En réponse à un appel à la grève générale et à la désobéissance civile pour protester contre le gouvernement et réclamer des réformes politiques, des centaines de personnes ont manifesté dans plusieurs villages. L’accès de certains d’entre eux avaient été bloqués avec des pneus en feu, des troncs d’arbre ou des bennes à ordures. Les forces de l’ordre ont violemment réprimé tous les rassemblements en faisant usage, selon des témoins, à toutes sortes d’armes. Un jeune homme de seize ans est décédé après avoir été grièvement blessé par des tirs de chevrotine. Des dizaines d’autres ont été blessées par ces tirs tandis qu’un grand nombre de manifestants souffrent de problèmes respiratoires en raison des tirs intenses de gaz lacrymogène.

Manifestation au Bahreïn

Manifestation au Bahreïn

Les forces anti-émeutes bahreïnies ont fait usage la semaine passée de gaz lacrymogène pour disperser des centaines de protestataires participant à une manifestation non autorisée dans la capitale Manama. Les manifestants, qui ont afflué dans l’après-midi dans le centre de la capitale et scandé des slogans hostiles au pouvoir. Plusieurs personnes ont été arrêtées

85 morts ont été recensés de février 2011 à novembre 2012 (on en compte d’autres, depuis). 17 auraient été tués à coups de chevrotines (photo), 43 seraient morts des suites de leur exposition aux gaz lacrymogènes -une majorité de personnes âgées de plus de 60 ans, mais également des bébés, enfants et adolescents-, 3 personnes au moins seraient mortes après avoir reçu une grenade lacrymogène dans la tête, et 5 sous la torture.

Bahrein: Répression mortelle

Les Bahreïnis ont organisé des manifestations dans plusieurs villes et villages à travers le pays lundi. Des affrontements ont éclaté dans plusieurs localités après que les forces bahreïnies soient brutalement intervenues pour disperser les manifestants, qui demandaient la libération des prisonniers politiques et la démocratisation du pays. Le 14 Mars 2011, les forces de l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont envahi le pays pour aider la monarchie de Bahreïn dans sa répression contre les manifestants pacifiques. Des dizaines de personnes ont été tuées et des centaines d’autres arrêtées lors de la répression.

Deux policiers bahreïnis ont écopé dimanche d’une peine de sept ans de prison chacun pour avoir battu à mort un dirigeant de l’opposition chiite détenu l’an dernier lors de la répression du mouvement de contestation populaire. L’opposition dénonce la requalification du chef d’accusation de « torture débouchant sur la mort » à « coups menant à la mort ». En novembre, une commission composée de juristes internationaux avait fait état de cas de torture systématiques pour punir et extorquer les aveux de centaines de manifestants sous la loi martiale en vigueur en 2011. D’après cette commission, 35 personnes -essentiellement des manifestants- ont péri pendant le mouvement de contestation, dont cinq des suites de torture. L’arbitraire dont est victime la population au Bahrein a été symbolisée par cette vidéo.

Bahrein: Manifestations et répression

Sur plusieurs vidéos postées ces derniers mois, des policiers apparaissent en train de jeter des cocktails Molotov sur les manifestants. L’une d’elle fait le tour du Net: on y voit un policier lancer plusieurs bombes lacrymogènes, avant de changer pour des bombes incendiaires artisanales. L’incident n’est pas anecdotique: la semaine dernière, 28 civils ont été accusés de tentative de meurtre après avoir utilisé des cocktails Molotov contre des policiers…

Pays à majorité chiite (environ 75 % de la population), le Bahreïn est une monarchie exclusivement gouvernée par des sunnites. Depuis février 2011, des membres de la communauté chiite, discriminée, descendent régulièrement dans la rue pour demander une réforme constitutionnelle. Lors de ces manifestations, ils bloquent les rues, brûlent parfois des véhicules et n’hésitent pas à utiliser des cocktails Molotov contre la police.

le lien vers la vidéo

Bahreïn: La police se met au cocktail Molotov…

Les autorités du Bahreïn ont assigné 47 docteurs et infirmières devant un tribunal sécuritaire, en les accusant d’avoir tenté de renverser le gouvernement malgré leurs affirmations selon lesquelles ils n’avaient fait que soigner des manifestants pro-démocratie. Les avocats des docteurs se sont plaints de ne pas avoir pu parler à leurs clients et le juge leur a répondu qu’ils pourraient le faire après la séance. Ils ont déjà passé plus de 60 jours en prison et leur procès a été reporté au 13 juin.

Des membres des familles des travailleurs de la santé qui ont été autorisés à leur parler pendant 10 minutes après la lecture de leur acte d’accusation ont témoigné que les accusés leur ont dit avoir été psychologiquement et physiquement torturés pendant leur détention au Directoire d’Investigation Criminelle (DIC) d’Adiya. Les docteurs et infirmières leur ont raconté qu’ils avaient été battus avec des tuyaux et des planches à clous et forcés de manger des selles. Ils ont aussi été obligés de rester debout sans bouger pendant de longues heures et même des jours entiers et privés de sommeil pour qu’ils signent de fausses confessions.

Une polémique est née en Angleterre après la confirmation qu’une unité secrète de 11 spécialistes britanniques formaient la Garde nationale de l’Arabie Saoudite – la force de sécurité d’élite déployée depuis le 13 mars au Bahrein pour y réprimer le mouvement de protestation – au maintien de l’ordre publiques, au déminage, mais aussi à l’utilisation de fusils de sniper. Les témoignages de la répression à Bahrein sont accablants allant de la torture à la condamnation à mort à huis clos de manifestants.

l’entrée de l’armée saoudienne au Bahrein

l'entrée de l'armée saoudienne au Bahrein

Les services de sécurité du Bahreïn ont bloqué de plusieurs sites de l’opposition et arrêté une dizaine de cyberactivistes. Sur Twitter, des partisans (des fonctionnaires?) du régime tentent côté d’identifier les manifestants et publient des photos de protestataires présenté comme des traîtres. Enfin, les services de sécurité enquêteraient également sur Facebook pour rechercher les opposants. La page d’un fonctionnaire a ainsi été montrée à la télévision officielle comme preuve de son implication dans la révolte. En conséquence, de nombreux internautes ont nettoyé leurs profils et le groupe du mouvement contestataire sur le réseau social a vu le nombre de ses abonnés chuter drastiquement ces dernières semaines.

Des centaines de policiers de la force anti-émeutes, à bord de blindés, de véhicules de transport de troupes et de bus, ont pris le contrôle de la place sur la place de La Perle, à Manama. Les policiers ont tiré des grenades lacrymogènes et au fusil de chasse sur les manifestants qui campaient pour réclamer des réformes depuis près d’un mois..

Des unités saoudiennes et des policiers des Emirats arabes unis ont envoyé à Bahreïn au secours de la monarchie. L’opposition bahreïnie (dominée par les chiites) et la centrale syndicale du pays a réclamé une protection internationale et appelé la population à «la résistance pacifique».

Hier en début d’après-midi, quelques 350 personnes ont tenté de bloquer l’accès au district financier de Manama en formant une chaîne humaine pour réclamer des réformes gouvernementales. Les forces de l’ordre les ont immédiatement délogés à coups de gaz lacrymogènes. Elles ont également démantelé les tentes dressées par les protestataires, qui se sont ensuite retrouvés sur la place de la Perle, dans le centre de la capitale. Là aussi, des grenades lacrymogènes ont été lancées par la police. De nombreuses personnes ont été intoxiquées et hospitalisées. Vendredi déjà, un cortège de manifestants qui tentaient de marcher sur un palais royal à Manama en avaient été violemment empêchés par les forces de l’ordre. De source médicale, 207 personnes ont été blessées durant le week-end, et certaines d’entres elles sont dans un état critique. Les autorités ont quant à elles, déclaré que 14 policiers ont été blessés dans des affrontements avec les manifestants.

Manifestation à Manama

Manifestation à Manama

Les régimes arabes oscillent entre la répression sans frein (Lybie) et la tentative de calmer les mouvements populaires par des changements d’équipe gouvernementale, des concessions démocratiques, et des libération de prisonniers politiques.

Plusieurs milliers de manifestants ont marché vers la place de la Perle à Manama, capitale de Bahreïn, après la libération mercredi d’une centaine de prisonniers politiques. Au moins 300 prisonniers politiques resteraient en détention.

Les autorité égyptiennes avaient annoncé la libération à bref délai de 222 prisonniers, mais sans avancer de date. 108 libérations ont déjà eu lieu. Le Premier ministre reconnait 487 détenus politiques encore dans les prisons du pays, mais les groupes de défense des droits de l’homme affirment que des milliers d’Egyptiens ont été emprisonnés sans être inculpés aux termes des lois d’exception et que beaucoup d’entre eux peuvent être considérés comme des prisonniers politiques.

L’amnistie générale pour les prisonniers politiques est entrée en vigueur samedi en Tunisie. Elle bénéficie à tous ceux qui ont été emprisonnés ou qui ont été poursuivis pour des crimes suite à leurs activités politiques. Mercredi la libération conditionnelle avait déjà été accordée à 3.000 prisonniers.