Behrouz Alkhani, né en Salmas en 1985, avait été arrêté en janvier 2010 et maintenu à l’isolement apparemment pendant plus d’un an, sans accès à un avocat ou contact de sa famille. En 2011, il avait été condamné à mort pour «collaboration efficace avec le PJAK » et «inimitié contre Dieu » pour son rôle présumé dans l’exécution par la guérilla kurde du procureur de Khoy. Il a également été condamné à 10 ans de prison pour détention d’armes. Sa peine avait été annulée par la Cour suprême et renvoyé à une Cour d’appel de la province du Oroumieh. La cour d’appel avait à nouveau condamné Behrouz Alkhani à mort. Behrouz Alkhani, qui avait pourtant déposé un recours encore à l’examen contre cette exécution, et cinq prisonniers de droit commun ont été exécutés ce matin dans la ville d’Orumiyeh, au Kurdistan iranien. Les corps de Alkhani et cinq autres prisonniers de droit commun ont été remis à leurs familles.

Behrouz Alkhani

Behrouz Alkhani

Le dimanche 9 août, le prisonnier politique kurde, Sirvan Najavi, a été exécuté dans la prison centrale de Tabriz, dans le nord-ouest de l’Iran. Les bourreaux n’avaient pas informé son avocat et sa famille a été privée d’une dernière rencontre. Sirvan Najavi, arrêté en juillet 2011 à Karadj, a été condamné pour « guerre contre Dieu » en raison de sa collaboration avec le PJAK.

Sirvan Najavi

Sirvan Najavi

Plus de 200 enseignants ont été arrêtés mercredi, lors d’une manifestation dans la capitale iranienne, Téhéran. Quelque 2.000 professeurs, s’étaient réunis devant le parlement, et réclamaient la libération de collègues incarcérés (voir notre précédent article). La manifestation a été dispersée par des forces de sécurité déployées en nombre. Selon le ministère de l’Intérieur iranien, « ceux qui ont été arrêtés voulaient créer une atmosphère d’insécurité » à ce rassemblement d’enseignants, ajoutant que « certains ont été arrêtés pour quelques heures (…) puis libérés » et seuls « trois ou quatre » ont été maintenus en garde à vue.

Des Iraniens résidant au Canada se sont rassemblés le mardi 21 juillet en face du lieu du Congrès de l’International de l’Education pour protester contre les violations des droits de l’Homme auxquelles sont confrontés les enseignants en Iran, et ce jeudi 23, une centaine de personnes issues de la communauté iranienne de Belgique se sont rassemblées sur le rond-point Schuman, en face des institutions européennes, pour dénoncer le silence de l’Europe devant les violations des droits humains en Iran depuis le début des négociations nucléaires avec l’Iran.

La manifestation solidaire de ce mardi à Ottawa

La manifestation solidaire de ce mardi à Ottawa

Esmail Abdi, l’un des responsables de l’Association professionnelle des enseignants iraniens, a été arrêté le 27 juin, suite à sa tentative d’obtenir un visa pour participer au 7e Congrès de l’Internationale de l’Éducation à Ottawa, au Canada, fin juillet. Après la confiscation de son passeport à la frontière, il lui a été ordonné de retourner à Téhéran pour rencontrer un procureur. Il a été arrêté dès sa présentation au bureau des procureurs où 70 enseignants manifestaient leur solidarité à l’extérieur. L’arrestation d’Abdi fait suite à des rassemblements dans tout le pays au premier semestre pour protester contre les salaires qui, pour la majorité des enseignants, sont inférieurs au seuil de pauvreté.

Esmail Abdi

Esmail Abdi

Samedi, les forces de sécurité ont lancé un raid dans le village de Dehsheikh à Lamard (province de Fars) sous prétexte de confisquer des marchandises de contrebandes. Ils cherchaient notamment à confisquer un camion d’antennes paraboliques. Les habitants de cette zone se sont opposés aux forces de répression et les affrontements ont duré jusqu’à dimanche. Le régime a dépêché une unité anti-émeute, une unité de commandos, et des bandes de miliciens. Plus de 100 habitants de Lamard et 40 membres des forces spéciales ont été blessés. Pour empêcher les affrontements de faire tâche d’huile, les forces répressives ont barré les accès aux villages des alentours et contrôlent la zone avec des hélicoptères.

La province de Fars

A Téhéran, les habitants du quartier d’Ekbatan s’opposent à l’installation d’un centre d’espionnage dans leur quartier, appelé « Maison du Coran ». En dépit du verdict du tribunal administratif qui en interdisait la construction, ce centre a été établi au milieu du complexe résidentiel. Cette construction a été soutenue par le maire du 5e arrondissement qui est un commandant des Pasdarans. Jeudi 2 juillet, au soir, après le rassemblement des habitants du quartier en face de ce bâtiment, les miliciens du Bassidj ont commencé à insulter, battre et blesser les gens. Un des résidents a été transféré à l’unité de soins intensifs de l’hôpital à cause de la gravité de ses blessures.

La province de Fars

Le prisonnier politique Mansour Arvand, lutteur et entraîneur kurde de 39 ans, a été exécuté en Iran le 14 juin. Sportif populaire de Mahabad, il avait été arrêté en juin 2011 et condamné à mort pour « guerre contre Dieu », « propagande contre l’État et appartenance au Parti démocrate du Kurdistan ». Soumis à de violentes tortures au cours des quatre années passées en prison, notamment dans le centre de détention des services des Renseignements de Mahabad, Mansour Arvand était gravement malade et souffrait d’infection rénale

Avec des camarades, ce courageux prisonnier politique avait entrepris le 20 novembre 2014 une grève de la faim à la prison d’Oroumieh (nord-ouest de l’Iran) contre le plan du régime visant à supprimer la section des politiques dans le but de les mélanger avec les prisonniers de droit commun, ainsi que les pressions exercées sur les familles des détenus politiques. Cette grève de la faim avait duré plus d’un mois.

Mansour Arvand

Mansour Arvand

La répression des manifestations qui avaient éclatées le 7 mai dernier dans la ville Kurde Iranienne de Mahabad après la mort d’une jeune travailleuse et femme de chambre Kurde qui s’était jetée du 4e étage de l’un hôtel où elle travaillait pour éviter d’être violée par un agent des services de sécurité, a conduit à l’arrestation et à l’emprisonnement de centaines de manifestants Kurdes. Les services de sécurité continuent d’arrêter arbitrairement des gens qui avaient participé à ces manifestations, dont la dernière a eu lieu il y a plus de deux semaines. Au moins 20 personnes ont été grièvement blessées lors de ces protestations. Un manifestant âgé de 19 ans nommé, grièvement blessé par balles le 7 mai est toujours dans un état critique dans une unité de soins intensifs de l’hôpital de la ville d’Urmiyeh. Un autre jeune manifestant qui avait subi de graves blessures aux yeux se trouvait en grave danger de cécité. Les agent des forces spéciales anti émeutes épaulés par des Agents du Ministère avaient arrêtés plusieurs manifestants blessés dans des hôpitaux de Mahabad et des villes voisines.

Le sort réservé à ces manifestants arrêtés demeure incertain, car ces toutes prisons ont depuis ces événements été placée sous le contrôle direct des services du Ministère des Renseignements Iranien. Les autorités reconnaissent que 68 personnes arrêtées, ont été transférées vers la prison centrale d’Urmiyeh. ils sont tous accusés de « Troubles à l’ordre public ». La plupart de ces prisonniers avaient été battus et violemment matraqués dés leurs arrivées dans cette prison. Et un grand nombre d’entre eux avaient été torturés dans le but de leur faire « avouer leurs crimes » et de donner des noms d’autres manifestants.

Iran/Kurdistan: Des centaines de Kurdes détenus après le soulèvement de Mahabad

L’armée turque a opéré de nombreux vols de drones de reconnaissance au dessus du Kurdistan Nord. Des forces terrestres ont été déployées dans la région de Zap, où elles ont effectués des tirs d’artillerie. Par ailleurs, après avoir également effectué des vols de reconnaissance à l’aide de drones, l’armée iranienne a bombardé hier la région kurde du Kandil avec des mortiers et des obusiers. Au Rojava, les forces de l’YPG-YPJ continuent de progresser dans la région de Cirizé, elles ont repris à l’Etat Islamique le secteur du mont Kizwanan (vidéo).

Davood Razavi, Ebrahim Madadi, Mahmoud Salehi et Osman Ismaili, membres du Comité de Coordination d’Aide aux Organisations de Tavailleurs ont dernièrement été (ré-)arrêtés et (ré-)emprisonnés. Ebrahim Madadi est aussi un membre de la direction du syndicat Vahed, le syndicat des chauffeurs d’autobus de Téhéran. Madadi, qui a été réarrêté en avril, a déjà passé plus de trois ans en prison pour « atteinte à la sécurité nationale ». Le trésorier du syndicat Vahed, Reza Shahabi, qui avait été arrêté, battu et emprisonné en juin 2010, est toujours emprisonnés, malgré son mauvais état de santé dû notamment aux coups qu(‘il a reçu en détention.

Ebrahim Madadi

Voire notre dossier « Répression du mouvement ouvrier en Iran »

Ebrahim Madadi

Les autorités iraniennes ont annoncé avoir arrêté une personne qui était avec Farinaz lorsqu’elle est tombée du balcon de l’hotel Tara à Mahabad. Toutefois, elles n’ont pas précisé si cette personne était membre des forces de l’ordre, ce qu’elle avait avoué, et pour quelle raison elle est inculpée.

Farinaz est décédée le 4 mai en fuyant les ‘gardes révolutionnaires’ qui tentaient de la violer. Elle avait tenté de leur échappé en passant d’un balcon à l’autre, tombant du 4ème étage. Le patron de l’hotel l’avait ‘vendue’ pour obtenir une cinquième étoile à son établissement. Le décès de Farinaz a déclenché des émeutes entre manifestants kurdes et policiers iraniens. Ces affrontements ont déjà fait deux morts du coté des manifestants, un troisième pourrait prochainement succomber à ses blessures.

Farinaz Khosrawani

Farinaz Khosrawani