Le conflit social chez ABinBev se durcit à Liège. Des huissiers se sont présentés au domicile de travailleurs en grève pour signifier les astreintes. En l’absence des travailleurs, ce sont parfois les familles qui ont été confrontées aux huissiers. Pour rappel, les travailleurs ont débrayé à la suite de la détection d’un foyer de Covid au sein d’un département logistique. 10 travailleurs sont infectés. Pour l’avocat de la FGTB « c’est inédit de s’en prendre directement à des travailleurs qui manifestent leur désapprobation et qui affirment leurs revendications dans le cadre d’un conflit social; c’est tout-à-fait nouveau, ça démontre le mépris de la direction par rapport aux revendications des travailleurs et c’est particulièrement inquiétant ». La procédure est pourtant légale : la mission de l’huissier est de signifier la décision du tribunal aux personnes citées. Mais la plupart du temps, l’huissier se rend sur le site de grève pour remettre l’assignation en mains propres. Ce n’était pas le cas ici. Il est question d’astreintes de 2.500 euros par fait constaté. Une tentative de conciliation mardi s’est soldée par un échec.

La nuit de samedi à dimanche 14 septembre, un jeune d’origine Kurde a été passé à tabac dans son propre appartement de la rue Paul Pastur, à Quaregon, par un groupe de huit fascistes d’origine turques. La victime avait dû feindre la mort pour que les agresseurs cessent les coups et quittent les lieux, après quoi il avait pu trouver de l’aide et être pris en charge médicalement. Il souffre d’une commotion cérébrale et de multiples hématomes, à tel point que son visage est totalement déformé. Les fascistes s’en sont pris à lui à la suite de la publication d’une de ses vidéos sur les réseaux sociaux en faveur de la cause kurde. Trois mandats d’arrêt ont été délivrés hier, mardi 15, à l’encontre de trois personnes impliquées dans l’agression.

L’appartement de la rue Pastur

La grande manifestation de la Santé de ce dimanche 13 septembre, prévue de longue date, revendique un refinancement de des métiers de la santé et du système de santé pour qu’il puisse garantir un accès aux soins de qualité à tou.te.s, ainsi qu’un vrai bien-être au travail. Dans ce contexte, « La Santé en Lutte » a rejeté la tentative d’interdiction de la manifestation: « Votre justification est la situation sanitaire que connaît le pays. Or dans ce même pays nous autoriserons très prochainement 10.000 supporters au stade de Sclessin, nous tolérons des milliers de visiteurs par jour dans les parcs d’attraction ainsi que la fréquentation sans limitation des rues commerçantes comme la rue Neuve à Bruxelles. Tous ces rassemblements qui génèrent des risques sont permis, mais force est de constater que la contestation sociale demeure quant à elle muselée. » (voir tout le communiqué). Suite à ce maintien, les autorités ont finalement décider de tolérer un rassemblement statique en plusieurs groupes entre la gare centrale et le Mont des Arts.

L’affiche de la manifestation

Un mouvement de grève a débuté jeudi en fin de journée alors que l’on dénombrait neuf cas de coronavirus au sein du département logistique d’AB Inbev à Jupille, près de Liège. La FGTB, à l’initiative du mouvement de grève entamée jeudi dernier, estime que l’entreprise a tardé à réagir lorsque les premiers cas ont été détectés. La direction se dit « ouverte à toute discussion sur les préoccupations des employés et de leurs représentants »… mais elle a fait venir les huissiers pour faire lever le piquet de grève…

Le piquet de grève à Jupille

 

Karim Ben Aïssa, un gardien de la paix de la commune de Molenbeek fait l’objet d’une procédure de licenciement pour avoir publié sur sa page Facebook des articles questionnant les politiques gouvernementales liées à la gestion du Coronavirus (port généralisé du masque, lockdown, etc). Karim Ben Aïssa est membre du PTB, délégué syndical et président de la section locale de la CGSP. Cette dernière s’est réunie hier matin devant la maison communale de Molenbeek pour le  soutenir.

La CGSP s'est réunie devant la maison communale de Molenbeek pour soutenir Karim Ben Aïssa

La CGSP s’est réunie devant la maison communale de Molenbeek pour soutenir Karim Ben Aïssa

A près le décès de l’avocate Ebru Timtik suite à sa grève de la faim (voir notre article), c’est l’avocat Aytaç Ünsal qui en est à un stade critique, ainsi que deux militants révolutionnaires, Didem Akman et Özgür Karakaya. Un rassemblement aura lieu demain mardi 1er septembre à 17H00, devant l’ambassade de Turquie, 4 rue Montoyer, à 1000 Bruxelles (métro Trône). Appel cosigné par l’Alliance internationale pour la défense des droits et des libertés AIDL, le Comité pour la liberté d’expression et d’association (CLEA), le Centre démocratique kurde-Belgique, le Secours Rouge, l’Union des femmes socialistes (SKB), le Front Populaire en Belgique, Partisan, et l’Union des travailleurs immigrés d’Europe.

Ebru Timtik

Ebru Timtik

Une soixantaine de proches de détenus ont manifesté ce samedi 29 août devant la prison de Saint-Gilles pour demander à pouvoir à nouveau avoir des contacts physiques avec les membres de leur famille ou leurs amis. Ces contacts sont interdits en raison des mesures visant à lutter contre la propagation du coronavirus. Les visites ne sont autorisées que derrière un plexiglas, et les visiteurs doivent crier pour nous faire entendre. Les proches de détenus demandent un retour à des visites « normales » ainsi que la possibilité de contacts physiques sur présentation d’un certificat médical prouvant que le visiteur est négatif.  Il a été proposé à plusieurs reprises que les détenus soient placés en quarantaine après une visite avec contact physique, mais aucune réaction n’a suivi ni du ministère de la Justice ni des autorités pénitentiaires. Rien ne bouge pour les prisonniers et leurs visiteurs alors que les gardiens continuent de faire des allers-retours entre leur domicile et la prison, touchent les détenus sans gants et entrent dans les cellules. De plus, de nombreux gardiens ne portent pas de masque.

Devant la prison de St-Gilles

250 personnes ont manifesté hier à Saint-Gilles, contre les violences policières et notamment celles qui ont visé 3 femmes samedi 15 août sur le Parvis Saint-Gilles, (voir notre article) ainsi que pour la dissolution de la brigade Uneus qui faisait déjà régulièrement l’actualité pour ses interventions brutales et racistes, avant d’y ajouter des violences et insultes sexistes lors de l’intervention du 15 août. La manifestation est passée par le Parvis et par le commissariat de la brigade Uneus qui s’y situe avant de remonter vers la Maison Communale, puis la prison de Saint-Gilles et le domicile du bourgmestre Charles Piqué. Parmi les slogans : « Uneus au feu, Piqué au milieu », « Police fasciste, commune complice », « Fortes, fières, féministes, radicales et en colère », « Police fédérale, milice patriarcale », « Tout le monde déteste la police », « Piqué nous fait la guerre et sa police aussi, mais on reste déter’ pour bloquer le Parvis ». Pour plus d’info sur Uneus, voir notre dossier « Uneus et la Zone-Midi ».


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Les derniers exploits de l’Uneus ont mis une nouvelle fois en avant cette brigade faisant partie de la zone de police Midi. Un point est utile pour connaître la nature exacte de cette brigade et de cette zone.

Sommaire du dossier :

  1. Comment fonctionne une zone de police?
  2. La zone Midi: une vieille et vaste pétaudière
  3. Le combat des chefs
  4. La fondation de l’Uneus
  5. Les exploits de l’Uneus
  6. Et maintenant?


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