Ce mercredi 16 janvier, le Secours Rouge/APAPC a répondu à l’appel de solidarité avec le peuple mapuche lancé par plusieurs organisations, pour la plupart chiliennes. Les régions où habitent les Mapuches, au Sud du Chili, sont sous occupation militaire. Six dirigeants de ce peuple, prisonniers politiques, ont accompli plus de 60 jours de grève de la faim, avec des séquelles très graves et un étudiant a été assassiné par les carabiniers. La ‘transition’ post-pinochétiste n’a apporté aucune amélioration de la situation des Mapuches. Les spoliations et la répression se font toujours sous le régime des lois pinochétistes, ‘anti-terroristes’ comme il se doit. Ces lois sont appliquées par le gouvernement ‘socialiste’de Madame Bachelet. Le gouvernement chilien ignore la résolution des Nations-Unies visant à rétablir les peuples autochtones dans leurs droits séculaires. L’Internationale Socialiste, pareil. Une délégation du Secours Rouge a participé au rassemblement en face du siège du Parti Socialiste, boulevard de l’Empereur, à Bruxelles.

Calicot SR pour les prisonniers chiliens

Calicot SR pour les prisonniers chiliens

Rassemblement pour les prisonniers chiliens

Rassemblement pour les prisonniers chiliens

Manifestation pour les chiliens

Manifestation pour les chiliens

Manifestation pour les chiliens

Manifestation pour les chiliens

Ce mardi 18 décembre, le Secours Rouge/APAPC avait prévu d’investir le palais de justice de Lille avec des militants de l’Union des Jeunes Progressistes Arabes de Paris

Il s’agissait de revendiquer la libération de Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste libanais détenu en France depuis 24 ans en raison du comportement de larbins des magistrats français envers le gouvernement américain. Les autorités US étaient partie civile dans le procès de Georges Ibrahim Abdallah et font pression empêcher toute libération conditionnelle.

A 8h30, deux voitures banalisées de la police belge ont coincé la voiture de notre camarade « Ramon », qui devait conduire le groupe de participants belges de Bruxelles à Lille. Il a été embarqué dans une voiture banalisée tandis qu’un policier se mettait au volant de sa voiture. Les policiers ont saisi le texte de l’opération et le téléphone privé du camarade qui a été tout d’abord conduit au 211, rue du Noyer, où se trouve le service d’identification judiciaire et le service spécialisé dans le traitement des enregistrements (filtrages, identifications des voix, etc). Sans un interrogatoire, sans une question, les policiers ont bloqué notre camarade dans ces locaux. Ils n’étaient attentifs qu’aux appels téléphoniques qui lui étaient faits.

Il a ensuite été transféré à la Tour de la police (ex-Tour Botanique), square Victoria Regina.

A 17h30, après neuf heures de détention, notre camarade a retrouvé la liberté, son téléphone et ses clés de voiture, sans autre explication que la demande venait « de Paris ».

Bien entendu, cette intervention a empêché l’action prévue à Lille d’être menée à bien, ce qui était très probablement le but de la manoeuvre.

Quelques réflexions

1° Il est évident qu’un manque de discrétion a été à l’origine de cette opération policière préventive. Le fait que la demande d’intervention soit venue de France (et c’est davantage le genre de la police française que celui de la section politique de la police belge) n’implique pas que les fuites aient été commises en France. Elles peuvent avoir eu lieu ici, avoir été communiquées par la police belge à la police française, et ensuite avoir provoqué la décision politique que constitue la demande d’intervention.

2° On peut supposer que la police n’avait pas l’information complète, sans quoi la police française aurait pu elle-même intervenir préventivement à la frontière ou à Lille. Il est même probable que les autorités françaises aient surestimé l’ampleur de l’action projetée. Encore une fois, il faut en tirer une leçon de prudence: les conversations « à demi-mot » peuvent ne pas complètement renseigner la police, elles suffisent à lui mettre la puce à l’oreille. Et puis plusieurs informations partielles peuvent constituer une information suffisamment complète.

3° Cette intervention préventive montre que les autorités françaises voulaient éviter que les militants du Secours Rouge et de l’UJPA ne perturbent le train-train de la justice bourgeoise, à l’heure où celle-ci se radicalise contre les mouvements populaires et sociaux. Les autorités françaises voulaient éviter tout tapage autour de la situation de Georges Ibrahim Abdallah. Elles nous ont fait l’honneur de considérer que nos projets sont une gêne pour leurs petits trafics. C’est un puissant encouragement pour continuer et amplifier nos activités, et pour les concevoir de telle sorte qu’une telle intervention policière préventive ne puisse à l’avenir les empêcher.

La solidarité est une arme!

Liberté pour Georges Ibrahim Abdallah!

Secours Rouge/APAPC – Bruxelles, mardi 18 décembre 2007

Thierry Delforge

Thierry Delforge

Procès de Thierry Delforge

Procès de Thierry Delforge

Ce mercredi 12 décembre 2007 le procès du militant du Secours Rouge Thierry Delforge a connu sa conclusion à la 51ème chambre correctionnelle du palais de justice de Bruxelles. Une grosse soixantaine de militants avaient répondu à l’appel à la mobilisation, sur les marches du palais et à l’audience. Contrairement à la première audience, les sympathisants de Thierry se sont vus interdit l’accès à la salle. Le service de sécurité au palais de justice n’a laissé entrer l’assistance dans la salle d’audience qu’à la hauteur du nombre de places assises disponibles. Quinze sympathisants ont pu entrer, quelques dizaines d’autres se sont pressés dehors, ce qui a engendré une sérieuse tension avec les policiers (un camarade a été isolé pour une prise d’identité qui relevait de la pure manoeuvre d’intimidation). Pour en finir au plus vite avec cette affaire encombrante, le juge a commencé par le jugement relatif à Thierry.

Pour la prévention A (le bombage de solidarité avec les dockers emprisonnés), il y a eu ‘suspension du prononcé’. Cela signifie que le procès n’aura aucune conséquence pénale pour Thierry, sauf en cas de récidive, auquel cas cette affaire sera jointe à la nouvelle et elles seront jugées ensemble.

Pour la prévention B (port et transport d’armes – à savoir ses outils de jardinage) Thierry a été acquitté.

La ville de Bruxelles réclamait 250€ à Thierry pour le nettoyage de son mur. Elle en recevra cent, puisque le juge a estimé que le solde devrait être réglé par le tageur qui s’est activé sur le même mur, quelques temps après. Ce tageur (que l’on suppose activement recherché), devra aussi supporter la moitié des frais de justice. Les sommes réunies par la campagne de solidarité organisée par le Secours Rouge avec Thierry dépasse largement ce que ce procès coûtera à Thierry. A la sortie de l’audience, Thierry a déclaré que le solde serait utilisé à la solidarité, à commencer par les quatre militants et sympathisants du DHKC en jugement en Belgique. Pour rappel, le prononcé de ce procès d’une extrême importance aura lieu à la cour d’appel d’Anvers le jeudi 17 janvier 2007 (et non plus le 20/12). Mobilisons-nous!

Soirée de solidarité pour Thierry Delforge

Soirée de solidarité pour Thierry Delforge

Plus d’une centaine de repas ont été servis ce vendredi 30 novembre au Garcia Lorca lors de la soirée de solidarité financière organisée par le Secours Rouge pour Thierry. Le bénéfice net de la soirée est de 765 euros, (auxquels s’ajouteront les sommes que vous avez versées sur le compte du SR à cet effet), ce qui couvre largement les sommes dépensées jusqu’ici par notre camarade pour faire face au procès.

Le Secours Rouge remercie tous ceux qui, au-delà des divergences politiques, ont fait de cette soirée un succès, en venant et en amenant leurs proches. Tous nos remerciements aussi à l’équipe du Centre Garcia Lorca qui a rendu cette large démonstration de solidarité possible.

Nous espérons être aussi nombreux sur les marches du palais de justice de Bruxelles, le 12 décembre, à 13h30, et à partir de 14h00 dans la salle d’audience de la 50ème chambre correctionnelle pour le prononcé du verdict.

[rouge]Un militant du Secours Rouge condamné à 1 an d’emprisonnement avec sursis pour un bombage à Bruxelles en solidarité avec les dockers emprisonnés.[/rouge]

Calicot de solidarité

Calicot de solidarité

Ce mercredi 21 novembre s’est tenu à la 50e chambre correctionnelle le procès en opposition de notre camarade Thierry Delforge, condamné en première instance et par défaut à un an de prison dont six mois avec sursis. Une grosse septantaine de personnes s’étaient rassemblées sur les marches du Palais de justice pour marquer leur solidarité avec Thierry. Plusieurs dizaines d’entre elles ont suivi l’audience, au visible déplaisir d’une cour peu habituée à siéger devant (pour reprendre l’expression du juge) des ‘supporters’. Les relations entre la cour et l’auditoire étaient tendues. La procureur s’est signalée par une attitude provocatrice, refusant ostensiblement d’employer son micro, s’arrangeant ainsi pour n’être comprise que de ses seuls comparses.

L’avocat de Thierry a traité séparément les deux préventions. Il a exposé que Thierry assumait totalement la première (le bombage de solidarité) et a replacé cette initiative dans son contexte, c’est-à-dire dans la lutte contre la directive européenne de régression sociale dérégularisant le travail des dockers. Remarquant que l’infraction était mineure et qu’elle ne valait jamais, d’ordinaire, de poursuites devant les tribunaux (sans quoi les tribunaux n’en finiraient pas de voir comparaître les taggeurs), il a demandé la suspension du prononcé.

Pour la deuxième prévention, il a demandé qu’elle soit tout bonnement tenue pour nulle et non avenue tant elle était risible. Rappelons qu’il s’agissait de ‘transport d’armes prohibées’. Thierry a rappelé que la machette et la serpette étaient dans le coffre de sa voiture (il ne se trimbalait pas en ville une machette à la main !) et qu’elles lui servaient sur la petite parcelle de bois qu’il possède en Ardennes. L’avocat a établi que la machette venait de la quincaillerie de Couvin et la serpette du Brico, et qu’ainsi, il suffisait à la police d’établir un contrôle à la sortie du Brico pour remplir les tribunaux de personnes poursuivies pour ‘transport d’armes prohibées’…

La procureur a tenté d’expliquer que Thierry avait été poursuivi par une sorte d’automatisme judiciaire, parce qu’il n’avait pas voulu renoncer à ce que la police avait saisi. La police avait besoin d’une condamnation pour détruire les ‘armes’ en question. Thierry et l’avocat ont clairement mis au point qu’à l’origine de cet ‘automatisme’, il y avait un geste hostile et politique des policiers qui ont saisi comme élément à charge du matériel politique (drapeau, affiche) et qui ont identifié comme ‘armes’ ce qui était clairement des outils (des copeaux de bois y adhéraient encore). La police avait non seulement saisi ces deux outils mais aussi un drapeau palestinien, une affiche du Bloc Marxiste-Léniniste, un jerrican d’essence deux-temps (pour tronçonneuse), une boite d’allumettes et les mémoires du maréchal Molotov. La saisie du livre de Molotov et de l’essence devait résulter, a suggéré Thierry, d’une sorte de réflexe pavlovien policier (essence + molotov + allumettes). Mais le tout met clairement en évidence que Thierry a été ‘chargé’ par les policiers qui avaient, de plus, été particulièrement agressifs lors de l’interpellation.

[rouge]Verdict le 12 décembre. Maintenons notre solidarité![/rouge]

Thierry Delforge à l'entrée du tribunal

Thierry Delforge à l’entrée du tribunal

Compte-rendu de Thierry – format doc

Manif devant le palais de justice pour Thierry Delforge

Manif devant le palais de justice pour Thierry Delforge

Rassemblement pour Thierry Delforge

Rassemblement pour Thierry Delforge

Manif pour Thierry Delforge

Manif pour Thierry Delforge

[rouge]Rendez-vous. Soirée de solidarité[/rouge]

Ces poursuites ont déjà valu à Thierry plusieurs centaines d’euros de frais d’avocat. Acquittement ou condamnation, il ne faut pas que Thierry soit financièrement touché par cette affaire. Un repas de solidarité est organisé au Centre Garcia Lorca, rue des Foulons à 1000 Bruxelles, le vendredi 30 novembre à partir de 19h. Il s’agit simplement de manger ensemble, venez nombreux et amenez vos amis !

Vous pouvez également contribuer à son soutien en versant quelque argent au compte ‘solidarité communiste’ avec la mention ‘procès Thierry’. Compte solidarité communiste : 034-1827469-51

Tract pour Thierry Delforge

Tract pour Thierry Delforge

Rappel des faits

Début 2006, les dockers et les travailleurs de toute l’Europe se mobilisent contre une directive européenne qui autorise leur remplacement par les marins, sous-payés et doublement exploités, pour les travaux de charge et décharge dans les ports. Cette directive visait uniquement à augmenter encore les profits des grands armateurs, sans même fournir un bénéfice quelconque pour les travailleurs embarqués de pays non européens, avec lesquels les dockers déclarent d’ailleurs leur solidarité. Dix mille dockers étaient venus à Strasbourg de tous les ports de l’Europe pour protester, le 16 janviers 2006, contre cette directive. Ils avaient dispersé les policiers français et démoli la façade vitrée du parlement européen. Treize dockers, dont neuf belges, seront alors arrêtés. Un Comité pour la défense des dockers est rapidement mis sur pied à Bruxelles. La campagne de solidarité commence par plusieurs distributions de tracts. Elle se poursuit, le 6 février, par une soirée de soutien et, le 9 février, par un rassemblement devant la résidence de l’ambassadeur de France. Le Secours rouge/APAPC était parmi les forces fondatrices de ce Comité.

Le 21 janvier, la police de Bruxelles arrêtait notre camarade Thierry Delforge (alias ‘le professeur’) en compagnie de deux autres membres du Secours Rouge. Thierry est un militant politique et syndical bien connu. Membre actif du Secours Rouge depuis de nombreuses années, il est présent sur tous les fronts de la solidarité, de l’aide aux sans-papiers à la campagne pour l’acquittement des militants et sympathisants du DHKC poursuivis en Belgique. La police l’a accusé d’avoir participé au bombage du mur d’un entrepôt de la ville de Bruxelles, et a trouvé dans le coffre de sa voiture des couteaux d’abattage dont il usait pour des travaux de débroussaillage.

Le 28 mars 2007, au tribunal de première instance de Bruxelles, cela est devenu ‘destruction partielle’ du mur et ‘transport d’armes prohibées’. Le tribunal condamne Thierry (en son absence) à un an d’emprisonnement auquel il en sera sursis pendant cinq ans pour la moitié. Cela signifiait qu’il devait purger six mois de prison fermes. Thierry a fait opposition à ce jugement et doit repasser en procès.

Bombage en soutien aux dockers

Bombage en soutien aux dockers

Attendus du tribunal contre Thierry – format pdf

‘Allez sur Google… un instrument qui peut aussi bien servir à des dossiers judiciaires à charge (en Belgique et dans l’Empire) qu’un instrument de solidarité politique. Mon premier ‘chaulage’, je l’ai fait lors de la grande grève insurrectionnelle de l’hiver 60-61. Je suis un anti-US primaire, antifasciste, anti-impérialiste, anticolonialiste, internationaliste, antiréformiste, antirévisonniste, résolvant de la seule manière possible ces ‘antis’ (‘oui, mais concrètement, qu’est-ce que tu proposes?!!’) par la participation aux luttes populaires, et comitardes…, pour la révolution socialiste, pour la souveraineté populaire, celle qui garantit non pas seulement que ‘les hommes naissent libres et égaux en droits et en dignité’ mais ‘naissent et DEMEURENT libres et égaux…’ J’ai appris plus de la vie, au ‘Congo belge’, qu’ici et que dans les livres. Les coups qu’a reçu Lumumba, je les ressens encore. Issu de la moyenne bourgeoisie, j’ai, dans une certaine mesure trahi ma classe… L’action politique n’a pas de sens si elle ne s’exprime pas aussi par des actions concrètes, dont l’action syndicale quotidienne. La liberté d’expression, la liberté de débattre, de s’exprimer doit aboutir à l’action. Et la répression, sous toutes ses formes, n’est qu’un élément secondaire de la lutte de classe, élément dont il faut, évidemment, tenir compte. C’est pourquoi je suis aussi militant du Secours Rouge. Se défendre? Il n’y a de défense que collective. Assumer le ‘délit’ et le légitimer, plutôt que le justifier. Le caractère politique du ‘délit’ est clairement établi. Il doit figurer dans le jugement, quel qu’il soit.

Thierry Delforge à une manifestation