Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Deux soldats ont été abattus mardi par trois membres de la Nouvelle Armée Populaire sur le marché de Barangay Cotmon (région d’Albay), à 6 h 50 du matin. Les deux militaires appartenaient au 31e Bataillon d’infanterie, qui sécurisaient un projet d’infrastructure de Centerways Construction à Barangay Sulong. Les guérilleros se sont emparé de l’arme d’un des militaires. Un communiqué de la NPA expose que « Cette opération s’inscrit dans le cadre de la campagne punitive menée par la NPA contre les unités des AFP [l’armée gouvernementale] et d’autres agents de l’État impliqués dans des violations flagrantes des droits de l’homme. La 31e IBPA à laquelle appartiennent les deux soldats est responsable de nombreux crimes fascistes contre les populations d’Albay, de Sorsogon et de Masbate. Cette action s’inscrit également dans le cadre de l’hommage rendu par le mouvement révolutionnaire à la mémoire et à l’héritage révolutionnaires du camarade Jose Maria Sison. »

 

En pleine mobilisation contre la réforme des retraites, la justice européenne a estimé mercredi dernier que la France viole la Charte sociale européenne avec des retenues de salaire trop importantes pour les fonctionnaires grévistes. Saisi par la CGT, le Comité européen des droits sociaux (CEDS) du Conseil de l’Europe était invité à se prononcer sur la règle du «trentième indivisible». Cette règle prévoit qu’un agent de la fonction publique d’Etat qui se met en grève est privé d’une journée entière de salaire, peu importe son nombre d’heures de grève dans la journée. L’instance a donné raison à la CGT en estimant que «la règle du trentième indivisible […] constituait, dans son effet, une restriction d’un droit fondamental», à savoir le droit de grève. Le dispositif «entraîne une retenue disproportionnée sur le salaire des grévistes et revêt un caractère punitif». Quarante-six pays du continent sont membres du Conseil de l’Europe, qui n’est pas lié à l’Union européenne, et dont le siège est à Strasbourg. Les décisions du CEDS doivent être respectées dans la mesure où elles se réfèrent à des dispositions juridiques contraignantes, mais elles n’ont aucune force exécutoire dans le droit national.

Une vaste opération de contrôle a été menée ce jeudi sur l’autoroute E40 à Wetteren, près de Gand par la police, la douane et certains services d’inspection, était l’occasion d’étrenner de nouveaux outils technologiques permettant de mieux cibler les contrôles. Parmis ceux, un dispositif, coûtant entre 5 et 10.000 euros, et installé sur le bord de l’autoroute, permet vérifier les données tachygraphes des camions internationaux. Les données et photos des véhicules apparaissent en temps réel sur la tablette des policiers. En cas de doute, deux motards prennent le camion en chasse.

Le 15 février, les unités de la Force spéciale conjointe (FEC) et les guérilleros du Parti communiste militarisé du Pérou se sont affrontés dans les environs de Quebrada « Eloy », dans le district de Vizcatán del Ene. À la suite de l’affrontement, un maoïste a été capturé et emmené à bord d’un hélicoptère Mi-171 de l’armée de l’air péruvienne. Lors de l’extraction de la patrouille, d’autres guérilleros ont mitraillé l’hélicoptère, blessant deux militaires et endommageant légèrement l’appareil. Les opérations militaires se sont intensifiées dans la région VRAEM depuis l’embuscade dans laquelle sept policiers péruviens ont été tués (voir notre article).

Mi-171 de l’armée péruvienne

De jeunes Palestiniens du camp de réfugiés de Shuafat à Jérusalem-Est ont bloqué les voies d’accès de la zone dans la nuit de samedi à dimanche et brûlé des pneus. Ces actions s’inscrivent dans un appel à la grève générale et à la désobéissance civile formulé samedi. Depuis l’attaque à un poste de contrôle du camp de réfugiés, la semaine dernière, au cours de laquelle un militaire des forces d’occupation a été tué, les restrictions imposées par les autorités israéliennes se sont renforcées et se multiplient. Des routes ont également été bloquées dans la matinée dans les localités de Issawiya, Jabal Mukabar et Silwan. Les forces d’occupation sont intervenue pour ouvrir les barrages routiers et repousser les manifestants.

Hier vendredi 17 février, les guérilleros maoïstes ont fait sauter le siège de l’administration locale de Kadamdiha, dans le district de West Singhbhum, dans l’état du Jharkhand. C’est vers une heure du matin que l’explosion a eu lieu. Cette attaque fait part de la campagne de grève et de lutte fixée par les maoïstes du 12 au 24 février. L’action intervient alors même que la propagande indienne déclare l’insurrection maoïste aux abois dans ce même état du Jharkhand…

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Les militants du climat s’étaient rassemblés ce matin à Gand. Ils ont entamé une « marche de la désobéissance civile » pour dénoncer les subsides accordés par les gouvernements flamand et fédéral aux énergies fossiles (la Belgique a accordé pour 13 milliards d’euros de subsides ou d’avantages fiscaux aux carburants fossiles en 2019). Un groupe d’une centaine de manifestants a ensuite pris la direction du petit ring de Gand, où ils ont d’abord bloqué le carrefour formé par la Charles de Kerckhovelaan et la Kunstlaan avant de poursuivre leur marche et de bloquer d’autres carrefours. La police était présente en nombre. Deux personnes ont été interpellées à la fin de la manifestation, car elles continuaient à bloquer un carrefour.

Lundi matin,  une quarantaine de membre d’Extinction Rebellion avaient bloqué le terminal des jets privés à Brussels Airport (photo). Cette action a lieu alors que Bruxelles connaît un nombre record d’atterrissages de jets privés et que les lobbyistes se réunissent pour la conférence #AIROPS23 sur l’aviation de luxe, soutenue par des pollueurs en série comme @ExecuJet et @TotalEnergies.

 

A l’appel d’organisations syndicales et civiles une foule s’est rassemblée jeudi dans la matinée dans le centre ville de Paramaribo . Le taux des changes n’en finit plus de dégringoler au Surinam, ce qui provoque un violente hausse des prix des denrées alimentaires et des combustibles et carburants. Ce jeudi était aussi celui de l’examen de la situation du pays par le FMI, qui impose comme toujours des mesures drastiques dont souffre la population. Vers midi, les manifestants ont pris pour cible l’Assemblée Nationale, en dépavant les trottoirs et jetant des pierres vers l’intérieur du Parlement. Ils ont forcé l’enceinte et commis des dégradations. La foule s’est ensuite rassemblée derrière un camion faisant office de podium pour essayer de descendre vers le Bureau du Président. Les forces de l’ordre police et armée faisaient barrage, pour les en empêcher, ce qui a galvanisé la colère des manifestants. Vers 12h30, ils ont caillassé les forces de police. Ces derniers ont répliqué en mettant la foule en joue avec leurs armes automatiques. A 13h30, la police à donné le signal de la charge avec des rafales d’armes automatiques tirées en l’air, l’utilisation des gaz lacrymogènes et une charge à la matraque. Le vent était en faveur de la police, qui a pu disperser la foule. Un coup de feu a été tiré sur un pneu avant du camion-podium, l’immobilisant. Par ces manœuvres, la police a repris la maîtrise du terrain.

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Le Liban connaît une crise économique terrible, et la vacance du pouvoir aggrave la situation (le Parlement, divisé, a échoué à élire un président à onze reprises). Depuis 2019, la livre libanaise a perdu plus de 95 % de sa valeur par rapport au dollar, ce qui se traduit par une hausse des prix des produits de base, dans un pays où plus de 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Les épargnants n’ont plus accès à leurs économies bloquées dans des banques, qui ont restreint les retraits et transferts d’argent. Ils sont condamnés à voir leur épargne fondre (il y a deux semaines 60 000 livres libanaises valaient un dollar, hier, il en fallait 80 000 pour un dollar.) Dans le quartier de Badaro à Beyrouth, des manifestants ont attaqué les façades d’au moins quatre banques et brûlé des pneus devant celles-ci. Les manifestants se sont ensuite regroupés devant la maison d’un banquier dans la banlieue de Beyrouth. La veille, mercredi, en réaction à la détérioration de leurs conditions de vie, des dizaines de chauffeurs de taxi ont bloqué la route devant le ministère de l’Intérieur à Beyrouth pour protester contre la baisse de leurs revenus.