Le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin a rappelé que les bourgmestres disposent de plusieurs outils (dont l’assignation à résidence, le couvre-feu et l’interdiction des feux d’artifice) pour les fêtes de fin d’année. Malgré un avis récent du Conseil d’État concernant un cas anversois, ces mesures restent légalement mobilisables. Des plans opérationnels sont en préparation en concertation avec le Centre de crise, la police, les pompiers et les gouverneurs. Le ministre appelle à la responsabilité de chacun et prévient que les troubles à l’ordre public feront l’objet de sanctions particulièrement sévères, notamment en cas d’agressions contre les forces de l’ordre ou les services d’urgence.

Le gouvernement belge s’apprête à examiner un projet de loi présenté par la ministre Verlinden visant à élargir les motifs de déchéance de nationalité pour les binationaux condamnés pour terrorisme, criminalité organisée, homicide ou délits de mœurs passibles de plus de cinq ans de prison, une mesure soutenue par toute la majorité mais vivement critiquée. Ces opposants dénoncent une logique discriminatoire ciblant les binationaux et une radicalisation idéologique dans le sillage de l’extrême droite.

La bourgmestre d’Anvers, Els van Doesburg, maintiendra cette année encore les assignations à résidence préventives visant une cinquantaine de jeunes considérés comme fauteurs de troubles potentiels durant la nuit du Nouvel An, une mesure déjà contestée mais validée l’an dernier par le Conseil d’État. Le nombre de jeunes concernés, souvent connus pour des faits tels que incendies volontaires, vandalisme ou vols, est en hausse, tandis que la controverse persiste : l’auditeur du Conseil d’État souligne que la ville n’a pas démontré qu’une simple interdiction de zones sensibles ne permettrait pas d’atteindre le même objectif de sécurité.

Le gouvernement belge veut faire adopter une loi autorisant des « visites domiciliaires », c’est-à-dire des intrusions policières dans les logements de personnes sans papiers ou de leurs hébergeurs, afin de procéder à des arrestations, détentions et expulsions. La police pourrait forcer l’entrée entre 5H et 21H avec une simple autorisation d’un juge d’instruction, tandis que les recours des personnes arrêtées ne seraient pas suspensifs. Le Premier ministre Bart De Wever présente la mesure comme ciblant des individus qui menaceraient l’ordre public, cependant les critères retenus touchent une grande partie des personnes sans papiers.

La Cour de cassation a annulé un arrêt de la cour d’appel de Bruxelles qui jugeait légale la détention administrative d’un manifestant palestinien retenu depuis le 6 octobre au centre fermé de Merksplas, estimant que les juges n’avaient pas répondu à deux arguments essentiels de la défense concernant l’absence de preuve d’une menace à l’ordre public et une possible violation de l’article 5 de la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Malgré cette décision, l’Office des étrangers refuse de libérer l’intéressé, dont la demande d’asile est toujours en cours d’examen, et sollicite même une prolongation de détention.

La Belgique va acquérir 92 blindés Griffon et 123 véhicules Serval pour un total de 1,15 milliard d’euros auprès de sociétés françaises. Ces véhicules serviront au transport de troupes, mais aussi comme engins de commandement, de soutien et ambulances, avec un budget de 495,6 millions pour les Griffon et 656,4 millions pour les Serval. Cette commande a été présentée aux parlementaires lors d’une réunion à huis clos et s’inscrit dans le cadre du partenariat stratégique CaMo (Capacité motorisée) conclu en 2019 entre la France et la Belgique. Ce partenariat vise à assurer l’interopérabilité des forces terrestres des deux pays grâce au système de combat Scorpion, permettant l’échange en temps réel de données sur le champ de bataille et renforçant la coopération militaire franco-belge.

Le gouvernement belge a validé l’acquisition d’un nouvel outil d’interception pour la Sûreté de l’État, présenté comme un moyen de renforcer ses capacités technologiques, mais décrit comme un logiciel espion comparable à Pegasus ou Predator. Destiné à infiltrer téléphones et ordinateurs afin d’en extraire toutes les données, ce dispositif plus performant que celui déjà utilisé reste entouré de secret, aucun détail n’ayant filtré sur son origine ou son fournisseur. Son utilisation restera soumise aux règles encadrant les « méthodes particulières de renseignement », qui exigent une justification de nécessité et de proportionnalité. Cet achat s’inscrit dans une augmentation de 10 % du budget de la Sûreté, consacrée à la modernisation technologique sur l’ensemble de la législature.

Le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin a confirmé qu’il n’autorisera pas l’usage des lanceurs FN 303 pour le maintien de l’ordre lors de manifestations, malgré un débat relancé par la presse et par le ministre de la Défense Theo Francken. Il rappelle que cette arme non létale, fabriquée par FN Herstal et tirant des projectiles en plastique à haute vitesse, restera soumise à un cadre strict qui limite son utilisation aux interventions spéciales, aux établissements fermés et à la neutralisation d’agressions immédiates.

En Belgique, l’usage des dispositifs de vidéosurveillance a fortement augmenté ces dernières années : 95 % des communes wallonnes et bruxelloises sont désormais équipées, et plus de 544 000 caméras privées sont enregistrées au niveau national. Une enquête menée par Technopolice Bruxelles, la Ligue des droits humains et plusieurs médias souligne que cette expansion, particulièrement marquée dans les zones densément peuplées et les quartiers populaires, repose sur des choix politiques et une volonté de contrôle de l’espace public plutôt que sur des preuves d’efficacité, la recherche scientifique étant largement unanime sur leur faible impact en matière de prévention et de résolution des délits. Les auteurs relèvent aussi l’ampleur des données générées par ces dispositifs et l’usage croissant de technologies d’analyse vidéo, dont des logiciels israéliens comme BriefCam, alors même que la Belgique ne dispose pas d’un cadre légal concernant la reconnaissance faciale, que certaines autorités souhaitent introduire.