Ce matin vers 7 heures, un escadron de soldats turcs patrouillant à proximité de Ovacik dans le district de Tunceli (sud-est du pays) s’est retrouvé face à face avec un groupe de guérilleros du PKK. Une fusillade s’est déclenchée après que les guérilleros aient refusé l’appel à la reddition des soldats. Trois guérilleros sont décédés dans l’affrontement.

Par ailleurs, 17 soldats turcs dont trois officiers ont été arrêtés aujourd’hui dans la province de Van (est du pays). Ils sont accusés d’avoir sommairement exécuté deux guérilleros du PKK et un civil lors d’une opération militaire en 2009. Deux guérilleros et un civil chez qui ces derniers avaient trouvé refuge avaient été tués au cours d’une fusillade à proximité du village de Bugulukaynak, dans la province de Van. Une enquête avait été ouverte après qu’un soldat ayant participé à l’opération ait déclaré que les trois personnes n’avaient pas été tuées dans une fusillade mais exécutées sommairement par les soldats. C’est suite à cette enquête qu’aujourd’hui, 17 suspects ont été présentés au tribunal et arrêtés pour homicide volontaire.

Le président turc a annoncé, au terme d’un entretien avec Barack Obama en marge du sommet de l’Otan à Chicago, que l’administration américaine était favorable à la vente à son pays de drones armés Predator pour lutter contre la guérilla du PKK et tentait de convaincre le Congrès américain à cette fin. La loi américaine oblige l’administration à informer le Congrès avant toute transaction de taille portant sur des armes. L’armée américaine a utilisé les drones Predator non armés depuis ses bases irakiennes depuis 2007 puis depuis une base du Sud de la Turquie peu avant son retrait d’Irak fin 2011 et a partagé les renseignements recueillis avec les autorités turques.

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Les responsables militaires américains ont affirmé au Wall Street Journal que l’attaque de l’aviation turque qui a massacré 34 Kurdes à la frontière avec l’Irak le 28 décembre a été lancée à la suite de renseignements fournis par un drone Predator américain. Les Américains auraient signalé aux Turcs la présence d’une petite caravane d’hommes et d’animaux de charge. L’armée turque a démenti cette information, le président turc a défendu l’armée et le parti kurde a exigé que les auteurs du massacre soient poursuivis.

Le massacre avait été commis fin décembre: 34 civils kurdes dont 19 enfants avaient été tués par les F-16 turcs contre le village de Roboski à Uludere, dans la province de Sirnak. Les gouvernements européens n’ont dit aucun mot sur ce massacre. Les autorités turques s’est efforcé d’intimider les familles des victimes avec tous les moyens (menaces, pots-de-vin, garde à vue, emprisonnements).

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Depuis que les guérilleros du PKK ont fait prisonnier Veysel Celik, président de la section de l’AKP du district de Kulp, les forces de sécurité ont multiplié leurs opérations dans la région où l’embuscade s’set déroulée le 13 mai dernier. Aujourd’hui, de violents affrontements les ont opposées aux guérilleros dans la province de Diyarbakir. Un policier des forces spéciales a été tué et quatre officiers en charge de la sécurité ont été blessés au cours de la fusillade. Les opérations dans la région se poursuivent.

Trois officiers turcs, un major et deux lieutenants, ont été tués et deux soldats blessés au cours d’un raid des combattants du PKK à Hatay, jeudi matin. L’armée turque revendique la mort de quatre combattants kurdes lors des opérations de ratissage qui ont suivi, mobilisant 350 commandos de l’armée et 150 de la police, appuyés par des avions et des drones. Hatay se trouve dans le district montagneux et forestier de Dortyol, près de la Syrie et a accueilli des milliers de réfugiés fuyant la guerre civile dans ce pays. Le major tué était un vétéran de la contre-guérilla, il avait déjà été blessé lors d’un combat contre le PKK.

Un soldat a par ailleurs été tué et un autre a été blessé par un tir de mortier du PKK à Derecik, dans la province de Hakkari, riveraine de l’Irak et de l’Iran.Toujours au Kurdistan, un inconnu a abattu mercredi soir le vice-président provincial du Parti Justice et Développement (AKP au pouvoir) devant sa résidence à Sirnak, ville proche de la frontière irakienne.

Il y a deux jours, un groupe de guérilleros du PKK a tendu une embuscade à un véhicule transportant quatre membres du parti au pouvoir AKP (Justice and Development Party) sur la route entre Mus et Kulp, dans la province de Diyarbakir (sud-est du pays). D’après les autorités, les guérilleros auraient arrêté le véhicule, vérifié les identités des passagers avant de faire prisonnier l’un d’eux (Veysel Celik, président de la section de l’AKP du district de Kulp) et de laisser partir les trois autres. L’armée a immédiatement lancé une opération militaire dans plusieurs districts du sud-est afin de tenter de libérer le prisonnier. Depuis lors, les affrontements entre soldats et guérilleros se multiplient dans la région.

Hier, la police d’Istanbul a procédé à l’arrestation de soixante personnes qu’elle accuse d’avoir commis des dégâts durant la manifestation du 1er mai dernier pour la Fête du Travail. Depuis lors, elle était à la recherche d’un groupe de personnes masquées qui s’en serait pris, à coups de bâtons et de pierres, à des banques, des commerces, des restaurants et des distributeurs de billets. Tous les inculpés, que les autorités ont qualifié d’anarchistes, ont été emmené à l’hôpital immédiatement après leur interpellation afin d’y subir des examens médicaux.

A Ankara, la manifestation du 1er mai avait donné lieu à des affrontements entre les forces de sécurité et les manifestants. Elles n’ont pas hésité à faire usage de gaz lacrymogène pour empêcher le cortège de quitter le trajet officiel et de franchir les barrages policiers.

Le 20 février 2010 un groupe de jeunes portant des « pouchis » (keffieh kurde) avaient jeté des cocktails Molotov contre une banque du quartier de Kagithane, à Istanbul. Quelques heures plus tard, Cihan Kirmizigul, un étudiant kurde était arrêté dans le quartier, jugé suspect parce qu’il portait aussi un pouchi autour de son cou.

Son procès s’était ouvert le 9 décembre 2011 devant la 14e cour d’assises d’Istanbul. Les policiers présentés comme témoins avaient avoué ne pas être sûr quant à la personne qui a lancé des cocktails Molotov. Le parquet avait demandé 45 ans de prison pour « terrorisme ». Le jeune homme a d’abord été condamné à 33 ans, puis, en deuxième instance, à 11 ans et 3 mois de prison.

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Les arrestations massives d’étudiants se poursuivent aussi sans relâche. A Antep, cinq des sept étudiants, arrêtés le 10 mai, ont été placés en détention « préventive », sous l’accusation d’appartenance à une organisation « terroriste », tandis que quatre étudiants membres de l’Association démocratique des étudiants ont été arrêtés le même jour à Erzincan. En outre, le Rectorat de l’Université de Kocaeli a ouvert vendredi 11 mai une enquête contre 32 étudiants qui avaient protesté contre la visite du président Abdullah Gul, le 6 avril dernier, pour demander la libération des étudiants emprisonnés. Plus de 40 étudiants avaient alors été interpellés par la police.

Hier soir, une vingtaine de militants masqués ont lancé des pierres et des cocktails Molotov sur les blindés de la police dans le quartier de Sisli à Istanbul pour protester contre la centaine d’arrestation effectuée le même jour parmi les sympathisants de la gauche révolutionnaire turque.

L’action clandestine a eu lieu hier soir vers 21h30 sur l’Avenue Mithat Pacha. La police a utilisé les gaz lacrymogènes pour disperser des protestataires qui scandaient: « L’espoir porte un nom: le DHKP-C ».

Action du DHKP-C à Istanbul

Action du DHKP-C à Istanbul

Alors qu’un grand festival de solidarité avec le peuple syrien organisé par diverses organisations de la gauche turque doit se tenir le 13 mai prochain, les autorités ont mené une vaste opération à son encontre hier. La police a visé plusieurs domiciles et associations dans onze provinces. Au milieu de la nuit, à Okmeydani (province d’Istanbul), les unités anti-terroriste ont forcé les portes des locaux de la Fédération des associations de la jeunesse à l’aide d’un bélier avant de prendre les locaux d’assaut à coups de bombes lacrymogènes. Neuf étudiants ont été interpellés suite à cette attaque. Les policiers anti-terroristes ont entre autre également ciblé les bureaux d’un périodique et d’une organisation pour les droits du Hatay dans cette même province. La gauche radicale turque dénonce ces manœuvres orchestrées par le gouvernement AKP pour saboter le festival, dont la tête d’affiche n’est autre que le groupe Yorum, lui-même continuellement visé par la répression pour ses liens présumés avec des ‘groupes terroristes’ et son répertoire militant.

Le bilan total de ces opérations feraient état d’une centaine d’arrestations.