La police a interpellé 152 présumés militants et sympathisants du PKK, parmi lesquels une centaine de mineurs, dans la province de Diyarbakir ce mardi 20 novembre. Elle les accusait de divers crimes liés à de récentes manifestations à travers le pays. Des membres des unités d’autodéfense du PKK (OSB) ont été interpellés. Une grande partie des détenus étaient suspectées d’avoir organisé plusieurs attaques avec des pierres, des cocktails Molotov et des feux d’artifice contre les forces de l’ordre, et d’avoir bloqué les routes avec des véhicules incendiés. 128 personnes, dont tous les mineurs, ont été libérés tandis que 15 d’entre elles ont été déférées au tribunal et incarcérées. Parmi elles, de nombreux membres de l’OSB à qui ont été saisi des armes et des documents.

L’étudiante franco-turque arrivée en début d’année en Turquie dans le cadre d’un programme Erasmus, arrêtée le 10 mai et incarcérée durant trois mois pour de prétendus liens avec le DHKP-C a comparu aujourd’hui devant la cour criminelle de Bursa. La jeune femme est accusée par les autorités d’avoir diffusé des publications du DHKP-C et d’avoir participé à des réunion et à des manifestations autorisées telles que le 1er mai, un concert du groupe Yorum,… Après deux heures de débat, le tribunal a encore une fois rejeté sa demande de levée de contrôle judiciaire et doit donc rester en Turquie. La prochaine audience de son procès a été fixée au 16 janvier.

Cinq soldats ont été tués et un sixième blessé dans un affrontement ce dimanche dans la province de Hakkari, dans l’est du pays. Une fusillade s’est déclenchée lorsque les forces militaires se sont retrouvées face à une brigade de guérilleros alors qu’elles menaient une opération dans une zone rurale du district de Semdinli. Des renforts ont été dispatchés dans la région afin de capturer les guérilleros qui sont tous parvenus à battre en retraite.

Forces armées turques

Forces armées turques

Depuis plusieurs semaines, des milliers de prisonniers kurdes, rejoint par de un grand nombre de personnes issues de la société civile, mènent une grève de la faim. Ils revendiquent entre autre le droit de pouvoir se défendre dans leur langue maternelle devant la justice, mais aussi la libération de leur leader Abdullah Ocalan. Ce dernier, selon certaines sources, aurait lancé un appel à tous les militants afin qu’ils cessent leur grève. Il aurait affirmé que la grève ne devrait pas être menée par les prisonniers, mais par ‘ceux qui sont à l’extérieur’. Il aurait également déclaré que la grève avait atteint ses objectifs.

EDIT: Les prisonniers ont annoncé ce dimanche matin prendre en considération l’appel de leur dirigeant et cesser leur action.

Les forces armées turques ont contrecarré une attaque de la guérilla du PKK visant un avant-poste militaire du district de Lice dans la province de Diyarbakir (sud-est) ce 16 novembre. Des guérilleros ont tenté d’attaquer le bâtiment grâce à un tracteur chargé d’explosifs qu’ils avaient parqué à proximité pour le faire exploser à distance. Ils ont également lancé un assaut avec des lances-roquettes. Ayant reçu l’information de la possibilité d’une attaque, les forces armées avaient pris une série de mesures de sécurité et ont immédiatement répliqué à l’offensive. L’explosion n’a causé aucun dégât ni n’a fait aucun blessé, tout comme l’attaque armée qui a suivi. Les autorités ont lancé une opération pour capturer les guérilleros, opération soutenue par les forces aériennes.

Avant-poste militaire

Avant-poste militaire

L’état-major de l’armée turque a annoncé hier les détails d’une récente opération lancée dans les provinces de Hakkari et de Sirnak (sud-est) contre le PKK. La déclaration énonce qu’une série d’opérations coordonnées ont été menées entre le 30 octobre et le 7 novembre dans la région qui est constituée de falaises abruptes et de vallées profondes sur une largeur de 50 kilomètres et une longueur de 20 kilomètres. Ont pris part aux opérations sept bataillons issus de trois brigades de commandos différentes, deux bataillons des Special Forces, un bataillon de la Gendarmerie Special Operation, deux équipes de la Police Special Operation et des gardes de villages. Dans cette déclaration, l’état-major indique également que les forces armées turques ont récemment commencé à utiliser des avions de reconnaissance afin de détecter l’état de la situation dans certaines zones critiques. Ces avions ont découvert un groupe de guérilleros du PKK après un vol de reconnaissance le 4 novembre au-dessus de la province de Sirnak, suite à quoi deux équipes de la Gendarmerie Special Operation furent envoyées dans la région. Enfin, la déclaration annonce un bilan de huit guérilleros tués au cours de ces opérations successives.

44 journalistes sont actuellement jugé par un haut tribunal d’Istanbul. Ils sont accusés d’être des membres actifs du comité de presse de la KCK (Kudistan Communities Union, accusée d’être la branche urbaine du PKK). Hier se déroulait la quatrième audience de ce procès pour laquelle le tribunal avait autorisé les accusés à prendre la parole en kurde. Néanmoins, il n’a pas accepté la demande d’un des suspects qui souhaitait évoquer la situation des prisonniers kurdes en grève de la faim. Le tribunal a justifié sa décision en affirmant qu’il s’agissait d’un ‘problème politique’. Au lieu de la prise de parole de ce suspect, la cour a imposé deux pauses successives de quinze minutes ainsi que le départ des accusés de la salle d’audience. En guise de protestation, tous les avocats ont également quitté la salle et la fin de l’audience s’est tenue sans les accusés ni leurs avocats. L’un d’entre eux s’est adressé aux juges avant de quitter la salle ‘Tous les suspects dans cette affaire mènent une grève de la faim pour obtenir un droit fondamental, celui d’une défense dans leur langue maternelle. Vous ne pourrez pas les ignorer pour toujours’. Il a également dénoncé la présence de la gendarmerie dans la salle d’audience et l’utilisation de la force à l’encontre des avocats.

Depuis le 7 novembre, l’armée turque mène de violentes opérations dans le district de Semdinli (province de Hakkari, sud-est du pays) contre la guérilla du PKK. D’après un premier bilan publié hier par le bureau du gouverneur, 42 guérilleros auraient été tués depuis lors. Par ailleurs, les soldats ont saisi des lances-roquettes, des mortiers et des explosifs dans différentes caches du PKK. Lors de ces opérations, un hélicoptère militaire turc s’est écrasé, faisant 17 morts parmi les commandos de la gendarmerie turque qui étaient à bord.

Au 60eme jour de grève de la faim illimitée lancée le 12 septembre par des prisonniers politiques, cinq députés du parti kurde et le maire de Diyarbakir en dehors de la prison ont rejoint le 10 novembre la grève. Deux autres députés, sont en grève de la faim depuis 8 novembre. Actuellement, des milliers membres actif du parti kurde BDP (dont 6 députés, 36 maires, plus de 230 membres des conseils municipaux et 56 membres du conseil du BDP sont derrière les barreaux). Près de dix mille kurdes ont été incarcérés quelques semaines après le succès historique du parti kurde lors des élections municipales tenues en mars 2009.

64 prisonniers politiques sont en grève de la faim depuis 12 septembre (soit deux mois), 88 prisonniers depuis 22 septembre (51 jours), 232 prisonniers depuis 5 octobre (36 jours). Ces trois premiers groupes, soit 384 prisonniers encourent des risques sérieux pour leur vie. La grève est observée dans près de 70 prisons turques, depuis le 5 novembre, ils sont près de 10.000 à avoir rejoint le mouvement. Les grévistes réclament la fin de l’isolement et la libération du chef du PKK Abdullah Ocalan, qui n’est pas autorisé à rencontrer ses avocats depuis 27 juillet 2011 et la suppression des restrictions de l’usage de la langue kurde.

Face à cette grève collective sans précédente, le gouvernement turc, bénéficiant du silence complice des gouvernements européens, renforce la répression: au moins 617 personnes ont été arrêtées entre 23 octobre et 6 novembre lors des manifestations de soutien aux prisonniers politiques.

Répression d'une manifestation de soutien à la grève de la faim à Istambul

Répression d’une manifestation de soutien à la grève de la faim à Istambul

Pour la deuxième fois en quelques jours, des avions de combat turcs ont bombardé des cibles dans le nord de l’Irak où des camps du PKK avaient été localisés. Des F-16 ont décollé hier matin de la base aérienne de Diyarbakir et, dans une manoeuvre bien planifiée, ont bombardé leurs cibles dans la région de Metina. Des routes empruntées par les guérilleros ont également été pilonnées. Les avions sont rentrés à leur base en fin de journée, alors que les survols de routine de la zone se poursuivent.