Le procès avait commencé le 15 mars 1982 et s’est clôturé aujourd’hui, après 29 ans de procédure. Il avait été lancé par la junte fasciste du général Kenan Evren qui aujourd’hui, passe une retraite paisible sur la riviera turque. Dans ce procès de masse intenté contre le DHKP-C qui s’appelait à l’époque Devrimci Sol (Gauche révolutionnaire, plus connu sous son diminutif Dev-Sol), 1243 inculpés dont Dursun Karatas, le fondateur du mouvement évadé de la prison de Bayrampasa en 1989 et décédé l’an dernier aux Pays-Bas, durent comparaître ensemble devant des juges militaires.

Après avoir perdu les centaines de classeurs qui constituaient le dossier pénal, les tribunaux ‘civils’ auront délibéré dans le sens de leurs prédécesseurs militaires. 39 des 1223 (!) accusés ont été condamnés à la prison à perpétuité. Vu l’ancienneté de faits, les quelques condamnés qui auront survécu au terrorisme d’Etat (nombreux sont les inculpés qui ont été assassinés durant les années 90) bénéficieront de prescription. Les peines de prison à vie ont été converties en peines de prison de huit années d’emprisonnement en vertu de la loi sur le terrorisme pour ce type de délits. La plupart des condamnés ayant déjà été emprisonné huit ans ou plus sont ressortis libres du tribunal. Un des avocats a déclaré qu’ils iraient en appel de cette décision. Il met en avant le fait que ce procès a débuté durant la période du coup d’Etat, période durant laquelle la seule méthode d’enquête était la torture. Vingt militants accusés dans ce procès ont également porté plainte devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour procès inéquitable.

D’après les informations reçues par la Confédération Syndicale Internationale (CSI), la quasi-totalité des membres du Comité exécutif et plusieurs responsables de la branche syndicale du syndicat des ouvriers du transport Nakliyat-Is ont été placés en garde à vue le lundi 7 décembre, tandis que la police faisait une descente dans le siège du syndicat. Nakliyat-Is est affilié à la confédération syndicale DISK (Devrimci Isçi Sendikalari Konfederasyonu), elle-même affiliée à la CSI. Au total, dix dirigeants du syndicat restent en garde à vue, y compris le président du Nakliyat-Is, Ali Riza Küçükosmanoglu, qui est également membre du comité exécutif de la confédération DISK, et le secrétaire général Aziz Cengiz.

La police a également perquisitionné les domiciles des syndicalistes et les locaux du syndicat à Istanbul, à Konya et à Gebze. Les syndicalistes se trouvent accusés ‘d’avoir organisé une association de grand banditisme à des fins de lucre’. Comme dans la majorité des cas d’arrestations de syndicalistes survenus récemment, les avocats de la défense n’ont pas été autorisés à accéder aux dossiers de leurs clients. Cette arrestation de dirigeants syndicaux évoque le procès qui avait été engagé contre 31 dirigeants et membres du syndicat turc du secteur public KESK. Ce procès s’était soldé par la libération de 22 des prévenus. Ceux-ci avaient déjà passé six mois en prison. Ces 31 prévenus devront néanmoins tous comparaître pour une nouvelle audience du tribunal en mars de l’année prochaine.

A Yüksekova (Hakkari), des affrontements ont eu lieu entre les forces armées turques et les manifestants kurdes qui ont protesté contre l’interdiction du DTP. Un jeune manifestant kurde, Musa Ayhan, s’est fait lyncher par une dizaine de personnes, membres des forces de l’ordre (voir début de la vidéo). Le jeune kurde est en garde à vue depuis maintenant trois jours.

Deux hommes ont perdu la vie et de nombreux autres ont été blessés lors d’une manifestation dans le sud-est à Bulanik (ville située dans la province de Mus, majoritairement kurde). Tout comme ces derniers jours, les manifestants s’étaient mobilisés en protestation de la dissolution du DTP (Parti pour une Société Démocratique). Les deux hommes ont été tués dans une fusillade, après que les manifestants aient lancé des pierres contre les vitrines des banques et des quelques magasins ouverts malgré la journée de protestation (qui comprend traditionnellement la fermeture des magasins). Ce mardi matin, un commerçant a tiré sur des manifestants, faisant deux morts et au moins six blessés.

Les photos ci-dessous montrent les militants fascistes turcs lors des contre-manifestations à Istanbul, brandissant des couteaux, des haches et des barres de fer. Trois d’entre eux ont tiré vers la foule des manifestants principalement composée de femmes. Quelques heures après avoir été interpellés par la police, les tireurs étaient déjà relaxés!

Militants fascistes turcs

Militants fascistes turcs

Militants fascistes turcs

Militants fascistes turcs

Militants fascistes turcs

Militants fascistes turcs

La police turque a dispersé par la force quelque 10.000 manifestants qui dénonçaient à Diyarbakir la dissolution par la justice du principal parti pro-kurde de Turquie, procédant à de nombreuses interpellations. Les incidents ont débuté après des discours à la foule de députés du Parti pour une société démocratique (DTP), dissous vendredi par la Cour constitutionnelle pour collusion avec le PKK. Les manifestants ont lancé des pierres contre la police anti-émeutes qui a riposté avec des canons à eau et des grenades lacrymogènes.

Les dirigeants du parti interdit sont arrivés lundi dans cette ville, fief du DTP et majoritairement kurde, pour des réunions visant à définir leur stratégie. Ce parti a cessé officiellement d’exister lundi après la parution au Journal officiel de la décision de la Cour. La journée de dimanche a été, pour la troisième journée consécutive, émaillée d’incidents entre manifestants kurdes et la police à Istanbul notamment.

Des jeunes manifestants kurdes se sont heurtés à plusieurs reprises à la police anti-émeutes dans plusieurs quartiers populaires d’Istanbul. Ils ont lancé des pierres et des cocktails Molotov. Des groupes de fascistes armés de couteaux, de barres de fer et pour certains de pistolets se sont aussi attaqués aux manifestants kurdes. Au moins un manifestant a été blessé par balle.

Voir la video d’Euronews sur les incidents de Diyarbakir

Des centaines de jeunes se sont confrontés avec les forces de l’ordre de l’Etat turc ce jeudi au Kurdistan. Les manifestants ont lancé des pierres, des cocktails Molotov et des feux d’artifice sur la police, dénonçant toujours les conditions de détention du leader du PKK, Abdullah Ocalan. Les protestations se sont intensifiées ces derniers jours suite au débat au parlement turc cette semaine en vue d’interdire le parti national kurde DTP (Democratic Society Party) pour ses prétendus contacts avec le PKK.

Affrontements durant une manifestation en Turquie

Affrontements durant une manifestation en Turquie

Hier, dans une opération menée de concert avec l’Iran dans le sud-est du pays, l’armée turque a tué neufs militants du PKK, tandis que neuf autres se sont rendus aux forces de l’ordre. Les neuf hommes auraient trouvé la mort au cours de fusillades dans les régions frontalières de la Turquie avec l’Iran et l’Irak. Le PKK dispose d’un parti frère en Iran et de nombreux militants y trouvent refuge dans les montagnes afin d’échapper à la répression turque. D’autre part, le PKK a revendiqué la fusillade qui a coûté la vie à sept soldats turcs dans la province de Tokat, il y a quelques jours.

Guérilla au Kurdistan

Guérilla au Kurdistan

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Des affrontements ont eu lieu ce dimanche entre la police et des manifestants kurdes qui s’étaient rassemblés pour dénoncer les nouvelles conditions de détention du leader rebelle Abdullah Ocalan. Un étudiant universitaire est décédé à l’hôpital des suite de ses blessures. Dans la ville majoritairement kurde de Diyarbakir, les militants ont lancé des pierres et des feux d’artifice sur la police et sur le quartier général local du parti au pouvoir du Premier Ministre Erdogan. Les forces de l’ordre ont répliqué à coups de gaz lacrymogènes. Aydin Erdem, 23 ans, étudiant, est décédé après avoir reçu une balle, mais on ne connait pas encore les circonstances ayant entrainé les coups de feu. La police est également intervenue à Istanbul et dans au moins trois autres villes afin de disperser des protestations de militants kurdes. Au moins un policier a été blessé dans les affrontements.

La Turquie a récemment construit une nouvelle prison sur l’île d’Imrali, où se trouve détenu Ocalan (photos), et y a transféré d’autres prisonniers pour briser son isolement. Le leader du PKK dénonce ses conditions de détention dans sa nouvelle cellule, ce qui a provoqué les protestations de ses sympathisants. Le prisonnier affirme que sa cellule est plus petite et qu’il a des difficultés à respirer. De son côté, la Turquie réfute le fait que ses conditions de détention se sont détériorées et a invité les inspecteurs du Comité européen de la Prévention de la Torture à venir visiter la nouvelle prison. Elle a été construite pour répondre à la demande du Conseil de l’Europe de Strasbourg de briser l’isolement d’Ocalan. A 60 ans, il purge une peine de perpétuité pour avoir dirigé le PKK. Il a été capturé en 1999 au Kenya et condamné à la peine de mort, commuée en prison à vie en 2002, lorsque la Turquie a aboli la peine capitale.

Abdullah Ocalan

Abdullah Ocalan

Pénitentier d'Imrali

Pénitentier d’Imrali

Au moins sept soldatsont été tués et quatre blessés dans une embuscade dans le nord de la Turquie dans une fusillade dans la ville de Resadiye dans la province (le domaine) Tokat. Aucun groupe n’a revendiqué l’attaque jusqu’ici. Cette région est depuis toujours une région de guérilla d’organisations kurdes et révolutionnaires.

Ces lundi et mardi, de violents affrontements ont opposés des manifestants et la police dans différentes provinces. Dans celle de Yuksekova, les militants s’étaient rassemblés pour célébrer l’anniversaire de la création du PKK ainsi que pour dénoncer les conditions d’incarcération de son leader, Abdullah Ocalan. Les forces de l’ordre ont tenté de les disperser, ne récoltant en réponse que des jets de pierres. Elles y ont répliqué par le jet de gaz lacrymogènes. Dans la banlieue de Dolapdere, une soixantaine de personnes s’étaient réunies pour scander des slogans faisant l’éloge du PKK. Apercevant la police prête à intervenir, les manifestants ont lancé des cocktails Molotov. Le groupe ne s’est dispersé qu’après que les forces de sécurité n’aient fait usage de gaz lacrymogènes.

D’autres violents incidents ont eu lieu dans la province d’Istanbul. Un groupe a incendié un magasin et a lancé des pierres et des cocktails Molotov sur les policiers, qui ont une nouvelle fois réagit par le jet de gaz lacrymogènes. Du côté d’Antalya, de nombreux manifestants ont été placé en garde à vue. D’autres militants du PKK se sont dispersés lorsque la police est intervenue, après avoir bloqué la circulation, et chanté et dansé sur la chaussée. Un adolescent de seize ans a reçu une balle dans la poitrine lors d’un de ces rassemblements, et est décédé à la suite de ses blessures.

Bien qu’affaiblie, Güler Zere a tenu a être présente à sa première manifestation depuis sa libération pour raisons médicales. Incarcérée depuis 14 ans et atteinte d’un cancer en phase terminale, la militante du DHKP-C a été libérée le 6 novembre après quatre mois de combats face aux autorités turques. Une manifestation hebdomadaire avait été mise en place à Istanbul afin d’exiger sa libération et continue à se tenir toutes les semaines pour demander la remise en liberté de tous les prisonniers malades.

Ce vendredi, Güler Zere était donc présente aux côtés des manifestants, persistant à vouloir se battre pour les militants détenus, ravagés par diverses maladies et abandonnés à leur propre sort par le régime d’Ankara.

Güler Zere manifeste