En novembre dernier, le média avait lancé un appel à témoins sur les violences policières attribuées à la brigade cycliste de la police de Bruxelles Capitale Ixelles. Après une enquête et de nombreux témoignages recueillis, il publie un article consacré à ces abus. Depuis 2003, la police de Bruxelles Capitale Ixelles a employé une brigade cycliste, cette brigade a pour but de développer la proximité entre policier·es et habitant·es tout en axant leurs actions aux flux routiers. La réalité est toute autre, il semblerait que cette brigade soit coutumière des violences policières.  

Enquête complète de Bruxelles Dévie ici

Ce mercredi, une action d’ Extinction Rebellion a eu lieu au Château des Comtes de Gand. Une quinzaine d’activistes sont entrés dans la forteresse médiévale et ont placé des banderoles sur les remparts. Les militants appellent à la création d’un “conseil citoyen pour le climat”. Wouter Mouton, membre des militants XR s’est collé la main au sol devant la porte du château pour empêcher la police de le déloger. Le lieu a rapidement été fermé par les forces de l’ordre. Les équipes spéciales d’intervention de la police sont également arrivées sur les lieux, elles ont procédé à une dizaine d’arrestations administratives. Pour décoller Wouter Mouton, un liquide semblable à de l’huile d’olive a été utilisé.

5 personnes ont reçu des Sanctions Administratives Communales (SAC), ces sanctions peuvent aller jusqu’à 500 euros, elles ont été dressées par l’Officier de Police Judiciaire de la cellule radicalisme de la Ville de Bruxelles. 2 internautes ont été convoqués au commissariat et interrogés pour avoir émis des critiques ou dénoncé des violences policières sur Instagram. Ils ont été sanctionnés par l’administration, pour avoir partagé dans leurs stories éphémères l’expression populaire «  ACAB » pour« All Cops Are Bastards » ( voir nos notes ici ), suite à une expulsion violente de sans-papiers palestiniens. Une des SAC a abouti à une peine de 1 jour de travaux forcés (Peine de Travail Autonome) et une autre à 270 euros d’amende.

Les syndicats de la Sûreté de l’Etat (Sypol, SLFP, CGSP et CSC) ont écrit le 21 mars au Comité R une lettre portant sur trois points. D’abord par les déboires du système informatique de la Sûreté  baptisé « Atlas » qui n’est toujours pas fiable (voir notre article). Ses lacunes font craindre une perte d’information consécutive au suivi hasardeux des pièces à traiter, ainsi qu’une altération à long terme des informations de la base de données. Aucune information n’est perdue, mais on ne retrouve pas des infos. « Atlas », commandé en raison de l’augmentation des  informations entrantes (de 13 000 à 40 000 en dix ans ), a coûté près de 40 millions d’euros.

Second sujet : « Remix », la vaste réforme interne qui a repensé tout son modèle d’investigation. Un manque de clarté et de définition des processus-workflows-prises de responsabilités depuis sa mise en place a mené à une mise en concurrence contre-productive de plusieurs lignes hiérarchiques. A cela s’ajoute un désinvestissement dans le “humint” » (renseignement auprès de sources humaines). Le modèle d’investigation qui se veut très réactif (ouvrir une enquête, agir et refermer l’enquête), or cette temporalité ne convient pas à un travail avec des sources humaines, qui requiert un temps long. Les officiers traitants, ceux qui font de la collecte de terrain, sont de moins en moins, d’autres ont dû clôturer des sources humaines bien placées dans certains milieux.

La lettre syndicale conclut sur les conséquences: perte d’efficacité, perte de motivation, augmentation des absences pour maladie de longue durée, départ rapide de nouvelles recrues etc. Lors d’une audition à la Chambre mi-février, Francisca Bostyn (photo, avec Abdellatif Hammouchi, chef de la police nationale et du renseignement intérieur du Maroc), administratrice générale de la Sûreté de l’Etat, avait reconnu que le travail proactif et préventif avait été quelque peu perdu de vue en raison du nouveau modèle et que l’organisme était en train de procéder à des ajustements.

La où il y a résistance, il y a répression. C’est une réalité inévitable du procéssus révolutionnaire. Mais, ce qui détermine en grande partie l’échec ou la réussite de nos mouvements, c’est notre capacité (ou non) à contrer les stratégies répressives de l’état voire à les politiser pour les retourner contre lui. C’est pourquoi, le Secours Rouge s’est donné, entre-autres, pour mission de renforcer la résiliance des mouvements contestataires et révolutionnaires. Nous avons développé dans ce cadre toute une série d’outils, d’ateliers et d’analyses à destination des militant.es.

Dans cette conférence, nous présenterons une analyse générale de la situation avec un focus sur les nouveaux outils répression de l’état et de ses complices : la répression douce et la disruption. Des connaissances essentielles pour continuer à militer étant mieux préparé aux risques que cela implique. Date : Le samedi 19 avril à 18h. Lieu : Sacco et Vanzetti (Chaussée de Forest 54, 1060, Saint-Gilles)

Pour pouvoir lutter contre la surpopulation carcérale, la ministre de la Justice Annelies Verlinden (CD&V) veut transférer les détenus en situation irrégulière vers des centres fermés de l’Office des étrangers (OE). On dénombre plus de 13.000 détenus dans les prisons belges pour une capacité maximale de 11.000 places, une surpopulation carcérale inacceptable, l’ÉTat belge a été condamnée à plusieurs reprises pour cela (voir notre article). Un détenu sur trois n’est pas détenteur d’un permis de séjour légal en Belgique. Le gouvernement fédéral planche sur des transferts pénitentiaires à l’étranger, le Kosovo est cité, mais, il veut aussi faire appel aux centres fermés, des accords sont en cours d’élaboration. Ceux-ci peuvent accueillir 515 personnes, une capacité qui sera augmentée de 400 places supplémentaires dans les années à venir. Le gouvernement veut pouvoir expulser les détenus en situation irrégulière. L’Office des étrangers souligne que les centres fermés ne constituent pas une solution de rechange à la prison, «dans un centre fermé, ne peut être placée en rétention administrative, que les personnes en attente d’un rapatriement. Cette période est limitée à quatre mois maximum».

Ce dimanche 6 avril, une manifestation s’est tenue à Bruxelles pour dénoncer les assauts  génocidaires à Gaza. La manifestation a eu lieu moins de 48 heures après une déclaration du Premier ministre Bart De Wever (N-VA ) qui a annoncé qu’il n’arrêterait pas Benjamin Netanyahu lors de sa venue sur le sol belge alors qu’un mandat de la Cour pénale internationale a été délivré contre le dirigeant israélien. Les manifestants ont clairement fait part de leur position, ils réaffirment leur soutien à la Palestine, ils exigent une justice immédiate et la fin de la complicité du gouvernement belge et de l’UE avec l’État d’Israel. Alors que les manifestants tentaient de rejoindre « La Bourse », un lourd dispositif policier les a violemment chargé,  blessant un manifestant à la tête, ce dernier a dû être transporté en urgence à l’hôpital. Dès sa sortie, Il a été emmené au commissariat où il a été arrêté judiciairement et maintenu en détention jusqu’au lendemain. Un deuxième manifestant a lui aussi été interpellés, il est détenu en centre fermé et a reçu un ordre de quitter le territoire.

Le 13 mars dernier, le domicile de Arnaud Guérard, conseiller communal du parti Écolo, a été perquisitionné par la police, à la suite d’un signalement de TotalEnergies. Depuis plusieurs années, Arnaud Guérard alerte sur la pollution aux minuscules billes de plastique qui contiennent des substances toxiques (constituées de « polymères ») et émanent de l’usine TotalEnergies. Il est soutenu par les communes d’Écaussinnes et Seneffe, qui ont toutes deux déposé des plaintes pour établir la responsabilité environnementale de la société. L’attaque contre l’élu intervient alors qu’il avait récemment signalé de nouvelles observations de pollution aux autorités compétentes. TotalEnergies a déposé plainte, évoquant un signalement de sécurité pour un véhicule jugé suspect. Arnaud Guérard, est victime d’une tentative d’intimidation visant à faire taire ceux qui dénoncent les pratiques de l’entreprise.

Les mesures envisagées par le gouvernement Arizona visent à «renforcer» la présence et «l’efficacité» policières, la surveillance et l’approche répressive. l’Arizona annonce comme «priorité absolue», une politique de sécurité claire et intégrée. 445 millions d’euros supplémentaires pour l’Intérieur. Certaines tâches policières seront attribuées à des sociétés privées. Mise en place d’une évaluation récurrente de l’efficience de la police fédérale. Fusion «volontaire» des zones de police.

Les cibles de ces mesures: les vendeurs et consommateurs de stupéfiants, la jeunesse, avec la mise en place d’une «politique ferme à l’encontre de la délinquance juvénile», les personnes sans droit de séjour, « les émeutiers » et les ASBL «suspectes» ou «radicales dangereuses», et citent en exemple Samidoun, un réseau de solidarité aux prisonniers palestiniens. Ils renforcent le contrôle et la répression du monde associatif, en collaboration avec les CSIL (Cellules de Sécurité Intégrales Locales), ils veilleront à ce que les communes puissent surveiller les ASBL ou les associations suspectes actives sur leurs territoires.

Ils mettront en place un cadre juridique permettant d’interdire les organisations radicales «dangereuses», ils citent une nouvelle fois l’organisation Samidoun. Retour de l’interdiction judiciaire de manifester, abandonnée sous le gouvernement précédent. L’élargissement légales de la surveillance et de l’usage de caméras intelligentes. Bafouant le droit à la vie privée et à l’intégrité des individus, la possibilité de tracer les messages dans des groupes fermés. Les autorités locales pourront demander à la police de la zone d’organiser des fouilles préventives ciblées dans le temps et dans l’espace. Ils mettent aussi en place, le renforcement des politiques de sanction immédiate, sans passage par la justice, une optimisation du recours à la législation SAC (Sanction Administrative Communale) et notamment la mise en place de SAC pour les mineurs dès 14 ans.

Ils élargiront le concept de «secret professionnel partagé» à des fins sécuritaires entre police, justice et assistance. Ils visent la mise en place d’une criminalisation accrue des réfugiés, avec présomption de «terrorisme». Tout étrangers qui auront commis des délits, délits non décrits dans le texte, ou qui représentent un danger pour l’ordre public ou à la sécurité nationale perdront leur droit de séjour et seront rapatriés de force.

La prison de Mons accueille trop de détenus, une surpopulation qui n’est pas sans conséquences sur les conditions d’incarcération. L’Etat belge vient à nouveau d’être condamné en justice pour inaction face à cette situation, il avait été condamné le mois dernier à verser 2.000 euros par jour et par détenu en excès de la capacité maximale de la prison de Haren et 1.000 euros par constat de traitement dégradant à Saint-Gilles ( notre article ici ). La cour d’Appel de Mons a rendu son arrêt la semaine dernière après une procédure qui aura duré 10 ans. En 2015, un détenu et l’Ordre des barreaux francophones et germanophone avaient assigné l’Etat en justice. Le taux de surpopulation de la prison de Mons dépasse les 130%. La justice ordonne à l’Etat de le réduire à 110% d’ici un an, si ce taux n’est pas atteint, une astreinte de 2000 euros par jour et par détenu sera mise à exécution.