Deux militants anarchistes, Alessandro Settepani et Sergio Maria Stefani, ont été arrêtés par l’unité spéciale ‘anti-terroriste’ des carabiniers: le ROS (Raggruppamento Operativo Speciale). Selon les médias italiens, cette arrestation aurait eu lieu ce vendredi même, mais ces arrestations remontent en réalité à plusieurs semaines déjà, pour planifier une vaste opération de police, procédant à une quarantaine de perquisitions au sein d’une supposée ‘mouvance anarcho-insurrectionnaliste’ dans plusieurs régions italiennes (Lazio, Piémont, Lombardie, Toscane, et Abruzzes). Le ROS a particulièrement visé les domiciles de compagnons déjà perquisitionnés en février de cette année. Cette opération, baptisée ‘Shadow’ par les carabiniers, a pour but d’établir des liens entre plusieurs personnes déjà visées en octobre 2007 (dont le jugement est actuellement en appel à la Cour de Terni) et des groupes affinitaires de la même région.

Alessandro Settepani et Sergio Maria Stefani, ont été arrêtés à bord d’une voiture volée. Ici, la police aurait arrêté les deux compagnons alors qu’ils s’apprêtaient à poser des crochets métalliques sur les caténaires de la ligne Orte-Ancona. La police les accuse de ‘tentative de sabotage sur les voies ferrées‘, et plus largement de ‘participation à une association subversive d’inspiration anarcho-insurrectionnaliste ayant pour but la réalisation d’actions criminelles à visée terroriste et au renversement de l’ordre démocratique‘. Une accusation déjà formulée par l’Etat italien lorsque l’opération ‘Cervantès’, entre 2003 et juin 2004, avait abouti à une centaine de perquisitions sur tout le territoire italien, 36 inculpations et quatre incarcérations, dont Sergio Stefani, qui sera relâché et acquitté en 2006. Il avait déjà été accusé de vol aggravé en mai 2006, et condamné à deux ans et huit mois de prison pour avoir placé un engin explosif (qui n’a pas explosé) devant une boucherie d’Arezzo, en Toscane. La police l’avait également arrêté à bord de sa voiture et saisi des brochures anarchistes insurrectionnalistes détaillant la fabrication d’engins incendiaires et explosifs.

La nuit de samedi à dimanche à Hambourg a été marquée par des affrontements suite à une traditionnelle fête du quartier de Schanze relevant de la culture des autonomes d’Allemagne. A la tombée de la nuit, la police a attaqué la fête; un millier d’autonomes se sont confrontés à 1.800 policiers. ‘Cette année, le potentiel d’aggressivité était plus élevé’, certains manifestants faisant usage de cocktails Molotovs et édifiant des barricades, a précisé le porte-parole de la police. Plusieurs poubelles et une voiture de police ont été incendiés. Les forces de l’ordre ont employé des canons à eau et des matraques pour repousser les manifestants. 27 policiers ont été blessés (trois hospitalisés), plus de 80 personnes arrêtées pour ‘incendie volontaire, jet de pierres et de bouteilles sur des policiers, dommages volontaires et rébellion‘.

De tels affrontements éclatent de façon traditionnelle à l’issue de la fête annuelle du quartier de Schanze à Hambourg. Plusieurs sites internet d’organisations comme les Red Skins, les Skinheads Anti-Fascistes, ou les Autonomes de gauche avaient appelé à participer au rassemblement. Hambourg est un des bastions du mouvement autonome. Le 1er Mai y est l’occasion d’affrontements (23 arrestations cette année) et il s’y pratique de manière ininterrompue une ‘guérilla diffuse’. Dans cette ville, ce jeudi 2 juillet, 9 voitures de luxe et de sociétés ont été incendiées quasi simultanément en six endroits. Il y a eu officiellement 701 actions de ce type en RFA en 2008.

Manifestation à Hamburg

Voiture incendiée en marge de la manif à Hamburg

Incidents en marge de la manif à Hamburg

Manifestation à Hamburg
Voiture incendiée en marge de la manif à Hamburg
Incidents en marge de la manif à Hamburg

Détenu depuis six mois dans l’affaire des sabotages SNCF, Julien Coupat a été remis en liberté jeudi. Coupat s’est vu imposé un contrôle judiciaire qui comporte notamment le versement d’une caution de 16.000 euros et impose qu’il demeure chez lui à Montreuil (Seine-Saint-Denis) ou chez ses parents à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Le contrôle judiciaire lui interdit en outre de sortir d’Ile-de-France et lui impose d’aller pointer une fois par semaine au commissariat de Montreuil où il devra laisser ses papiers d’identité. Enfin Julien Coupat n’aura pas le droit d’entrer en relation avec les huit autres mis en examen et les témoins du dossier.

Environ 150 jeunes anarchistes ont attaqué à coups de cocktails Molotov et de projectiles divers les forces de l’ordre dans le quartier proche de l’école Polytechnique d’Athènes. Neuf policiers ont été légèrement blessés pendant ces échauffourées. Trois jeunes ont été interpellés. L’un d’entre eux a été arrêté pour ‘attaque contre les forces de l’ordre à coups de pierres et de cocktails Molotov‘, et devait être déféré dimanche devant le parquet, a indiqué la direction générale de la police. Les jeunes manifestants ont causé des dégâts matériels à trois magasins et des voitures.

Ce vendredi midi, une soixantaine de personnes ont participé au rassemblement de solidarité avec ceux de Tarnac. Repas, concert, chansons, distributions de textes politiques et poétiques étaient au programme devant la librairie L’imaginaire, place du jeu de Balle. Notre Secours Rouge a assuré une présence solidaire avec un petit stand d’information (le produit de la vente des quelques brochures vendues allant dans la caisse ‘Tarnac’ de la journée). Nous avons également distribué des tracts appelant au rassemblement du vendredi 25 pour le procès DHKP-C.

Rassemblement pour ceux de Tarnac

Devant l’Imaginaire pour ceux de Tarnac

Stand SR à la manif pour ceux de Tarnac

Rassemblement pour ceux de Tarnac
Devant l'Imaginaire pour ceux de Tarnac
Stand SR à la manif pour ceux de Tarnac

Affiche pour le 1er mai 2009

Le Secours Rouge était associé depuis le premier jour au Comité pour un 1er Mai qui s’était donné comme objectif l’organisation d’un premier mai large et offensif à Bruxelles. Un premier appel en ce sens (relayé sur ce site) avait été fait pour une manifestation au départ de la place Van Meenen. Depuis, les comités de soutien aux sans-papiers ont lancé leur propre appel à une manifestation. Nous constatons que de nombreuses organisations ont répondu à cet appel, et que la manifestation au départ de la place Van Meenen a perdu son caractère large et unificateur qui faisait, à nos yeux, une bonne part de son intérêt.

Par conséquent, le Secours Rouge cesse d’appeler spécifiquement à la manifestation de la place Van Meenen. Le Secours Rouge enverra une délégation à la manifestation des sans-papiers et, surtout, le Secours Rouge enverra des équipes à tous les cortèges de 1er Mai (1er mai anticapitaliste à Liège, 1er mai syndical place Rouppe, 1er Mai de la place Van Meenen, 1er Mai des sans-papiers, 1er Mai anarchiste de Gand) pour diffuser des tracts appelant à la mobilisation pour le procès des militants et sympathisants du DHKC le 25 mai au palais de justice de Bruxelles.

Affiche pour le 1er mai 2009

Eric Hazan, patron des éditions La Fabrique, a été entendu ce jeudi 9 au matin pendant trois heures trente par la sous-direction de l’anti-terrorisme (SDAT) de la Police judiciaire. Il est l’éditeur d’un livre signé du ‘Comité invisible’ et intitulé L’insurrection qui vient. Les enquêteurs, qui soupçonnent Julien Coupat d’en être l’auteur, espèrent en apporter la preuve, ce qui permettrait selon eux d’étayer les accusations pesant lui. Eric Hazan a été convoqué hier par un coup de téléphone, à la suite, semble-t-il, d’une commission rogatoire. Il s’est présenté ce jeudi matin à la sous-direction anti-terroriste, où les enquêteurs l’auraient questionné sur deux points: les liens qu’ils soupçonnent entre L’insurrection qui vient et Julien Coupat, et ceux entre le militant, ce livre et la fameuse affaire des caténaires.

L’insurrection qui vient est cité à trois reprises sur quatorze pages d’un rapport de synthèse de la SDAT destiné au procureur de la République de Paris. Le document faisait le point sur l’état d’avancement de l’enquête, en rappelant les faits et en détaillant le profil des différentes personnes soupçonnées.

La première mention intervient dès le deuxième paragraphe de la première page: ‘Ce groupe constitué autour de son leader charismatique et idéologue, le nommé Julien Coupat, (…) obéit à une doctrine philosophico-insurrectionnaliste qui ayant fait le constat que la société actuelle est ‘un cadavre putride’ (tel qu’il est mentionné au sein du pamphlet intitulé ‘L’Insurrection qui vient’ signé du Comité invisible, nom du groupe constitué autour de Julien Coupat) a décidé d’user des moyens nécessaires pour se ‘débarrasser du cadavre’ et provoquer la chute de l’Etat. Les cibles désignées dans cet ouvrage dont il a été établi dans la présente enquête qu’il avait été rédigé sous l’égide de Julien Coupat étant, de manière récurrente, tout ce qui peut être, par analogie, défini comme un ‘flux’ permettant la survie de l’Etat et la société de consommation qu’il protège. Sont ainsi cités dans cet opuscule, avec insistance, le réseau TGV et les lignes électriques comme autant de points névralgiques par le sabotage desquels, les activistes peuvent, à peu de frais, arrêter plus ou moins durablement les échanges de biens et de personnes et ainsi porter un coup au système économique qu’ils combattent.

La seconde mention, sur la quatrième page, reprend les mêmes arguments que dans ce dernier paragraphe. La troisième et dernière, à la fin du document figure dans la conclusion du rapport: ‘L’ensemble des investigations menées depuis le 16 avril 2007 sur le nommé Julien Coupat ont donc permis de mettre au jour les agissements d’un groupe d’activistes reliés à la mouvance anarcho-autonome et désirant se livrer par différentes formes d’actions violentes à la déstabilisation de l’Etat. Ces conclusions sont largement confirmées par les déclarations formées par un témoin désigné sous le numéro (…) qui, entendu sous X durant le temps de la garde à vue, confirmait l’existence d’un groupe formé à partir de 2002 autour d’un leader charismatique, le nommé Julien Coupat avec pour principale implantation la ferme ‘Le Goutailloux’ et ayant pris la dénomination de ‘Comité invisible, sous-section du parti imaginaire’. Ce groupe se présentant comme ‘le plus apte à détruire le monde et à en reconstruire un neuf’ étant le rédacteur final d’un pamphlet principalement rédigé par Julien Coupat et intitulé ‘L’Insurrection qui vient’.

Les avocats des inculpés de l’affaire du sabotage des lignes TGV ont demandé jeudi la requalification du dossier en droit commun et déposé une ‘requête en incompétence’. Au juge d’instruction Fragnoli de décider ensuite s’il se dessaisit lui-même de l’affaire. ‘C’est rare, mais c’est déjà arrivé’, a indiqué l’avocate sans indiquer de délai. Par ailleurs, ils ont encore exigé la libération de Julien Coupat.