Dans la procédure d’extradition d’Ecevit Piroğlu de la Serbie vers la Turquie, la décision finale doit être prise le 18 janvier. Actif politiquement depuis 1992, Piroğlu a été emprisonné à plusieurs reprises en Turquie. En 2021, il a demandé l’asile politique en Serbie après avoir été accusé de terrorisme en lien avec le soulèvement de Gezi en 2013. Avant de partir pour la Serbie, Piroğlu a combattu contre l’État islamique au Rojava. Le 24 juin 2021, il a été arrêté à l’aéroport en Serbie. Cela a marqué le début d’une procédure qui dure depuis 18 mois. Sa demande d’asile n’a pas reçu de réponse positive. Ecevit Piroğlu a fait une grève de la faim pendant 136 jours contre la procédure illégale et le retard dans le traitement de sa demande d’asile. Mercredi 18 janvier, la Cour d’appel entendra à nouveau l’affaire d’extradition et annoncera la décision finale. Des manifestations auront lieu partout dans le monde.

Rassemblement lundi 16 janvier à 15H30 devant le consulat de Serbie à Bruxelles (Bd du Régent 53, métro Madou) à 15h30

Le 19 mars 2020, suite à une vaste opération policière, 60 personnes avaient été arrêtées. Lors d’une perquisition, la policiers et les membres des services de renseignement grecs avaient découvert, dans le quartier de Sépolie, près du centre d’Athènes, une cache contenant des armes antichars, des Kalachnikov, des pistolets et des grenades à main. Finalement, onze militants et militantes révolutionnaires de Turquie ont été renvoyées devant les tribunaux. Ils étaient accusés d’être des membres du DHKP-C actifs dans la résistance armée contre le régime d’Erdogan (les armes découvertes étant, d’après le jugement, destinée à être envoyées par la mer en Turquie). Le procès en première instance avait commencé le 2 juillet 2021 et, environ 16 mois plus tard, ils étaient été condamnés à 333 ans de prison. Ils ont été libéré lors du procès d’appel qui vient de se tenir à Athènes.

Des cocktails Molotov ont été lancés sur le consulat général de Turquie à Marseille la semaine passée, dans la nuit de jeudi à vendredi. Survenue aux alentours de deux heures du matin, l’attaque, menée par quatre personnes, est signalée à la police par des témoins, alertés par le bruit du verre brisé et les flammes s’élevant des murs de l’édifice, situé dans le 8e arrondissement. Ainsi alertés, deux agents de la BAC de la division sud de Marseille abordent deux personnes et entreprennent alors leur interpellation. Les deux hommes résistent, l’un d’eux parvient à s’échapper. Il rejoindra deux autres personnes et ce petit groupe fera l’objet d’une nouvelle intervention de la BAC qui ne parvient à arrêter qu’une de ces trois personnes. Les deux personnes interpellées sont des Kurdes inconnus de la police. Une enquête a été ouverte.

Ahmet Şoreş (Zeki Gürbüz), l’un des principaux responsables du MLKP a été tué dans une opération des services secrets turcs au nord de la ville de Hasakah. Un jeune commandant de la guérilla, Fırat Neval (Özgür Namoğlu), a également été tué dans cette opération. Cette double exécution extra-judiciaire a été revendiquée par l’Organisation nationale du renseignement, le MIT. Le MIT accusait Zeki Gürbüz d’avoir notamment planifié plusieurs opérations de guérilla dont l’attaque contre un véhicule transportant du personnel pénitentiaire à Bursa le 20 avril 2022 (un gardien de prison avait été tué) ou une attaque au missile contre les forces de sécurité à la frontière le 16 août 2022. Zeki Gürbüz avait été arrêté en Grèce en février 2013. Après avoir rejeté la demande d’extradition turque, la Grèce l’avait libéré en avril 2013. Plus tard, Zeki Gürbüz avait quitté la Grèce pour l’Irak, puis pour le Rojava. Zeki Gürbüz est le deuxième commandant militaire du MLKP a avoir été assassiné par une opération du MIT. En mars 2019, Baran Serhat (Bayram Namaz) avait été tué par une bombe placée dans sa voiture.

 

Depuis le début de l’invasion le 14 avril 2022 par voie aérienne et le 17 avril 2022 par voie terrestre, la résistance de la guérilla kurde a montré que les changements opérés en son sein (dans le cadre de la doctrine dite de la « guérilla du 21e siècle) lui avait fait gagné en puissance et en efficacité. Combinant les principes de la guerre populaire et le déploiement d’unités hautement spécialisées (équipés de missiles guidés, d’armes lourdes de sniping, de puissants IED), utilisant la mobilité, les camouflages multicouches (optiques et infrarouges), et d’innombrables tunnels creusés dans un reliefs déjà riche en grottes et cavernes, les Forces de défense du peuple (HPG) ont empêché l’armée turque de « nettoyer » le territoire et lui ont infligé de lourdes pertes. Ces résultats sont d’autant plus spectaculaires que la Turquie déploie ses unités d’élites, supportées par des centaines d’avions, de drones et d’hélicoptères, et utilisant des armes de destruction massive (bombes thermobariques) ou carrément interdites (gaz toxiques).

Le commandement de la guérilla kurde a fait l’annonce suivant : « Après l’action du 5 décembre dans la zone de résistance de Saca, au cours de laquelle un major et d’autres officiers supérieurs ont été punis, l’armée turque s’est retirée du sommet du mont Kurojahro, du village de Saca dans la ville de Sheladize à Amadiya, des environs du village, de Girê Şehîd Sîpan et de Dola Şehîd Kuncî, où le major a été puni. En outre, l’armée turque a fui de tous les fronts dans la zone de résistance de Girê Cûdî, où elle a brûlé les corps de ses propres soldats sur les ordres de Hulusi Akar. Les 11 et 12 décembre, l’armée turque a subi des coups durs suite aux bombardements intenses de la guérilla sur les collines de Şehîd Kendal, Şehîd Şîlan, Şehîd Çekdar, Şehîd Baxtiyar, Şehîd Savuşka et Şehîd Leşker et a battu en retraite. L’armée turque a apporté divers matériels pour l’occupation de Girê Cûdi et une station permanente dans la région. Afin d’éviter que ces objets ne tombent entre nos mains, ils ont été brûlés et jetés depuis les affleurements rocheux. Pendant la retraite paniquée de l’armée turque, de nombreux objets ont également été abandonnés. Actuellement, l’armée turque s’est retirée du village de Saca et de ses environs à l’est du Zap et des zones à l’ouest du Zap à l’exception de Girê FM et Girê Hekarî. »

 

 

L’ancien président de la « Fondation pour l’éducation et la culture Ülkü Ocakları », Sinan Ateş, a été mortellement blessé d’une balle dans la tête à Ankara. Un proche d’Ateş, Selman Bozkurt, a été blessé à l’épaule lors de l’attaque. Ateş et Bozkurt ont été attaqués vers 14h30 par deux personnes à moto alors qu’ils quittaient un immeuble du quartier de Kızılırmak. Ülkü Ocakları est une organisation paramilitaire fasciste fondée au début des années 1960. Fonctionnant comme escadrons de la mort, ses membres, les « loups gris », ont tués de milliers de personnes, essentiellement des militants de gauche et défenseurs des minorités. Ils sont ainsi responsables du massacre d’une centaine d’Alévis en décembre 1978, à Maraş. Ils ont aussi sévis à Chypre contre les Chypriotes grecs, au Haut-Karabakh contre les Arméniens, et au Rojava contre les Kurdes. Bras armé des services secrets turcs en Europe, les  » loups gris » ont par exemple organisé 11 attentats en France contre des cibles arméniennes en 1983, en représailles aux actions de l’ASALA.

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Près de vingt personnes ont été placées en garde à vue dans la région kurde de Diyarbakir en début de matinée aujourd’hui. La police turque a fait irruption dans de nombreux appartements et brutalisé les personnes présentes. L’opération qui a a été marquée par des violences policières serait basée sur une dénonciation. Le photographe Suphi Orhan (photo) fait partie des personnes placées en garde à vue. Ses proches ont fait savoir qu’il avait subi des mauvais traitements lors de l’arrestation. Une autre personne arrêtée, un homme du nom de Muhsin Acar, a également été battu au sang par la police. Son nez est fracturé et son visage couvert d’hématomes. On ne connaît pas encore les noms des autres personnes visées par les arrestations à Diyarbakir. Aucune information n’est disponible sur les faits reprochés, le dossier étant placé sous le sceau du secret.

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La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a statué négativement dans l’affaire de la demande de retrait du PKK de la liste des « organisations terroristes » de l’UE. Sa résolution affirme que le PKK est une « organisation terroriste », faisant référence aux résolutions du Royaume-Uni de 2014 et des États-Unis interdisant le PKK en 1997 et 2001. Elle indique que les actions du PKK ne peuvent être considérées comme relevant du « droit du peuple kurde à l’autodétermination » et qu’il ne pouvait être considéré comme légitime de recourir à la force armée pour l’exercice général de ce droit.

En 2018, la CJUE avait pourtant donné raison au PKK, considérant que celui-ci avait été inscrit à tort sur la liste terroriste entre 2014 et 2017. Le Conseil européen avait fait appel de ce jugement. Le PKK avait par la suite introduit un nouveau recours, cette fois-ci contre les listes de 2018 à 2020. Dans un arrêt du 30 novembre 2022, la CJUE a confirmé la décision de la juridiction de première instance s’agissant de la liste de 2014, mais l’a annulée concernant les listes de 2015 à 2017. De surcroît, elle a rejeté les recours contre les listes suivantes jusqu’en 2020.

 

Une embuscade a frappé un bus blindé de la police anti-émeute dans le bazar de Hayvan, sur la route d’Amed (Diyarbakır) et Mêrdîn vers 05h00 ce matin. Une voiture piégée a explosée au passage du bus du service de police anti-émeute en service dans le quartier de Çarıklı du district de Sur, une voiture piégée a explosé. Les 9 policiers occupant le bus ont été blessés. Les forces de sécurité et les équipes médicales ont été dépêchées dans la zone. Deux personnes suspectées d’être les auteurs de l’attaque ont été placées en détention.

Des milliers de personnes se sont rassemblées à Istanbul, jeudi 15 décembre, en présence des chefs de l’opposition turque, au lendemain de la condamnation du maire Ekrem Imamoglu qui le prive de ses droits politiques. Le maire d’Istanbul, condamné à deux ans et sept mois de prison et à la suspension de ses activités politiques pour une durée équivalente, s’est adressé à la foule massée sous la pluie devant le siège de la municipalité.

Ekrem Imamoglu, 52 ans, qui a ravi en mai 2019 la plus riche et principale ville de Turquie au parti de Recep Tayyip Erdogan, l’AKP, était accusé d’avoir « insulté » les membres du collège électoral – traités « d’idiots » – qui avaient invalidé sa victoire, avant qu’un nouveau scrutin ne le confirme avec éclat trois mois plus tard. L’édile avait annoncé son intention de faire appel dès l’énoncé du verdict, mercredi.

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