Salih Muslim, représentant des relations extérieures du Mouvement pour une Société Libre (TEV-DEM) et ancien co-président du Parti de l’union démocratique (PYD), arrêté samedi soir à Prague, a été remis en liberté après avoir comparu devant le tribunal municipal de Prague mardi. Il avait été arrêté sur la demande de la Turquie samedi soir (voir notre article). Dans un communiqué publié dimanche, la police de la République tchèque a annoncé qu’il avait été arrêté en vertu d’un mandat d’arrêt d’Interpol voulu par la Turquie.

Saleh Moslem

Saleh Moslem

En 2014, et alors que l’Etat Islamique était en phase d’expansion, le britannique James Matthews, qui avait fait partie de l’armée britannique, a rejoint les YPG pour combattre les jihadistes en Syrie. Sa décision a été prise après avoir vu des images montrant un jihadiste tenant la tête coupée d’une femme. « Cela m’a semblé être l’une des choses les plus dures que j’ai vues et cela m’a beaucoup affecté. Nous devons reprendre ces territoires et le faire de force. Nous combattons un mouvement commettant ces atrocités barbares qui appartient un autre âge »

Il est poursuivi par la justice britannique pour terrorisme, alors qu’il venait de rentrer au Royaume-Uni après avoir combattu l’EI à Raqqa. Convoqué le 14 février par le tribunal de Westminster, il lui a été précisément reproché de « s’être rendu, le 15 janvier 2016 ou avant cette date, à un ou plusieurs endroits en Syrie et en Irak où étaient dispensés des formations ou des entraînements en vue d’instiguer ou préparer des actes terroristes ». Lors de l’audience, il a plaidé non-coupable. Il comparaîtra à nouveau le 1er mars prochain devant la cour criminelle de l’Old Bailey, à Londres. C’est la première fois qu’un volontaire parti combattre l’EI aux côtés des miliciens kurdes syriens est inquiété par la justice. Jusqu’à présent, les autorités fermaient les yeux, bien que la loi (Terrorism Act de 2006) interdit aux sujets britanniques de prendre part à un conflit étranger pour une cause politique ou idéologique, sous peine de s’exposer à des poursuites.

James Matthews à son arrivée au tribunal

James Matthews à son arrivée au tribunal

La police britannique teste un nouvel engin de « Stop & Scan » afin de pouvoir scanner les empreintes digitales d’une personne « qui ne pourrait ou ne voudrait pas s’identifier autrement ». L’empreinte sera comparée à deux bases de données (IDENT1 qui contient les empreintes de toutes les personnes gardées à vue et IABS qui contient les empreinte des citoyens étrangers recueillies aux frontières). La police défend que ce système ne sera utilisée que pour accélérer des vérifications qui seraient faites de toute façon au commissariat. Mais les associations de défense des droits humains et de la vie privée dénoncent que la procédure s’ajoutera aux abus dont sont capables les policiers et qu’elles serviront à cibler les minorités. 250 scanners portatifs sont testés dans le West Yorkshire et seront ensuite déployés dans tout le pays.

Un scanner d'empreinte portatif relié à un smartphone.

Un scanner d’empreinte portatif relié à un smartphone.

En octobre 2017 à Penza six anarchistes et antifascistes étaient arrêtés par des agents du Service fédéral de sécurité sur une accusation de création d’un groupe terroriste. A cette époque, des raids policiers avaient visé des maisons d’anarchistes et d’antifascistes dans toute la Russie. Une nouvelle offensive policière a commencé en janvier. Un antifasciste Victor Filinkov a été enlevé par le service de sécurité à Saint-Pétersbourg. Les agents l’ont torturé dans la forêt proche de la ville jusqu’à ce qu’il admette sa participation à ce prétendu groupe anarcho-terroriste appelé le « net » qui aurait des cellules dans plusieurs villes. L’avocat de Filinkov dit qu’il n’a jamais vu d’aussi graves traces de torture sur un détenu. Un autre antifasciste, Ilya Kapustin, a également été menacé et maltraité par les agents de la sécurité, mais a refusé de s’incriminer et a été libéré sous caution.

Une campagne de solidarité avec les anarchistes réprimés en Russie aura lieu du 5 au 12 février. Adresse de contact: media_ns@riseup.net
Pour écrire à Viktor en prison: VIKTOR SERGEEVICH FILINKOV,
UL. SHPALERNAYA, D. 25, G. SANKT-PETERBURG,
191123, FÉDÉRATION DE RUSSIE
Collecte de fonds: Pay Pal abc-msk@riseup.net (Attention! Envoyer avec un tag « 205 »)

Semaine de solidarité avec les anarchistes russes

Semaine de solidarité avec les anarchistes russes

La tension monte dans la principale prison de Sofia où une trentaine de prisonniers se sont mis en grève de la faim pour exiger de rencontrer le ministre de la justice et des représentants de l’autorité nationale des prisons. La réhabilitation du Directeur Krestev avait provoqué des actes de protestation, et celui-ci avait puni les prisonniers en ajoutant à la liste des privations la fermeture du magasin de la prison, empêchant ainsi les prisonniers d’acheter des cigarettes et de la nourriture plus correcte que celle qui est servie par la prison. La grève de la faim déclenchée hier suit donc la fermeture du magasin.

À Bruxelles, deux événements de solidarité ont eu lieu ces vendredi et samedi. Le vendredi, quelques manifestants se sont rassemblés devant la représentation bulgare auprès de l’Union Européenne au Square Marie-Louise 49 (la Bulgarie est à la présidence européenne pour le premier semestre 2018). Et ce samedi, une vingtaine de personnes ont assisté à une soirée d’information sur le mouvement des prisonniers bulgares et de la BPRA ainsi que sur la situation de Jock Palfreeman, prisonnier politique antifasciste d’origine australienne qui a déjà passé 10 ans en prison en Bulgarie (sur une peine de 20 ans). La soirée a permis aux personnes présentes de discuter des perspectives de solidarité avec les prisonniers en lutte.

Soirée de solidarité avec la BPRA à Bruxelles (archive)

Soirée de solidarité avec la BPRA à Bruxelles (archive)

Rassemblement de solidarité avec la BPRA à Bruxelles

Rassemblement de solidarité avec la BPRA à Bruxelles

Le militant républicain et élu local de Derry (Irlande du Nord), Gary Donnelly, a été arrêté à Donegal par la police de l’Irlande du Sud, alors qu’il assistait à une commémoration du centenaire de l’embuscade du train de Meenbanad (la libération à main armée par des républicains irlandais de deux prisonniers, le 4 janvier 1918, à la gare de Meenbanad, est considérée comme le premier épisode de la guerre de libération irlandaise, voir ci-dessous). Gary Donnelly a été arrêté avec un deuxième militant et ils auraient été interrogé sur l’exécution du tr!stement célèbre Denis Donaldson. Denis Donaldson avait servi d’indicateur pour les services de renseignements britannique, démasqué en 2005, il s’était caché à Donnegal mais avait été retrouvé et abattu par l’IRA Véritable (Real IRA). Gary Donnelly a déjà été arrêté et interrogé pour l’affaire de Donaldson en septembre 2011, il avait été libéré sans inculpation. Cette nouvelle arrestation n’est rien de moins que du harcèlement, aucune nouvelle preuve n’est mise en avant depuis.

Free Gary Donnely!

Free Gary Donnely!

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Les Républiques populaires (séparatistes) de Donetsk et Lougansk, qui ne reconnaissent pas les autorités ukrainiennes issues du coup d’Etat de 2014, ont entamé avec Kiev l’un des échanges de prisonniers les plus importants depuis le début du conflit entre les deux parties. L’échange de 306 prisonniers (73 détenus dans les deux républiques rebelles et 233 détenus par les autorités de Kiev) s’est déroulé hier mercredi le 27 décembre sur la ligne de front entre les rebelles séparatistes et l’armée ukrainienne près de la ville de Gorlovka, à une quarantaine de kilomètres au nord-est de Donetsk. En décembre 2014, un échange de 367 prisonniers avait déjà eu lieu.

quelques uns des prisonniers ukrainiens qui vont être libérés par les rebelles du Donbass

quelques uns des prisonniers ukrainiens qui vont être libérés par les rebelles du Donbass

EDIT: L’échange de prisonniers, pour important qu’il soit, a été limité par le président ukrainien qui a refusé de libérer les prisonniers de nationalité russe.

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L’Association des Prisonniers Bulgares, fondée à l’initiative du prisonnier antifasciste Jock Palfreeman, appelle à la solidarité internationale alors qu’elle se mobilise contre les abus qui ont lieu notamment dans la prison de Sofia. La situation déjà difficile des prisonniers a empiré depuis avril 2017, lorsque Peter Krestev a été réinstallé comme directeur de la prison.

Celui-ci avait été démis de ses fonctions et son remplaçant avait procédé à plusieurs réformes, les premières depuis le début des années 1990, comme l’installation de caméras dans des locaux où les matons torturaient les prisonniers. Mais ces réformes n’ont pas fait long feu au retour du directeur Krestev. Son administration protège également les gangs de narcos qui font la loi dans la prison. Récemment, ceux-ci ont violé un autre prisonniers avec du piment, au beau milieu de la cour de promenades, sous l’oeil de la caméra. Les rackets, agressions et viols avaient déjà lieu auparavant, mais le fait qu’elles ne se produisent plus derrière des portes closes en dit long sur la complaisance de l’administration pénitentiaire. Qui plus est, le directeur diminue les temps dans la cour, interdit aux prisonniers de jouer au football, ferme l’accès aux espaces de travail laissant les prisonniers dans l’ennui. L’Association des Prisonniers Bulgares se mobilise donc (c’est la première fois qu’une telle mobilisation a lieu dans les prisons bulgares) pour la destitution du directeur Krestev. Elle appelle à la solidarité internationale et notamment à des manifestations devant les représentations bulgares, afin d’éviter également que le mouvement ne soit étouffé par la répression dans le silence.

Plus d’infos et dates sur la page Facebook de l’association.

Des militants de l'Association des Prisonniers Bulgares.

Des militants de l’Association des Prisonniers Bulgares.

Le régime carcéral du prisonnier républicain Gabriel Mackle s’est considérablement aggravé. L’État britannique, non content de l’internement de Gabriel (officiellement soupçonné d’appartenir à l’IRA-Continuité, la CIRA), l’a transféré dans le sinistre camp de Maghaberry où il s’est vu refuser tout accès au courrier, aux lettres et aux cartes de sa famille et de ses amis. La compagne de Gabriel, Joanna, lui a rendu visite hier matin 26 novembre, accompagné de deux amies. La visite a immédiatement été supprimée au premier prétexte futile (une tasse de café apportée à la table) avec une telle soudaineté, brutalité et promptitude d’exécution que cela trahissait l’intention préméditée, d’autant que le responsable du contact avec les familles a refusé de prendre acte de la plainte des visiteuse et a supprimé les permis de visite.

Gabriel Mackle

Gabriel Mackle

Ce lundi 27 novembre à Dąbrowa Górnicza (Haute-Silésie) un nouveau procès s’ouvre à l’encontre de dirigeants et militants du Parti communiste polonais (KPP) inculpés pour avoir « propagé l’idéologie communiste ». Trois militants communistes risquent deux ans de prison, et cette condamnation pourrait précéder l’interdiction du KPP en Pologne.

Manifestation du KPP

Manifestation du KPP

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