Plus de cent personnes ont assisté lundi soir au meeting de dénonciation des lois anti-terroristes co-organisé par le collectif « No Procès », la ligue des droits de l’Homme, Bruxelles Laïque, le CLEA, et la JOC, dans les locaux de Bruxelles Laïque. Ont pris la parole Manu Lambert, représentant du Comité T, Anne Morelli, professeur à l’ULB, Martin Willems, représentant syndical CNE-CSC et Thomas Englert, représentant la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (à l’initiative de la campagne « stop-répression »).

Bruxelles: Succès du meeting contre les lois anti-terroristes

La JOC avait appelé à un rassemblement contre la répression en général et contre les Amendes administratives communales en particulier devant l’hôtel de ville de Bruxelles. Le Conseil communal de la ville de Bruxelles a écourté pour cette raison sa réunion. Le rassemblement de quelques dizaines de personnes est parti en manifestation sauvage dans le cendre de Bruxelles. Il n’y a pas eu d’interpellation.

Bruxelles: Manif sauvage anti-rep de la JOC

Sébastien Pocognoli, ex-joueur du club de football du Standard de Liège a aujourd’hui écopé d’une amende de 650€ pour « Incitation à la violence », car il avait planté, il y a 6 mois de celà, le drapeau du groupe ‘Ultra Inferno 96’ (équipe de supporters antifascistes liégeois) au milieu du stade. Le geste a été interpreté par la police carolo et par le ministère de l’intérieur comme une incitation à la violence.

Ultra Inferno 96

Ultra Inferno 96

Pour la Ligue des droits de l’homme, rien ne va vraiment bouger dans l’application de la loi Salduz malgré l’arrêt rendu jeudi par la Cour constitutionnelle. La Cour constitutionnelle n’a pas entendu la Ligue des droits de l’homme sur une série de critiques émises contre la loi Salduz. « La présence d’un avocat n’est toujours pas prévue pour les témoins ou les personnes non susceptibles d’être placées sous mandat d’arrêt. Autre revendication non suivie: l’accès au dossier répressif avant l’audition », commente l’avocat de la LDH.

La Cour constitutionnelle considère aussi, au contraire de la LDH, qu’une personne a toujours la possibilité de rassembler les éléments prouvant son besoin d’aide juridique et d’un avocat pro deo. La LDH salue néanmoins, dans l’arrêt du 14 février, la clarification de la sanction à infliger si la première audition d’un suspect ne s’est pas déroulée selon la loi Salduz. Elle se réjouit aussi de l’extension de la loi Salduz à davantage d’infractions, comme celles concernant la législation routière.

Le verdict a été prononcé ce matin à l’encontre des onze militants poursuivis suite à leur action en mai 2011 contre des essais sur un champ de pommes de terre génétiquement modifiées à Wetteren. Le procureur avait clairement politisé le procès en les inculpant notamment pour ‘association de malfaiteurs’. Les autres chefs d’inculpation étaient ‘destruction et coups et blessures’. En outre, lors de la précédente audience, le tribunal avait refusé d’entendre des témoins et de regarder des extraits vidéo, suite à quoi les prévenus avaient quitté la salle d’audience affirmant que leurs droits de défense avaient été bafoués. Le tribunal correctionnel a prononcé de très lourdes condamnations ce matin. Deux militants écopent de huit mois de prison fermes et de 550€ d’amende alors que trois autres écopent de six mois fermes. Les six autres prévenus ont quant à eux été condamnés à six mois de prison avec sursis. La défense a d’ores et déjà annoncé son intention de faire opposition au jugement.

Action des ‘patatistes’ à Wetteren

Action des 'patatistes' à Wetteren

Depuis la reprise des poursuites contre notre Secours Rouge, le collectif « No Procès » regroupe les personnes solidaires, militantes ou non, qui sans être au Secours Rouge s’engagent dans la soutien avec nos 4 inculpés et, plus largement, contre la nouvelle législation anti-terroriste. Le collectif se réunira demain samedi 9 février, de 17h à 19h dans les locaux de Bruxelles-Laïque, 18-20 avenue de Stalingrad (côté Place Rouppe), afin de préparer la mobilisation autour de l’audience du 19 février.

Bruxelles: Réunion samedi du collectif « No Procès »

Mercredi, une trentaine de cars venant de Florange, de Liège et de Luxembourg avaient fait le déplacement à Strasbourg pour manifester leur mécontentement quant à la gestion du dossier Mittal. Le déploiement des forces de l’ordre française était énorme, et celles-ci étaient présentes dès la frontière pour procéder à des fouilles. La manifestations syndicales devant le parlement a rapidement tourné à l’affrontement (voir notre article de mercredi). Au total, quatorze personnes ont été blessées et parmi elles, un jeune intérimaire du site de Flémalle, âgé de 25 ans, a perdu l’usage d’un oeil. Selon plusieurs témoins, les forces de police tiraient des balles en caoutchouc à hauteur d’homme, à hauteur de tête. Le jeune homme a été hospitalisé à Strasbourg et devrait rester encore plusieurs jours en soins. De leur côté, les directions générales de la police et de la gendarmerie nationale française ont demandé à leurs inspections de mener une enquête au sujet des faits.

Manifestation syndicale à Strasbourg

Manifestation syndicale à Strasbourg

La zone de police de Mouscron dispose depuis peu d’un centre de communication à la pointe de la technologie. Écran géant de chez Barco, une petite dizaine de PC et des équipes qui se relaient 24h sur 24, voilà le quotidien de ce dispatching nouvelle version. Le centre de communication reçoit près de 30.000 appels par an. “Que ce soit visionner les caméras de la ville ou afficher n’importe quel plan, nous savons absolument tout faire” a déclaré le le commissaire mouscronnois.

Mouscron: Nouveau centre pour la police