A près le décès de l’avocate Ebru Timtik suite à sa grève de la faim (voir notre article), c’est l’avocat Aytaç Ünsal qui en est à un stade critique, ainsi que deux militants révolutionnaires, Didem Akman et Özgür Karakaya. Un rassemblement aura lieu demain mardi 1er septembre à 17H00, devant l’ambassade de Turquie, 4 rue Montoyer, à 1000 Bruxelles (métro Trône). Appel cosigné par l’Alliance internationale pour la défense des droits et des libertés AIDL, le Comité pour la liberté d’expression et d’association (CLEA), le Centre démocratique kurde-Belgique, le Secours Rouge, l’Union des femmes socialistes (SKB), le Front Populaire en Belgique, Partisan, et l’Union des travailleurs immigrés d’Europe.

Ebru Timtik

Ebru Timtik

Une soixantaine de proches de détenus ont manifesté ce samedi 29 août devant la prison de Saint-Gilles pour demander à pouvoir à nouveau avoir des contacts physiques avec les membres de leur famille ou leurs amis. Ces contacts sont interdits en raison des mesures visant à lutter contre la propagation du coronavirus. Les visites ne sont autorisées que derrière un plexiglas, et les visiteurs doivent crier pour nous faire entendre. Les proches de détenus demandent un retour à des visites « normales » ainsi que la possibilité de contacts physiques sur présentation d’un certificat médical prouvant que le visiteur est négatif.  Il a été proposé à plusieurs reprises que les détenus soient placés en quarantaine après une visite avec contact physique, mais aucune réaction n’a suivi ni du ministère de la Justice ni des autorités pénitentiaires. Rien ne bouge pour les prisonniers et leurs visiteurs alors que les gardiens continuent de faire des allers-retours entre leur domicile et la prison, touchent les détenus sans gants et entrent dans les cellules. De plus, de nombreux gardiens ne portent pas de masque.

Devant la prison de St-Gilles

250 personnes ont manifesté hier à Saint-Gilles, contre les violences policières et notamment celles qui ont visé 3 femmes samedi 15 août sur le Parvis Saint-Gilles, (voir notre article) ainsi que pour la dissolution de la brigade Uneus qui faisait déjà régulièrement l’actualité pour ses interventions brutales et racistes, avant d’y ajouter des violences et insultes sexistes lors de l’intervention du 15 août. La manifestation est passée par le Parvis et par le commissariat de la brigade Uneus qui s’y situe avant de remonter vers la Maison Communale, puis la prison de Saint-Gilles et le domicile du bourgmestre Charles Piqué. Parmi les slogans : « Uneus au feu, Piqué au milieu », « Police fasciste, commune complice », « Fortes, fières, féministes, radicales et en colère », « Police fédérale, milice patriarcale », « Tout le monde déteste la police », « Piqué nous fait la guerre et sa police aussi, mais on reste déter’ pour bloquer le Parvis ». Pour plus d’info sur Uneus, voir notre dossier « Uneus et la Zone-Midi ».


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Les derniers exploits de l’Uneus ont mis une nouvelle fois en avant cette brigade faisant partie de la zone de police Midi. Un point est utile pour connaître la nature exacte de cette brigade et de cette zone.

Sommaire du dossier :

  1. Comment fonctionne une zone de police?
  2. La zone Midi: une vieille et vaste pétaudière
  3. Le combat des chefs
  4. La fondation de l’Uneus
  5. Les exploits de l’Uneus
  6. Et maintenant?


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Aux dernières heures de ce samedi 15 août, trois jeunes femmes, (Anna, Mandy et Inaa), qui se faisaient harceler par un homme aux alentours de la terrasse de la Brasserie Verschueren ont été prises à partie par des agents de la brigade spéciale Uneus. Ignorant pratiquement le harceleur, les policiers ont réagi violemment envers les trois jeunes filles, prétextant le non-port du masque, la commissaire prenant même l’une d’elle à la gorge pour la plaquer contre le mur. Les trois femmes ont été blessées, et des vidéos relevées sur Facebook laissent entendre les agents de la Brigade Uneus traiter les jeunes femmes « d’hystériques » ou menacer un passant qui filme la scène « de lui faire bouffer son truc ». Au Commissariat, les insultes se poursuivent de la part de la commissaire, « En même, temps avec des tenues comme ça, il ne faut pas s’étonner« . Bilan : lésions au coup et contusion à l’épaule pour Mandy et le poignet cassé pour Inaa. Deux autres jeunes hommes qui tentaient de filmer la scène ont été inquiétés : le premier s’est vu saisir et jeter son téléphone au sol (vidéo), le second a été poursuivi jusque chez lui puis ramené au commissariat où un policier lui a écrasé les parties intimes afin de le forcer à supprimer la vidéo, il n’a été libéré qu’au matin.

Quelques semaines seulement après la dernière interpellation communale à Saint-Gilles contre les violences de la Brigade Uneus, les tensions dans certains quartiers de Saint-Gilles sont très palpables.

Les 10 et 12 août derniers, police de Bruxelles-Capitale/Ixelles a arrêté trois hommes, soupçonnés d’avoir lancé des projectiles sur des policiers lors de la manifestation “Black Lives Matter” du 7 juin dernier. Le premier a été relaxé après audition, tandis qu’un seconde a également été relaxé par le juge d’instruction. Le troisième homme a pour sa part reçu une citation à comparaître directement devant le tribunal correctionnel. Les trois personnes faisaient l’objet d’un signalement à la suite d’un long travail d’identification, sur base des images de caméras de vidéosurveillance, effectué par la police. Le 7 juin, près de 10.000 manifestant.e.s ont participé au rassemblement Black Lives Matter place Poelaert pour dénoncer les crimes policiers et le racisme de la police. Cette manifestation avait donné lieux à des émeutes (voir notre article).

Manifestation BLM à Bruxelles

La première audience qui devra traiter du meurtre de Mawda aura lieu le jeudi 6 aout au tribunal de Mons. À cette occasion, le Comité Mawda – Justice et Vérité ainsi que le groupe Montois de soutien aux sans-papiers appelle à un rassemblement devant le tribunal de Mons. Les deux organisations, rappelle que les luttes contre les violences et les meurtres policiers ici en Belgique, comme ailleurs en occident, dans le sillage de Black Lives Matter ont révélé le rôle de la justice dans la construction de l’impunité policière.

Il rappelle également le meurtre de Akram, le 19 juillet, décédé après une interpellation policière, suite à un placage ventral. Un policier s’était agenouillé sur lui pendant une dizaine de minutes. Des pièces à conviction ont disparue et des témoins ont été intimidés alors que le corps d’Akram présentait des marques de coups.

Pour rappel, Mawda n’avait que deux ans lorsqu’elle a été tuée d’une balle dans la tête par un un tir policier au cours d’une course poursuite. L’enquête a également été continuellement sabotée (voir nos articles ici et ici). Plus d’infos ici.

Mawda

Mawda

La prison de Saint-Gilles et le ministère de la Justice ont été tagué dans la nuit de jeudi à vendredi pour demander au ministre fédéral de la Justice Koen Geens le retour des visites hors surveillance (VHS) dans les établissements pénitentiaires.  « VHS Now! » et « Koen, rends les visites ! » ont été inscrits à l’entrée des deux bâtiments. Les détenus et leurs proches ont dû supporter l’interdiction des visites puis le prolongement de l’imposition d’une vitre de plexiglas empêchant les contacts physiques. Le manque de considération des familles dans la gestion des visites pendant la crise sanitaire a été flagrant.

Le tag sur la prison

Mercredi 1er juillet, le ministre de l’intérieur a déclaré en Commission de l’Intérieur que la police et les services de renseignement suivaient actuellement neuf groupes d’extrême gauche et 1.315 personnes qui seraient liées à un ou plusieurs de ces groupes. La nature du suivi est déterminée individuellement au niveau du district en consultation avec tous les services. En outre, dix personnes sont actuellement enregistrées dans la base de données commune sous l’étiquette « propagandiste de la haine inspiré par l’idéologie d’extrême gauche ». Il y a peu la Sûreté de l’État prétendait ne s’intéresser qu’à une partie de l’extrême gauche qui ne regrouperait « guère plus d’une centaine de militants et sympathisants qui sont surtout localisés à Bruxelles. »

Les activités des groupes et collectifs « extrémistes » de gauche connus sur les forums Internet, les médias sociaux et les sites web sont activement surveillées. À cette fin, la police fédérale dispose d’une Unité d’orientation Internet au sein de la Direction centrale de la criminalité grave et organisée, qui est chargée, entre autres, de détecter les infractions sur Internet, y compris les médias sociaux, notamment les messages « extrémistes ». Toutes les informations jugées pertinentes sont communiquées aux structures de la chaîne de sécurité, y compris à l’Organisme de Coordination de l’Analyse des Menaces. Au niveau international, les services compétents de la police fédérale échangent activement des informations avec leurs homologues étrangers des services de police et de renseignement. Les informations peuvent être communiquées directement via des réseaux sécurisés. En outre, il est fait appel à un vaste réseau d’officiers de liaison (LO).

Le siège de la Sûreté de l'État

Lundi 29 juin dans la matinée, une vingtaine de policiers liégeois ont investi le centre social autogéré Entre-Murs Entre-Mondes. La police a utilisé la « loi anti-squat » pour entrer sans mandat sur les lieu (voir notre article). Le commissaire Jadoul, en charge de l’opération, a, à ce titre, répété plusieurs fois qu’il reviendrait dans le centre social, le matin, la nuit, demain ou la semaine prochaine, si bon lui semblait. La police a contrôlé les identités de tout le monde et deux personnes ont été arrêtées avant d’être libérées plus tard dans la journée. Un rassemblement, d’une cinquantaine de personne, s’était tenu devant le commissariat Natalis pour les soutenir. Une des deux personnes étant sans-papier, la police a pris ses empreintes et envoyé son signalement à l’office des étrangers. Une vidéo du raid ici.

Raid policier contre un centre social autogéré

Raid policier contre un centre social autogéré