Le 8 septembre, le procès contre Lina et trois autres antifascistes a débuté au tribunal régional supérieur de Dresde. Les quatre militant-e-s sont accusé-e-s en vertu de l’article 129 – l’État déclare que l’engagement contre les activités nazies est une « organisation criminelle ». Un rassemblement en soutien aux accusé-e-s s’est tenu devant le tribunal.

Le nombre de personnes emprisonnées pour des motifs politiques en République fédérale d’Allemagne ne cesse d’augmenter. Les organes répressifs de l’État ont récemment augmenté leur recours aux arrestations et aux peines de prison. Findus, de Stuttgart, qui avait été condamné à deux ans et demi de prison pour son activisme contre les mouvements de droite, a vu sa peine de prison commencer le 19 juillet 2021.  Le 15 septembre, le militant de Nuremberg, Jan, devra aller en prison. Avec le rejet de l’appel, le verdict du « Jamnitzer Platz » de février 2021 est devenu juridiquement contraignant : bien que Jan n’ait même pas été présent le jour en question, le tribunal régional de Nuremberg l’avait condamné à 14 mois de prison pour avoir participé à des manifestations spontanées contre la gentrification et la répression. On lui reproche d’avoir crié sur la police.

Par ailleurs, les deux antifascistes Dy et Lina ainsi que la militante pour le climat Ella sont en prison depuis novembre 2020, soit depuis neuf mois. Alors que Dy, de Stuttgart, est accusé d’avoir participé à une confrontation physique avec des membres du faux syndicat fasciste « Zentrum Automobil » et est inculpé dans l’actuel « procès Wasen », Lina, de Leipzig, et de nombreux-ses autres militant-e-s font l’objet d’une enquête au titre de l’article 129 (« organisation criminelle »). Ce paragraphe est fréquemment utilisé pour criminaliser des structures antifascistes. Le procès contre Lina doit commencer le 8 septembre.

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Sous couvert des restrictions liées à la pandémie Covid, le gouvernement libéral-conservateur (FDP/CDU) du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie (NRW) propose une loi régionale imposant de nouvelles restrictions sur le droit de rassemblement. La loi remplacerait les réglementations de la loi fédérale sur les assemblées qui s’appliquaient jusqu’à présent. Les enregistrements de surveillance (par exemple par drone ou hélicoptère) seraient autorisés sans conditions préalables. Sous certaines conditions également les enregistrements audio et vidéo clandestins seraient également possibles. En outre, les personnes qui demandent l’autorisation des rassemblement auprès de la police devront fournir de nombreuses informations, et pourront être amenées à fournir à la police les données personnelles des organisateur-trices.

La loi permettrait également à la police d’établir des points de contrôle sans conditions préalables, limitant l’accès aux rassemblements. Le simple fait de soupçonner des personnes de vouloir perturber un rassemblement peut suffire pour que la police les fouille, prenne leur identité et leur interdise de participer à la manifestation ou à la contre-manifestation. La loi compliquerait également l’organisation de contre-manifestations antifascistes. Les vêtements uniformes peuvent être criminalisés par l’interdiction du “militantisme”. La campagne “NRW Versammlungsgesetz stoppen!” (https://www.nrw-versammlungsgesetz-stoppen.de), rassemblant entre autres de nombreux collectifs antifascistes, féministes et écologistes, organise actuellement l’opposition à ce projet de loi.

Mercredi 23, une partie de la « Délégation internationale pour la paix du Kurdistan du Sud » (Rojava) devait rentrer en Allemagne. Ils étaient attendus à 14 heures. à l’aéroport de Francfort-sur-le-Main. Six délégués ont été interpelés à l’aéroport et interrogés par la police fédérale allemande. Déjà le 12 juin, la police fédérale avait empêché un groupe de la délégation pour la paix, dont le chef du groupe parlementaire du Parti de gauche de Hambourg Cansu Özdemir, de quitter le pays à l’aéroport de Düsseldorf. L’objectif de la délégation internationale était d’attirer l’attention sur la guerre d’attaque de l’État turc au Kurdistan du Sud, qui est contraire au droit international. A cet effet, des parlementaires, des militants, des journalistes et d’autres parties de la population ont été visités pour se faire une idée de la situation actuelle au Kurdistan du Sud.

Le squat emblématique de la Rigaer Strasse, situé dans le quartier est de Friedrichshain, occupé depuis des années, est l’un des derniers symboles restant entre les mains de la scène squat de la capitale allemande (voir notre article). Une inspection incendie est prévue par des représentants des propriétaires de l’immeuble, mais les occupants avaient fait savoir qu’ils résisteraient. La police avait préparé une opération de grande envergure et bloqué la zone mercredi après-midi. Ils ont été attaqués par quelque 200 manifestants au visage dissimulé. Des barricades avaient également été érigées et incendiées à trois endroits de la rue. Les services de police et les pompiers ont été bombardés de pierres, y compris depuis les toits. Les incendies ont finalement été éteints avec le canon à eau et les barricades ont été déblayées avec des véhicules blindés. Dans l’après-midi, les toits ont été inspectés. La police annonce soixante blessés dans ses rangs. Une manifestation de soutien au squat a eu lieu cet après-midi.

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Le révolutionnaire internationaliste Bernhard « Bernd » Heidbreder est décédé d’un cancer en exil au Venezuela. Il avait longtemps fait partie des personnes les plus recherchées de l’Office fédéral de la police criminelle allemande en tant que membre du groupe K.O.M.I.T.E.E. Le K.O.M.I.T.E.E. était une organisation clandestine de la gauche révolutionnaire qui avait incendié un bâtiment de l’Armée allemande à Bad Freienwalde en raison de la complicité de l’Allemagne dans le génocide au Kurdistan. En 1995, une patrouille de police avait surpris plusieurs militants du groupe en train de placer une charge de 120kg d’explosif dans un centre de détention pour sans-papier en construction à Berlin-Grünau. Les militants parviennent à s’échapper mais laissent des traces permettant d’identifier trois d’entre eux. Après une longue chasse à l’homme, ils sont apparus au Venezuela où ils ont continué des activités politiques, sociales et artistiques.

Dans la nuit du 6 juin, trois mois après le meurtre, par la police, de Qosay Sadam Khalaf, quatre véhicules de police ont été incendiés sur le parking de la police anti-émeute, à Brême. Qosay Sadam Khalaf, un réfugié irakien de 19 ans, est mort après son passage au commissariat de Delmenhorst. Le communiqué revendiquant l’incendie fait référence à ce meurtre et à celui de Mohamed Idrissi, tué par la police de Brême en juin 2020.

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Samedi 8 mai, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Londres pour protester contre la colonisation israélienne et les bombardements contre Gaza. Les manifestant·es se sont dirigé·es vers l’ambassade d’Israël en scandant des slogans pro-palestiniens et en brandissant des drapeaux et des banderoles. Des policiers ont alors tenté de dégager la foule de l’extérieur de l’ambassade, ce qui a provoqué des affrontements. La police a chargé les manifestant·es et arrêté neuf personnes parce qu’elles étaient soupçonnées de « troubles violents » et quatre personnes parce qu’elles étaient soupçonnées d’avoir enfreint les lois sur les coronavirus.

Le même jour, une manifestation pro-palestinienne se tenait également à Berlin. Les policiers ont également essayé de disperser une foule provoquant des affrontements. La police utilisé du gaz lacrymogène et a tenté de procéder à des arrestations tandis que les manifestant·es répondaient avec des jets de bouteilles, de pierres et de pétards. Une journaliste travaillant pour la télévision d’État israélienne a été chahutée et a ensuite dû quitter la manifestation après que quelqu’un eut jeté un pétard près d’elle.

Répression de manifestations pro-palestiniennes

Répression de manifestations pro-palestiniennes

Dimanche 9 mai, une manifestation populaire s’est déroulée dans les rues de Berlin en soutien aux révoltes à Jérusalem contre le nettoyage ethnique israélien du quartier de Sheikh Jarrah (voir notre article). Lorsque la manifestation est arrivée sur Hermannplatz, la police allemande a attaqué le cortège et a interpellé au moins quatre jeunes palestiniens. Une nouvelle manifestation sera organisée à Berlin, comme partout dans le monde, à l’occasion du 15 mai, jour de commémoration de la Nakba, en soutien aux révoltes de Jérusalem.

Les rues parisiennes ont connu de violents affrontements entre la police et les manifestants qui se sont rassemblés le 1er Mai malgré les restrictions. Les étudiants se sont joints à ces manifestations ouvrières qui ont parcouru les rues de Paris, au milieu de grands renforts de sécurité. La police a chargé à plusieurs reprises le cortège de tête. Elle a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants, qui ont lancé des cocktails Molotov. Une agence bancaire a été attaquée place Saint-Ambroise. Des incidents ont aussi opposés des manifestants à des membres de la CGT. Il y a eu 34 arrestations. D’autres affrontements entre manifestants et policiers ont eu lieu à Lyon.

Paris

À Berlin, la traditionnelle « manifestation révolutionnaire du 1er mai » voulait aller de Neukölln à Kreuzberg, mais fut bloqué Sonnenallee. Une pluie de pierres et des bouteilles s’est abattue sur les policiers bloquant Sonnenallee. Les manifestants ont traîné des bennes à ordures et des palettes dans la rue et y ont mis le feu. Des policiers ont été attaqués alors qu’ils tentaient d’extraire des manifestants pour les arrêter. Il y a eu cependant des arrestations. À Hambourg, la police a attaqué un rassemblement devant le célèbre squat Rote Flora avec des canons à eau. Dans la soirée, la police a bloqué une manifestation révolutionnaire non autorisée et a arrêté environ 150 manifestants. Il y a aussi eu des incidents à Francfort et Leipzig.

Toutes les régions du pays en Turquie sont confinées depuis jeudi jusqu’au 17 mai, les personnes ne sont autorisées à quitter leur domicile que pour des raisons de force majeure. La police avait seulement autorisé des représentants des syndicats et des politiciens de l’opposition à se réunir sur la place Taksim. Mais la police est violemment, arrêtant finalement 212 manifestants. 20 manifestants avaient également été arrêtés dans la ville d’Izmir, dans l’ouest du pays. Les médias locaux ont rapporté les efforts déployés par la police à Istanbul et à Ankara pour empêcher les journalistes de filmer les manifestations et les détentions du 1er mai, les policiers citant une nouvelle circulaire de la police.

Istanbul

La police de Seattle a arrêté d’au moins 14 personnes après que des manifestations non autorisées marquant le 1er mai se soient transformées en affrontements violents dans le centre-ville. Les manifestants ont lancé des bouteilles, des fusées éclairantes, des pierres, des œufs remplis de peinture sur des policiers. A Turin, des manifestants des centres sociaux et du mouvement No Tav se sont réunis sur la Piazza Vittorio Emanuele et ont marché jusqu’à la être confronté à un fort déploiement des forces de police, qui les a bloqué lorsqu’ils ont tenté de marcher sur la mairie. Des affrontements ont alors eu lieu.