Environ 200 proches et parents de prisonniers politiques se sont rassemblés hier dès la matinée devant la prison d’Evine et y sont restés toute la journée. Ils demandent à voir leurs proches et le retour des prisonniers à la section générale. Les gardiens refusent les visites aux familles rassemblées depuis 8h00 du matin et tentent de la disperser. En même tant, pour empêcher tout contact de ces familles avec les autres familles, le régime envoie des parasites pour brouiller les communications téléphoniques avec les autres quartiers de la capitale.

Le 17 avril, un grand nombre de gardiens de la révolution, d’agents du renseignement et de membres de la garde spéciale pénitentiaire, avaient profité du prétexte d’une inspection pour passer violement à tabac, insulter et humilier les prisonniers politiques de la section 350. Dans cette attaque, de nombreux détenus ont été grièvement blessés, y compris l’un d’eux qui vient juste de subir une opération chirurgicale à cœur ouvert. Les gardes ont enchainé aux mains et aux pieds à leur lit à l’infirmerie d’Evine des prisonniers gravement blessés.
32 prisonniers politiques sont à l’isolement dans la section 240 d’Evine bien qu’ils soient blessés et qu’ils aient besoin d’être soignés et rien n’a filtré sur leur situation.

Les prisonniers politiques de la section 350 se sont mis en grève de la faim le 18 avril pour protester contre ce raid sauvage et l’absence de toute information sur le sort de 32 de leurs codétenus. De leur côté, le 19 avril, des familles des prisonniers politiques sont aussi allées protester devant le Parquet de Téhéran, place Ark (photo).

Iran: Répression et résistance des prisonniers politiques

Le prisonnier politique kurde iranien, Simko Khorshidi, a été pendu à la prison de Kermanshah, au Kurdistan iranien. Arrêté à Téhéran en 2011, puis transféré dans les prisons de Sanandaj et Saqqez, avant de se trouver à la prison de Dizél, dans la province de Kermanshah, il avait été condamné à mort le 9 mai 2012 pour « Moharebeh » (inimitié envers Dieu) et appartenance à une organisation kurde. Il était originaire de Baneh.

Le même jour, la cour suprême iranienne a approuvé la condamnation à mort deux autres prisonniers politiques kurdes, Mohammad Abdoullahi et Mostafa Salimi. Le premier a été arrêté en avril 2010 et a été condamné trois ans plus tard, le 19 avril 2013, à la peine de mort par le tribunal de la ville kurde de Mahabad. Les motifs étaient les mêmes que ceux dirigés contre Simko Khorshidi. Quant au prisonnier kurde Mostafa Salimi, il avait été arrêté le 6 avril 2013 dans la province de Lorestan, avant d’être condamné a mort pour « Moharebeh » et appartenance a une organisation kurde. le 17 avril dernier, il a été transféré en cellule d’isolement à la prison de Saqqez, une autre ville du Kurdistan iranien. Entre 30 et 60 prisonniers politiques kurdes se trouvent dans les couloirs de la mort.

Le dimanche 6 avril, les ouvriers de l’usine métallurgique Zagros (à Gharveh, à l’Ouest de l’Iran) ont bloqué une grande avenue au centre de Sanandaj (chef-lieu de la province de Kurdistan). Ils sont en colère contre leurs conditions de travail précaires. Les forces de sécurité du régime ont encerclé les ouvriers protestataires et ont tenté de disperser les manifestants. Les ouvriers ont souligné qu’ils poursuivront leurs protestations jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites.

Iran: Les forces de sécurité contre une manifestation de métallurgistes

Dans tout le pays, malgré la répression, la population a célébré la Fête du Feu traditionnelle pour le dernier mardi de l’année (le Nouvel An persan tombe le 20 mars avec la venue du printemps). A Nadjafabad, au centre de l’Iran, les habitants de la cité d’Amirabad se sont heurtés avec violence aux agents du renseignement et aux agents de sécurité. Les agents ont tiré du gaz au poivre et donné des coups de matraques et des chocs électriques. A Sanandaj (ouest de l’Iran), les agents ont dû affronter la population dans plusieurs points de cette agglomération. Des incidents ont été signalés dans plusieurs autres villes.

Vendredi, pour empêcher le rassemblement des derviches (une minorité relieuse persécutée) et des familles de prisonniers politiques devant le parquet de Téhéran, les agents du renseignement et les forces répressives du régime ont provoqué des affrontements, en leur tirant dessus du gaz au poivre dans les rues adjacentes de la place du 15 Khordad et au carrefour Galoubandak de la capitale iranienne. Un grand nombre de personnes ont été arrêtées, dont 80 femmes. Les agents ont aspergé Nasrine Sotoudeh de gaz au poivre. Avocate de prisonniers politiques, elle a été incarcérée de 2011 à 2014, en raison de sa défense des détenus. Elle a été menacée d’une nouvelle arrestation. Une partie de personnes arrêtées ont été interrogées dans le commissariat de quartier du 15 Khordad.

Le 15 février à Ispahan un grand nombre de gens, en particulier d’origine bakhtiari, ont manifesté devant le bâtiment de la radiotélévision du régime. Les forces répressives ont chargé la foule à coups de matraque et en tirant des balles en plastique et des gaz lacrymogène. Les manifestants ont répliqué à coups de pierre et en allumant des feux et incendiant trois motos des forces répressives. Ils ont également endommagé le bâtiment de la radiotélévision officielle.

A Dezfoul la foule a dressé des obstacles dans les rues et bombarde de pierres les véhicules du régime à leurs passages. De très nombreux habitants de la minorité arabe ont rejoint les Bakhtiari par solidarité. Des affrontements ont éclaté entre les jeunes et les agents du Nopo (forces dédiées au guide suprême des mollahs). Deux jeunes ont été blessés par balles. Le 15 février également dans la ville de Masjed-Soleiman, les jeunes se sont affronté aux forces répressives et ils ont incendié plusieurs véhicules. A Ahwaz, les manifestants se sont battus contre les agents de la sécurité et les agents en civil. A Izeh, poursuivant les protestations de la veille, la population est à nouveau descendue dans la rue samedi.

ispahan

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Les familles de quatre prisonniers politiques condamnés à mort ont rejoint la grève de la faim que leurs proches suivent maintenant depuis 66 jours. Les prisonniers kurdes Hamed Ahmadi, Kamal Molaï, Jamshid et Jahangir Dehghani ont commencé leur grève à la prison de Ghezel-Hessar à Karadj, dans l’ouest de Téhéran, début novembre. M. Molaï, Jamshid et Jahangir Dehghani ont tous été transférés à la clinique de la prison après être tombés dans le coma le 6 janvier, tandis que M. Ahmadi et Jamshid Dehghani souffrent également de graves hémorragies abdominales internes. Les quatre prisonniers ont perdu entre 17 et 30 kg et le médecin de la prison a signalé l’état extrêmement critique de leur santé.

Leurs familles ont lancé leur propre grève de la faim devant la prison après avoir rendu visite à leurs proches et ont continué leur mouvement de protestation à leur retour au Kurdistan. Le 14 novembre 2010, les prisonniers ont été condamnés à mort par la 28e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran et ont été privés d’avocat pendant leur procès. Ils avaient été reconnus coupables d’infractions formulées de manière floue, notamment l’« inimitié à l’égard de Dieu » (mohareb) et la « corruption sur terre » (ifsad fil-arz).

La réitération des soulèvements populaires de 2009 et 2011 est une hantise du régime islamique qui se prépare à réprimer tout nouveau soulèvement. Les Pasdarans (« Gardiens de la révolution ») ont ainsi annoncé que leurs « régiments sécuritaires » vont prochainement participer à des manœuvres à Téhéran pendant lesquelles il y aura des simulations de répression des révoltes urbaines. La principale mission de ces régiments sécuritaires » est de faire face aux manifestations antigouvernementales. Leur commandant a déclaréqu’ « assurer la sécurité dans les grandes villes c’est la responsabilité de la Police, mais en cas de besoin, les pasdarans et les Bassidjis interviendront aussi. » La date exacte des manœuvres n’a pas été officiellement annoncée. Selon certaines sources, ces manœuvres auront lieu au mois en février 2014.

pasadarans

pasadarans

Frotos, c’est son nom, est un drone qui a un rayon d’action de 2000 kilomètres et qui peut voler à une altitude de 25.000 pieds avec une durée de vol de 16 à 30 heures. L’engin a été dévoilé par les autorités iraniennes après avoir été testé avec succès, ont-elles affirmé. Le ministre de la Défense a déclaré, ‘Il peut mener des opérations de reconnaissance ou emporter des missiles air-sol pour des opérations militaires’. Frotos vient s’ajouter à Shahed 233 (rayon d’action de 1700 kilomètres, capacité de huit missiles, durée de vol de 24 heures), à Yassir (rayon d’action de 200 kilomètres et vol à une altitude de 4500 mètres) et au drone d’attaque Rad-85.

Frotos, drone iranien

Frotos, drone iranien