L’Australie a enregistré entre juillet 2024 et juin 2025 son plus haut nombre de décès d’Aborigènes et d’habitants des îles du détroit de Torres en détention depuis quarante ans, avec 33 morts, soit près du double de la moyenne constatée depuis 1989-1990. Ces décès représentent 29 % de l’ensemble des 113 personnes mortes en détention, un niveau en forte hausse par rapport à l’année précédente et le plus élevé depuis 2002-2003. La Nouvelle-Galles du Sud est l’État le plus touché, tandis que les populations indigènes, qui ne constituent que 3,8 % de la population australienne, restent largement surreprésentées dans les prisons, où elles représentent plus d’un tiers des détenus.

L’Australie devient le premier pays au monde à interdire l’accès à la plupart des réseaux sociaux aux moins de 16 ans, une mesure entrée en vigueur le 10 décembre 2025 et visant Facebook, Instagram, YouTube, TikTok, Snapchat, Reddit, Threads ou encore X, sous peine d’amendes pouvant atteindre 1,75 million d’euros. Malgré ces ambitions, l’Australie reconnaît les limites techniques de la vérification d’âge, estimant qu’aucune solution ne pourra totalement être fiable.

Le 3 décembre 2025, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec les prisonnieres politiques, les organisations Karapatan et Selda ont organisé une manifestation devant le Département de la Justice aux Philippines pour réclamer la libération des 696 prisonniers politiques (voir notre article). En particulier, elles dénoncent l’utilisation des lois anti-terroristes comme instruments de répression.

De retour en Kanaky après plusieurs mois de détention provisoire à Mulhouse suite à la répression coloniale contre la mobilisation qui contestaient la réforme électorale en 2024, le président du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) Christian Tein est arrivé le 4 décembre dernier à Nouméa. Libéré en juin puis autorisé à rentrer en octobre (voir notre article), il a été accueilli à l’aéroport par des militants, tandis que ses proches saluaient « un grand moment de joie » pour le peuple Kanak. Christian Tein fera son véritable retour politique samedi, lors d’un congrès important, le premier qu’il présidera depuis son élection à la tête du FLNKS alors qu’il était en détention.

L’organisation de défense des droits humains Karapatan a publié une infographie présentant un état des lieux des prisonniers politiques aux Philippines en novembre 2025. Elle indique qu’au total 696 personnes sont détenues pour des motifs politiques, dont 163 ont été arrêtées sous la présidence de Marcos Jr. Parmi ces détenus figurent 136 femmes, 93 personnes âgées et 89 prisonniers malades. L’infographie signale également la présence de 12 consultants ou membres du NDFP (National Democratic Front of the Philippines) parmi les prisonniers. Par ailleurs, l’organisation souligne qu’il y a eu 134 exécutions extrajudiciaires et 822 arrestations arbitraires entre juillet 2022 et novembre 2025.

Un webinaire international se tiendra le 3 décembre 2025 pour la Journée mondiale de solidarité avec les prisonniers politiques aux Philippines, afin d’appeler au développement de la mobilisation de soutien. En particulier, l’événement vise à informer sur la situation des prisonniers politiques, à défendre la libération des consultants du Front national démocratique des Philippines (NDFP) et à mettre en avant le rôle crucial de la solidarité internationale.

Pour s’inscrire : https://www.ichrp.net/Dec3Webinar

En Azerbaïdjan, plusieurs militants marxistes ont été arrêtés après avoir tenté d’organiser une marche à Bakou avec des drapeaux de l’ex-URSS. Les principaux détenus, dont Abdulla Ibrahimli et Ibrahim Asadli, sont accusés d’avoir formé un « groupe organisé » promouvant l’idéologie communiste, avec un bureau, des réunions régulières et un petit studio pour diffuser leur message. La police a saisi des drapeaux soviétiques, des livres et du matériel électronique. Le tribunal du district de Nizami a ordonné trois mois de détention préventive pour Ibrahimli et Asadli, qui risquent jusqu’à trois ans de prison pour « organisation d’actions perturbant l’ordre public ». Les autorités et médias proches de l’État insinuent également un lien avec un « pouvoir étranger ». L’affaire met en lumière la répression des activités communistes et soulève des questions sur la liberté d’organisation politique et la protection des militants en Azerbaïdjan.

Le 18 novembre 2025, les huit détenus anarchistes inculpés dans l’affaire dite de « l’Étoile du chaos » ont comparu pour la première fois devant un tribunal le 18 novembre 2025. Ils ont donc été transférés au centre de détention du parquet. Accusés d’avoir jeté des pierres sur des policiers et causé quelque 2 milliards de roupies de dégâts lors de la manifestation du 30 août (voir notre article), ils sont poursuivis pour violences publiques, résistance collective et dégradations au titre des articles 170, 214 et 406 du code pénal. Les huit — Muhamad Subhan, Eli Yana, Muhamad Vansa Alfarisi, Muhamad Rifa Aditya, Veri Kurniawan Kusuma, Joy Erlando Pandiangan, Muhamad Jalaludin Mukhlis et Jatnika Alang Ramdani Septiawan — affirment avoir été torturés afin de les contraindre à avouer.

Pour leur écrire en anglais ou en indonésien : [Nom] · JI. Jakarta n°42-44 · Kebonwaru, Kec. Batununggal · Kota Bandung, Jawa Barat · Indonésie

Trois membres présumés de la Nouvelle Armée populaire (NPA) ont été tués par les forces gouvernementales dans les montagnes du village de Pange, à Jaro (Leyte), ce lundi matin. La fusillade a éclaté peu après 6 heures du matin lorsque des soldats du 93e bataillon d’infanterie de l’armée philippine ont ouvert le feu sur un groupe de six guérilleros qui appartiendraient à l’escouade 2 du Comité insulaire Levox de la NPA, dépendant du Comité régional du Parti communiste des Philippines pour les Visayas orientales.

Combattants de la NPA

Combattants de la NPA

Le tribunal régional de première instance de la 7e chambre de Bayugan City a rejeté une requête urgente de permission de sortie déposée par la prisonnière politique et organisatrice paysanne Virgie Valdez, qui demandait une permission temporaire pour assister à l’enterrement de sa mère le 13 novembre dernier. La décision du tribunal a invoqué des « préoccupations sécuritaires extrêmement élevées et non atténuables ». Cette décision a été soutenue par le Bureau de gestion des prisons (BJMP) qui a indiqué que Mme Valdez est « actuellement classée comme détenue à haut risque » en raison de son prétendu « ancien statut de membre haut placée de la Nouvelle Armée populaire (NPA) ».