Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un jeune Palestinien a été blessé par balle mardi soir lors d’affrontements qui ont éclaté avec les forces israéliennes à l’entrée du camp de réfugiés d’al-Fawwar au sud d’Hébron, dans le sud de la Cisjordanie. Ces affrontements ont éclaté après que l’armée israélienne ai fermé la barrière métallique érigée sur la route entre la ville de Dura et le camp de réfugiés d’al-Fawwar. Un jeune a reçu une balle de guerre dans la cuisse et a été transféré à l’hôpital.

Le camp de réfugié d’al-Fawwar

Le bilan de la répression des manifestations du 30 décembre contre au coup d’état du général Abdel Fattah al-Burhane s’élève à 5 morts. D’abord, les forces de sécurité ont coupé l’internet mobile, l’ensemble des communications téléphoniques et les ponts reliant Khartoum à ses banlieues, Omdourman et Khartoum-Nord. Puis, dans les rues de la capitale comme de sa périphérie, les forces de sécurité ont tiré grenades lacrymogènes et balles réelles sur des dizaines de milliers de manifestants. En parallèle, des policiers ont arrêté des journalistes et attaqué le bureau de la chaîne satellitaire arabe al-Arabiya. Les violences se sont jeudi concentrées à Omdourman, où quatre manifestants ont été mortellement touchés par des balles dans la tête ou dans la poitrine, selon un syndicat de médecins pro-démocratie. Un cinquième a succombé vendredi à ses blessures, après avoir été touché lui aussi par balles jeudi, dans le centre de Khartoum. Les forces de sécurité d’avoir bloqué des ambulances et sorti de force au moins un blessé grave de l’une d’elles. Le lendemain, 31 décembre, des manifestants barraient les routes de Khartoum-Nord et de Bourri, un quartier populaire de l’est de Khartoum, avec des pierres, des branchages et des pneus en feu.

 

 

La police fédérale australienne a annoncé en décembre qu’elle utilisera les échantillons ADN collectés sur les scènes de crime pour réaliser un ensemble de « prévisions » sur les suspects (leur sexe biologique, leur ascendance et leur apparence physique). Ce type de phénotypage appelé «séquençage parallèle massif» permet aux machines de lire des milliards de lignes de séquençage ADN très rapidement. En y ajoutant des calculs prédictifs, cela évite de se limiter aux données ADN disponibles dans les bases de la police. La police australienne entend utiliser ce méthode de phénotypage pour déterminer la couleur des yeux d’un suspect et bientôt celle de ses cheveux. D’ici à 10 ans, elle devrait évoluer pour prédire l’âge, la masse corporelle, la taille, la distance entre les yeux, la forme des oreilles, la structure osseuse des joues… La technologie est dangereuse en ce que les prévisions/interprétations peuvent être impactées par des biais racistes voire dépasser le domaine de l’apparence. Huit pays européens autorisent ces technologies mais la France n’en fait pas encore partie.

Claudio Lavazza a été condamné à 49 ans d’un braquage de banque, à Malaga, suite à laquelle deux policiers avaient été mortellement blessés dans une fusillade en 1996. En plus, en 1999, la tribunal de Malaga a condamné Claudio et deux anarchistes (eux aussi déjà condamnés pour le braquage) à 11 ans de prison, pour l’irruption dans le consulat d’Italie, toujours à Malaga, en décembre 1996 en solidarité avec les anarchistes arrêtes en Italie suite à l’opération « Pontelungo ». Claudio a reçu d’autres condamnations, de la part des États français et italien, à cause de ses années de lutte et de clandestinité, dans différents pays : à la fin des années 70 il a pris part à la lutte révolutionnaire, en particulier avec sa participation aux Proletari Armati per il Comunismo, pour ensuite se rapprocher des idées anarchistes au cours de sa longue cavale.

Il avait été extradé en France (voir notre article) en mai 2019 et condamné en novembre 2019 à 10 ans pour le braquage de la Banque de France de Saint-Nazaire, qui a eu lieu le 4 juillet 1986. Une campagne de solidarité avec Claudio débutera le 7 janvier. Il aurait dû être libéré le 11 décembre dernier, le procureur de Mont-de-Marsan en charge de son dossier continue de le maintenir derrière les barreaux. Une affiche internationale a été imprimée (actuellement en italien, espagnol, anglais et français). Ceux qui souhaitent la diffuser peuvent demander des copies et des informations à l’adresse électronique suivante : inattuali@riseup.net. Un appel a aussi été lancé pour lui écrire :

Claudio Lavazza
écrou 11818, CD 1 cellule 5, 1D
CP de Mont-de-Marsan
Chemin de Pémégnan
BP 90629
40000 Mont de Marsan (FRANCE)

 

La police du Kazakhstan a utilisé mardi des grenades assourdissantes et du gaz lacrymogène pour disperser une manifestation contre la hausse des prix du gaz rassemblant plusieurs milliers de personnes à Almaty, capitale économique du pays. Whatsapp, Telegram et Signal étaient inaccessibles dans la soirée au Kazakhstan, où des protestations ont éclaté dans plusieurs villes depuis dimanche. Sur fond de colère après une hausse des prix du gaz naturel liquéfié (GNL), le mouvement de protestation a démarré dans la ville de Janaozen, dans l’ouest de ce pays riche en ressources naturelles, avant de s’étendre à la grande ville régionale d’Aktau sur les bords de la mer Caspienne. Janaozen a été par le passé le théâtre des troubles les plus meurtriers qui ont secoué le Kazakhstan depuis son indépendance de l’URSS en 1991. En 2011, au moins 14 ouvriers d’un site pétrolier ont été tués quand la police a réprimé une manifestation contre les conditions de travail et les salaires (voir notre article). Dans la soirée, les autorités ont annoncé concéder une réduction du prix du GNL en le fixant à 50 tenges (0,1 euro) le litre dans la région. Cette promesse n’a pas pour autant entraîné la dispersion des manifestants.

Neuf ans après l’assassinat des trois femmes kurdes – Sakine Cansiz, co-fondatrice du PKK, Fidan Dogan, représentante en France du Congrès national du Kurdistan (KNK), et Leyla Saylemez, membre du mouvement de jeunesse kurde – la justice française refuse d’investiguer l’implication des services secrets turcs dans ce triple féminicide. Des manifestations auront lieux dans plusieurs pays. Voici les dates pour la France et la Belgique.

Mercredi 5, Paris, 11H, Marche blanche du Centre démocratique du Kurdistan (16 rue d’Enghien) jusque devant les locaux du centre d’information du Kurdistan (CIK, 147 rue La Fayette) où le massacre a eu lieu. Vous pourrez à cette occasion déposer des fleurs pour rendre hommage aux trois femmes.
Mercredi 5, Bruxelles, 13H, devant la résidence de l’ambassadeur de France, 42 boulevard du Régent
Samedi 8, Paris, 12H, Gare du Nord, grande manifestation..
Samedi 8, Strasbourg, 13H, Place de la Gare, manifestation.
Samedi 8, Marseille, 13H, Canebière, manifestation.
Samedi 8, Bordeaux, 13H, Place Stalingrad, manifestation.
Samedi 8, Bruxelles, 15H, rassemblement place de la Monnaie.
Dimanche 9, Paris, 12H30, Cérémonie d’hommage devant le 147 rue La Fayette.
Dimanche 9, Toulouse, 14h30, Métro Jean Jaurès, manifestation.

Six personnes interpellées après la manifestation du samedi 27 février dans le centre de Barcelone, qui dénonçait l’état espagnol et l’emprisonnement du rappeur Pablo Hasél, étaient inculpés de manifestation illicite, désordre, agression contre des agents des forces de l’ordre, dommages,  tentative d’homicide et appartenance à un groupe criminel. Les accusations reposent uniquement sur la déclaration rédigée une division de la police catalane à laquelle appartiennent les agents qui ont procédé aux arrestations.

L’accusation de tentative de meurtre pour l’attaque contre la camionnette de police dans laquelle se trouvait un agent (photo) est tombée après qu’un rapport technique des pompiers ait conclu que le risque pour la vie du policier était « faible ». Les avocats ayant déposé de nouvelles demandes de mise en liberté, le juge a décidé le 9 novembre une caution provisoire de 40 000 à 45 000 euros avec, en cas de paiement de la caution et donc de libération, des mesures de restriction des libertés seront prises (pointage hebdomadaire au tribunal, retrait du passeport et interdiction de quitter l’Espagne). Deux des manifestants ont pu quitter leurs cellules. Cependant, les quatre autres sont toujours en détention provisoire. Tous ont déposé un recours contre le montant de la caution fixée par le juge. L’affaire est encore en cours mais les cautions ont déjà été réduites à 15.000 euros..

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Le tribunal départemental de Bucarest avait rejeté la demande d’enregistrement d’un nouveau parti communiste roumain en mai 2014. Le jugement a été confirmé en octobre 2014, par la cour d’appel de Bucarest. Les tribunaux roumains ont estimé que le nouveau programme et la constitution du Parti communiste roumain proposés contenaient des dispositions contraires à la loi du pays sur les partis politiques et qu’il y avait un réel danger de saper les valeurs démocratiques. L’affaire a ensuite été portée devant la Cour européenne des droits de l’homme en avril 2015, mais la Cour a finalement jugé que l’Etat roumain était justifié de refuser d’enregistrer le Parti communiste roumain « pour protéger la sécurité nationale et les droits et libertés d’autrui ».

 

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A l’initiative de plusieurs personnalités détenues durant le règne de Jovenel Moïse pour leurs convictions politiques et leur engagement, ont appelé à une manifestation mercredi 29 décembre dans les rues de Port-au-Prince. Les revendications de cette manifestation sont d’abord la libération de tous les prisonniers politiques encore détenus dans les centres carcéraux du pays. Les initiateurs du mouvement ont également demandé à la Cour Supérieure des Comptes (CSCCA) de publier sans délai les arrêts de débêt concernant les dilapidateurs des fonds de PetroCaribe. Les conditions de détention ont aussi révolté ces anciens prisonniers qui exigent des réformes du système carcéral.