Pinar Aydinlar, détenue à la prison pour femmes de Bakırköy depuis le 15 mai 2018, a été libérée le 27 août 2018. Durant sa détention, elle a subi des tortures à caractère sexuelles (voir notre article).
Pinar Aydinlar, candidate du HDP aux élections parlementaires, a notamment été arrêtée en 2012 pour un concert de 2010 où elle avait fait la « propagande du réseau terroriste TKP/ML » en reprenant des chansons et en entonnant des slogans dont « notre leader est Ibrahim Kaypakkaya ». Elle avait de nouveau été arrêtée en mai 2016.

Pinar Aydinlar à sa sortie de prison.

Pinar Aydinlar à sa sortie de prison.

Le combattant des BÖG Mustafa Kalafat (alias Mehmet Ali Kasırga) est tombé martyr le 11 août dernier dans des affrontements avec l’armée turque dans la région du Dersim près de la ville de Pülümür.
Dans un communiqué commun, le HBDH (Mouvement Révolutionnaire d’Unité Populaire) et les BÖG (Forces Unies de Libération) ont rendu hommage à ce combattant qui avait entraîné plusieurs guérilleros et qui avait également combattu au Rojava.

Mustafa Kalafat (alias Mehmet Ali Kasırga)

Mustafa Kalafat (alias Mehmet Ali Kasırga)

Koçer Özdal, 70 ans, avait été arrêté en 2014. Un cancer s’est déclenché pendant se détention et sa santé s’était rapidement dégradée. Les autorité ont refusé toutes les demandes de mise en liberté présentées par ses avocats pour qu’il puisse recevoir les soins que son état nécessitait, demandes soutenues par plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, et l’ont transféré bien tardivement, le 19 juillet, de la prison de Samsun Bafra à l’hôpital Numune à Ankara. Il a perdu connaissance le 24 août et est décédé hier. Jusqu’au bout Koçer Özdal est resté menotté à son lit…

1.154 prisonniers sont malades en Turquie, dont 402 sont dans un état critique.

 Koçer Özdal

Koçer Özdal

Les mères et les proches des personnes disparues après avoir été emmenées par des services de sécurité réclament chaque samedi la justice et la vérité pour leurs proches, sur la place Galatasaray, à Istanbul. Pour leur sit-in hebdomadaire, elles portent des t-shirts sur lesquels est inscrit les « Mères du samedi », elles tienent des roses rouges et des œillets, des bannières demandant justice et des photos de leurs proches disparus. C’est la plus longue action de désobéissance civile en Turquie puisque voilà 700 semaines qu’elles se rassemblent.

Ce samedi était donc une rassemblement anniversaire particulier. Des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes (voir notre article) dont Bruxelles, place de la Monnaie. A Istanbul, la police a bloqué la zone et n’a pas autorisé les mères à accéder à la place. Les membres de l’Association des droits de l’homme (IHD), qui accompagnaient les mères et les mères elles mêmes ont insisté pour entrer sur la place. Elles ont été attaqués par la police. Plusieurs personnes ont été battues et traînées sur le sol, 11 ont été arrêtées.

La police attaque les

La police attaque les

A matin du mardi 14 août, les forces terrestres et aériennes turques ont mené un bombardement intensif. Ce bombardement, mené aux moyens de bombardiers, d’hélicoptères Cobra et de véhicules terrestres, visait le Mont Sincik dans le district de Hozat. Samedi 18 août, un autre bombardement, uniquement aérien cette fois, a eut lieu. Ces deux attaques on entrainés de très importants feux de foret.

Végétation en feu au Dersim (archive)

Végétation en feu au Dersim (archive)

Une commémoration de la Tikko à Hassaké a été attaquée ce jeudi 16 août, la commémoration se tenait pour le Commandant Nubar Ozanyan, tué il y a un an au combat, se tenait sur place. La voiture qui approvisionnait le lieu en eau est passée sur un engin explosif vers 7h15. Un combattant YPG a été blessé.

Erratum : il ne s’agissait pas d’une attaque à la voiture piégée comme annoncé au départ.

Le véhicule piégé

Le véhicule piégé

Les 28 et 29 septembre, Erdogan sera en visite à Berlin. Cette visite sera de la plus haute importance pour lui, pour ses complices de l’Union Européenne et de l’OTAN, et pour les peuples de Turquie et du Kurdistan.

Le Secours Rouge International appelle à une participation massive et radicale aux mobilisations berlinoises contre la visite d’Erdogan. Que ceux et celles qui ne peuvent pas faire le déplacement fassent des initiatives locales à cette occasion. Rien ne doit être négligé pour mettre sa visite en échec.

Lire l’appel dans son intégralité ici.

Affiche du SRI

Affiche du SRI

Hülya Emeç, une journaliste turque et membre de la Fédération internationale des journalistes, a été condamnée à six mois de prison pour un article écrit en 2014 sur Şefik Tunuç, un homme kurde de 48 ans, mort d’une crise cardiaque après que sa maison (dans la province de Van) eut été attaquée par la police turque trois fois par semaine. Suite à cet article, Hülya Emeç, Hafize Tunuç, l’épouse de Şefik Tunuç, le président du conseil d’administration de l’agence de presse, le rédacteur en chef et le chef du bureau de presse de Van avaient été poursuivis pour violation de l’article 301 du code pénal turc. Les journalistes n’étaient pas présents lors de l’audience finale. Hülya Emeç et Hafize Tunuç ont été condamnée à six mois de prison pour avoir «insulté l’agence de police turque». Les trois autres personnes ont été acquittées. Hülya Emeç avait récemment demandé l’asile en Suisse (voir notre article).

Hülya Emeç

Hülya Emeç

Erratum: Contrairement à ce qui avait été à la publication de l’article, Hülya Emeç n’a été renvoyée au Brésil. Ce renvoi existe comme menace mais elle n’a pas épuisé les recours: la procédure est encore en cours.

Ce 3 août commémorait les 4 ans du génocide contre le peuple yézidi au Mont Shengal, perpétré par l’État Islamique avec la complicité de l’État turc et la passivité du régime de Barzani au Kurdistan irakien. Le Mont Shengal est situé dans le nord-ouest del’Irak, dans la vallée de Ninive, prés de la frontière du Kurdistan syrien. Il abrite les Yézidis, un peuple kurdophone à la religion zoroastriste, régulièrement persécuté au long de son histoire. Le bilan de ce « 74e génocide » est de 4.000 personnes massacrées, 10.000 (majoritairement des femmes et des jeunes filles) enlevées et vendues sur les marchés aux esclaves de Daesh, et 500.000 déplacés. Ce génocide a également été l’occasion d’une immense résistance. Devant la capitulation des troupes kurdes irakiennes, les peshmergas, ce sont les guerrileros et guerilleras du PKK et des YPG-YPJ qui avaient secouru les Yézidis assiégés avant d’organiser des milices autonomes, les YBŞ-YJŞ et de se retirer afin de leur laisser le seul contrôle de la montagne il y a quelques mois. C’est aujourd’hui la Turquie qui menace la région, et le Secours Rouge International mène une campagne de solidarité avec les combattantes de Shengal en envoyant des pansements militaires Celox aux YJŞ.

Ce quatrième anniversaire a été commémoré dans de nombreuses villes dont Bruxelles où quelques dizaines de manifestantes et manifestants se sont rassemblés devant la Gare Centrale (voir la photo). Vous pouvez retrouver l’intervention du Secours Rouge et de la campagne de soutien aux combattantes de Shengal ici (PDF).

Rassemblement à Bruxelles en solidarité avec Shengal

Rassemblement à Bruxelles en solidarité avec Shengal