Chers/chères participant-e-s à la manifestation de solidarité à Bruxelles. Chers/chères camarades, chers/chères ami-e-s,

Malheureusement nous ne pouvons pas être dans la rue à Bruxelles avec vous, mais Revolutionäre Jugend manifestera sa solidarité en accrochant une immense banderole à un endroit évident à Zurich, la zone des supporteurs de l’Euro 08.

Chère Wahoub, chers Bertrand, Constant, Abdel et Jean-François,

Vous êtes des révolutionnaires qui militent au Secours Rouge, au Bloc-ML et toi, Bertrand, à la Commission pour un secours rouge international. Le 5 juin on vous a arrêtés de la pire manière et mis en prison pour différentes raisons. Quatre d’entre vous sont accusés d’avoir des contacts avec les camarades du Pc p-m, arrêtés le 12 février 2007 en Italie. A la même époque, de nombreuses perquisitions et arrestations avaient déjà eu lieu à l’encontre de militant-e-s communistes, syndicalistes et étudiant-e-s. Dès le 13 juin 2008, cinquième jour du procès en Italie, le procureur Boccassini s’empresse de se servir de vos arrestations pour étayer la thèse d’un danger révolutionnaire, retournant la situation. Cette nouvelle attaque de la bourgeoisie fait partie d’une série d’attaques contre des structures qui soutiennent des prisonniers politiques, en s’engageant pour leur intégrité physique et leur identité. Toutes les structures attaquées, en Belgique, en Espagne, en Italie, en Allemagne, en France et en Suisse, ont en commun le fait de travailler sur le terrain politique, dans le cadre d’une lutte contre l’exploitation et l’oppression capitaliste et pour une perspective révolutionnaire. Toutes ces structures veulent ouvrir de manière organisée et ensemble un espace politique contre la répression. Cette répression développe des méthodes qui se durcissent conjointement avec la crise économique et politique.

Voilà pourquoi des attaques répressives comme celle du 12 février (Italie et Suisse), du 5 juin en Belgique, ou, il y a quelques jours, contre le DHKP-C à Paris ne seront pas les dernières. Voilà pourquoi des structures comme les nôtres sont nécessaires. La lutte contre le capitalisme est légitime et la solidarité de classe en est une arme! Les tentatives d’intimidation n’arrêteront pas le cours de l’histoire car l’histoire fait les peuples!

[rouge]Développons la solidarité – Cassons le capitalisme![/rouge]

Depuis la répression du 5 juin contre les militants du Secours Rouge / Association des Parents et Amis des Prisonniers Communistes, la Jeunesse Révolutionnaire de Zurich (organisation jeunesse du Revolutionärer Aufbau Schweiz) s’est constamment solidarisée avec eux. Avec ses arrestations, la machine de répression tente de frapper pour paralyser puis détruire le travail de solidarité des Secours Rouge et de la Commission du Secours Rouge International. Cette offensive vise à introduire un caractère criminel au soutien aux prisonniers politiques. Les faits sont néanmoins têtus puisque les accusations tombent les unes après les autres. Un fiasco judicaire est proche pour ce régime vermoulu et gangrené par la corruption et le nationalisme.

Lire le communiqué dans son entièreté – format pdf

Communiqué de presse

Ce lundi 16 juin, une quarantaine de personnes se réunissaient au Garcia Lorca pour jeter les bases du s 5 s, Solidarité avec les 5 Solidaires. Les cinq, ce sont Abdallah Ibrahim Abdallah, Wahoub Fayoumi, Constant Hormans, Jean-François Legros et Bertrand Sassoye. Pour avoir exprimé leur solidarité avec des prisonniers politiques, ils sont en prison depuis les 5 et 6 juin 2008.

Quatre d’entre eux se sont vus flanqués d’un mandat d’arrêt pour ‘participation à l’organisation d’une activité d’un groupe terroriste’ tandis que Jean-François Legros a été arrêté pour non-respect présumé de sa liberté conditionnelle. Il est en grève de la faim depuis le jour de son arrestation, le 6 juin. Abdallah, Wahoub, Constant, Jean-François et Bertrand ne sont pas les premiers, en Belgique et ailleurs, à être suspectés de ‘terrorisme’ sur base d’un dossier creux. Dans la foulée du catalyseur que fut le 11 septembre 2001, divers Etats ont adopté des mesures ‘anti-terroristes’. La Belgique a pour sa part adopté en 2003 une loi relative aux infractions terroristes et s’est dotée, la même année, d’un autre outil législatif permettant la surveillance de tout un chacun (écoutes, interception de courrier, surveillance rapprochée, etc.): les méthodes particulières d’enquête et de recherche. Il y a fort à craindre que si monsieur et madame tout-le-monde, la société civile, les organisations politiques et syndicales restent sans réaction, elles soient les prochaines victimes des ces lois liberticides.

Plusieurs personnes ont été et sont encore inquiétées: des manifestants liégeois alter-mondialistes, des militants du DHKP-C et tout récemment des membres du Secours Rouge (alors même que le procès DHKP-C connaît sa troisième cassation). Elles sont très éloignées de ce que l’on peut qualifier de ‘terrorisme’. Mais systématiquement, quand le Parquet fédéral est à l’origine de l’accusation; des amalgames, des ‘connexions terroristes’ faites de bric et de broc sont effectué;s. Aux suspects de prouver qu’ils ne sont pas terroristes, renversant ainsi la charge de la preuve. Systématiquement aussi, le Parquet fédéral montre son acharnement juridique avec pour prétexte la lutte contre le ‘terrorisme’. En réalité, il s’assoit sur les libertés fondamentales.

Nous ne pouvons accepter que des personnes qui expriment leur solidarité, que l’on partage leur cause ou non, soient victimes d’une quelconque répression politique.

C’est pourquoi nous appelons à manifester le 21 juin à 11h (départ Place Van Meenen à 1060 Saint-Gilles, devant la maison communale)

Non à la criminalisation de la solidarité! Non aux lois liberticides! Libérez les 5 solidaires, Abdallah, Wahoub, Constant, Jean-François et Bertrand!

Il y a deux semaines, la police a lancé une retentissante opération ‘anti-terroristeé. Ressuscitant le spectre des Cellules Communistes Combattantes (CCC), le Parquet fédéral en a profité pour procéder avec fracas à 6 arrestations musclées. Qu’importe que les CCC soient bel et bien dissoutes depuis une vingtaine d’années… Que les ‘explosifs’ trouvés lors de la perquisition d’une brasserie bien connue de Saint-Gilles se soient révélés être de simples feux d’artifice achetés pour une fête de mariage… Que la ‘réunion’ où certains des suspects auraient rencontré il y a quelques mois des ‘terroristes’ italiens se soit avérée être une conférence publique tenue dans un café du centre-ville, et dont la captation vidéo a été postée par ses organisateurs sur YouTube…

Lire la suite du communiqué – format pdf
Lire l’article du Soir sur les ‘explosifs’

Nous leur avions écrit, ils nous ont répondu: Extraits de lettres envoyées aux camarades du SR:

«Je suis heureux de savoir que tous mes camarades victimes de la répression se portent bien. C’est une épreuve à passer. J’espère qu’elle ne sera pas trop longue pour les camarades. Nous en sortirons renforcés. (…) C’est à la réaction de nos ennemis que nous voyons si nos actions sont justes. Vu l’acharnement sur le Secours Rouge, c’est qu’il dérangeait, que le travail du Secours est vraiment efficace. Un grand merci pour tout. Je n’ai pas besoin d’argent (note du SR: argent pour la cantine). Ma famille est là. Gardez-le pour les autres camarades. Remets mes salutations fraternelles à tous mes camarades.» Jean-François

«(…) J’ai peu de nouvelles. Je ne reçois la visite que de mon homme. Pour la cotisation (note du SR: cotisation syndicale), je pense bien que je suis en ordre. (…) mais sinon pour les sous ici en prison, pour l’instant j’en ai assez. Laurent fait le nécessaire, donc il vaut mieux que ça soit destiné à Abdel par exemple. En tous cas je suis épatée pour votre soutien. Et aussi par le retour positif qui revient de toutes parts (il faut tenir compte). Hasta, camarade, Venceremos.» Wahoub

«Chaque nouvelle de nous me renforce. Ta carte (note : carte de soutien avec les photos de manifestation du SR) fait exploser les barreaux et elle enlève aussi ce baillon qu’on nous a mis pour nous ne plus nous entendre. (…) Tenez bon, camarades. Quelles que soient les formes que prennent les discussions! L’impossible n’existe pas tant que l’objectif est clair. Je suis sûre que c’est aussi dur pour vous, nos camarades, nos amis. C’est unis que nous resterons, notre force est là! Unis malgré tout ce qui peut arriver, tout ce qui peut se dire. Car je ne doute pas non plus de leur campagne de dénigrement, d’accusations. Votre confiance, votre intelligence et votre détermination, voilà le plus beau cadeau que vous pouvez nous faire. Que vous nous faites. (…) Peux-tu transmettre ma solidarité aux autres, avec lesquels je n’ai pas de contacts? Je t’embrasse bien fort, camarade, j’ai de la chance de vous avoir.» Wahoub