante et Buenaflor, les dirigeants étudiants et journalistes de campus qui ont reçu des citations à comparaître sont Jacob Baluyot (président national de l’Alyansa ng Kabataang Mamamahayag – PUP et rédacteur adjoint de la revue étudiante The Catalyst) et Aldrin Kitsune (responsable de Kalayaan Kontra Korapsyon).

Une unité de la NPA a mené le 27 octobre une opération de harcèlement contre les soldats du 94e bataillon d’infanterie à Sitio Cantupa, Barangay Buenavista, dans la province de Negros Occidental. Deux soldats ont été blessés. Les soldats ont réagi en panique, ouvrant le feu dans toutes les directions avec leurs mitrailleuses et leur M203 sans toucher un guérillero. Le 94e bataillon d’infanterie a été ciblé parce que ces militaires sèment la terreur dans la région depuis le 16 octobre. Elle a imposé un régime militaire à la communauté paysanne et lui a interdit de se déplacer et de cultiver librement.

À la suite des révoltes d’août 2025 contre les inégalités sociales et la corruption (voir notre article), 44 anarchistes sont emprisonné·es dans la caserne de la police paramilitaire de Java occidental, à Bandung. Il n’y a d’accès aux visites pour personne d’autre que leurs familles et même cela est réduit au minimum. Une campagne de soutien appelle à leur écrire pour rompre leur isolement (voir ici).