Après avoir longtemps été dans l’incertitude quant aux poursuites dans l’affaire des « antifas de Budapest » ( voir notre article ), le parquet a mis fin à son enquête contre Maja et porte plainte, il demande 14 ans de prison dans des conditions de détention particulièrement strictes. La justice hongroise propose une sorte de transaction, un « compromis » en échange d’une « confession ». En acceptant cette accord et en faisant un aveu, Maya pourrait purger 14 ans de prison, en cas de rejet, elle sera jugée à Budapest, avec en perspective une peine de prison de minimum 20 ans. De tels accords sont là pour mettre massivement les accusés sous pression et finalement les briser. Si l’accord n’est pas conclu, aura lieu un long procès qui durera des années et la poursuite de l’isolement des antifascistes.

Plusieurs milliers de personnes ont bloqué une manifestation d’extrême droite ce samedi 14 décembre à Berlin. 60 fascistes du nouveau groupe d’extrême droite « Aktionsbündnis Berlin » ( Alliance d’Action Berlin) s’étaient rassemblés sous la bannière: « Pour la loi et l’ordre : contre tout extrémisme de gauche ».  30 antifascistes ont bloqué la rue en faisant un sit-in, la police est intervenue pour dégager violemment le parcours des nazillons, ces derniers ont alors repris leur marche accompagnées des forces de l’ordre. 2 500 à 3 000 contre-manifestants se sont rassemblés dans les rues adjacentes pour faire front. Des pierres et des engins de pyrotechnie ont été lancés, des voitures de police garées ont été détruites. Les policiers postés derrière des barrières ont répondu avec du gaz poivré, des barricades ont été construites à partir de poubelles et d’autres meubles de rue pour couper les itinéraires alternatifs aux militants d’extrême droite. Au bout de la Gürtelstraße, plus de 1 000 antifascistes ont fait blocus. La police accompagnée de brigades canines s’étaient déployées et ont interpellées 120 personnes . Pour les militants d’extrême droite, c’était la fin du parcours, ils ont été conduits dans un espace vert et ont été tenus d’y rester. La police a dissout la manifestation avant la fin du parcours prévu. 

Une proposition de loi a été déposé le 18 novembre par le député Vlaams Belang Ortwin Depoortere (que l’on voit en photo dans sa jeunesse faire le salut hitlérien avec ses amis nazis) pour que soient légalement catégorisés « terroristes » le mouvement antifa « et ses satelittes », Black Live Matter et Extinction Rebellion. Le projet demande aussi que la Belgique propose l’inscription de ces organisation sur la liste des organisations reconnues comme « terroristes » de l’Union Européenne. Lire le projet : Proposition Résolution Etendre liste belge Organisations Terroristes 24

Gino a été arrêté cette semaine en France, à Paris, en vertu d’un mandat d’arrêt européen. Son extradition est réclamée par les autorités hongroises, qui l’accusent d’être impliqué dans les éventements survenus à Budapest en février 2023, lors d’une mobilisation antifasciste qui s’opposait à la dite « Journée de l’honneur », célébrée par des néonazis. Il est actuellement détenu à la prison de Fresnes, en attente de la décision d’un juge français sur son extradition.

Des affrontements ont eu lieu entre la police de Bruxelles et des manifestants antifascistes lors d’un rassemblement de plusieurs centaines de personnes  contre la venue du président du Rassemblement National, Jordan Bardella. Ce dernier était attendu à à la Maison de la Hongrie afin de présenter son premier livre et donner une séance de dédicaces. Dès 18h00, les manifestants se sont rassemblée au croisement de l’avenue des Arts et de la rue de la Loi, à l’appel de plusieurs collectifs. Une tentative de forcer le barrage policier a été repoussée à la  matraque et au gaz lacrymogène. Une manifestation sauvage s’est mise en route, attaquant le siège du VB au passage, place Madou, et a pu atteindre le rond-point Schuman où la police a procédé à une violente charge. La police a tiré des cartouches lacrymogènes et fait usage de canons à eau sur la foule. Il y aurait une vingtaine d’arrestations – les antifas arrêtés ayant été transférés aux casernes d’Etterbeek.

EDIT: Après quelques heures de détention, les manifestants sont libérés par petites groupes et déposés dans différents endroits de la ville.
EDIT2: Il y a eu en fait une quarantaine d’arrestations administratives

La police du Land de Thuringe a arrêté Johann G. lié au groupe antifasciste de Leipzig et Lina E.. Les autorités chargées de l’enquête ont reconnu Johann G. à Budapest alors qu’il vivait en clandestinité. Il voyageait dans un train lorsque les forces du Commandement d’intervention mobile (MEK) sont intervenues et ont procédé à son arrestation. Il était accompagné d’une femme filée par les enquêteurs, cette dernière est aujourd’hui considérée comme un témoin. Le groupe antifasciste de Lina E. avait mené des actions ciblées et blessé plusieurs personnes de la scène d’extrême droite sur une période de plusieurs années. Lina E. a été condamnée en 2023 à une peine d’emprisonnement de plus de cinq ans, trois autres accusés à des peines d’emprisonnement plus courtes ( voir article ici ). Un témoin clé a inculpé Lina E. et son partenaire Johann G. lors du procès, il a déclaré à l’époque qu’ils étaient les principaux protagonistes des actions.

Johann G., originaire de Bavière, a vécu à Leipzig, où il est devenu actif dans la scène autonome. Un mandat d’arrêt avait été émis en 2021 par la Cour fédérale de justice (BGH) à son encontre. Il est accusé d’être un membre important d’une « organisation criminelle, d’avoir participé et recruté des personnes pour prendre part à des actions à motivation politique ». Au-delà du groupe autour de Lina E., il aurait également participé à des actions contre des extrémistes de droite à Budapest en février 2023.

Jeudi 7 novembre au soir se tenait un match de football entre l’Ajax (équipe néerlandaise) et le Maccabi Tel-Aviv (équipe israélienne) à Amsterdam. Les supporters de cette dernière, affiliés à l’extrême-droite israélienne ont semé le trouble pendant plusieurs heures dans la ville scandant des slogans tels que « Fuck You Palestine », arrachant des drapeaux palestiniens accrochés sur de façades ou encore chantant des chants à la gloire de l’armée d’occupation. Ils avait également hué au stage la minute de silence dédiée aux victimes des inondations à Valence et agressé au moins un chauffeur de taxi. Ces nombreuses provocations et agressions ont déclenché des affrontements avec des personnes pro-palestiniennes (un rassemblement contre la tenue de ce match avait eu lieu dans la ville, mais on ignore si ces personnes ont participé aux affrontements). Les supporters d’extrême-droite ont été pourchassés dans la ville, frappé, certains ont été capturés et on été forcé de scander « free Palestine » pour qu’on les laisse partir. 57 personnes ont été arrêtés dans le cadre de ces affrontements.

Supporter-d'extrême-droite-israélien-arrachant-un drapeau palestinien à Amsterdam

Deux cents manifestant-es s’étaient rassemblés ce samedi à Vertou, près de Nantes, pour marcher vers la salle qui devait accueillir le député RN Sébastien Chenu. L’endroit avait été recouvert de slogans antifascistes la veille. A peine une minute après le début de la marche, les CRS ont chargé, matraqué et gazé. Trois personnes ont été blessées dont une à la tête dès les premières minutes. Les trois banderoles du cortège ont été saisies. Malgré un rapport de force très déséquilibré, le cortège, survolé par un héllicoptère de la gendarmerie, est passé par les champs et les petites rues, et tentera d’atteindre la salle, montant des barricades enflammées en chemin jusqu’à 20h. Au total, 10 personnes ont été arrêtées. Huit d’entre elles sont sorties libres et sans poursuites de la gendarmerie. Deux étaient toujours en garde à vue hier lundi, dans l’optique d’un probable défèrement.

 

Un militant antifasciste sous le coup d’un mandat d’arrêt européen a été arrêté lundi à Berlin. Thomas J. était recherché dans le cadre du dossier ouvert contre les antifas de Leipzig. C’est suite à ce dossier que Lina E. avait été condamnée à cinq ans et trois mois de prison par le tribunal régional supérieur de Dresde en mai 2023 pour « appartenance à une organisation criminelle, multiples coups et blessures graves, dommages matériels, faux en documents, vol et contrainte ». Les enquêteurs de la police criminelle du Land de Saxe (LKA) ont arrêté Thomas J. lundi après-midi alors qu’il roulait à vélo. Le procureur général fédéral ouvre une enquête sur le militant de 48 ans, soupçonné de « soutien à une organisation criminelle » et de « coups et blessures graves ».

Thomas J. doit être conduit mardi à Karlsruhe et présenté devant un juge d’instruction qui décidera de la détention provisoire. Il semblerait que Thomas J. soit accusé d’au moins une attaque contre des néo-nazis. Il était en cavale depuis plus d’un an. Début mai 2023, il serait tombé par hasard sur un contrôle routier effectué par la police dans le Brandebourg. Pendant que les policiers vérifiaient ses données personnelles, Thomas J. se serait enfui à toute vitesse dans sa voiture. Depuis, il est considéré comme un fugitif. Thomas J. est aussi accusé par la police allemande d’avoir combattu au Rojava dans les rangs des YPG.

 

 

 

 

 

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Un étudiant membre du syndicat Solidaires à Assas, l’université parisienne, a été tabassé par des militants d’extrême droite pour avoir simplement recouvert un sticker de la Cocarde Assas (section du syndicat étudiant proche du RN) avec un autocollant antifasciste. La victime sortait des cours lorsqu’elle les a croisés devant l’université, ils distribuaient des tracts marqués du logo « Les Natifs » groupuscule héritier du mouvement interdit « Génération identitaire ». Les militants d’extrême droite l’ont fait chuter et l’ont roué de coups au visage en l’injuriant avant de s’enfuir. La victime a été évacuée par les pompiers vers l’hôpital. Le blessé s’en sort avec deux dents cassées, des points de suture et le visage tuméfié.

Quelques heures plus tard, une autre membre du syndicat était attendue par deux hommes, l’un cagoulé, l’autre arborant une croix celtique au bras, se sentant menacée, elle a dû être exfiltrée par la sécurité de la faculté. Cette dernière avait signalé à la sécurité une nouvelle distribution de tracts  d’extrême droite par deux jeunes femmes devant l’université, elles avaient quitté les lieux avant l’intervention des agents.