Quelques 500 personnes ont participé le 6 août à un rassemblement devant le ministère des affaires étrangères à Bruxelles. Les organisateur (« Urgence Gaza ») avait envoyé une invitation au Comité des iraniens de Bruxelles dont l’opposition au Régime islamique est bien connue. Les Iraniens (accompagnés de sympathisants kurdes et belges) sont venus à cette manifestation avec des banderoles portant ces slogans : Israël est un nettoyage ethnique et une production de l’impérialisme / Affrontons-nous au patriarcat, à l’impérialisme capitaliste et au fondamentalisme religieux/ La révolution ou rien. Ces banderoles étaient illustrées de photos de l’histoire de la Résistance palestinienne, de Leila Khaled, et de Georges Ibrahim Abdallah.

Une déléguée de PTB leur a demandé d’arrêter leurs critiques contre le régime islamique (parce que c’était « diviseur », puisque la République islamique soutien le Hamas…). Pourtant, le positionnement des Iraniens n’avait provoqué que quelques discussions pacifiques avec des personnes interpellées ou intriguées. C’était visiblement les responsables de PTB et eux seuls qui ne supportaient pas ce positionnement, puisqu’ils ont été chercher la police et « en tant qu’organisteur », demander et obtenir que la police expulse les Iraniens de la manifestation.

Bruxelles: PTB envoie la police chasser la gauche iranienne d’un rassemblement Gaza

Dirigeant du syndicat de la régie des transports de Téhéran et sa banlieue (Sherkat-é–Vahed), Reza Shahabi est en prison depuis juin 2010 où il purge une peine de 6 ans. Il souffre d’insuffisance rénale, d’hypertension, de douleurs dorsales et lombaires, ainsi que d’une sévère arthrose du fait de la détérioration de quatre vertèbres.

Le 1er juin, au lieu de recevoir les soins nécessaires, Reza Shahabi a été transféré dans une prison accueillant des prisonniers de droit commun violents. A cette date, il a entamé une grève de la faim. Au 50e jour de grève de la faim, il a reçu la visite d’un représentant du pouvoir. Celui-ci a constaté la dégradation de son état de santé : hémorragie gastrique, fort amaigrissement, insensibilité des membres, etc. Il lui a alors annoncé qu’il allait être enfin transféré dans un hôpital. Reza a suspendu sa grève de la faim.

Iran: Reza Shahabi enfin hospitalisé

Un an après l’arrivée de Rohani à la présidence, une nouvelle loi sur les conditions pour former des partis et des groupes politiques et leurs activités, votée le 13 juillet, verrouille toute la vie politique iranienne. Selon le paragraphe (a) de l’article 4 de cette nouvelle loi, les fondateurs et les membres d’un parti doivent « croire et s’engager dans la pratique à la constitution et à la suprématie absolue du guide religieux ». Ils doivent aussi avoir un casier judiciaire vierge. Cette loi interdit les activités des partis et des groupes politiques avant d’avoir un permis et laisse les mains libres au gouvernement de révoquer les autorisations des partis. Ce paragraphe a été adopté le 13 juillet à une majorité de seulement 10 voix et 12 abstentions.

Depuis le 20 juin 1981, tous les opposants ont connu la prison, la torture et l’exécution et aucun parti ou groupe politique d’opposition n’a eu le droit d’exister. Mais désormais, avec cette loi et l’insistance sur la nécessité de croire et de s’engager dans la pratique dans la suprématie du guide religieux, le régime des mollahs cherche à empêcher le moindre mouvement de dissension même au sein des factions associées au pouvoir.

Quatre prisonniers politiques kurdes iraniens de confession sunnite, Hamed Ahmadi, Kamal Molaï et les frères Jamchid et Jahanguir Dehghani incarcérés à la maison d’arrêt de Ghezel Hessar à Karadj (banlieue de Téhéran), sont en grève de la faim.

Ils ont cessé de s’alimenter depuis le 14 juin et après avoir été transférés de la prison de Gohardacht à celle de Ghezel-Hessar dans la même ville pour procéder à leur exécution. Ils sont condamnés à mort pour « propagande contre le régime, corruption sur Terre et guerre contre Dieu (Moharebeh) ». Ces quatre détenus ont perdu beaucoup de poids, ont une chute de tension et des problèmes néphrétiques. Hamed Ahmadi souffre de saignements de l’estomac. Il y a quatre mois, également, pour protester contre leur condamnation à mort, ils avaient mené 73 jours de grève de la faim.

Iran: Quatre prisonniers politiques kurdes condamnés à mort

Reza Chahabi est membre du comité de direction du syndicat des employés de la Régie des transports de la ville de Téhéran. Il a entamé une grève de la faim pour protester contre son transfèrement de la prison d’Evin à Téhéran vers la prison de Gohardacht à Karadj. Il a besoin d’une opération chirurgicale sur sa colonne vertébrale et cette opération n’est pas réalisable à l’intérieur de la prison. Les médecins qui l’ont examiné ont souligné que si Réza Chahabi ne reçoit pas rapidement les soins médicaux dont il a besoin, le côté gauche de son corps sera prochainement paralysé.

Les habitants du village de Savadjan dans la province de Chahar-Mahal-va-Bakhtiari, (ouest de l’Iran) d’où était originaire Gholam-Reza Khosravi, ont tenu une cérémonie à la mémoire de ce membre de l’OMPI pendu à l’aube du 1 juin à la prison de Gohardacht en banlieue de Téhéran. Les services de renseignement ont refusé de restituer le corps à sa famille et l’ont enterré en secret à 1h00 du matin le 2 juin au cimetière Bagh-e-Rezvan d’Ispahan. Les habitants de Savadjan se sont d’abord rassemblés devant le sanctuaire de Seyed Soleiman. Ils ont ensuite marché en cortège jusqu’à la mosquée pour la cérémonie en scandant des slogans en l’honneur de Khosravi, En réponse, les forces de sécurité ont interrompu la cérémonie.

Iran: Un syndicaliste en danger, une cérémonie funéraire interrompue

Gholam-Reza Khosravi, un prisonnier politique sympathisant de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) et partisan de l’établissement d’un régime démocratique et laïque dans son pays a été exécuté dimanche 1er juin pour son rôle dans le mouvement de contestation des prisonniers politiques le mois dernier en Iran. Ce père de famille exécuté après 12 années de prison et de torture, était considéré par les autorités comme le « principal instigateur » du mouvement de protestation sans précédent des prisonniers politiques de la section 350 de la prison d’Evine en avril dernier. Mis en isolement, il avait entrepris une grève de la faim qui a duré 21 jours et avait appelé la population à se joindre aux revendications des prisonniers politiques.

Iran: Exécution d’un prisonnier politique

Dans la matinée du 1er mai, les salariés de la compagnie des bus se sont rassemblés sur la place Azadi de Téhéran pour célébrer la Journée des Travailleurs. Les forces de sécurité ont chargé le groupe à coups de matraques et d’injures et les ont embarqués dans un fourgon pour les conduire à la prison d’Evine. Le régime a également déployé une multitude d’agents devant le ministère du Travail, pour empêcher le moindre rassemblement. Les forces de sécurité, les agents en civil et les miliciens du Bassidj contrôlaient les alentours de l’avenue Azadi et même les allées avec des blindés et des motards. Malgré ces mesures répressives, près d’un millier de travailleurs sont arrivés jusqu’au ministère du Travail mais n’ont pu se rassembler. Plusieurs ont été arrêtés sur place.

Auparavant, à 1h30 du matin, le 1er mai, Jafar Azim-Zadeh et Jamail Mohammadi, deux membres de la direction de l’Union des Travailleurs Libres, qui avaient appelé au regroupement devant le ministère, ont été arrêtés dans un raid du Vevak à leurs domiciles. Les agents du Vevak ont aussi attaqué le domicile de Mme Parvine Mohammadi, militante ouvrière, en brisant la porte d’entrée. Elle n’était pas là mais a été arrêtée quelques heures plus tard.

Les prisonniers politiques de la prison d’Evin, à Téhéran, ont mis fin à leur grève de la faim, hier mardi, après une dizaine de jours. Ils protestaient contre les affrontements violents survenus lors de l’inspection des cellules, jeudi 17 avril, entre des gardiens de prison et les quelque 70 détenus de la section 350, celle des prisonniers politiques. Ils exigeaient la création d’un comité d’enquête et le traitement médical des blessés. A la suite de ces affrontements, 32 détenus ont été mis à l »isolement ; douze s’y trouvent toujours.

L’affaire, relatée dans la presse iranienne, a suscité l’indignation des familles des prisonniers, de journalistes et de militants des droits de l’homme. Les familles se sont ensuite réunies devant le bureau de la présidence, le Parlement, ainsi que devant le ministère de la justice. Le 23 avril, le directeur de l’Organisation pénitentiaire a été limogé. Mais il a ensuite été nommé à la tête de la Cour de justice de Téhéran, ce qui ressemble davantage à une promotion qu’à une sanction. Après cette attaque, les gardes de la prison ont rasé les cheveux des détenus. En signe de solidarité, d’autres prisonniers se sont également coupé les cheveux. Et des internautes ont lancé une campagne intitulée « Sarfaraz » (« tête haute », en persan), pour laquelle ils se rasent la tête puis se prennent en photo. Ces images sont ensuite publiées sur les réseaux sociaux.

Iran: Les prisonniers politiques d’Evin arrêtent leur grève de la faim

Le mardi 22 avril, un groupe composé de membres des familles de prisonniers politiques et des étudiants qui les soutenaient, ont participé à un rassemblement devant le bureau du chef de l’appareil judiciaire du régime, afin de protester contre le raid sauvage des agents de répression sur les prisonniers politiques à la prison d’Evin (pour moitié des Moudjahidines du Peuple, pour moitié des militants de diverses organisations de la gauche révolutionnaire). Le mercredi 23, un jour après la manifestation des familles des prisonniers politiques, trois personnes (Nada Sabouri, Milad Pour-Issa et Sohrab Salehine) ont été arrêtées en Iran. Ce sont des étudiants de l’université de Téhéran, on est sans nouvelle de la situation des personnes arrêtées et de leur lieu de détention.

La Haute Cour de Justice a confirmé les verdicts prononcés le mardi 22 avril dans lesquels quatre prisonniers politiques kurdes ont été condamnés à mort. Les quatre prisonniers politiques sont : Mohammad Abdollahi, Mostafa Salimi, Ali Afshari et Habib Afshari. Ils sont actuellement emprisonnés dans la ville d’Oroumieh (chef-lieu de la province d’Azerbaïdjan occidental, située au nord-ouest de l’Iran).

Ces dernières semaines, plusieurs autres prisonniers politiques kurdes ont été condamnés à mort, notamment : Samkou Khorshidi, Shirkou Maaréfi, Habibollah Golparipour, Reza Esmaïli-Mamédi. 16 prisonniers kurdes ont été exécutés et 20 autres prisonniers kurdes qui se trouvent actuellement dans le couloir de la mort. Par ailleurs 39 autres prisonniers sunnites kurdes ont été condamnés à mort pour des raisons confessionnelles.