Le verdict a été prononcé ce matin à l’encontre des onze militants poursuivis suite à leur action en mai 2011 contre des essais sur un champ de pommes de terre génétiquement modifiées à Wetteren. Le procureur avait clairement politisé le procès en les inculpant notamment pour ‘association de malfaiteurs’. Les autres chefs d’inculpation étaient ‘destruction et coups et blessures’. En outre, lors de la précédente audience, le tribunal avait refusé d’entendre des témoins et de regarder des extraits vidéo, suite à quoi les prévenus avaient quitté la salle d’audience affirmant que leurs droits de défense avaient été bafoués. Le tribunal correctionnel a prononcé de très lourdes condamnations ce matin. Deux militants écopent de huit mois de prison fermes et de 550€ d’amende alors que trois autres écopent de six mois fermes. Les six autres prévenus ont quant à eux été condamnés à six mois de prison avec sursis. La défense a d’ores et déjà annoncé son intention de faire opposition au jugement.

Action des ‘patatistes’ à Wetteren

Action des 'patatistes' à Wetteren

Depuis la reprise des poursuites contre notre Secours Rouge, le collectif « No Procès » regroupe les personnes solidaires, militantes ou non, qui sans être au Secours Rouge s’engagent dans la soutien avec nos 4 inculpés et, plus largement, contre la nouvelle législation anti-terroriste. Le collectif se réunira demain samedi 9 février, de 17h à 19h dans les locaux de Bruxelles-Laïque, 18-20 avenue de Stalingrad (côté Place Rouppe), afin de préparer la mobilisation autour de l’audience du 19 février.

Bruxelles: Réunion samedi du collectif « No Procès »

Mercredi, une trentaine de cars venant de Florange, de Liège et de Luxembourg avaient fait le déplacement à Strasbourg pour manifester leur mécontentement quant à la gestion du dossier Mittal. Le déploiement des forces de l’ordre française était énorme, et celles-ci étaient présentes dès la frontière pour procéder à des fouilles. La manifestations syndicales devant le parlement a rapidement tourné à l’affrontement (voir notre article de mercredi). Au total, quatorze personnes ont été blessées et parmi elles, un jeune intérimaire du site de Flémalle, âgé de 25 ans, a perdu l’usage d’un oeil. Selon plusieurs témoins, les forces de police tiraient des balles en caoutchouc à hauteur d’homme, à hauteur de tête. Le jeune homme a été hospitalisé à Strasbourg et devrait rester encore plusieurs jours en soins. De leur côté, les directions générales de la police et de la gendarmerie nationale française ont demandé à leurs inspections de mener une enquête au sujet des faits.

Manifestation syndicale à Strasbourg

Manifestation syndicale à Strasbourg

La zone de police de Mouscron dispose depuis peu d’un centre de communication à la pointe de la technologie. Écran géant de chez Barco, une petite dizaine de PC et des équipes qui se relaient 24h sur 24, voilà le quotidien de ce dispatching nouvelle version. Le centre de communication reçoit près de 30.000 appels par an. “Que ce soit visionner les caméras de la ville ou afficher n’importe quel plan, nous savons absolument tout faire” a déclaré le le commissaire mouscronnois.

Mouscron: Nouveau centre pour la police

Mise à jour à 20h : Les CRS ont arrétés 3 manifestants et en ont gravement blessé un quatrième par un tir de flashball dans l’oeil. Des délégués syndicaux en délégation de le Parlement Européen seraient descendus et auraient refusé de négocier en solidarité avec les manifestants brutalisés dehors.

Après deux manifestations chaudes à Bruxelles (Lien) et à Namur (Lien), les travailleurs d’Arcelor-Mittal étaient aujourd’hui à Strasbourg pour une nouvelle journée d’action contre Arcelor-Mittal, devant le parlement européen. Ils étaient plus de 1500 venus de Belgique, de France et du Luxembourg, selon la police. Des témoignages font état de plusieurs arrestations musclées, tabassages et gazages contre les métallos.

À l’heure arrivée à Strasbourg, les bus de manifestants et d’autres voitures immatriculées en Belgique ont été détournées vers un parking pour une fouille corporelle complète

Plus d’informations dans les prochaines heures.

Belgique-France : Mise-à-jour – 3 arrestations et un blessé grave parmi les manifestants

Hier, la STIB a présenté un bilan du renforcement des mesures sécuritaires sur le réseau, affirmant que les agents supplémentaires déployés avaient permis une hausse du nombre des arrestations. Globalement, elle a enregistré 26% d’arrestations en plus. En outre, les autorités ont annoncé lors de la présentation de ce rapport le recrutement de 250 agents supplémentaires qui entreront en service dans les six zones de police bruxelloises dans le courant de cette année. Enfin, la STIB a également indiqué diverses mesures pour étoffer ses équipements: moyens de communication, gilets de sécurité, gants, menottes, remise à niveau du réseau de caméras et modernisation du réseau de transmission et de stockage temporaire des images.

Le service de la police criminelle vient de clôturer son rapport 2011, dont un point important concerne les mesures d’écoute. En 2011, 6671 mesures d’écoutes ont été exécutées à la demande de juges d’instruction (demande nécessaire et valable pour une durée d’un mois renouvelable jusqu’à six mois). 69% de ces mesures concernaient un numéro de GSM, le reste une ligne fixe ou une adresse e-mail. Au total, 17084 heures ont été consacrées par les enquêteurs à l’écoute, alors que 17768 heures ont été consacrées à la retranscription. Par ailleurs, le rapport indique que 761 primes ont été payées à des indicateurs au cours de l’année 2011, celui-ci ne révélant pas la proportion d’indicateurs travaillant avec la police. Par contre, il indique que le recours aux informateurs aurait permis l’arrestation de 1095 suspects, et la saisie d’une immense quantité d’armes, de drogues,…

A l’avenir, l’incitation « indirecte » au terrorisme sera considérée comme un délit. Du moins si le projet de loi déposé par la ministre de l’Intérieur et voté mercredi en commission Justice du Sénat est adopté en l’état. Le projet de loi prévoit notamment l’introduction dans le Code pénal d’un nouvel article (140bis) qui rend punissable la provocation « indirecte ». C’est-à-dire : un message public qui « préconise directement ou non la commission d’infractions terroristes » avec le risque que celles-ci « puissent être commises » même si le message n’est pas suivie d’effet…

Fin décembre, la Chambre avait voté à la quasi-unanimité ce projet qui s’inscrit dans la transposition d’une décision-cadre européenne en matière de terrorisme. Selon le président de la Ligue des droits de l’homme, l’avocat Alexis Deswaef : « ce qui relève actuellement de la liberté d’expression deviendrait une infraction d’incitation au terrorisme et tomberait sous le coup de la loi antiterrorisme. On imagine bien, qu’à force de pêcher dans le vide, le parquet fédéral, compétent en matière de terrorisme, soit demandeur. »

La ministre de la justice a présenté une proposition au cabinet ministériel restreint afin de réformer le système pro deo. L’une des modifications vise l’introduction d’un système d' »avocats sur abonnement » pour des questions comme le droit en matière d’immigration. A peine un nombre limité d’avocats seront autorisés à intégrer l’abonnement, des spécialistes qui traitent un nombre moyen déterminé de dossiers par an. Des adaptations seront également mises en place au niveau financier officiellement pour éviter que les avocats engagent des procédures supplémentaires pour gagner plus d’argent. L’abonnement serait dès lors couplé à un montant forfaitaire, un salaire mensuel brut pour un nombre moyen d’affaires. La proposition doit encore été discutée et n’est pas définitive.

Une bonne trentaine de personnes se sont rassemblées ce matin en solidarité avec les quatre du Secours Rouge qui comparaissaient ce matin dans une audience « pour rien » puisque les débats ont une nouvelle fois été reportés. La date a été fixée au 19 février et le président a assuré qu’il n’accepterait plus aucune demande de report…

Bruxelles: Audience pour les 4 du Secours Rouge