Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Depuis le mois de mai 2019, une cinquantaine de militants sont poursuivis pour avoir dérobé des affiches présidentielles dans des mairies, partout en France, pour alerter sur l’inaction climatique d’Emmanuel Macron. La saga judiciaire des décrocheurs de portrait continue. Jeudi 3 février, cinq militants ont été condamnés par la Cour d’appel d’Agen pour avoir décroché et embarqué de plusieurs mairies du Gers, en 2019, le portrait d’Emmanuel Macron. Cette décision infirme celle du tribunal correctionnel d’Auch, qui avait relaxé les militants à l’automne 2020, au motif de la défense de la liberté d’expression (voir notre article). Le parquet avait fait appel dans la foulée pour contester la décision — comme il le fait systématiquement depuis 2019 quand des décrocheurs sont relaxés.

Les militants ont donc été condamnés dans un deuxième procès, mais dispensés de peine. « On nous explique qu’il n’y a pas de disproportion entre l’atteinte portée à la liberté d’expression et la répression et, pour autant, que les faits ne sont pas suffisamment graves pour qu’on leur donne une peine. Donc on a un peu de mal à comprendre », a déclaré un des avocats. début janvier, pour la première fois, un décrocheur de portrait a été relaxé en appel, par la cour d’appel d’Amiens.

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Une équipe internationale de chercheurs français, israéliens et australiens vient de développer une technique capable d’identifier des utilisateurs sur la base d’une “empreinte” laissée par le GPU (puce disposée sur la carte graphique) de leur système. Sur une chaîne de production, il est impossible d’obtenir deux éléments parfaitement identiques. Au niveau des cartes graphiques, cela se traduit par de petites variations au niveau des performances. Souvent négligeables en pratique, elles peuvent toutefois être quantifiées par des outils d’analyse très précis.

C’est ce qui a été exploité par ces chercheurs qui ont développé un script qui fait tourner des petits bouts de code sur des sous-unités précises du GPU. Or, à cause des petites différences liées au processus de production, chaque sous-unité affiche des performances très légèrement différentes. Ces dernières sont alors compilées pour en extraire une sorte d’empreinte digitale unique. Celle-ci permet ensuite d’identifier individuellement une unité… et donc théoriquement de suivre l’utilisateur à la trace. Et cela concerne aussi les appareils équipés de cartes dédiées que de GPU intégrés, comme les smartphones, Chromebooks, et autres appareils plus modestes. Et comme il s’agit d’une empreinte basée presque entièrement sur des paramètres physiques, elle est particulièrement stable, et donc exploitable sur une longue durée.

pour en savoir plus

Les différences de performances entre deux GPU, synthétisées sous forme de graphique

Dossier(s): Sécurité IT

Une manifestation a réuni hier samedi plus de 1000 antifascistes opposés à la venue de Zemmour à Lille. La manifestation a donné lieu à plusieurs heurts entre antifas et forces de l’ordre, d’abord lorsqu’une vingtaine de manifestants ont tenté d’empêcher l’arrestation de l’un d’entre eux par la police. La police a usé pour la première fois de lacrymogènes. Elle en a usé une seconde fois peu après le début du cortège, quand des manifestants ont brandi des fumigènes. Les manifestants venaient de se mettre en route pour leur parcours dans le centre-ville, derrière une banderole proclamant « Faire Bloc – Les mettre à genoux ». Entre 250 et 300 membres des forces de l’ordre ont été mobilisés. En début d’après-midi, la police avait procédé à trois interpellations parmi les manifestants.

 

En 2020, l’anarchiste Aleksandr Zaitsev a participé aux protestations contre le régime et a été détenu au moins une fois, en novembre. Pendant sa détention, Zaitsev a rencontré un homme qui s’est présenté comme Dmitry Sergeenko. Il s’agissait en fait de Dmitry Akulich, qui depuis de nombreuses années travaille pour le ministère de l’Intérieur, comme agent provocateur et comme maton. Akulich s’est lié à Zaitsev et, l’été suivant, l’a amené a décider de mettre le feu à la datcha de Valentin Sukalo, le président de la Cour suprême. Akulich a apporté les jerrycans d’essence et, non loin de la datcha, ils sont attrapés par l’Almaz, l’unité spéciale antiterroriste dépendant du ministère de l’Intérieur.

Zaitsev a avoué et est maintenant inculpé en vertu de l’article 289, partie 3 de la loi antiterrorisme (avec une peine pouvant aller jusqu’à la peine de mort). On ne connait pas le statut d’Akulich dans cette affaire judiciaire, mais il est très probablement considéré comme un témoin, sous le faux nom de Sergeenko. Il faut noter que, pour sa provocation envers Zaitsev, Akulich a reçu un vrai passeport avec un faux nom. Aujourd’hui, Aliaksandr Zaitsev est toujours enfermé à la prison de Valadarka, à Minsk, le plus grand établissement pénitentiaire de Biélorussie, où sont enfermé.e.s de nombreux opposant.e.s au régime.

Aleksandr Zaitsev

 

Une nouvelle journée de protestations a eu lieu hier vendredi à Santiago, dans le secteur de la Plaza Baquedano, où la circulation a été déviée et les stations de métro fermées. Parmi les incidents, l’attaque, par un groupe de manifestants cagoulés, d’un commerce, l’Antigua Fuente, dont le propriétaire avait utiliser pistolet à air comprimé pour tirer des plombs sur une précédente manifestation. Les manifestants ont aussi érigé des barricades et affronté la police.

Le commerce ciblé

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De nombreux manifestants Palestiniens ont été blessés hier vendredi par balles réelles et métalliques enrobées de caoutchouc, en plus de dizaines de cas de suffocation lors d’affrontements avec les forces d’occupation en Cisjordanie. À Jabal Sabih, dans la ville de Beita, au sud de Naplouse, deux manifestants ont été blessés à balles réelles, sept à balles en métal enrobées de caoutchouc et des dizaines de personnes ont été asphyxiées par des gaz lacrymogènes. La ville de Beita est le théâtre d’affrontements quotidiens depuis plusieurs mois, dans le cadre de manifestations de protestation contre l’avant-poste de la colonie « Givat Avitar » au sommet du mont Sabih.

À Kafr Qaddoum, 3 civils ont été blessés par des balles en métal recouvertes de caoutchouc et des dizaines ont été asphyxiés lors de la répression par les forces d’occupation de la marche hebdomadaire anti-implantation réclamant l’ouverture de la rue fermée de la ville. C’est dans ce contexte que les forces d’occupation ont pris d’assaut le village à l’aube et ont arrêté les deux jeunes, Qusay Adnan Juma’a (27 ans) et Musa Abdel Latif Qaddoumi (21 ans). La famille du jeune Qaddoumi a rapporté que les soldats ont emmené leur fils pieds nus et ne lui ont pas permis de porter des vêtements d’hiver pour se protéger du froid intense et de la très basse température ambiante.

 

Deux membres présumés de la guérilla maoïste ont été tués par les troupes gouvernementales dans la ville d’Impasugong. Les militaires du 2e bataillon de rangers et du 8e bataillon d’infanterie ont tué deux maoïstes connus sous les nom de guerre de Draw et Paet. Deux autres personnes, dont l’une âgée de 72 ans,  ont également été arrêtés.

Guérilleros de la NPA

Guérilleros de la NPA

 

L’affaire a commencée dans la société Tivoli Apparels Ltd dans la zone industrielle BSIC de Tongi, à Gazipur, lorsqu’un directeur de production a harcelé une ouvrière de la section de finition le 29 janvier. Les travailleurs se sont mis en grève et ce à quoi la direction a répondu par un lock out. Cela a déclenché la colère des travailleurs, qui sont descendus dans la rue pour dénoncer cette fermeture. Ils ont commencé la manifestation en bloquant la route dans la matinée dans la zone industrielle. Ils ont lancé des pierres en direction de quatre usines ce qui a provoqué l’intervention de la police et le début des affrontements. La police a tiré des chevrotines, des grenades assourdissantes et des grenades lacrymogènes. Au moins de 10 travailleurs ont été blessés dans les affrontements. Trois usines ont fermé leur porte pendant la journée et la direction de Tivoli Apparels Ltd a finalement annoncé que le directeur qui avait molesté l’ouvrière serait licencié.

Dans la nuit du 24 janvier, quatre voitures électriques de la Polizeibehörde (comparable à la police municipale) ont été incendiées dans la cour arrière de la mairie du quartier Abtnaundorf, à Leipzig. Le communiqué dénonce « Le durcissement des lois sur la police et la crise persistante due à la pandémie leur donnent (leur ont donné) des compétences de plus en plus étendues. Nous pouvons voir comment elles font « régner l’ordre ». De manière toujours plus autoritaire et violente. » Le communiqué rappelle comme la police avait empêché une manifestation contre la criminalisation du mouvement révolutionnaire à Leipzig en concluant:« Si vous nous prenez le jour, nous nous rabattons sur la nuit. » Lire le communiqué

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Un manifestant a été tué dimanche alors que des milliers de Soudanais convergeaient une nouvelle fois vers le palais présidentiel de Khartoum pour dénoncer le putsch du général Abdel Fattah al-Burhane. Comme à la veille de toute mobilisation contre le pouvoir militaire, les autorités ont procédés à des rafles (on compte 45 militants arrêtés préventivement). Malgré cela, malgré les soldats en armes bloquant routes et ponts et les blocs de ciment installés devant le QG de l’armée et le palais présidentiel, les manifestants ont avancé en scandant « Oeil pour oeil » et « les militaires à la caserne ». Des manifestations ont eu lieu à Gedaref, Kessala et Wad Madani (est), au Darfour (ouest), à Kosti (sud) ou Dongola et Atbara (nord). Un jeune homme de 27 ans a été tué par le tir d’un projectile à la poitrine. Depuis le putsch, 79 manifestants ont été tués.