Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Au Pérou, la justice a ordonné la dissolution du Movadef, (Movimiento por Amnistía y Derechos Fundamentales) au motif qu’il serait la façade du Parti communiste du Pérou (« Sentier lumineux »). Le tribunal a condamné 25 de ses dirigeants pour « terrorisme », dont six à 35 ans de prison, Parmi ces six, Elena Iparraguirre, ancienne dirigeante du PCP (et épouse du défunt fondateur du PCP Abimael Guzmán, le « Président Gonzalo »). Elena Iparraguirre est en prison depuis 1992, et a déjà été condamnée à la prison à vie. C’est d’ailleurs parce que le tribunal a indiqué qu’il y avait une impossibilité d’imposer une deuxième peine à perpétuité qu’il avait fixé une peine de 35 ans. Vingt-neuf autres accusés ont été condamnés à des peines de prison allant de 15 à 16 ans. La justice péruvienne affrime que la décision de fonder le Movadef a été pris depuis la prison par la direction du PCP.

Elena Iparraguirre

 

Le 19 novembre, Nikos Romanos, arrêté hier alors qu’il rentrait chez lui, a été amené au bureau du procureur. Le motif de cette arrestation est une empreinte digitale, détectée sur l’un des objets trouvés dans l’appartement qui a explosé à Ambelókipi, à Athènes, en provoquant la mort d’un militant anarchiste et des graves blessures à une militante (voir notre article). Plus précisément, une empreinte digitale a été trouvée sur un sac contenant une arme. Un test balistique a établi que l’arme n’a jamais été utilisée.

Nikos Romanos est connu non seulement dans les milieux anarchistes, mais aussi dans la société grecque en général, puisqu’il était un ami d’Alexis Grigoropoulos et un témoin oculaire de son meurtre, qui a déclenché le soulèvement de 2008. Par le passé, il a été condamné à 18 ans de prison pour la possession et le placement d’engins explosifs, en 2012, condamnation qui a été réduite à 14 ans, et à une peine de 11 ans pour sa participation à deux braquages de banques, à Kozani. Il a finalement été libéré en juillet 2019, pour bonne conduite. En prison, il a reçu le soutien de milliers de personnes, non seulement du mouvement, ce qui a conduit à une mobilisation massive dans les rues pour soutenir sa grève de la faim, puis sa grève de la soif (voir nos articles).

Tag de solidarité avec Romanos à Bruxelles

Tag de solidarité avec Romanos à Bruxelles

Centre ville de Montréal, vendredi soir, la répression policière s’est abattue sur une manifestation pro-Palestinienne et anti-OTAN. Dans la journée, un premier rassemblement avait débuté vers 16 heures 30. Le cortège s’est ensuite élancé pour rejoindre une seconde manifestation. Celle-ci dénonçait notamment la présence d’une délégation de l’OTAN au Palais des Congrès. Les agents du SPVM ( Service de Police de la Ville de Montréal ) ont décidé de disperser les manifestantes à l’aide de sprays au poivre, de gaz lacrymogène et de coups de matraque, en réponse, des fumigènes ont été utilisés par les manifestants, des barrières métalliques ont été jetées afin d’entraver le travail des forces de l’ordre. Les policiers ont également été la cible de projectiles pyrotechniques. Plusieurs vitrines de commerces et des vitres du Palais des Congrès ont été brisées, une voiture de police et deux autres véhicules ont été incendiés. Environ 80 000 personnes ont profité cette journée de vendredi pour faire la grève et participer au mouvement. La police a procédé à 3 interpellations.

Dix maoïstes ont été tués ce vendredi lors d’un affrontement armé avec les forces de sécurité dans l’État du Chhattisgarh, en Inde centrale. Les corps des 10 maoïstes ont été retrouvés dans une zone forestière du district de Sukma. Des armes automatiques ont été confisquées, dont des fusils AK-47 et des fusils automatiques de type SLR. Un membre des forces spéciales a été grièvement  blessé . L’Inde a déployé des dizaines de milliers de membres des forces de sécurité dans la région.

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Dans la nuit de samedi 16 au dimanche 17 novembre, un homme de 38 ans est mort au commissariat de Rouen après avoir pris deux coups de taser. La victime est présentée en coupable : « individu violent, sous emprise de stupéfiant », « voulant en découdre avec la police ». L’homme aurait fait un arrêt cardiaque à minuit, soit une heure après son interpellation. Le nombre de personnes décédant entre les mains de la police ou de la gendarmerie est en augmentation constante depuis 10 ans, Selon Bastamag ( média indépendant ), un nouveau seuil est franchi en 2020 avec 40 morts puis en 2021 avec 52 morts.

Mercredi, dans la ville de Dersi, un tribunal a condamné deux maires pro-kurdes à 6 ans et 3 mois de prison pour « appartenance à une organisation terroriste ». Suite à cette condamnation, les maires peuvent être suspendus de leurs fonctions et remplacés par des administrateurs désignés par le gouvernement turc. Le ministère de l’Intérieur a le pouvoir de suspendre Cevdet Konak, co-maire de Dersim et membre du Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie ( parti DEM ) et Mustafa Sarıgül, membre du Parti républicain du peuple (CHP). Il est nouveau que des maires du CHP soient démis de leurs fonctions pour des accusations de « terrorisme ». Récemment, quatre maires du CHP et du DEM ont été démis de leurs fonctions entrainant plusieurs manifestations de protestation sérieusement réprimées par la police turque ( voir article ici ).

Avec le soutien de la CGT et de plusieurs organisations, un meeting de soutien aux prisonniers politiques sahraouis et à la décolonisation du Sahara Occidental est organisé ce vendredi 22 novembre dès 19H à la Bourse du Travail de Toulouse. Il aura lieu en présence de Claude Mangin, militante des droits humains et  femme de prisonnier politique sahraoui, mais aussi Mokhtar Sidi, président de l’association des Sahraoui-es de Toulouse, et Nayem Uld Enna, président de l’association des Sahraoui-es de Montauban avec les familles de la diaspora.

Après plusieurs tentatives policières d’évacuation infructueuse ( voir article ici ), La ZAD contre l’expansion de la « Mega fabriek Tesla » à Grünheide est définitivement dégagée. Débuté en février, Le camp a été officiellement dissous mardi, plusieurs militants avaient refusé de quitter la cime des arbres et les cabanes suspendues. Des équipes de police, formées pour des opérations à haute altitude, « ont fait tomber » quatre et onze personnes des arbres mercredi, une plate-forme élévatrice a été utilisée pour cette opération. Lundi, six militants avaient été « accompagnés » sur le sol. Dès la descente des arbres, ils ont été placés en garde à vue pour établir leur identité, ils devaient ensuite être libérés. La démolition des cabanes dans les arbres a débuté ce mercredi, au total, il y a une vingtaine de constructions dans la forêt.

L’opération de police avait commencé lundi. Dans un premier temps, les autorités avaient déclaré qu’il ne s’agissait pas d’une évacuation, mais simplement d’une libération temporaire du terrain afin de pouvoir procéder à une sonde d’engins de combat de la seconde guerre mondiale planifiée par la commune de Grünheide. Mardi, la mairie a publié un décret général selon lequel l’accès au site était interdit pour une durée indéterminée. Lors de l’évacuation, aucun militant n’a été blessé, ils ont tous été placés en garde à vue.

 

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Depuis quelques mois, la gendarmerie nationale expérimente une nouvelle arme de maintien de l’ordre, un lanceur acheté en urgence pour la Kanaky, douze grenades peuvent être tirées quasi simultanément. Vendredi 19 juillet, des militants anti-mégabassines coupent à travers champs pour éviter les forces de l’ordre, suite à trois tirs de grenades lacrymogènes, la paille sèche prend feu les obligeant à se mettre en sécurité ( voir ici ). Ce que les militants des « Soulèvement de la Terre » ignorent, c’est qu’ils viennent de faire face à la première utilisation d’une nouvelle arme sur le sol français métropolitain. Dans le dispositif des gendarmes, deux pick-ups, sur leur plateforme arrière, un nouveau lance-grenades, cet équipement permet de tirer pas une mais douze munitions simultanément, à une distance de 50, 100 ou 200 mètres.

À 17 000 km, l’arme a déjà été utilisée le 8 juin, alors que des affrontements en Kanaky ont lieu depuis un mois ( voir article ici,  ici et ici ) Lors d’un barrage installé par la gendarmerie devant l’aéroport de La Tontouta, sur un trépied prévu pour recevoir appareils photo et caméras, le nouveau lanceur renforce leur dispositif.

Lance grenades, systèmes de masquage de calibre 56mm et 40x46mm offre une capacité de 4, 8 ou 12 coups fabriqués par TR Equipement.

Samedi 16 novembre, dans la commune de Saint-Sauvant, 700 à 1 000 personnes ont participé à une action anti-bassines. Plusieurs collectifs avaient appelé à se rassembler pour protester contre le chantier, pas encore démarré, d’une réserve de substitution de près de 300.000 mètres cube d’eau. 350 manifestants sont entrés sur une parcelle agricole qui venait d’être semée en trèfle et en avoine, ils y ont semé des graines sur une partie de la parcelle et ont érigé une structure d’observation en bois. Une plainte a été déposée pour « pénétration non autorisée dans une exploitation privée rurale ou forestière aux limites physiquement matérialisées ». Aux abords de Saint-Sauvant, 200 gendarmes et CRS ont été déployés ainsi que près de 40 sapeurs-pompiers. 139 véhicules ont été contrôlés, de nombreux objets ont été saisis comme des piolets (matériel d’alpinisme), des équipements de protection (masques, casques), des bombes de peinture. Les forces de l’ordre ont aussi procédé à une interpellation pour port d’arme.